Robin Hood : La Légende De Sherwood

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
06 décembre 2002 à 10h24
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Il était une fois, un noble Roi qui gouvernait ses loyaux sujets avec une honnêteté que tous lui enviaient. N'écoutant que son courage, le noble Roi répondit immédiatement à l'appel du Pape et partit sur le champ en Terre Sainte pour repousser les assauts des Infidèles. Mais alors que le noble Roi tardait à revenir, son Royaume, autrefois paisible et bon enfant, devenait le théâtre d'un odieux racket sans que personne ne puisse y trouver à redire... Personne ?

Comme son nom ne l'indique pas (NDLR : Ah bon ?), Robin Hood nous offre en effet la possibilité d'endosser le fort seyant justaucorps vert pomme du noble justicier immortalisé à l'écran par le moins noble et surtout moins sobre Errol Flynn. A vous les joies de la rapine, des promenades en sous-bois, de la défense des veuves et orphelins... Mais surtout et inutile de dire que ce n'est pas ce qui vous tente le plus... A vous le coeur de la belle Marianne !


Un Robin à la sauce Commandos !

Lorsque l'on sait qui est à l'origine de ce Robin Hood, on comprend mieux pourquoi les captures d'écrans diffusées çà et là rappelaient tant le Commandos d'Eidos. En effet, Spellbound avait déjà par le passé imité le célèbre jeu d'action / tactique avec un titre d'ailleurs fort apprécié en son temps : Desperados. Vu le succès remporté par ce jeu, nos développeurs allemands ont donc décidé de se lancer une nouvelle fois dans ce style d'aventure avec cette fois l'adaptation plus ou moins libre de l'histoire de Robin de Locksley.

Les amateurs de Desperados ou de Commandos ne seront donc pas vraiment perdus au moment de commencer une partie de Robin Hood. Mieux que ça, ils trouveront encore plus vite leurs marques qu'un cochon face à un panier de truffes ! Je veux bien rôtir en enfer s'il leur faut plus de dix secondes pour comprendre comment tout cela fonctionne ! Il faut dire qu'en plus de reprendre exactement le concept développé dans Desperados, ce Robin Hood est clairement orienté grand public. Après une courte mais impressionnante séquence d'introduction, le joueur débouche sur un menu des plus minimalistes qui lui permettra de créer son personnage, choisir le niveau de difficulté, définir les options de configuration (vidéo, son, contrôles) et éventuellement, mais pas tout de suite quand même hein... De quitter le jeu.

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Les animations de la séquence introductive sont très réussies.

Non, pas tout de suite, parce que mine de rien j'ai quand même à vous parler du jeu alors si vous partez maintenant, je vais me retrouver à parler tout seul et franchement je n'aime pas ça moi, parler tout seul. Revenons donc à nos moutons je vous prie. Avant de partir dans une digression aussi saugrenue qu'inintéressante, je parlais du menu extrêmement minimaliste qui vous permet en un seul et unique clic de souris de démarrer une partie. Il faut dire qu'au niveau du jeu les options ne sont pas légions : pas de mode multijoueurs, pas de didacticiel et une seule campagne. Il n'y a donc pas à se poser de question... En route pour l'aventure !


Défiez les forces de l'ordre

Tout le monde connaît sans doute l'histoire de Robin de Locksley et de toute sa bande : Petit-Jean, Will Scarlet, Frère Tuck et bien sûr Dame Marianne. Les développeurs de Spellbound ont utilisé les événements les plus célèbres de cette histoire pour mettre au point les missions clefs du jeu et donc tisser le canevas de cette aventure. C'est ainsi que l'on aura par exemple à délivrer Stuteley, à interrompre le mariage de Dame Marianne, à remporter l'inimitable flèche d'argent... J'en passe et des meilleures !
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Ces différentes missions se présentent à peu de choses près de la même manière. Sur une grande carte en deux dimensions et magnifiquement dessinée vous devrez contrôler tour à tour ou simultanément un ou plusieurs personnages afin d'accomplir les objectifs proposés. Selon le personnage sélectionné vous aurez différentes compétences accessibles et si Robin est passé maître dans l'art d'escalader, bondir ou se faufiler un peu partout, il est par exemple bien incapable de soigner les blessures de quelqu'un ou de crocheter une serrure. Il sera donc nécessaire d'avoir des personnages complémentaires pour être à même de faire face à toutes les situations.

Les premières missions ne vous laissent que peu de choix dans la mesure où vous ne disposez que de Robin et de Stuteley. Mais ensuite et avec votre installation dans la fameuse forêt de Sherwood, différents partisans rejoindront votre repaire apportant du même coup leurs compétences. Les personnages génériques seront le gros de vos troupes, mais ce sont les héros de l'histoire qui apporteront les compétences les plus intéressantes : Will Scarlet est par exemple un expert du maniement de la fronde. Utilisées au mieux, ces compétences permettront de remplir avec plus de réussite les objectifs proposés le but étant toujours de parvenir à la fin de la mission en complétant la tâche principale bien sûr mais aussi en tuant le moins d'adversaire (choisissez plutôt de les assomer) et en récoltant le plus d'or.


Réunions au coin du feu

Les missions sont en fait un mélange d'infiltration et d'action. Il faudra mettre au point une sorte de plan pour parvenir à l'objectif de la mission et s'y tenir. Notre petit groupe apparaît à un endroit de la carte et doit progresser petit à petit en évitant bien sûr de se faire repérer par les soldats et gardes qui rôdent. ceux-ci sont nettement plus nombreux et si parfois le combat est inévitable, il faudra bien veiller à faire le moins de bruit possible et surtout à faire disparaître le corps pour que l'alerte ne puisse être donnée.

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Dans l'ensemble le jeu propose des missions très variées.

La mission réussie, Robin et sa bande reviennent à Sherwood où il faut alors choisir un nouvel objectif. En effet, l'aventure n'est pas complètement linéaire et c'est le joueur qui va définir ses priorités même s'il est de toute façon impossible de passer à côté d'une mission "événement" parce qu'on voudrait faire autre chose. La mission choisie, il faut décider de l'équipe à envoyer pour l'accomplir, certaines demandant des compétences spéciales pour être réussies. Ceci fait et avant de partir au combat, il est utile de définir l'occupation de ceux qui restent au camp. Il est en effet possible de se simplifier la tâche en mettant par exemple des hommes à la fabrication de flèches, de potions de soins, ou simplement à l'entraînement pour qu'ils soient plus efficaces.

Les missions "événements" sont de loin les plus intéressantes mais sont entrecoupées de scènes ennuyeuses car répétitives. Il faut régulièrement s'occuper des trois points de passage que compte la forêt de Sherwood pour embusquer les collecteurs d'impôts. C'est un peu dommage mais permet malgré tout de se familiariser avec les commandes en début de partie. En revanche lorsque le jeu est bien avancé, c'est juste pénible ! Un autre défaut du jeu tient à l'ambition grand public clairement affichée par les développeurs. Je vous le disais au début de l'article, il n'y a pas trente-six options au démarrage d'une nouvelle partie et le didacticiel est par exemple intégré aux premières missions du jeu.


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Un petit peu trop "grand public"

Si l'aspect "grand public" n'est pas gênant lorsqu'il s'arrête à ce genre de simplification, il le devient davantage quand cela pousse les développeurs à faire la part belle aux combats. Ceci se fait évidemment au détriment de la réflexion et nuit quelque peu au plaisir ressenti. Alors qu'au début on tente par tous les moyens de rester le plus discret possible, on s'aperçoit rapidement que quelques écarts de conduite n'ont finalement pas grande incidence sur le déroulement de la mission. Les combats, d'ailleurs plutôt réussis avec leur ingénieux système de parades et coups spéciaux, deviennent plus fréquents et le jeu perd un peu de son charme.

Cet aspect "baston" atteint son proxysme avec les rares missions d'attaque ou défense de villes. Ces missions sont en effet les moins réussies dans la mesure où les affrontements sont un peu trop fouillis sans toutefois être vraiment difficile. Après un ou deux échecs, on remporte finalement la mise sans avoir l'impression de plus maîtriser l'action. Ce n'est heureusement pas gênant et la très agréable réalisation pousse bien vite le joueur à enchaîner sur la séquence d'après sans trop regretter ces missions de combat un peu ratées.

Le style même du jeu ne laisse pas beaucoup de place à l'esbroufe technique. Comme je le disais plus tôt, les missions se déroulent toutes sur une grande carte en deux dimensions sur laquelle sont dessinés avec beaucoup de talent les différents lieux de l'aventure : château de Nottingham, ville de Derby, forêt de Sherwood... Les habitués de Desperados regretteront évidemment que le moteur graphique n'ait pas changé d'un iota, mais il faut bien avouer qu'il remplit encore très bien son rôle : l'aventure reste belle et surtout lisible en (presque) toute circonstance. Il faut en outre signaler un autre avantage qui fera plaisir aux possesseurs de petites configurations : Robin Hood se contente d'un simple processeur à 350 MHz et de 64 Mo de mémoire pour fonctionner !

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Les premières missions permettent de bien comprendre le fonctionnement du jeu.


Epilogue

Un concept connu mais finalement relativement peu exploité par les jeux actuels, une réalisation sans faille qui se satisfait très bien des configurations les plus modestes et une durée de vie tout à fait correcte permettent à Robin Hood : La Légende De Sherwood de se démarquer de la production "vidéo-ludesque" actuelle. En soit c'est déjà une bien belle performance, mais quand en plus cela nous donne un titre aussi agréable à jouer pour les débutants que pour les joueurs expérimentés, il faudrait vraiment faire la fine bouche pour ne pas applaudir les développeurs de Spellbound !

Evidemment, je ne peux finir cette conclusion sans apporter le contrepoids à cette longue liste de compliments. En effet il y a un "mais" et il concerne ceux qui ne connaissent pas du tout ce style de jeux. Dans leur cas, il me semble plus intéressant de découvrir ce genre avec des titres encore plus réussis et surtout beaucoup moins chers. Il est ainsi tout à fait possible de dénicher l'excellent Commandos 2 pour moins de 15€ et même Desperados devrait pouvoir se négocier au même tarif.

Si le style vous plaît alors rien ne vous empêchera bien sûr d'investir dans ce Robin Hood qui le mérite vraiment. Enfin, ceux qui connaissent et apprécient déjà le genre action / tactique initié par Commandos ne devraient même pas être en train de lire ces lignes, tant il est certain que Robin Hood les passionnera... Alors, qu'est-ce que vous attendez pour vous sortir les doigts du "aheum"... et courir l'acheter ?


Robin Hood : La Légende De Sherwood

4

Les plus

  • Les décors sont très beaux
  • Il faut parfois se creuser

Les moins

  • Un peu répétitif par moments
  • Combats trop faciles ou trop fouillis

Note globale7

Réalisation7

Prise en main8

Durée de vie6

Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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