Un homme de 30 ans a été arrêté en pleine nuit alors qu'il pilotait un drone rempli de téléphones portables, au-dessus d'une prison du Sud de la France. Un trafic qui s'intensifie.

Le survol des prisons à l'aide d'un drone est un phénomène contre lequel les autorités ont du mal à lutter © Shutterstock.AI Generator
Le survol des prisons à l'aide d'un drone est un phénomène contre lequel les autorités ont du mal à lutter © Shutterstock.AI Generator

La scène se répète inlassablement dans le ciel des prisons françaises depuis des mois. Cette fois, c'est dans la nuit du 7 octobre et en Provence qu'un nouveau télépilote s'est fait prendre la main dans le sac, ou plutôt les yeux rivés sur sa télécommande. L'individu, âgé de 30 ans, pensait livrer discrètement trois colis de téléphones aux détenus de la prison de Luynes. Sauf que la Brigade anticriminalité d'Aix veillait au grain.

Les policiers de la Bac interceptent le drone vers une heure du matin

Ce soir-là, l'alerte est tombée vers une heure du matin. Comme le relate La Provence, la maison d'arrêt d'Aix-Luynes signale en pleine nuit un drone suspect aux forces de l'ordre. Les policiers de la Bac, désormais rompus à l'exercice, repèrent rapidement les lumières caractéristiques de l'appareil. Ils mettent alors le cap sur une colline proche. Deux équipages convergent en silence, tous feux éteints, pour prendre le suspect par surprise.

Le pilote n'oppose aucune résistance. Lors de son audition, il explique avoir accepté cette mission contre de l'argent pour un homme qu'il « ne connaît pas très bien ». Un mystérieux commanditaire qui lui avait confié trois colis à livrer par les airs. L'individu n'aura réussi à en parachuter qu'un seul avant l'intervention policière.

Le portrait du prévenu en dit long sur ces nouvelles recrues du trafic. Arrivé en France en 2021, il vit en situation irrégulière et a déjà deux condamnations à son actif. Une trajectoire qui illustre ce que son avocate, Me Radost Veleva-Reinaud, qualifiera devant le tribunal de « proie facile ».

Un fléau qui menace le fonctionnement des centres pénitentiaires français

Au tribunal justement, la lassitude se lit sur les visages. « Nous avons au moins une affaire par semaine à juger devant ce tribunal », constate Véronique Fabron, présidente de l'audience. Le phénomène des survols de prisons par drone ne ralentit pas. Les livraisons par petits aéronefs sont devenues monnaie courante dans les établissements pénitentiaires français.

Et l'enjeu dépasse largement la simple contrebande de téléphones. La procureure Coralie Jaquet met les points sur les i en expliquant que ces appareils servent à « gérer des trafics, voire à commanditer des meurtres ». Elle évoque d'ailleurs une affaire récente qui a secoué l'opinion publique.

Le verdict finit par tomber sans surprise. Conformément aux réquisitions du parquet, Boumédiene T. écope de dix mois de prison ferme. Le mandat de dépôt est immédiatement prononcé. Direction la case prison, cette fois en tant que détenu. Le message de la justice reste celui de la tolérance zéro en la matière.

Source : La Provence