Samsung ne lâche rien. Le géant coréen, fatigué de voir ses puces Exynos traîner une réputation de grille-pain, s'offre une pointure de la concurrence. John Rayfield, ex-vice-président d'AMD, arrive avec une mission simple : transformer le vilain petit canard en cygne technologique.​

L'arrivée de John Rayfield marque peut-être la fin du bricolage et le début des choses sérieuses. © Samsung
L'arrivée de John Rayfield marque peut-être la fin du bricolage et le début des choses sérieuses. © Samsung

Il faut reconnaître à Samsung une persévérance qui force le respect. Année après année, le constructeur tente de convaincre le monde que ses processeurs maison valent bien ceux de Qualcomm ou d'Apple. Pourtant, l'histoire récente des puces Exynos ressemble davantage à une série de promesses non tenues qu'à une marche triomphale. Entre surchauffe et performances en dents de scie, la division semi-conducteurs avait bien besoin d'un électrochoc. Et quoi de mieux pour se relancer que d'aller piquer les talents chez ceux qui réussissent ?

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Un transfert de luxe pour effacer les échecs passés

Il ne s'agit pas d'un simple recrutement administratif, mais d'un véritable appel au secours déguisé en stratégie de conquête. John Rayfield n'est pas n'importe qui. Chez AMD, ce monsieur a piloté la conception des puces Ryzen AI, celles-là mêmes qui font les beaux jours des PC portables actuels en mariant puissance et intelligence artificielle. En le nommant à la tête de son centre de recherche d'Austin, Samsung espère importer un peu de cette magie californienne qui lui fait tant défaut.

La manœuvre est habile. Plutôt que de s'entêter avec ses seules ressources internes, le groupe coréen admet implicitement qu'il a besoin d'aide. Rayfield débarque avec ses valises pleines de savoir-faire en matière de gestion thermique et d'architecture graphique, deux domaines où les Exynos ont souvent brillé par leur médiocrité. Il rejoint d'ailleurs un autre transfuge, venu lui de chez Huawei, confirmant que Samsung a décidé de monter une véritable "Dream Team" pour enfin cesser de subir la loi de ses rivaux. Reste à voir si cette greffe de cerveaux prendra suffisamment vite pour redresser la barre.

Le pari fou du tout-puissant pour rester au frais

Tout ce beau monde devra faire ses preuves avec le nouveau bébé de la famille, l'Exynos 2600. Sur le papier, Samsung joue son va-tout avec une gravure en 2 nanomètres, une première mondiale qui permettrait, théoriquement, de caser plus de transistors que jamais dans un espace minuscule. Les ingénieurs promettent des gains de performance faramineux, notamment pour l'intelligence artificielle, ce qui est bien pratique pour le marketing.​

Mais la vraie surprise vient de l'architecture interne. Fini les petits cœurs économes pour les tâches légères. Samsung a décidé de tout miser sur la puissance avec dix cœurs costauds, un choix audacieux qui pourrait soit propulser le téléphone au sommet des benchmarks, soit le transformer en chaufferette de poche. Pour éviter la catastrophe thermique habituelle, le fabricant dégaine une nouvelle arme secrète : le bloc de dissipation thermique (HPB). Derrière ce nom barbare se cache une technologie censée évacuer la chaleur bien plus efficacement qu'avant. Il faut espérer que cela fonctionne, car avec une partie graphique promise comme deux fois plus rapide que la génération précédente, il va y avoir des watts à dissiper. Samsung n'a plus le droit à l'erreur s'il veut que ses clients arrêtent de lorgner jalousement sur les iPhone.

Source : WCCFTECH