Télécommandes universelles : Logitech face à Philips

09 juillet 2007 à 12h05
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La tendance n'est pas nouvelle, le nombre d'équipements électroniques accompagnés d'une télécommande ne fait que s'accroître dans la plupart des foyers. C'est ainsi qu'on retrouve sur la table basse du salon la télécommande du décodeur, la télécommande de la télévision, celle du lecteur DVD, ou encore celle de sa console de jeux vidéos et la liste est loin d'être exhaustive. Avec tant de télécommandes disparates, l'idée de toutes les regrouper en une seule a germé il y a maintenant de nombreuses années dans la tête de plusieurs fabricants et c'est ainsi que sont nées les « télécommandes universelles ». Sur ce créneau, on distingue deux acteurs majeurs avec Logitech, qui a racheté l'américain Harmony il y a quelques années, et Philips, célèbre pour sa gamme de télécommandes Pronto.

Les deux fabricants ont récemment renouvelé leur offre haut de gamme en matière de télécommandes universelles avec d'un côté l'Harmony 1000 et de l'autre la Pronto 9800i. Parmi les points communs de ces télécommandes : la présence d'un large écran couleur tactile remplaçant la nuée de boutons qui décore généralement la plupart des télécommandes. Similaires en apparence, les deux télécommandes affichent pourtant des différences assez sensibles comme nous le verrons plus loin, même si elles offrent toutes les deux le célèbre concept d'activités.

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Logitech Harmony 1000 : une télécommande racée et extra-plate

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Niveau design, la Harmony 1000 de Logitech en met tout de suite plein la vue. Ultra compacte, grâce à une épaisseur ne dépassant pas le centimètre, elle revêt un habillage en aluminium brossé du plus bel effet alors qu'on découvre en la retournant une surface mate au toucher doux des plus agréables. Hébergeant un écran couleur tactile de 9 centimètres de diagonale, la télécommande est affublée d'un minimum de boutons, tous rétroéclairés, avec un bouton de mise en veille, un bouton d'activités situé juste sous l'écran, un bouton muet, un bouton retour arrière, une croix de direction avec touche OK en son centre, deux boutons fléchés et deux boutons pour changer de chaîne ou encore régler le volume. En tout et pour tout, l'Harmony 1000 offre donc un total de 10 touches, soit deux de plus que la Pronto de Philips. Il faudra donc vous habituer dès les premières heures à contrôler vos périphériques non plus en pressant des boutons mais bien en utilisant vos doigts sur l'écran tactile de l'Harmony 1000.

Intégrant une batterie rechargeable Lithium-Ion, batterie qui reste d'ailleurs accessible pour l'utilisateur au contraire de celle de la Pronto, l'Harmony 1000 dispose d'une fenêtre infra-rouge sur sa tranche avant et d'un connecteur mini-USB sur son flanc gauche, masqué par une protection en caoutchouc. Une seconde fenêtre infrarouge, hébergeant le capteur d'apprentissage est présente sur l'autre rebord de la télécommande. Livrée avec un socle, l'Harmony 1000 se glissera sur celui-ci pour recharger sa batterie. Tout comme sur sa précédente télécommande haut de gamme, Logitech retient pour l'Harmony 1000 le détecteur de mouvement pour la mise en route en l'extinction de la télécommande. Il suffit de la saisir pour la mettre en route alors qu'elle s'éteint toute seule au bout de quelques secondes, aucun bouton de mise en marche n'étant proposé.

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Installation et configuration de l'Harmony 1000

Depuis toujours, la grande force des Harmony vient du système employé pour leur configuration. C'est une force... mais aussi une faiblesse comme nous le verrons. Quoi qu'il en soit, il faut savoir que la configuration des télécommandes Harmony passe nécessairement par un logiciel propriétaire. Celui-ci a grandement évolué depuis notre dernier test puisque d'un simple contrôle ActiveX intégré à Internet Explorer, nous sommes passés à une application autonome intégrant le moteur de rendu HTML Gecko utilisé par Firefox notamment, application d'ailleurs disponible sur Mac. S'installant assez simplement, le logiciel vous propose au démarrage de créer un compte d'utilisateur auquel sera associé votre télécommande mais également ses paramètres. La configuration d'un nouveau périphérique est d'une simplicité assez déroutante puisque vous serez invité à choisir un type d'appareil (Téléviseur, magnétoscope, PC, etc.) puis à sélectionner une marque et enfin à saisir une référence. A partir de là, le logiciel interroge une base de données via votre connexion Internet pour récupérer automatiquement la programmation correspondant à la télécommande de votre dispositif. Alimentée par Logitech, mais également par les possesseurs de télécommandes Harmony, cette base de données est quasiment incollable avec près de 175.000 périphériques reconnus et 5.000 marques. De la PS3 à la télécommande iPod en passant par les télécommandes Xbox 360 ou Media Center, toutes les télécommandes ou presque sont nativement reconnues y compris celle de notre décodeur numérique Orange.

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Quelques captures du logiciel Logitech Harmony 7.3.0


Naturellement, vous vous demandez ce qui se passe dans l'éventualité où votre télécommande favorite n'est pas dans la liste ? Pas de panique, l'Harmony 1000 dispose, comme du reste toute bonne télécommande universelle, d'un mode d'apprentissage qui permet de programmer virtuellement les fonctions de n'importe quelle télécommande infrarouge. Pour cela, il faut naturellement utiliser le logiciel Harmony qui vous invitera, pour chaque commande à programmer, à approcher la télécommande originale de la fenêtre d'apprentissage de l'Harmony 1000. Divers modes sont disponibles avec un apprentissage touche à touche ou un apprentissage intelligent capable de détecter la plage de codes utilisée par un périphérique à partir de quelques entrées. Attention, lors des différentes phases de cette procédure il ne faut pas coller les télécommandes l'une contre l'autre sous peine de rendre impossible le processus. Naturellement, il est possible d'utiliser la fonction d'apprentissage pour une télécommande qui ne serait pas reconnue par la base Harmony mais également pour une commande spécifique qui viendrait à manquer dans la programmation par défaut établie via la base de données Harmony.

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La phase d'apprentissage de l'Harmony 1000 côté logiciel


Voilà pour le côté positif des choses... Car le système de programmation assistée via base de données, s'il fait la force des Harmony, fait aussi leur faiblesse. Prenons le cas de la programmation assignée par défaut à notre téléviseur Sony Trinitron Wega : au-delà des fonctions permettant d'accéder aux entrées vidéo ou au télétexte, nous nous retrouvons avec une flopée de commandes inutiles qui concernent des fonctions non disponibles sur notre modèle comme, par exemple, l'incrustation d'image. Il faut donc reprendre la programmation manuellement pour supprimer les intrus des pages dispositif. Un vrai calvaire, car si Logitech a tout fait pour faciliter la configuration de base de l'Harmony, la configuration avancée tient du chemin de croix. Les étapes sont fastidieuses, pas du tout intuitives, et il faut prendre son mal en patience durant chaque transfert des nouveaux paramètres à la télécommande, l'interface USB étant franchement très lente, même sur ce nouveau modèle.

Des problèmes mon capitaine ?

Mais le pire des scénarios est sans doute celui qui consiste à peaufiner la programmation des activités de votre télécommande. Avec l'Harmony 1000, Logitech continue logiquement de proposer le concept d'activités où une pression sur une simple icône a pour effet de démarrer plusieurs éléments d'un seul coup : votre téléviseur, votre lecteur DVD ainsi que votre chaîne Hi-Fi, par exemple. Ainsi est il possible de définir des activités pour regarder la télévision, visionner un film ou encore pour écouter un disque. De base, lors de la programmation individuelle de chaque élément au travers du logiciel Harmony, vous pourrez indiquer à la télécommande si celui-ci doit faire partie d'une activité et si oui laquelle. Pour les fainéants, le logiciel est capable de détecter automatiquement les activités associées à tel ou tel périphérique. Au chapitre des problèmes il est à noter que de temps à autre, certaines activités pourtant programmées dans le logiciel n'apparaissent tout simplement pas sur la télécommande.

Les soucis commencent véritablement lorsqu'il faut modifier, pour quelque raison que ce soit, l'ordre d'allumage ou bien le délai de répétition entre les touches ou encore l'entrée vidéo à sélectionner sur le téléviseur, autant de réglages qui nécessitent de passer par le mode configuration avancé du logiciel. Et autant vous prévenir tout de suite : il faudra vous armer de beaucoup, mais alors de beaucoup, de patience. Plus vous explorerez les tréfonds du logiciel Harmony, plus vous tomberez sur des bribes de texte en anglais, le programme étant loin d'être un modèle du genre niveau qualité de traduction, et nous n'évoquerons même pas les diverses fautes d'orthographe présentes ci et là. De temps à autre, la télécommande a la désagréable manie de perdre certains de ses réglages. Il y a bien une fonction d'aide accessible depuis l'Harmony 1000 mais celle-ci est très limitée. Heureusement, Logitech propose une assistance technique qui pourra se révéler un secours certain en cas de problème et comme tous les réglages de la télécommande sont stockés sur les serveurs de Logitech, le technicien pourra les ajuster à distance afin de corriger votre souci.

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Un temps de transfert très long et des réglages pas toujours intuitifs


Signalons enfin l'un des problèmes récurrents des Harmony : l'impossibilité de les programmer en mode multi-pièces. Prenant en charge un maximum de 15 périphériques pilotables, l'Harmony 1000, tout comme les autres Harmony, ne permet pas de classer ses périphériques, et surtout ses activités, par pièce. Si vous changez de pièce, il faut donc user de stratagèmes habiles pour pouvoir piloter les périphériques de chaque pièce au risque de voir se multiplier les « téléviseurs » dans la liste des dispositifs alors qu'un seul doublon d'une même activité est autorisé.

Utilisation de l'Harmony 1000

Ecran tactile oblige, l'utilisation de l'Harmony 1000 se montre bien différente de celle d'une télécommande classique. En effet, toute les commandes, ou presque, passent par une pression sur l'écran, un système qui est au départ un rien déroutant pour l'utilisateur habitué aux télécommandes conventionnelles. On trouve cependant vite ses marques et l'excellente qualité de l'écran alliée à l'ergonomie assez soignée de l'interface ne sont sans doute pas étrangères à cela. Eteint lorsque la télécommande est au repos, l'écran s'illumine dès que vous manipulez l'Harmony 1000 et affiche par défaut les différentes activités accessibles. Une pression sur l'icône associée à l'activité déclenche cette dernière et il ne vous reste plus qu'à profiter du contenu que vous désiriez visionner ou écouter. A noter au passage, l'arrivée d'une activité permettant d'afficher le télétexte. Par défaut, l'écran affiche, et ce dès le démarrage d'une activité, les touches numériques. Il faudra effleurer l'icône en forme d'étoile pour accéder aux commandes annexes les plus fréquemment utilisées alors qu'une pression sur « Dispositifs » vous amènera vers l'ensemble des fonctions de votre téléviseur (ou autre appareil en cours d'utilisation par l'activité). Le bouton « Activities », hélas non traduit en français, vous ramènera sur la page d'accueil des activités alors qu'une double pression sur ce dernier vous ramènera sur l'activité en cours.

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Quelques écrans de l'Harmony 1000


Naturellement, il est possible de changer le mode d'affichage des activités pour basculer vers le mode de contrôle d'un dispositif en particulier et ce en passant par une pression sur l'icône en forme de clé à molette pour appuyer ensuite sur le bouton « Dispositifs ». Cette action a pour effet d'afficher la liste des périphériques préalablement configurés avec le logiciel Harmony et il faudra ensuite sélectionner le bon pour accéder à ses fonctionnalités, une manipulation un rien longuette. Problème, du fait de l'affichage tactile, il est impossible de regrouper sur l'écran les diverses fonctions d'un téléviseur. Il faut donc passer de page en page pour trouver la bonne fonction et avec les premières pages prises par les touches numériques de 0 à 9 pour les téléviseurs, accéder au bouton pour activer l'entrée vidéo devient vite pénible d'autant qu'au contraire de Philips il faut ici utiliser une sorte d'ascenseur. Qui plus est, pour un simple amplificateur audio, les touches permettant de sélectionner la bonne entrée voient leurs légendes systématiquement tronquées : il faut donc deviner si l'on appuye sur « Video 1 » ou « Video 2 ».

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Tout comme la Pronto, l'Harmony 1000 dispose d'un haut parleur intégré. Celui-ci est plus sensible à vos actions et son volume est naturellement réglable, tout comme chez Philips. A l'inverse de la RC9800i, l'Harmony 1000 n'affiche hélas pas l'heure sur son écran. Seul l'état de la batterie est indiqué en permanence. Une indication essentielle quand on connait la faible autonomie du dispositif, la télécommande de Logitech étant à peu près aussi mauvaise que la Philips dans ce domaine.

Une télécommande compatible RF

Alors que la RC9800i de Philips intègre un circuit sans fil Wi-Fi, la concurrente de l'Harmony 1000 n'est hélas pas capable de commander des appareils radio-pilotés. Une capacité que l'on ne retrouve pas non plus sur l'Harmony 1000. En revanche, l'Harmony 1000 prend en charge la norme Z-Wave, du moins sur le papier. Car dans les faits la prise en charge des périphériques Z-Wave (typiquement des équipements de domotique et d'éclairage) semble inopérante et Logitech a d'ailleurs retiré cette mention de son site américain. Si l'Harmony 1000 ne peut pas piloter directement un périphérique radio, elle est compatible avec les extendeurs RF. Dans chaque pièce de votre domicile vous pouvez ajouter un petit périphérique, tout de même proposé pour la bagatelle d'une centaine d'euros, recevant les ondes radio de la télécommande pour les traduire en signaux infrarouge. Le but ? Piloter vos appareils depuis l'Harmony 1000 à distance, avec par exemple la possibilité de les dissimuler dans un meuble tout en gardant leur contrôle.

Philips Pronto RC9800i

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Membre de la célèbre gamme Pronto du constructeur néerlandais Philips, la RC9800i se distingue d'emblée de l'Harmony 1000. Beaucoup plus imposante, la télécommande affiche également une finition qui avouons-le est bien inférieure. Exit les matériaux nobles comme l'aluminium, ou soyeux comme le revêtement soft-touch, puisque la RC9800i est intégralement faite d'une coque de plastique alternant les nuances de gris. Un plastique qui, au toucher, semble assez fragile : attention aux chutes ! Adoptant un large écran couleur tactile de 9 centimètres de diagonale, la télécommande offre, à l'instar de l'Harmony 1000, un nombre très réduit de boutons, des boutons tout de même rétro-éclairés. On retrouve à la droite de l'écran un bouton permettant de changer de chaîne, un bouton de réglage du volume, un bouton muet, un bouton retour arrière, un bouton accueil, un pad numérique avec bouton OK en son centre, ainsi qu'un bouton baptisé « Page ».

Dotée d'une batterie Lithium-Ion qu'il n'est hélas pas possible de remplacer soi-même, la RC9800i est pourvue sur sa base d'un connecteur propriétaire tandis qu'un connecteur mini-USB est présent sur sa tranche gauche. On retrouve sur la tranche avant de la télécommande un capteur d'apprentissage infrarouge ainsi que l'émetteur infrarouge. Petite différence avec l'Harmony 1000, le dos de la RC9800i adopte un commutateur permettant d'éteindre la télécommande. Philips n'a en effet pas retenu de capteur de mouvements alors que l'utilisation du bouton d'arrêt exige une pointe de stylo ou de stylet. Puisque nous parlons de stylet, sachez que la RC9800i est accompagnée d'un stylet qui ne se loge pas dans le corps de la télécommande... Vous le perdrez donc très rapidement à moins de ne jamais l'utiliser. Tout comme l'Harmony 1000, la RC9800i est livrée avec un sabot assurant sa recharge lorsque l'on y glisse la télécommande. Beaucoup plus imposant, le sabot se distingue par sa sortie audio au format mini-jack, une sortie dont nous verrons l'utilité un peu plus loin.

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Philips Pronto RC9800i


Installation et configuration de la Pronto RC9800i

Alors que la Pronto RC9800i affiche certaines similitudes avec l'Harmony 1000 de Logitech, on pense à son large écran tactile notamment, son mode de fonctionnement est totalement différent lorsqu'il s'agit de la programmer. En effet, la télécommande se programme de manière autonome, sans passer par l'ordinateur, tout simplement en suivant les étapes affichées par l'écran. Lors de sa première mise en route, la télécommande vous posera plusieurs questions en vous demandant notamment de régler la date et l'heure mais aussi en vous invitant à sélectionner les pièces où sont situés les différents périphériques que vous désirerez commander. L'interface Philips est assez claire même si les polices de caractère de certains boutons sont parfois difficilement lisibles. Une fois les pièces de votre maisonnée définies, vous serez invité à ajouter des appareils. Ceux-ci sont classés par catégories comme Adaptateur (UPnP), Combi DVD-magnétoscope ou encore Téléviseur (par exemple). Une fois le type d'appareil sélectionné, vous êtes invité à sélectionner sa marque. La télécommande affiche un listing avec un tri alphabétique (selon les données constructeurs, plus de 1100 marques d'appareils sont reconnues). Repérer la marque souhaitée ne sera pas chose facile car celles-ci sont nombreuses et il faudra se montrer patient pour repérer la marque de son téléviseur (bien souvent il faudra appuyer plusieurs fois sur une touche représentant des lettres de l'alphabet alors que l'usage de l'ascenseur est indispensable et franchement périlleux).

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Choix d'une marque puis saisie d'un nom de modèle avec le clavier virtuel


Une fois la marque sélectionnée, dans notre exemple Toshiba, on est invité à saisir la référence de l'appareil au moyen d'un clavier virtuel (clavier en QWERTY...). Cette étape est facultative et on comprend vite pourquoi... En effet, au contraire des Harmony, la télécommande ne dispose d'aucune base de données. Chaque périphérique doit être configuré manuellement via la fonction d'apprentissage et d'harmonisation. Bien sûr, il ne sera pas question de programmer un à un tous les boutons de votre télécommande, le logiciel interne de la télécommande étant capable de définir le code utilisé à partir de deux ou trois boutons. Reste que le procédé est fastidieux alors qu'il manque sérieusement de convivialité. Pour notre écran plat Toshiba, nous sommes invités à appuyer sur la touche « Mute » puis sur la touche « Input Source » et enfin sur la touche « Menu down ». Autant de noms peu explicites pour l'utilisateur lambda d'autant que d'une télécommande à l'autre ces boutons peuvent être nommés directement voir simplement représentés par un pictogramme. A partir des trois codes qu'elle a pu analyser, la télécommande va déterminer la place de code correspondante à votre télécommande et vous inviter à essayer un à un les boutons pour vérifier leur bon fonctionnement. Une étape qui permet certes de s'assurer d'une configuration optimale mais qui est particulièrement fastidieuse. D'autant que vos souffrances ne sont pas pour autant finies !

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Un apprentissage long et pénible !


L'ultime étape consiste en effet à apprendre divers petits détails sur votre téléviseur (ou périphérique) à la télécommande pour que celle-ci puisse le piloter le mieux possible dans le cadre des activités. La RC9800i va donc d'abord tenter de mettre en route votre téléviseur, puis elle va essayer de l'éteindre, toujours en vous demandant si l'action entreprise a fonctionnée ou pas (auquel cas la télécommande essaye une autre action), avant de tenter de mesurer le temps nécessaire au démarrage du téléviseur. Il faudra ici appuyer sur « Démarrer » et une fois le téléviseur en route il faudra sélectionner « Appareil allumé ». Cette dernière étape est répétée une seconde fois et vise à s'assurer d'un délai convenable entre l'allumage du téléviseur et l'envoi des commandes suivantes toujours dans le cadre des activités. Dernière étape ? Non pas tout à fait, puisque la télécommande vous demande dorénavant la séquence habituellement utilisée pour changer de chaîne : appuyez-vous d'abord sur 0 avant de taper le chiffre de la chaîne désirée ou tapez vous directement 2 pour vous retrouver sur France 2 ? Après les questions liées à la frappe d'une chaîne simple, la télécommande vous demande comment entrer une chaîne à deux caractères, puis comment entrer les chaînes à trois caractères (si disponibles) et même les chaînes à quatre caractères ! Patience vous disais-je...

Là aussi, des problèmes ?!

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Le calvaire ne s'arrête pas là, puisque la télécommande se propose maintenant de vérifier si le passage vers une chaîne à deux caractères est opérationnel ou non. La prochaine étape consiste maintenant à définir comment le téléviseur active les différentes entrées vidéos, faut-il appuyer une seule fois sur la touche entrée, il y a-t-il une touche par entrée, etc. ? Et maintenant, la Pronto va tenter de mettre en route le téléviseur tout en vous proposant d'ajouter les entrées vidéos que vous nommerez une à une, manuellement. Arrivés, non sans peine, à cette étape, la configuration de la télécommande de notre modeste téléviseur est enfin terminée ! Oui mais voilà, il faut encore souffrir, puisque la télécommande vous force dorénavant à configurer l'activité en relation avec le dispositif que vous venez de configurer. Et impossible de quitter l'assistant de configuration tant que vous n'avez pas renseigné la télécommande sur le fonctionnement du périphérique dans le cadre d'une activité. Vous feriez fausse route en pensant que la RC9800i est compatible avec le logiciel ProntoEdit puisque... ce n'est pas le cas !

Les interminables étapes décrites ci-dessus sont celles proposées par la RC9800i lorsque la fonction d'apprentissage et d'harmonisation rencontre les codes désirés, en d'autres termes lorsqu'elle reconnaît correctement votre télécommande. Dans le cas contraire, comme par exemple avec la télécommande d'une Xbox 360, il faudra en passer par la fonction balayage qui consiste à envoyer une série de codes infrarouge à l'appareil pour voir ceux qui le font réagir. C'est d'autant plus pénible que lorsque votre appareil réagit il faut tapoter l'écran de la télécommande.

Utiliser la Pronto RC9800i

A l'usage, la RC9800i est avouons-le aussi horripilante que les interminables étapes de configuration qu'elle inflige à ses possesseurs. Avec un écran de nettement moins bonne qualité que l'Harmony 1000, la Pronto RC9800i vous force tout d'abord à sélectionner une pièce de votre domicile avant d'accéder aux activités qui y sont associées. Problème, vous ne pouvez pas créer vos propres activités (il faudra tout simplement choisir parmi la liste d'activités proposées) comme vous ne pouvez d'ailleurs pas masquer les commandes affichées par la télécommande que vous estimez inutiles. Et contrairement à l'Harmony 1000 où il faut user de l'ascenseur vertical pour faire défiler toutes les commandes d'un appareil, la RC9800i propose à l'utilisateur de naviguer parmi les commandes d'un appareil par page, une navigation qui implique l'appui sur le bouton du même nom.

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Commandes affichées par la RC9800i pour notre téléviseur Toshiba


Par défaut, la télécommande émet un petit son à chaque appui sur une de ses touches ou sur l'écran, mais problème, lors d'appuis répétés, le son parvient avec un net décalage par rapport à vos actions. Bien que pourvue d'un connecteur mini-USB, l'interface USB de la RC9800i ne sert qu'au téléchargement de nouveaux firmwares. En revanche, la RC9800i intègre, et c'est probablement sa caractéristique la plus originale, un contrôleur Wi-Fi de type i802.11b. Celui-ci se connecte sans problème à tout type de réseau domestique, sécurisé ou non (pas de problème par exemple pour notre Freebox v5), et à divers usages. Le premier usage pratique est la synchronisation automatique de l'horloge avec un serveur NNTP. Le second usage est l'accès à un guide des programmes électronique directement depuis l'écran de la télécommande. Plutôt bien vue, cette fonction nécessite au préalable la création d'un compte sur le site de Philips ainsi que le renseignement des chaînes disponibles dans votre zone et leur ordre de zapping. Naturellement, il est possible d'atteindre le programme pour lequel vous consultez le descriptif directement depuis le guide.

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Un guide des programmes sur sa télécommande... original !


Ce n'est pas la seule originalité de cette Pronto dont le circuit Wi-Fi permet également de diffuser du contenu numérique depuis un PC ou une platine UPnP. Pour cela, il faut installer le logiciel Philips Media Manager sur le PC et connecter la base de la Pronto à votre chaîne Hi-Fi (ou à une paire d'enceintes par exemple) via un câble mini-jack. Vous pourrez ainsi voir, via l'écran de la télécommande, le contenu audio accessible, le sélectionner puis l'entendre sur vos enceintes (par exemple). Attention, la télécommande doit impérativement être insérée dans son sabot pour que le streaming fonctionne. Dans le cas de contenu photographique, il est possible de voir ce dernier soit sur l'écran de la télécommande, soit sur le téléviseur via l'adaptateur UPnP que vous possédez.

Dans un autre registre, on apprécie la présence en permanence à l'écran de l'heure et du niveau de la batterie, deux indicateurs relativement pratiques. A l'inverse de l'Harmony 1000, la Pronto RC9800i n'est compatible qu'avec les signaux infrarouges en RC5 et RC6, mais elle supporte, comme cette dernière, la plage de fréquences utilisée par les appareils Bang & Olufsen. Niveau autonomie, la Pronto RC9800i est aussi mauvaise que l'Harmony 1000, puisque l'autonomie en utilisation ne dépasse pas les trois heures maximum.

Conclusion

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Arrivés au terme de ce face à face, il nous faut voir les choses en face. Aussi sophistiquées soient-elles, nos deux télécommandes pèchent par leur configuration, une étape qui est pourtant cruciale lorsque l'on considère ce genre de produit. Chez Logitech, alors que l'on applaudit des deux mains la base de données en ligne que propose le constructeur, le logiciel Harmony donnera parfois la nausée tant la logique lui semble étrangère. Il faudra non seulement être patient à chaque nouvelle programmation de la télécommande via l'interface USB, mais également comprendre toute la subtile différence entre Options et Paramètres, deux notions à priori identiques... sauf pour le constructeur suisse. Chez Logitech, le plus grand problème ne sera pas tant de faire reconnaître votre télécommande, la base de données étant d'une exhaustivité à toute épreuve, mais de programmer au mieux les paramètres les plus pointus pour les activités (délai entre chaque commande, sélection de la bonne entrée sur le téléviseur, etc.).

Chez Philips, les choses ne sont guère plus roses. A vrai dire, c'est bien pire ! Avec la RC9800i, le constructeur se débarrasse de son logiciel PC pour proposer une configuration entièrement autonome via la télécommande. Problème, la configuration si elle semble parfois plus logique que ce que propose Logitech est longue très longue voire même interminable. Car à l'inverse de Logitech où la saisie de la référence de votre appareil entraîne automatiquement la reconnaissance de ce dernier sans autre forme de procès, la Pronto vous force à vous munir de la télécommande originale de votre appareil pour vérifier ou confirmer les codes infrarouge avant de poser une rafale de questions sur les modes de fonctionnement de ce dernier. Et contrairement à l'Harmony 1000 où Logitech laisse une certaine liberté à l'utilisateur en lui permettant de personnaliser le fond d'écran ou les commandes disponibles pour chaque périphérique, la RC9800i est rigide, l'utilisateur ne pouvant rien changer aux configurations préétablies.

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Vous l'aurez compris, configurer votre télécommande universelle, qu'elle soit signée Logitech ou Philips demandera du temps... et de la patience. Une patience que l'on a pas forcément une fois délesté d'un peu plus de 400 euros, le prix moyen de nos télécommandes. Pour le reste, la Pronto RC9800i se distingue de l'Harmony 1000 par son contrôleur Wi-Fi qui offre la possibilité de diffuser du contenu numérique depuis son PC, un gadget à nos yeux, mais aussi, et c'est plus intéressant, la possibilité de consulter le guide des programmes électroniques. Ce que Logitech ne propose en termes de fonctionnalités, le fabricant le compense avec la finition de son Harmony 1000, une finition largement supérieure à celle de Philips alors que l'écran est lui de bien meilleure qualité que ce qu'offre la Pronto.

Finalement notre préférence va assurément à l'Harmony 1000 de Logitech, plus élégante, mieux finie, plus simple et aussi plus souple que la RC9800i. Mais cela ne veut pas dire pour autant que l'Harmony 1000 est exempte de défauts, loin s'en faut ! Reste enfin un défaut commun aux deux constructeurs... La présence d'un écran tactile sur cette nouvelle race de télécommandes change du tout au tout votre usage d'une télécommande : il faut naviguer à travers des pages entières émulant des boutons pour trouver le bon, nettoyer régulièrement l'écran alors qu'il faut sortir le nez du téléviseur pour regarder l'écran de la télécommande... Un mode de fonctionnement radicalement différent de ce que l'on connaît depuis des lustres.

Harmony 1000

6

Les plus

  • Très belle finition
  • Facilité de programmation
  • Bel écran, belles proportions

Les moins

  • Prix élevé, où est passé le Z-Wave ?
  • Logiciel lourd et peu intuitif
  • Autonomie vraiment réduite

0

Ergonomie8

Fonctionnalités8

Souplesse6



Pronto RC9800i

4

Les plus

  • Circuit Wi-Fi intégré
  • Fonction guide des programmes

Les moins

  • Programmation compliquée/longue
  • Ecran de piètre qualité
  • Mauvaise autonomie
  • Prix élevé

0

Ergonomie5

Fonctionnalités4

Souplesse4




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Comparer les prix de la Philips Pronto RC9800i

Julien Jay

Passionné d'informatique depuis mon premier Amstrad 3086 XT et son processeur à 8 MHz, j'officie sur Clubic.com depuis ses presque débuts. Si je n'ai rien oublié d'Eternam, de MS-DOS 3.30 et de l'inef...

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Passionné d'informatique depuis mon premier Amstrad 3086 XT et son processeur à 8 MHz, j'officie sur Clubic.com depuis ses presque débuts. Si je n'ai rien oublié d'Eternam, de MS-DOS 3.30 et de l'ineffable Aigle d'Or sur TO7, je reste fasciné par les évolutions constantes en matière de high-tech. Bercé par le hardware pur et dur, gourou ès carte graphique et CPU, je n'en garde pas moins un intérêt non feint pour les produits finis, fussent-ils logiciels. Rédacteur en chef pour la partie magazine de Clubic, je fais régner la terreur au sein de la rédaction ce qui m'a valu quelques surnoms sympathiques comme Judge Dredd ou Palpatine (les bons jours). Mon environnement de travail principal reste Windows même si je lorgne souvent du côté de Mac OS X.

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