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Du béton bas carbone pour les datacenters de Microsoft ?

02 octobre 2023 à 19h00
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Data center

Le changement climatique fait partie des préoccupations écosociétales majeures du XXIe siècle. Dans sa quête de durabilité, Microsoft se tourne vers une nouvelle solution pour la construction de ses data centers.

S'il y a bien des entités que l'on met volontiers - à raison - sur le banc des accusés concernant les émissions de gaz à effet de serre, ce sont bien les GAFAM. Face à ces accusations, celles-ci se démènent pour démontrer qu'elles ne sont pas les grandes méchantes dans cette histoire et leurs initiatives se multiplient. Après avoir testé l'utilisation d'hydrogène pour alimenter ses data centers, Microsoft ne souhaite pas s'arrêter en si bon chemin. Sa nouvelle approche ? Révolutionner la conception du béton dont elle fait usage pour construire ses centres de données.

Pourquoi le béton est-il au cœur des préoccupations ?

Le béton est un assemblage de minéraux largement utilisé depuis le XXe siècle, et ce, partout dans le monde. Si les premières traces d'un matériau similaire remontent à la Rome antique (le pouzzolane, un mélange d'eau, de sable, de chaux et de roche volcanique), il est devenu la pierre angulaire des constructions modernes. Le secret de sa recette ? Le ciment, un liant hydraulique durable, économique et adaptable. Son problème : il est l'un des principaux responsables des émissions de CO2 sur la planète, avec 8 % des émissions mondiales.

Il est le matériau le plus consommé au monde après l'eau. C'est pour cela que de nombreuses start-up sont à l'œuvre pour imaginer une formulation plus écologique pour continuer à le fabriquer en tirant son bilan carbone vers le bas. Microsoft souhaite faire partie de cette dynamique et revoir l'utilisation du béton dans la construction de ses centres de données. Sean James, directeur principal de la conception de ces derniers, estime que Microsoft peut montrer la voie en matière de conception.

 © Un ouvrier lisse un échantillon de mélange de béton dans un récipient qui contient des matériaux visant à réduire l'empreinte carbone totale du matériau / Dan Delong / Microsoft
© Un ouvrier lisse un échantillon de mélange de béton dans un récipient qui contient des matériaux visant à réduire l'empreinte carbone totale du matériau / Dan Delong / Microsoft

Les initiatives concrètes de Microsoft

C'est à Quincy dans l’État de Washington que Microsoft teste ses mélanges de béton du futur. L'ambition de la firme est claire : réduire de moitié les émissions carbonées par rapport à du béton traditionnel. Un projet pilote a récemment servi de cadre au développement de plusieurs assemblages pour servir à la fabrication de dalles. Leur potentiel d'utilisation est étudié avec soin pour la future édification des data centers de la compagnie.

L'une des formulations à l'étude à Quincy se base sur l'incorporation des cendres propagées dans l'atmosphère par les compagnies de charbon, ainsi que d'autres déchets industriels. Une des autres approches envisagées est l'utilisation très à la mode d'algues dans le processus de confection. Utilisées pour capturer le CO2 ambiant et produire du calcaire, elles deviendraient ainsi un élément clé de la réalisation de ces nouvelles formes de béton. Une innovation réalisée en partenariat avec la start-up Minus Materials.

La consommation énergétique gargantuesque des data centers de la société pourrait être ainsi légèrement contrebalancée par cette initiative. Microsoft ambitionne de neutraliser complètement ses émissions de carbone d'ici 2030 ; chaque petite innovation compte. La route est cependant encore très longue avant d'atteindre cet objectif.

Source : The Verge

Camille Coirault

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Commentaires (15)

batmat
Ca ne compensera même pas le surplus de pollution dû à la croissance des datacenters.
Gandalf67
Le green washing à son summum…
KlingonBrain
Pour ma part, je ne suis pas aussi enthousiaste.<br /> Car il y a une notion très importante dans le bâtiment, c’est la connaissance du comportement à long terme d’une formulation.<br /> Ce qu’un compagnon vous dira, c’est que si vous coulez votre petit mélange aujourd’hui, ce n’est que dans plusieurs décennies que vous saurez réellement ce que ça valait.<br /> Si tout le monde commence à faire du béton s’éloignant des formulations reconnues en utilisant le prétexte écologique pour y mettre tout et n’importe quoi de façon incontrôlée…
trollkien
Pourquoi ne pas repartir sur du béton romain (dont on ne manque pas de materiaux), qui est simple à faire et qui à un bilan carbone bien plus intéressant que le béton à base de ciment portland ?
bennukem
Le béton se recycle. Pourtant, très peu utilisé.
Caramel34
Certe, mais c’est un pas, toutes les pistes sont bonnes à prendre et ça n’est pas en se croisant les bras que la solution tombera du ciel
Augusto
Entièrement d’accord sur la notion de «&nbsp;long terme&nbsp;» d’un matériau. Cependant sans essai, pas d’avancée donc il est important d’innover aussi.<br /> Celui qui trouve une formule bas carbone pour un matériau aussi résistant et simple de mise en oeuvre que le béton… Il a tout gagné.<br /> Ceci étant dit, un matériau bas carbone, résistant, isolant, flexible, et renouvelable à l’infini on en connait déjà un : Le bois. C’est pas des poutrelles béton qui tiennent les dômes des piscines. C’est des lamellés collés.
Caramel34
Oui mais tu as plus de chance d’avoir un incendie dans un datacenter que dans une piscine, et là le bois se régale
_Reg24
Faudrait aussi focus les serveurs en eux même, il doit sûrement exister des version qui acceptent des plus haute températures de fonctionnement, et une simple ventilation permettrait des les refroidir, car climatiser des locaux serveurs, ça consomme à outrance!
Augusto
Alors le bois en fait c’est entièrement faux, il se consume, n’entraînant aucune déformation structurelle. Par exemple, l’établissement pénitentiaire de Vivonne, dont la charpente est en bois (massif et LLC ) a subi un incendie dans un des bâtiments de détention il y a quelques années, et la structure est restée intacte. Au pire, en fin de feu, si le bois s’était entièrement consumé, la couverture se serait «&nbsp;posée&nbsp;» sur les arases béton.<br /> Par contre, dans une poutrelle béton, remplie de fer pour en maintenir la cohésion, et bien tu auras une déformation (torsion dans le cas de fer à béton) à partir d’une certaine température qui va entraîner l’effondrement de la structure.<br /> Je suis assez certain puisque j’ai participé à des études en RDM et RAF (résistance au feu) pour la construction de bâtiments publics et le bois passait très souvent devant en terme de temps accessible pour évacuation et en terme de dégâts collatéraux.<br /> Pourquoi ne prend-on pas de bois partout me répondront les évidentionnistes ? Ben parce que c’est plus cher.<br /> Voilà bisous caresses ^^
ragnaru
sans vouloir troller, en vacances j’ai vu pleins de bunker allemands au bord de la plage qui est un environnement extrême (sel marin…), donc question solidité et long terme on sait faire depuis 70ans.<br /> Ce que je veux dire c’est écologiquement qu’il est plus important de faire du solide et durable dans le temps que de faire du bas C=carbonne qu’il faut reconstruire tous les 10 ans.
cbubu67
Je ne suis pas un expert mais comment le CO2, d’après la composition de l’atmosphère ( pour rappel : L’air sec se compose à 78,087 % de diazote, à 20,95 % de dioxygène, à 0,93 % d’argon, à 0,041 % de dioxyde de carbone ) comment peut il avoir un si grand impact ?<br /> Sinon pourquoi Microsoft ne propose pas non plus à ses employés d’arrêter de respirer pendant un moment car nous aussi on rejette du CO2…
philouze
sauf erreur il y avait bien une calcination dans le processus.<br /> le béton sans CO² bien plus performant que celui évoqué dans l’article existe, et il utilise une électrolyse à sec pour générer le liant
Caramel34
Ah mais je te crois, mais je vois aussi plus de feux de forêts que de feux de HLM
guile
bien sûr raser des hectares pour les bétonner c’est hyper écolo
Palou
Augusto:<br /> Pourquoi ne prend-on pas de bois partout me répondront les évidentionnistes ? Ben parce que c’est plus cher.<br /> Il y a 20 ans les maisons bois étaient moins chères que celles en béton, mais la mode est passée par là et les prix ont grimpé avec cette mode …<br /> Hop, retour au sujet.
trollkien
Oui en effet du calcaire est brulé a environ 1000+ degrés et transformé en chaux vive.<br /> Le procédé bien entendu crée du CO2.<br /> Après, la carbonatation de la chaux donc du béton romain utilise le co2 qui est dans l’air, donc meme si je ne connais pas le ratio sortie/entree, j’aime a penser que il y a une forme d’equilibre naturel qui se fait.
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