Voyage Au Centre De La Terre

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
27 novembre 2003 à 16h30
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Au cours du récent test de Black Mirror, nous vous annoncions la venue prochaine de Voyage Au Centre De La Terre édité par le même Micro Application. Comme vous pouvez vous en douter, c'est aujourd'hui chose faite et je reprends donc ma plume qui ne chôme pas en ce moment pour vous faire part de mes impressions à propos de cette adaptation (très libre) de l'œuvre de mon pote Verne, Jules de son prénom.

Inutile de commencer en vous faisant une nouvelle fois le coup du "point & click" genre moribond, vous le connaissez sûrement par cœur maintenant. En cette fin d'année 2003, les amateurs n'ont d'ailleurs pas trop à se plaindre. Syberia 2 ne verra peut-être pas le jour avant l'année prochaine, mais Black Mirror est une réussite et si Voyage Au Centre De La Terre est du même acabit, il y aura largement de quoi meubler les longues soirées d'hiver.


Rendons à César ce qui appartient à Jules

Voyage Au Centre De La Terre est développé par l'équipe ukrainienne de Frogwares mais, comme nous l'avons déjà signalé dans le préambule, il n'était pas question pour les concepteurs de suivre à la lettre l'œuvre de notre Julius national. L'histoire originale a surtout servie de source d'inspiration et Frogwares avait plutôt en tête une sorte d'entreprise de modernisation de l'ouvrage. L'action se déroule ainsi en l'an 2005, alors qu'une jeune journaliste répondant (enfin quand elle le désire) au nom d'Ariane se trouve en reportage photographique au-dessus d'un volcan islandais. Le destin étant décidément très joueur, Ariane a tout juste le temps de prendre quelques clichés, de poser son appareil sur une corniche rocailleuse et de sortir qu'une série de pierres se détache de la paroi volcanique pour mettre hors d'état de marche l'hélicoptère. Le pilote de l'engin a mystérieusement disparu et Ariane se retrouve seule, livrée à elle-même sur une terre qu'elle ne connaît pas. C'est évidemment à ce moment précis que le joueur intervient. Il doit prendre en main le destin de la jeune femme et bien sûr veiller à ce qu'elle se sorte de ce mauvais pas sans dommage ! Les concepteurs de Frogwares ont donc choisit de complètement transposer l'histoire de Jules Verne. Il n'est pas question de conduire la célèbre expédition du professeur Lindenbrock en 1864 même si le cadre géographique ne change pas. Ce sont toujours les paysages glacés de l'Islande qui servent de décor à cette aventure. De la même manière, la quête de notre héroïne débute sur le volcan Snaeffels qui servit de point de départ au voyage du professeur Lindenbrock. Pour le reste, les développeurs ont fait preuve d'une certaine imagination s'inspirant régulièrement de l'aventure concoctée par Jules Vernes mais ajoutant aussi d'innombrables "touches" nettement plus personnelles. Difficile dans ces conditions de dire si les amateurs de l'écrivain français se passionneront pour cette aventure ou si au contraire ils se sentiront floués par ces emprunts.

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Une introduction minuscule pour des ennuis en majuscules !


Dans de beaux draps !

Revenons à l'histoire du jeu vidéo et plus particulièrement au sort de la pauvre Ariane qui décidément accumule les bourdes. Ne sachant trop quoi faire sur cette minuscule corniche, la jeune femme (ou plutôt le joueur qui en a le contrôle) décide d'explorer les alentours mais doit se contenter d'une petite grotte pour assouvir sa curiosité. Entreprenante, elle s'engouffre évidemment à l'intérieur de ladite excavation et est-il bien utile de préciser que cette décision rend très rapidement les choses encore plus pénibles pour Ariane ? La flamme vacillante de son briquet ne lui offre en effet qu'un maigre panorama et elle ne tarde pas à tomber dans un trou. Elle se réveille sans avoir aucune idée du temps qu'elle a pu passer évanouie, au milieu de nulle part sur une plage de sable fin aux pieds d'un singulier personnage. Cette rapide présentation ne dépeint que les toutes premières minutes de jeu et offre une entrée en matière plutôt réussie pour un jeu qui ne propose aucune introduction et des menus pour le moins dépouillés. Les développeurs ont sans aucun doute voulu plonger immédiatement le joueur dans le bain. C'est en effet maintenant et seulement maintenant que l'aventure commence réellement, dans le plus pur style "point & click". A la manière du Black Mirror testé il y a peu, le joueur se retrouve à contrôler son personnage au travers d'une interface ne faisant appel qu'à la souris. Il doit examiner différents lieux, différents paysages pour dénicher les objets importants et les utiliser au bon moment pour avancer dans l'histoire.

Dans un premier temps, le but de cette histoire est évidemment de comprendre où donc la petite Ariane se trouve afin de l'aider à retrouver son chemin. Le nom du jeu étant ce qu'il est, vous vous doutez très certainement qu'Ariane se trouve en réalité au... (roulements de tambours)... Centre de la Terre... Non ? Vous n'aviez pas deviné ? Bien, nous dirons donc que je viens de faire une gaffe qui ne prête heureusement pas à conséquence (NDLR : Oui, c'est toujours ce qu'on dit). Le but premier pour Ariane sera donc de regagner la surface de la planète et elle devra pour cela déambuler au milieu de décors variés mais surtout très éloignés de ce que l'Islande peut théoriquement offrir : température agréable, flore singulière et espèces intelligentes... Originales. Une aventure "point & click" se doit cependant de proposer quelques dialogues afin d'agrémenter un peu la quête d'objets. C'est donc une trentaine de personnages que les développeurs nous invitent à rencontrer et si certains sont très proches de l'homo Sapiens sapiens, il en est de plus étonnants. Ces "individus" sont tantôt là pour renseigner le joueur et tantôt au contraire pour lui donner un nouvel écheveau à démêler. En plus de la quête d'objet, de la découverte de paysages variés et de la rencontre de personnages singuliers, une aventure "point & click" se caractérise en effet par ses énigmes.

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De jolis décors mais pourquoi les déplacements sont-ils si longs ?


Des déplacements interminables

C'est d'ailleurs là que Voyage Au Centre De La Terre a du mal à tenir la comparaison avec les ténors du genre. En fait ce n'est pas tant le contenu des énigmes que leur réalisation qui pose problème et cela tient principalement à un défaut technique majeur du jeu qui gâche pour une part le plaisir du joueur en particulier si celui-ci est un habitué du genre. Voyage Au Centre De La Terre a en effet la fâcheuse tendance à manquer de précision. Les zones de sélection pour valider telle ou telle action sont souvent très petites et la moindre erreur impose parfois de refaire toute la résolution de l'énigme depuis le début. C'est d'autant plus gênant que les déplacements sont souvent fastidieux. Dans la plupart des jeux d'aventure, les trajets sont souvent longs et répétitifs mais on peut dire que Voyage Au Centre De La Terre détient une sorte de palme qui ne manquera pas de désespérer les moins patients d'entre nous. On regrettera vivement ce relatif manque de finition et à côté des quelques trois années de développement passées sur Black Mirror, on ne peut s'empêcher de penser qu'un peu plus de travail aurait suffit à résoudre ces problèmes. C'est d'autant plus dommage que Voyage Au Centre De La Terre dispose de nombreuses qualités.

La réalisation graphique est globalement une grande réussite même si les personnages adoptent un style qui ne plaira pas à tout le monde. Les différentes planches fourmillent de détails souvent saisissants mais et cela n'arrange rien, gênent parfois la découverte de nouveaux objets. Les débutants pestent souvent contre ces jeux "point & click" où il faut regarder partout pour trouver tel ou tel artéfact et ce n'est certainement pas Voyage Au Centre De La Terre qui les fera changer d'avis. Dans l'ensemble, les énigmes sont pourtant bien trouvées et assez logiques. Il n'est par exemple pas question de tester une à une toutes les possibilités pour s'en sortir. De la même manière, la bande son tout à fait convenable propose de belles musiques parfaitement dans l'esprit de l'aventure. Enfin, Voyage Au Centre De La Terre de part le style de son aventure se contente de machines relativement modestes (il est parfait sur un Athlon 750 MHz équipé de 192 Mo de mémoire) et offre une difficulté parfaitement étudiée pour que tout le monde y trouve son compte... Si seulement il n'y avait pas ces problèmes de "jouabilité".

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Dans l'ensemble les énigmes sont relativement simples et assez logiques


Conclusion

Un net cran en-dessous de Black Mirror, Voyage Au Centre De La Terre a du mal à convaincre. Pas foncièrement mauvais, le titre développé par Frogwares ne peut toutefois soutenir la comparaison du fait de défauts trop nettement perceptibles : si le rendu des décors est splendides, il jure trop souvent avec celui des personnages et certains objets sont difficilement identifiables. Nettement plus grave, Voyage Au Centre De La Terre pose de gros problèmes de jouabilité avec un personnage principal qui a tendance à se bloquer et des zones d'action vraiment réduites pour le curseur. Le joueur a parfois beaucoup de difficulté à sélectionner ce qu'il souhaite et de temps à autres il sera de ce fait obligé de reprendre l'énigme du début.

Si l'on ajoute à cela des déplacements parfois interminables, c'en est plus que ne peuvent compenser les qualités pourtant bien réelles du jeu. Les énigmes étaient pourtant plutôt bien pensées, la bande son très agréable et la durée de vie tout à fait correcte mais il me paraît bien difficile de recommander ce titre qui risque surtout de frustrer son auditoire. En bref et si vous souhaitez un "point & click" et à moins de ne les avoir déjà tous fait, tournez-vous plutôt vers le très court Tony Tough ou le mystérieux Black Mirror... En attendant le lointain Syberia 2 !


Voyage Au Centre De La Terre

4

Les plus

  • Graphismes de qualité
  • Enigmes logiques et bien conçues
  • Bande son réussie

Les moins

  • Modélisation particulière des personnages
  • Déplacements interminables
  • Sélections pas toujours évidentes

Note globale6

Réalisation7

Prise en main9

Durée de vie6

Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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