Unreal Tournament 2004

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
30 mars 2004 à 16h40
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Au fil des années et des simulations sportives, Electronic Arts s'est fait le champion de la mise à jour annuelle sur des titres aussi prestigieux que NHL ou FIFA. Si cette stratégie se prête relativement bien aux jeux de sport, il est aujourd'hui plus étonnant de la voir appliquée par Atari au célèbre Unreal Tournament dont la version 2004 que nous testons maintenant suit d'assez près une version 2003 très appréciée tant par les critiques que par un public de joueurs PC habitués au FPS.

Les jeux d'action à la première personne (les FPS donc) sont à n'en pas douter l'un des genres les plus en vogue dans le paysage vidéo-ludique de ces dernières années. Ils se partagent avec le RTS (jeux de stratégie réel) une majorité des sorties et trustent de ce fait les premières places des "charts". La question était donc de savoir si Atari et Epic allaient pouvoir trouver assez de matière pour que l'opus 2004 d'Unreal Tournament fasse son trou alors que l'attention des joueurs est tout de même bien captée par des titres à venir comme Far Cry, Half-Life 2, Stalker ou Doom 3...


Cent fois sur le métier remets ton ouvrage

Depuis le temps qu'ils traînent leurs guêtres dans le monde du jeu vidéo, les coyotes de chez Epic MegaGames ne peuvent évidemment pas être considérés comme des débutants. Dans le genre qui nous préoccupe aujourd'hui, ils seraient même plutôt du style "figure emblématique" à une petite encablure derrière id Software, créateur du duo Doom / Quake. Nous devons à Epic MegaGames l'autre grande licence du "rentres y dedans" à la première personne : la saga Unreal. Débutée en 1998, cette série s'est vue découpée en deux entités aux objectifs bien distincts. Alors que Unreal et consorts (Return To Na Pali, Unreal 2 : The Awakening) se destinent au mode simple joueur, les Unreal Tournament sont pour leur part dédiés aux amateurs de plaisirs à plusieurs (NDLR : hum hum). Si vous suivez le jeu vidéo et que, comble du raffinement, vous savez en plus compter, vous devez déjà savoir que notre Unreal Tournament 2004 du jour est en fait le troisième opus de la saga multi-joueurs et qu'il n'est pas là pour révolutionner le genre. En réalité et comme nous l'avons déjà dit en introduction, l'arrivé de ce dernier épisode fait vraiment penser au travail réalisé par Electronic Arts sur ses simulations de sport.

De fait, et après l'installation des six CD occupant la bagatelle de 5500 Mo (!!!) sur le disque dur, on se retrouve avec une interface très proche de Unreal Tournament 2003 : pas de doute, les habitués sont en terrain connu. Le programme offert par les développeurs semble d'ailleurs dans un premier temps identique à celui du précédent volet. On choisit un avatar parmi la liste de personnages au parfum de déjà-vu et on se lance dans de furieux deathmatch en solitaire pour avoir le droit de monter une petite équipe et découvrir les autres modes de jeu. Le principe est, vous l'aurez compris, identique à ce que proposait déjà Unreal Tournament 2003. Le niveau de difficulté augmente tout au long de la progression du joueur qui pourra heureusement compter sur son expérience et sur des équipiers de plus en plus nombreux pour remplir les objectifs. Sans être franchement exaltant (c'était déjà le cas il y a un an et demi), ce mode de jeu "solo" permet tout de même de découvrir de nombreuses nouvelles cartes, dont le total est maintenant porté à plus de 80, et de participer aux jeux "Invasion" (une équipe de joueurs doit résister à des vagues successives d'aliens), "Mutant" (une sorte de jeu de chat version "canon à impulsions") et "Dernier Survivant" (chacun part avec un certain nombre de vies, le dernier en lice a gagné).

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Le rythme ne baissant que très rarement, on obtient souvent des situations à la limite du bordel complet


Deux nouvelles raisons de prodiguer moult roquettes à ses amis

Le mode "Deathmatch" et les petites gâteries dont nous venons de parler ne sont évidemment pas là pour déplaire aux acheteurs mais inutile de se voiler la face, le gros morceau de Unreal Tournament 2004 c'est l'intégration des deux modes de jeu les plus attendus par les fans : "Assaut" et "Attaque". Les plus assidus des joueurs ne s'y tromperont cependant pas et malgré l'attente savamment générée par Atari autour du mode "Assaut", ils savent bien qu'il ne s'agit pas réellement d'une nouveauté puisque le premier Unreal Tournament proposait déjà un tel mode de jeu. Simplement évincé de la version 2003, "Assaut" fait donc son grand retour au travers, hélas, d'un tout petit nombre de cartes : seulement six. Il faut dire que la richesse de ces niveaux ne permettait sans doute pas aux développeurs d'en préparer des dizaines et nous nous contenterons donc de ce petit nombre en attendant que les "moddeurs" en proposent d'autres. S'il est délicat à réaliser pour les concepteurs, le principe du mode "Assaut" est assez simple à comprendre : une équipe attaque pendant que l'autre défend. Alors que la première se voit confier une série d'objectifs à accomplir dans l'ordre (déploiement d'une passerelle, ouverture de portes, désactivation de champs de force), l'autre équipe a bien sûr l'insigne honneur de lui mener la vie dure en ne ménageant pas ses munitions.

Ce mode est d'autant plus intéressant que les développeurs ont vraiment fait preuve d'imagination pour les cartes et on aura par exemple la possibilité de jouer sur un convoi en mouvement : dépaysement garanti ! Par contre, il est indiscutable que six cartes, ça fait un peu court. On se rattrapera donc avec la seule véritable nouveauté d'Unreal Tournament 2004, le mode "Attaque". Deux équipes y sont à nouveau opposées mais cette fois, elles partent à égalité, contrôlant chacune un générateur qu'il faudra préserver pour l'emporter. La carte est parsemée de "relais" dont il faut prendre successivement le contrôle pour avoir le droit de s'approcher et ensuite de dégommer le générateur adverse. Un relais se prend simplement en passant dessus, il faut alors patienter quelques secondes pour qu'il soit opérationnel (on peut accélérer les choses avec le "Link Gun"). Ceci fait, il devient possible de se téléporter entre les différents relais possédés et surtout il devient possible de revendiquer un relais encore plus proche du générateur jusqu'à ce qu'il soit possible de le détruire. Bien sûr pendant ce temps, l'autre équipe tentera de faire la même chose en pulvérisant vos propres relais afin de se les approprier. Pour l'emporter, il est donc important que l'équipe soit très soudée d'autant qu'il y a parfois plusieurs chemins au travers des relais.

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Modes "Assaut" et "Attaque" : si la quantité fait défaut, la qualité est on ne peut plus présente !


L'équipement lourd fait son apparition !

Aussi intéressant soit-il, ce mode de jeu pêche une fois encore par son relatif manque de cartes. Ici, les développeurs sont tout de même parvenus au total de neuf mais les passionnés en auront malgré tout assez rapidement fait le tour. Heureusement, l'intégration des fameux véhicules permet de renouveler pas mal les choses. Autant le dire tout de suite, ces véhicules n'atteignent pas la richesse de ceux d'un Battlefield 1942 et le résultat n'est pas tout à fait aussi jubilatoire. Leur utilisation reste malgré tout passionnante et modifie considérablement les stratégies. Aussi bien terrestres qu'aériens (non, pas de bateaux), ces engins sont au nombre de neuf. Du blindé lourd (le terrible Goliath) à la nerveuse buggy en passant par les volants que représentent les Manta et les Raptor, les développeurs n'ont oublié aucune des classes indispensables. Chaque véhicule a son style de conduite , son style d'attaque et un minimum d'entraînement est nécessaire pour en apprécier les subtilités. A la manière du titre d'Electronic Arts, certains engins nécessitent un équipage pour être vraiment opérationnels et pour peu que l'on soit en LAN, les raids ravageurs au milieu de la base adverse prennent alors toute leur dimension.

Si les changements de "gameplay" ne sont pas fondamentaux, on voit très clairement qu'ils apportent tout de même pas mal de sang neuf à un vieillissant Tournament 2003. Du point de vue de la réalisation par contre, on ne peut pas vraiment dire que l'opus précédent soit dépassé par les productions actuelles et il n'est de ce fait pas surprenant que les développeurs se soient contentés de petites révisions "superficielles". Les modèles de personnages restent par exemple très proches pour ne pas dire identiques à ce que l'on connaissait déjà et des Marines aux Pharaons, l'originalité n'est ici pas de mise. De la même manière, les décors sont similaires à ce que nous avions déjà pu voir fin 2002 même si on peut remarquer une finesse plus importante des textures et quelques jeux de lumière supplémentaires. Si donc on se trouve moins impressionné qu'avec le précédent opus, il ne faut pas non plus bouder notre plaisir : Unreal Tournament 2004 est encore très beau et l'augmentation de la puissance de nos machines permettra sans aucun doute à de plus nombreux joueurs de profiter de ses détails graphiques. Un processeur à 2 GHz, 512 Mo de mémoire et une carte graphique récente seront ainsi nécessaires pour en profiter. Un petit mot sur la bande son pour finir car si le joueur ne prête généralement pas beaucoup d'attention à la musique de jeux aussi nerveux, on notera les habituelles insultes une fois encore traduites dans notre belle langue : "enculé" ou "enfoiré", ce n'est pas moi qui le dit, c'est dans le jeu !

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Bien que très proche de celle du Tournament 2003, la réalisation de la version 2004 est encore largement au niveau


Conclusion

Loin de remettre en cause les fondements "tournamentiens" de l'opus 2003, cette nouvelle version du titre phare de Epic MegaGames offre une véritable cure de jouvence au concept et si le style ne bouge pas d'un iota, les suppléments intégrés par les développeurs justifient pleinement l'achat du bébé. Bien sûr les possesseurs de la version 2003 pesteront un peu de devoir débourser à nouveau 45-50 euros mais ils oublieront bien vite leur griefs contre Atari pour louer le travail des concepteurs (d'autant qu'il est possible de bénéficier, pour un temps, d'une réduction de 10 euros). Le nombre de cartes ainsi disponible dans le classique "Deathmatch" est proprement hallucinant et les nouveaux modes de jeu apportent la variété qui faisait défaut. On regrettera évidemment que les cartes "Assaut" ne soient pas un peu plus nombreuses mais on se consolera rapidement en découvrant la richesse des situations qu'elles procurent. Enfin, le mode "Attaque" est là pour offrir le surcroît d'originalité nécessaire avec un mode nerveux et bien pensé où l'excellent "level design" brille une fois encore.

S'adressant à une catégorie de joueurs tout de même relativement ciblés de part le rythme particulièrement soutenu de son action et l'agressivité de sa réalisation (musiques "pêchues", couleurs vives, design "violent"), Unreal Tournament 2004 ne plaira pas à tout le monde, c'est un fait. Malgré cela, parfaitement calibré et disponible pour Windows mais aussi Linux ou MacOS, il s'impose sans trop de problème comme le jeu d'action multi-joueurs de ce début d'année.


Unreal Tournament 2004

6

Les plus

  • Qualité des nouveaux modes de jeu
  • Très bonne conception des niveaux
  • Durée de vie énorme (nombre de cartes)
  • Réalisation graphique toujours efficace

Les moins

  • Un peu trop proche du 2003
  • Assaut / Attaque : pas assez de cartes
  • Intégration "timide" des véhicules

Note globale8

Réalisation8

Prise en main9

Durée de vie9



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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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