Micron, Samsung et même TSMC pourraient être les prochaines « cibles » d'un gouvernement américain bien décidé à sécuriser une production made in USA.

Dans la foulée d'une possible prise de participation au sein d'Intel, le secrétaire au Commerce des États-Unis envisagerait très sérieusement d'entrer au capital d'autres géants du secteur. On parle ainsi de l'Américaine Micron, mais aussi de la Sud-coréenne Samsung et de la taiwanaise TSMC.
Renégocier les fonds du CHIPS act
La question est encore loin d'être entendue, mais ce n'est un secret pour personne, dans le monde toujours connecté que nous connaissons, le secteur des semi-conducteurs est plus crucial que jamais.
Il y a vingt ans, alors que cette industrie était peut-être moins stratégique, les États-Unis profitaient d'une position confortable avec, notamment, la puissance d'un groupe comme Intel. Aujourd'hui, alors qu'Intel est en recul, il est évident que l'Oncle Sam a perdu de sa superbe. Une situation que l'administration Biden a tenté de renverser avec le CHIPS act.
Depuis son retour dans le bureau ovale, Donald Trump n'a d'autre idée en tête que de réindustrialiser les États-Unis. Cela passe bien sûr par l'industrie des semi-conducteurs, mais il ne faudrait surtout pas donner l'impression que le CHIPS act de son prédécesseur était une bonne idée.
Ainsi, Howard Lutnick a-t-il expliqué qu'en échange des subsides fournis via le CHIPS act, la société Intel devrait accorder des parts au gouvernement des États-Unis. Plus important encore, le secrétaire au Commerce a sous-entendu que ces parts ne devraient pas donner de droits de vote au gouvernement.
Micron, Samsung et TSMC dans la ligne de mire ?
Une idée qui semble avoir convaincu de nombreux analystes et notamment Patrick Moorhead lequel salue une décision « qui va dans le bon sens » et qu'il aimerait voir étendue à tous les fonds alloués par le CHIPS act.
Au total, Howard Lutnick coordonne 52,7 milliards de dollars d'aides allouées par l'administration précédente. En fin d'année dernière, Joe Biden et son équipe ont ainsi accordé 4,75 milliards de dollars pour Samsung, 6,2 milliards pour Micron et 6,6 milliards pour TSMC. La seule contrepartie était que ces groupes produisent aux États-Unis, mais ce ne serait plus suffisant pour Howard Lutnick.

En juin dernier, le secrétaire au Commerce avait annoncé vouloir renégocier certaines de ces aides en indiquant qu'elles sont « excessivement généreuses ». Il n'en fallait pas plus pour que, dans la foulée de la prise de participation au sein d'Intel, soit évoquée l'entrée du gouvernement dans d'autres entreprises et les noms de Micron, Samsung ou TSMC ont évidemment été cités.
Dans son entrevue auprès de la chaîne CNBC, Howard Lutnick avait pris soin d'indiquer qu'il n'était pas question pour l'administration américaine d'expliquer à Intel comment elle doit gérer son business. Reste que cette prise de participation – surtout si elle est étendue à d'autres groupes – serait quelque chose d'inédit pour le gouvernement américain.