Chrome

Honkytonk Man
Publié le 20 octobre 2003 à 17h53
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Venu tout droit de Pologne, Chrome est bien loin du tapage médiatique d'un Half-Life 2, d'un Doom 3 ou encore d'un Max Payne 2. La société Techland à qui l'on doit ce shoot à la première personne se qualifie comme étant l'une des sociétés les plus influentes dans le domaine de l'informatique ludique en Pologne. On ne demande qu'à les croire mais ce ne sont malheureusement pas les projets sur lesquels ils ont travaillé qui nous en diront plus : Crime Cities, Extermination, Pet Soccer ou encore Pet Racer. C'est donc ainsi que je me suis penché sur Chrome : sans le moindre à priori.

Commençons donc les présentations... Vous prenez le rôle du mercenaire Logan dont le tableau de chasse suffit à mettre tout le monde d'accord : Pas un seul échec ! Au cours d'une mission (celle qui introduit le jeu), il fait la connaissance de Carrie dont la courbe de hanche n'a rien à envier à celle d'un clavier ergonomique. L'argent étant leur intérêt commun, ils comprennent vite qu'il y a tout à gagner à travailler ensemble. Nous voilà parti pour la galaxie Walkyria où les groupes industriels ont laissé leur conscience de côté et où la seule loi qui règne est celle du Talion. Un scénario pas franchement original, vous en conviendrez mais qui laisse suffisamment d'ouvertures pour arriver à nous proposer onze missions et cinq niveaux de difficulté.


Il est pas beau mon moteur, ils sont pas beaux mes chromes ?

Le moteur graphique de Chrome, le "Chrome Engine" comme ils l'appèlent chez Techland, dispose de spécificités qui font mieux comprendre le type de shoot auquel nous avons à faire. Ce moteur est capable d'afficher des maps en extérieur à la fois grandes et détaillées et ceci sans le moindre chargement. On n'avait pas vu cela depuis IGI 2. Les missions se déroulent presque exclusivement sur des îles qu'il est possible de parcourir de long en large pour affronter l'objectif sous l'angle qui vous paraîtra le plus opportun.La végétation des cartes est luxuriante et surtout assez diversifiée. On est loin de la vulgaire texture plaquée au sol pour représenter de l'herbe. Cette représentation, en plus d'apporter sa contribution au plaisir visuel, influe sur le gameplay. Ainsi, il est possible de s'accroupir, comme dans tout shoot qui se respecte mais aussi de s'allonger à terre. Une fois aplati au sol, il devient très difficile pour les ennemis de vous tirer dessus, mais la réciproque est également vraie et vous aurez toutes les peines du monde à mettre en joue au travers des herbes et autres fougères. Chacun pourra y aller suivant son tempérament : débout en courant, pour les bourrins (qui auront assurément quelques difficultés) ou plus discrètement en profitant de la végétation.

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Le moteur 3D excelle sur les décors en extérieur

Pour continuer sur l'opposition bourrin / furtif, au début de chaque mission vous sera donné le choix de l'armement emporté, c'est assez rare pour être souligné. Et comme votre capacité de stockage est limitée par un système d'inventaire, il faut faire des choix en privilégiant petites armes et recharges d'énergie ou bien "armes de destruction massives" (comme ils disent au Pentagone), beaucoup plus encombrantes. Les armes ne sont pas des plus originales et on retrouvera les classiques du genre, "futurisées" pour l'occasion. On signalera juste la présence d'une paire de jumelles aussi compactes qu'efficaces : en plus de permettre une vision longue distance (ce qui, vous en conviendrez est le propre de ce genre d'instrument) est capable de détecter les organismes vivants. Au milieu de la végétation abondante de Chrome, c'est assez appréciable.
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Un dernier élément que l'on pourrait associer à de l'équipement concerne les « implants ». Nous sommes dans un monde futuriste et les bio-technologies font fureur. On vous a donc greffé dans le corps des dispositifs décuplant vos capacités. Ainsi, il vous sera possible de zoomer avec n'importe quelle arme grâce à l'implant sur oeil, d'augmenter votre résistance aux coups grâce à un implant dermique, de vous déplacer plus vite grâce à un implant musculaire. Il existe ainsi sept implants différents.

L'idée est sympathique (quoique reprise de Deus Ex) mais un détail vient limiter un peu son intérêt. Lorsqu'un implant est utilisé trop longtemps (plus d'une vingtaine de secondes), il devient dangereux. Une alarme se déclenche, les points de vie s'effondrent et la vue s'obscurcit imposant sa désactivation ce qui le réserve à des usages très ponctuels. Sans en vouloir une utilisation permanente, on aurait apprécié quelques secondes supplémentaires. Les extérieurs ont beau être réussis, le jeu ne se limite pas à explorer des forêts et le moteur est à l'aise mais moins impressionnant en intérieur.


Chrome ou granit ?

L'autre caractéristique importante de Chrome, c'est assurément sa difficulté. Au cours de la première mission, innocent que j'étais et surtout bien habitué au schéma du shoot traditionnel dans lequel on fait 30 headshots à la minute, j'ai compris ma douleur. Les ennemis ne jouent pas dans la finesse et lorsqu'ils vous ont découvert vident tout simplement leur chargeur sur vous jusqu'à la dernière cartouche. Ce comportement, pour le moins primitif ne laisse pas beaucoup de place aux comportements du type « tête brulée ». Heureusement, un radar vous indique plus ou moins précisément la position des ennemis les plus proches (sur une distance de 30m environ) ce qui permet de se préparer un peu.

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Inventaire et implants vous laisse choisir votre profil : bourrin ou furtif

En parlant des ennemis, leur IA est assez limitée et ils se contentent souvent de foncer sur vous en courant lorsqu'ils vous ont repéré. Cela ne nuit toutefois pas énormément au gameplay dans la mesure ou le jeu met déjà suffisamment nos nerfs à l'épreuve comme cela (note personnelle : Je me souviens très bien de parties de R-Type il y a plusieurs années où l'IA était inexistante mais ou le plaisir était bel et bien là. L'IA est avant tout là pour servir le gameplay, et rien d'autre). Pour renforcer encore un poil la difficulté, les développeurs ont eu l'idée (assez intéressante au demeurant) d'imposer un petit délai avant qu'une recharge d'énergie fasse son effet. Dans les moments difficile, il est inutile d'imaginer s'en tirer en ayant stocké plusieurs de ces précieuses recharges.

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Les cartes étant assez grandes, les développeurs ont ajouté ce qu'il fallait d'engins à piloter : du quad amélioré à la moto futuriste en passant par le char ou le bipède façon "Star Wars". Ils permettent par exemple de relier rapidement deux points de la carte, ou bien encore de faire méthodiquement le ménage à l'aide des armes disponibles (mitrailleuse lourde). La conduite d'engins ne m'a jamais emballé dans les shoots et ce n'est pas Chrome qui viendra y changer quelque chose mais disons que la maniabilité est suffisamment bonne pour nous tenir accroché jusqu'au retour sur la terre ferme. Si, en attendant l'arlésienne Half-life 2, vous n'avez pas encore changé votre équipement et que vous tournez (encore) sur une vieillissante GeForce Ti4200 avec un processeur qui dépasse tout juste les 2Ghz, vous serez heureux d'apprendre que Chrome s'en contente très bien en 1024x768. Rares sont les ralentissements dans ces conditions. Par contre, côté ambiance sonore, c'est plutôt quelconque et les développeurs se sont contentés du minimum syndical. C'est tout juste si la musique change de rythme dans les moments les plus tendus.


Nickel Chrome ?

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Trois des onze cartes de la mission solo

Depuis quelques mois, c'est peu de dire que pour l'amateur de jeu de shoot, ce n'est pas l'extase. A part le vénérable Vietcong il y a quelques mois, les titres se sont battus pour la palme du classicisme ou de la médiocrité. Chrome, qui nous arrive presque de nulle part comme une bonne nouvelle que l'on n'attend pas, vient clairement réhausser le niveau. Il prouve que même sans grosse license ni gros moyens, on peut développer un titre de qualité.

Chrome n'est bien sûr pas exempt de défauts et on regrettera principalement le scénario qui enchaîne les missions sans grande cohésion ou encore la modélisation moyenne des personnages. Notons aussi du côté des points noirs que le mode multijoueur ne semble pas emballer les foules, il nous a tout simplement été impossible de participer à une partie online pour la bonne et simple raison qu'aucun serveur n'était disponible. Enfin, Chrome n'est évidemment pas destiné aux joueurs débutants qui cherchent à faire headshots sur headshots. Nous ne sommes pas à Counter-Strike, il faut prendre son temps et faire preuve d'un minimum de réflexion : ce n'est certes pas courant pour un shoot, mais nous, on aime... En bref, Chrome c'est un peu notre coup de coeur du moment.

Chrome

6

Les plus

  • Un FPS moins bourrin que d'habitude
  • Moteur 3D performant en extérieur
  • Bonne durée de vie
  • Quelques idées originales pour le genre

Les moins

  • Modélisation des personnages moyenne
  • Scénario décousu

Note globale8

Réalisation8

Prise en main4

Durée de vie9

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