Sony voudrait distribuer des vidéos sur Internet

Sony Pictures Entertainment a annoncé cette semaine l'acquisition du site Grouper.com qui, à la façon d'un Youtube, d'un Dailymotion ou d'un Jeuxvideo.tv, permet aux internautes de mettre en ligne et de consulter des vidéos de leur cru. Pour acheter le service Grouper, la division vidéo de Sony a mis 65 millions de dollars sur la table.

Le site racheté par Sony Pictures Entertainment représenterait environ 1% du trafic généré par les sites permettant aux internautes de consulter et partager leurs propres vidéos. Il se classerait huitième, loin derrière YouTube, ténor du secteur qui s'octroie 43% des parts de marché selon les chiffres publiés par Hitwire. Michael Lynton, PDG de Sony Pictures, justifie sa récente acquisition en expliquant que « de nombreux membres de la communauté Grouper utilisent des caméras Sony pour créer des vidéos, des ordinateurs VAIO et des appareils mobiles Sony pour les stocker ou les visionner » et qu'il est donc « logique de boucler la boucle en acquérant Grouper ».

Réseaux sociaux et services liés à la vidéo suscitent l'intérêt de tous les grands noms de l'industrie de l'information et du divertissement. L'actualité de l'été a été marquée par une série d'annonces allant en ce sens, comme le rachat d'Atom Entertainment par Viacom, la signature d'un accord entre MTV et Google en vue de diffuser des publicités sur le service vidéo de ce dernier, sans parler de l'acquisition, plus ancienne, du réseau MySpace par News Corp.

En analysant les dernières transactions liées l'univers du Web et plus particulièrement de la vidéo en ligne, Aram Sinnreich, de RadarResearch, estime qu'avec 43% du trafic lié à la vidéo sur Internet, les propriétaires de Youtube ne se verraient pas proposer moins d'un milliard de dollars dans l'hypothèse d'une tentative de rachat, même si rien n'indique que le site les vaut vraiment.

Youtube vient d'ailleurs de faire son entrée - attendue - dans l'univers de la publicité et va donc pouvoir commencer à véritablement monétiser sa célèbre plateforme. L'objectif pour Youtube est d'introduire de la publicité dans ses contenus sans faire fuir les internautes qui se sont habitués à l'absence de réclame. Ces publicités peuvent passer par la mise en place de « chaînes » dédiées, que les internautes sont libres de regarder et de commenter (la première, consacrée à la sulfureuse Paris Hilton, fait un carton). Elles peuvent également prendre place, pour les annonceurs qui le souhaitent, sur la page d'accueil du site, au milieu des vidéos choisies par les visiteurs. S'il fait ses preuves, le modèle devrait faire des émules.