Le contrôle technique ne se durcira pas pour tous les véhicules au 1er janvier 2026. Seules les voitures avec airbags Takata non remplacés risquent une immobilisation temporaire. L’écrivain Alexandre Jardin dénonce une prétendue réforme plus large qu’il qualifie de « machine à exclure ».

Les contrôleurs devront vérifier les rappels constructeurs classés graves, qu’ils concernent un airbag, un système de freinage ou une direction - ©Vilius Veitas / Shutterstock
Les contrôleurs devront vérifier les rappels constructeurs classés graves, qu’ils concernent un airbag, un système de freinage ou une direction - ©Vilius Veitas / Shutterstock

Vous avez dû voir passer, ici, là ou sur les réseaux sociaux, depuis quelques jours, plusieurs publications et messages qui annoncent un durcissement massif du contrôle technique dès janvier 2026. Alexandre Jardin, critique bien connu des ZFE avec son mouvement #LesGueux, bat le rappel sur des mesures qui puniraient durement les automobilistes, avec de nombreux véhicules recalés et des coûts importants.

Pourtant, le ministère des Transports a expliqué à l’AFP que ces rumeurs mélangent projets, mesures déjà en place et fausses informations. La seule évolution prévue concerne les véhicules équipés d’airbags Takata non remplacés, qui pourraient être immobilisés en cas de contrôle. Pour le reste, les règles actuelles restent inchangées.

Le contrôle technique garde ses critères habituels, sauf pour les airbags Takata

Le contrôle technique reste obligatoire pour toutes les voitures particulières et utilitaires légers, quatre ans après leur première immatriculation, puis tous les deux ans. Les centres agréés examinent 132 points, recensant 668 défauts répertoriés en trois catégories : mineurs, majeurs et critiques. Un voyant moteur, ABS ou airbag allumé donne déjà aujourd’hui lieu à une contre-visite.

La seule modification imminente concerne les véhicules touchés par le rappel massif des airbags Takata. Ces pièces défectueuses, potentiellement létales, restent installées dans environ 1,7 million de voitures en France. Dès 2026, si ces airbags ne sont pas remplacés, le véhicule recevra un avis de défaut critique qui entraîne une immobilisation jusqu’à réparation gratuite.

Le ministère précise que ce mécanisme vise à « s’assurer de la réparation effective des véhicules concernés ». Ce changement doit encore recevoir l’avis du Conseil d’État, mais il pourrait entrer en vigueur dès le 1ᵉʳ janvier 2026.

Les centres de contrôle doivent déjà informer les conducteurs concernés par un rappel. Mais beaucoup gardent leur airbag Takata faute de suivi ou de traçabilité, selon un rapport indépendant de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable.

Selon Alexandre Jardin, à l'origine du mouvement contre les ZFE #LesGueux, ces nouvelles mesures du contrôle technique sont une "machine à exclure" - ©Alphacit Newim Reporter / Shutterstock
Selon Alexandre Jardin, à l'origine du mouvement contre les ZFE #LesGueux, ces nouvelles mesures du contrôle technique sont une "machine à exclure" - ©Alphacit Newim Reporter / Shutterstock

Alexandre Jardin dénonce un durcissement généralisé, mais il n’existe pas pour l’instant

L’écrivain Alexandre Jardin affirme que le contrôle technique deviendra plus sévère dès janvier 2026, conduisant 40 à 50% des véhicules à l’échec et forçant des réparations coûteuses, voire la mise à la casse.

Son discours, que vous pouvez consulter dans sa publication sur X ci-dessous, serait une lecture erronée des projets et des mesures annoncées. Il présente comme acquises des évolutions qui ne sont pas adoptées.

Par exemple, la Commission européenne propose un contrôle annuel pour les véhicules de plus de dix ans. La France s’oppose à cette mesure et maintient à ce jour un contrôle tous les deux ans, comme confirmé par le ministre des Transports Philippe Tabarot en 2025.

Les normes actuelles en matière de constatation de défauts ne changent pas en 2026. Les sanctions financières sur les centres frauduleux existent, avec des amendes potentiellement atteignant 1500 euros. Le personnel de surveillance peut accéder aux locaux et obliger à refaire certains contrôles en cas de doute.

Mais l’État assure qu’il n’impose pas de nouvelles règles qui durciraient de manière générale les contrôles techniques au 1ᵉʳ janvier prochain.

Mais alors, que faut-il retenir ?

En 2024, les centres français ont réalisé environ 24,5 millions de contrôles techniques, principalement sur véhicules légers, selon l’Union technique de l’automobile (UTAC-OTC). Le taux de contre-visite est stable à 19,44% pour ces véhicules, mais il grimpe à plus de 25 % pour les voitures de plus de dix ans.

Le coût moyen d’un contrôle technique initial tourne autour de 78,50 euros, avec des contre-visites facturées entre 15 et 30 euros.

En fait, les réformes du contrôle technique ne concernent qu'une garantie de la sécurité, notamment via le rappel obligatoire des airbags Takata. Elles ne constitueront pas une révolution technique au 1ᵉʳ janvier 2026, contrairement aux rumeurs.