Le groupe de télévision TF1 veut bousculer le paysage du streaming en lançant, dès le début de l'année 2024, un tout nouveau service, baptisé TF1+. Gratuit, il sera financé par la publicité et disponible sur les box et les téléviseurs connectés.
15 000 heures de programmes, 200 séries, 200 films familiaux et des émissions phares, les chiffres paraissent flatteurs pour le futur service de vidéo à la demande de TF1. Le 8 janvier 2024 sera lancée la plateforme TF1+, destinée à remplacer un MyTF1 vieillissant. Le groupe mise sur ce nouvel outil qui permettra un vrai rattrapage des programmes diffusés à l'antenne. Après l'échec de Salto, disparue le 27 mars dernier, TF1 se lance dans un nouveau pari en ligne, en solo cette fois.
TF1+, une plateforme complètement gratuite ? Pas vraiment…
Le président-directeur général de TF1, Rodolphe Belmer, a présenté en personne à nos confrères du Figaro le nouveau bébé du groupe, qui a longtemps piétiné sur l'évolution de sa présence sur Internet. Avec TF1+, l'entreprise veut offrir au public une plateforme gratuite, dont les contenus pourront être consommés sur une plus longue durée.
TF1+ sera distribuée par les quatre opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free) et sera disponible sur les téléviseurs connectés (Samsung, Philips, LG, Hisense mais aussi Android TV et Fire TV), sous la forme d'une application.
Alors, nous évoquions une plateforme « gratuite », car les utilisateurs n'auront mécaniquement pas à payer pour accéder aux contenus. Mais TF1+ sera entièrement financée par la publicité. Autant donc dire que YouTube devrait vite passer pour un enfant de chœur de la « pub » à côté de cette dernière. L'avenir du service MyTF1 Max, extension payante de l'actuel MyTF1 lancée en novembre 2021, est lui incertain.
À ce propos, TF1+ se basera sur un algorithme de recommandation « pour une écoute conjointe ». Les annonces seront personnalisées en fonction de l'utilisateur qui navigue sur la plateforme, dans le cas où plusieurs personnes utilisent le même compte ou au sein d'un même foyer. Un peu comme le font Netflix ou Prime Video, mais pour les contenus.
Une omniprésence de la publicité qui pourrait poser problème aux utilisateurs
Nous évoquions aussi des contenus pouvant être consommés sur une période plus importante. Là est l'un des intérêts du nouveau service. Actuellement, l'application MyTF1, bien qu'utilisée par 27,5 millions de personnes chaque mois, ne « laisse que 7 jours pour rattraper les programmes diffusés à l'antenne », rappelle le patron du groupe.
TF1+ fera bien mieux, avec des contenus qui pour certains seront disponibles pendant 30 jours au minimum, d'autres jusqu'à 48 mois, soit 4 ans. Le jour et la nuit donc. La plateforme proposera également des résumés de programmes, via la fonctionnalité Top Chrono, testée pendant le Mondial de rugby. Le spectateur pourra choisir la durée du résumé, et il semblerait que l'outil ait satisfait les équipes techniques de TF1.
Reste donc à savoir à quel point la publicité envahira TF1+, étant donné qu'elle devient de plus en plus imposante sur MyTF1. « Le marché de la publicité digitale vidéo pèse 2 milliards d'euros et croît de 10 % à 15 % tous les ans. Notre part de marché y est très faible, de l'ordre de 4,5 % », regrette Rodolphe Belmer. Preuve que TF1 a encore beaucoup de retard sur la question. Avec TF1+, l'entreprise vise une part de marché à deux chiffres, en rémunérant davantage le CPM, le « coût pour mille vues » (15 euros), que Netflix ou Disney+. Sauf que les propositions en termes de contenus seront diamétralement opposées. Ce qui fait quand même une sacrée différence.
- Une interface claire, classique
- Performances techniques satisfaisantes
- Disponible sur de nombreux appareils
TF1+ reprend les codes visuels d'autres services de streaming pour donner une impression davantage premium à ce qui n'est finalement qu'un changement d'apparence de MyTF1. En résulte un agrégat pas toujours clair de programmes variés qui pourraient malgré tout plaire aux adeptes des propositions de divertissement du groupe.
Pratique pour rattraper un programme manqué à la télévision, TF1+ peine en revanche à justifier son abonnement qui certes supprime la publicité, mais oublie bien des fonctionnalités classiques du streaming en passant. Avec l'ajout de profils, d'un contrôle parental ou du téléchargement en local, l'offre qui se permet de bloquer d'autres fonctionnalités fondamentales dans sa version gratuite (Full HD, Chromecast…) pourrait mieux justifier son placement tarifaire.
Pour le moment, TF1+ n'est guère plus qu'un simple service proposant des chaînes en live, du replay et quelques films et séries qui essaye de ressembler à un cador du streaming sans s'en donner pleinement les moyens. On notera malgré tout un léger effort du côté de l'éditorialisation.
TF1+ reprend les codes visuels d'autres services de streaming pour donner une impression davantage premium à ce qui n'est finalement qu'un changement d'apparence de MyTF1. En résulte un agrégat pas toujours clair de programmes variés qui pourraient malgré tout plaire aux adeptes des propositions de divertissement du groupe.
Pratique pour rattraper un programme manqué à la télévision, TF1+ peine en revanche à justifier son abonnement qui certes supprime la publicité, mais oublie bien des fonctionnalités classiques du streaming en passant. Avec l'ajout de profils, d'un contrôle parental ou du téléchargement en local, l'offre qui se permet de bloquer d'autres fonctionnalités fondamentales dans sa version gratuite (Full HD, Chromecast…) pourrait mieux justifier son placement tarifaire.
Pour le moment, TF1+ n'est guère plus qu'un simple service proposant des chaînes en live, du replay et quelques films et séries qui essaye de ressembler à un cador du streaming sans s'en donner pleinement les moyens. On notera malgré tout un léger effort du côté de l'éditorialisation.
Source : Le Figaro
Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)
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