Je suis d’accord avec 99% de ce vous écrivez (hors la première ligne de gnouman…). J’aurais pu écrire la même chose. Strictement.
Que les majors se gavent (même si je ne comprends plus bien comment puisqu’il est aujourd’hui possible de produire et distribuer sa musique sans eux. Les majors n’ont elles plus juste le pouvoir d’offrir à un artiste l’accès simplifié au jackpot?). Qu’il y a un problème sur la redistribution des gains engrangés par les plateformes. Les artistes que j’écoute pour la quasi totalité ne touchent pas un centime de mon abonnement (Deezer un temps avait communiqué sur une bascule sur rémunération User Centric, mais il ne fanfaronne plus trop. Donc j’ai des doutes. Et pas de doutes à avoir coté Spotify). Que le PDG de Spotify est … . D’accord à 800% sur tout.
Mais ce n’était pas vraiment l’axe de mon post.
Toute personne qui produit de la musique ne peut pas prétendre à une rémunération. Si dans ma rue s’ouvraient quatre bonnes boulangeries, et que ces commerçant venaient à se plaindre de ne pas pouvoir gagner leur vie, la réponse qu’on leur donnerait serait simple et claire.
Et il y a déjà un nombre considérable de personnes qui vivent de leur musique. Les chiffres que j’ai sortis sont de … Spotify pour l’année 2024 (j’aurais préféré me sourcer ailleurs. Mais il y a en fait une grande opacité. Comme pour le monde du cinéma et de la télé). Le nombre d’artistes et groupes qui en définitif vivent de leur musique (même en y passant ses journées, un humain ne pourrait sonder qu’une micro miette du catalogue de musique dispo) dépasse largement ce qui relève de l’interêt commun (il y a déjà pour tous de la musique à profusion dans tous les genre). Les artistes que j’écoute ne sont bien souvent suivi (sur Deezer) que par 1000 personnes au plus. Ils vivent pourtant de leur passion (si j’en juge pour certains par une activité qui court sur plusieurs décennies. Ils n’en vivent assurément pas via le streaming. Là clairement ils mettent à dispo leur musique gratuitement. Ce qui n’est pas acceptable) (bon j’en pointe un qui n’aura pas survécu au covid, sortant son album et démarrant sa tournée pile au moment où il ne fallait pas).
Produire de la musique dans les genres populaires est à la portée aujourd’hui de presque n’importe qui (interview de Louis Bertignac : « Pourquoi vous avez choisi le rock? »-« Parce que ça demande pas trop d’effort »). Un ami et ses potes, en amateur, avaient sorti un album (très honnête, supérieur à tous ce que je peux entendre là où l’on vous oblige à écouter de la musique) dispo à la Fnac. Ils ont du en vendre 10. Plus une petite tournée à leur frais de l’autre coté du Chanel pour se faire plaisir. Et basta. Mais jamais ils n’auraient crié au scandale de l’« artiste » qui ne peut pas vivre de son oeuvre. Produire de la musique ce peut et ça devrait aussi être ça. On en fait pour le plaisir. En loisir. Et puis si le hasard veut que l’ayant mis en ligne cela rapporte une fois, c’est bonus. On ne se proclame pas artiste. On exige pas une rémunération qui suffise à vivre. Il y des genres musicaux qui nécessitent des apprentissages pénibles impliquant des renoncements qui justifient une rémunération. Pour produire un pianiste classique virtuose, il y a du sacrifice derrière. Si l’on veut que ça perdure, il convient de contribuer. Mais le bassiste d’un groupe de rock lambda …
Le monde de la musique brasse des tonnes de blé. Cela me semble un fait. Une manne suffisante. J’en suis donc arrivé à la conclusion personnelle qu’une augmentation de ma contribution à ce milieu ne se justifiait plus (plus de 200 CD sur mes étagères, 20 années d’abonnement à un site de streaming, plusieurs centaines de concert. Et je suis vraiment pas crésus). J’en arrive au point où je pense à payer moins (en prenant un abonnement groupé).
Pour un titre qui touche à la lumière (ce qui ne veut pas dire qu’il est de valeur : aucune corrélation, mais aucune), cela peut être un jackpot infini (et à mes yeux totalement injustifiable). Patrick Hernandez, de sa bouche, touche plus plus de 1000 euros par jour pour un titre bouclé en une journée il y a un demi siècle). So plein d’« artistes » qu’on juge has been. A mon sentiment, même si plein n’en vivent pas, il y a dans les faits suffisamment de personnes qui vivent de la musique (plein en plus en produisant de la pure merde, où pire en se nourrissant juste sur la bête (majors et compagnie)).
L’article pointait une augmentation du prix des abonnements. Personnellement je n’ai plus envie de contribuer plus. C’était l’objet de mon post. Plutôt tendance à vouloir contribuer moins, et basculer ce gain vers d’autres professions qui méritent raisonnablement plus d’être mieux rémunérées (le bassiste de groupe de rock lambda (je m’excuse de le prendre encore en exemple) devrait gagner moins qu’une aide soignante. Parce qu’on a pas besoin de lui (il y en a suffisamment). Parce qu’il donne moins de lui même (on est tout de même sur du métier passion, que certaines personnes seraient prêtes à pratiquer gratuitement sur leur temps libre). Parce qu’il est moins essentiel). L’« artiste », une étiquette qu’on s’accole bien vite, n’est pas une espèce en voie de disparition. Au contraire, dans la musique comme ailleurs (coté cinéma, télé et art contemporains, c’est bien honteux…), il prospère significativement. Et pointer qu’il existe nombre d’« artistes » qui ne vivent pas de leur oeuvre ne contredit pas ce constat puisque le nombre d’artiste se multiplie sans limite: on ne peut augmenter indéfiniment le nombre de personnes qui vivent de ces choses là.