Alone In The Dark 4 : The New Nightmare

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
22 juillet 2001 à 01h00
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Infogrames nous emmène pour un voyage au pays de la terreur lovecraftienne avec ce quatrième volet de la saga "Alone In The Dark". En contrôlant au choix, Edward Carnby ou Aline Cedrac, ce sont deux aventures distinctes qui s'offrent au joueur pour le captiver et le terrifier tout au long des 3 CDs que comporte le jeu.


Rafraichissons-nous la mémoire

Les plus jeunes ne le savent sûrement pas mais en son temps Alone In The Dark était sans doute l'un des jeux qui a le plus fait parler de lui. Il faut dire qu'il est à l'origine d'un genre aujourd'hui presque banal : le jeu d'aventure/action "horrifique". A l'heure actuelle essentiellement présent sur console (Resident Evil, Dino Crisis...), ce genre est donc né sur PC au début des années 90. C'est en 1992, pour être précis, qu'est sorti ce premier volet de la saga des "Tout seul dans le noir" (c'est certain ça rend mieux en anglais ;)). Révolutionnaire à plus d'un titre, cet épisode permettait pour la première fois de jouer à un jeu d'aventure avec différents angles de caméras grâce à l'utilisation d'une technique encore peu employée : la 3D polygonale. L'immersion était de ce fait garantie et enfin un jeu pouvait stresser son auditoire. Le succès fut évidemment immédiat et ammena Infogrames à produire deux suites hélas peu originales. Loin d'être mauvaises, elles ne faisaient que reprendre les mêmes mécanismes pour raconter une nouvelle histoire, à la manière d'une simple extension plutôt qu'un jeu à part entière.

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Alone In The Dark 1, 2 et... 3 !


Lovecraft un jour... Lovecraft toujours !

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Pour le quatrième opus de la série, les développeurs de DarkWorks ont cherché à se mettre au goût du jour et ont donc dû repartir de zéro. Il faut dire que même le moteur "rafraichi" du numéro 3 aurait fait pâle figure en ce début de XXIème siècle. Leur source d'inspiration n'a bien évidemment pas changé et c'est encore une fois le monde de H.P. Lovecraft qui sert de canevas à cette histoire de monstres pas beaux vennant hanter la vie de nos personnages. Il faut dire que l'univers imaginé par cet écrivain américain torturé est parfait pour ce genre de jeux. Les ouvrages du maître sont des chefs d'oeuvre d'épouvante qui ont terrorisé plus d'un lecteur !

Une adaptation directe des écrits de Lovecraft n'aurait toutefois pas eu le même impact aussi réjouissons nous que le "Nouveau Cauchemar" d'Infogrames n'en soit qu'inspiré. L'aventure qui nous conduit à contrôler les destins d'Edward Carnby et Aline Cedrac, prend sa source dans la quête de trois mystérieuses tablettes indiennes. Charles Fiske, un ami de Carnby, est retrouvé mort sur Shadow Island au large des côtes du Maine. L'enquête de ce dernier le conduit rapidement à un certain Frederick Johnson qui le charge de retrouver ces trois tablettes. Pour cela il l'envoit sur Shadow Island avec Aline Cedrac, une scientifique émérite qui doit être en mesure de les identifier.

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Un crash et voilà nos deux tourtereaux arrachés l'un à l'autre

Le jeu démarre en fait au moment où suite à une sorte de tempête, nos deux héros sont contraints de sauter en parachute de l'avion en perdition. Ils tombent fort heureusement sur la bonne île (une chute dans l'océan et l'aventure aurait été bien courte ;)), mais sont, comble de malheur, séparés l'un de l'autre. Ce stratagème permet bien sûr au développeur de proposer deux aventures en choisissant le personnage à incarner : Edward ou Aline.


Des défauts inadmissibles...

Jusqu'ici tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, hélas le parfait jeu d'aventure dépeint jusque là, est rapidement malmené par des défauts... Comment dire... Des défauts... Alors personne ne suit ? On vient de vous le dire, il faut faire un effort quand même : des défauts inadmissibles ! Alors que pendant la très belle scène d'introduction les personnages ont les lèvres synchronisées sur leurs paroles, tout le reste du jeu se déroulera sans qu'aucun protagonniste ne désserre les dents. Ce genre de choses a bien du mal à passer dans un jeu aussi cinématographique que celui-ci.

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Défauts illustrés

Mais bien pire, les voix sont assez mal choisies et très peu expressives. Si Edward Carnby reste à peu près convaincant il n'en va pas de même pour Aline Cedrac. Sa voix monocorde est peu crédible et lasse rapidement mais ce sont ces moments qui sont le plus ridicules et qui ont hélas bien du mal à nous faire vibrer.

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A côté de ces défauts d'ordre technique, un deuxième point négatif vient entâcher le travail de Darkworks. Ce point découle directement du marché visé par les développeurs, à savoir celui de la console. On sent bien que le maniement des personnages a été optimisé pour un joypad et le clavier comme la souris ont bien du mal à se substituer à ce périphérique. Résultat : le contrôle est souvent approximatif risquant de frustrer le joueur particulièrement durant les phases de combat où la précision devient alors critique.

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De la même manière on reprochera plus généralement à l'aventure d'être trop "simpliste". L'interactivité avec le décor environnant est pour ainsi dire nulle et les personnages ne peuvent que répondre par oui ou par non aux invectives du programme ("Voulez-vous grimper à l'échelle ?"...). De la même manière les énigmes sont tout à fait basiques et le plus souvent il s'agira simplement de trouver l'objet adéquat pour se débloquer. Pire, pour que le joueur ne cherche pas trop longtemps, ces objets importants sont signalés sur le sol par un léger scintillement !


... contrebalancés par une atmosphère réussie

Tout ces défauts aussi gênants puissent-ils être pour un joueur confirmé, sont finalement presque agréable pour le débutant. Ils lui évitent de tourner en rond bêtement et finalement de laisser tomber l'aventure. Mais plus important encore ces limitations sont là pour éviter au joueur de briser l'ambiance générale. En effet, tout le charme d'Alone In The Dark 4, repose sur l'ambiance si particulière que les développeurs ont réussi à rendre. Bien rare sont les titres qui arrivent à captiver autant l'attention du joueur et pour tout dire ces dernières années à part Undying, aucun jeu n'avait réussi à me faire sursauter !

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Un soin tout particulier a été apporté aux graphismes

Cette atmosphère est remarquablement rendue par des graphismes tout en nuances. Bien que la résolution soit bien trop limitée (rangez les GeForce 3, le 640x480 est de mise !) et que les personnages aient la facheuse tendance à pixéliser, l'ensemble est remarquablement mis en relief par des effets de lumière très efficaces. En plus de cela, les décors, bien que fixes, ont été dessinés avec un soin qui n'est pas sans rappeller Myst ou Riven... Du grand art !
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Constat mitigé

Au final, nous nous trouvons avec un titre pénible à évaluer. On ne sait en définitive plus trop sur quel pied danser avec ce "New Nightmare". La réalisation est dans l'ensemble tout à fait convaincante avec une mention spéciale pour les effets de lumière et les jeux d'ombre de toute beauté, elle parvient à mettre en place une ambiance toute particulière qui en stressera plus d'un. Il est cependant impossible de tomber complètement sous le charme tant les défauts sont indignes de cette belle réussite graphique : lèvres immobiles, contrôle délicat et liberté d'action quasi-nulle. En définitive, nous voilà face à un titre qui décevra les spécialistes du jeu d'aventure (fans de DeusEx passez votre chemin) mais qui ravira assurément les joueurs occasionnels surtout s'ils ne sont pas rebutés par un maniement type "console" et une durée de vie assez courte malgré les deux aventures.


Alone In The Dark 4 : The New Nightmare

4

Les plus

  • Ambiance bien rendue
  • Planches graphiques réussies
  • Aventure pas "prise de tête"

Les moins

  • Un peu court et facile pour les habitués
  • Aventure trop linéaire
  • Problème de résolution graphique

0

Réalisation7

Prise en main7

Durée de vie5


PS : Une petite remarque concernant la résolution du jeu, il existe un patch non-officiel qui permet d'utiliser autre chose que le 640x480. Il est bien sûr à utiliser à vos risques et périls mais il améliore sensiblement la qualité graphique, pour les plus curieux le voici.

Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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