JB Souchier, Neuflize OBC : « Je ne pense pas que nous soyons face à une nouvelle bulle »

19 mai 2008 à 14h37
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Directeur de Neuflize OBC Corporate Finance, jean-baptiste-souchier évoque les relations de cette banque avec les « entreprenautes » et partage sa vision du secteur des valeurs technologiques et plus particulièrement de l'internet.

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Jean-Baptiste Souchier
JB -Jean-Baptiste Souchier, bonjour. Neuflize OBC évolue depuis déjà près d'une décennie dans le monde des jeunes pousses du secteur TMT. Quelle est votre offre exactement ?

JBS -Nous accompagnons les entrepreneurs depuis de nombreuses années à tous les niveaux : financement des besoins bancaires courants de leurs sociétés, conseil dans leurs réflexions stratégiques et capitalistiques, puis gestion de leurs actifs financiers, une fois la cession totale ou partielle de leur société réalisée.

Nous sommes une banque à taille humaine et nous avons fait très tôt le choix de la spécialisation sectorielle afin de répondre le plus efficacement aux attentes de l'entrepreneur. Il souhaite en effet avoir en face de lui des personnes identifiées qui comprennent son activité et les contraintes - notamment de temps -avec lesquelles il doit composer.

Comme nous étions fortement implantés et depuis longtemps dans les secteurs des médias, de la communication ou encore des nouvelles technologies, c'est très naturellement que nous avons été amenés à accompagner les premières sociétés du net dès le milieu des années 90. Nous les conseillons notamment sur des sujets comme le financement de la croissance, la mise en place de financements anti-dilution pour les actionnaires-dirigeants, l'intéressement des cadres, et bien évidemment l'ouverture de capital ou la cession de leur société.

Sur ce dernier point, Neuflize OBC Corporate Finance, la filiale de conseil et de Banque d'affaire de Neuflize OBC que je dirige et qui compte 8 professionnels des fusions-acquisitions, accompagne les actionnaires de sociétés dans leurs opérations capitalistiques. Dans le secteur, nous avons entre autres récemment réalisé les cessions de Cityvox à Orange et d'AliBaBuy à EasyVoyage.

JB -La mode du Web 2.0 est-elle à l'origine d'une nouvelle bulle ou les valeurs atteintes par certaines sociétés sont-elles justifiées ?

JBS -Je ne pense pas que nous soyons face à une nouvelle bulle. Il y a une différence considérable entre les valeurs atteintes par les sociétés du secteur en 2000 et celles atteintes aujourd'hui : nous sommes face à des sociétés avec des modèles économiques qui ont fait leurs preuves sur un marché qui s'est structuré et non plus face à des promesses de rentabilité future et des business models qui se cherchent. L'intégralité des entrepreneurs que nous accompagnons et qui souhaitent réaliser tout ou partie de leur actif professionnel à l'occasion d'une opération capitalistique, sont à la tête de sociétés qui génèrent du chiffre d'affaires qui est loin d'être virtuel, réalisent des croissances rapides et sont rentables. Ce que les acheteurs - industriels ou financiers - sont prêts à payer c'est cette réalité : des modèles économiques qui marchent et une rentabilité souvent très forte ... et évidemment, les acquéreurs stratégiques issus des métiers traditionnels et qui n'ont pas encore réussi leur transformation, achètent aussi des équipes, de l'expertise, du temps et des parts de marché dans un univers où la prime au leader est très importante.

JB -Le retournement des marchés financiers va t'il pousser des dirigeants de jeunes pousses à renoncer à une IPO au profit de fusions avec de grands groupes industriels ?

JBS -L'évolution du marché boursier depuis le début de l'année a effectivement remis en cause plusieurs projets d'introduction, ... dans ce secteur comme dans les autres. Du coup, certaines sociétés optent pour une stratégie de dual track : étude d'une introduction en bourse et parallèlement option d'ouverture de capital à un partenaire stratégique ou financier.

L'évolution des marchés financiers -et non boursiers - a également comme conséquence un accès à la dette bancaire plus difficile. Ceci va limiter l'effet de levier sur les opérations purement financières et aura donc peut-être un effet sur les prix que seront prêts à payer les fonds, d'où un possible rééquilibrage au profit des acquéreurs industriels.

Aujourd'hui les opérateurs industriels sont toujours à l'affût de compétences à intégrer et ils auront tendance à privilégier la croissance externe plutôt qu'organique car, dans ce secteur, la fonction temps est encore plus importante que dans les autres. Le fort intérêt qui s'est manifesté sur nos deux dernières opérations de cession de sociétés internet et nos différents échanges avec les acheteurs naturels confirme qu'il y a encore cette année une forte appétence pour des acquisitions stratégiques de la part de ces opérateurs.

JB -Jean-Baptiste Souchier, je vous remercie.
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