Opera : bientôt le support de Jabber et du paiement mobile ?

Guillaume Belfiore
Lead Software Chronicler
17 mai 2011 à 09h03
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Jon S. von Tetzchner
Disposant d'un peu plus de 700 employés, dont plus de 500 ingénieurs, la société Opera Software regroupe au total 200 millions d'utilisateurs à travers le monde. A l'avenir la firme norvégienne souhaite unifier davantage son écosystème, multiplier les moyens de communication et envisage de se lancer dans le paiement mobile.

De passage à Paris, Jon von Tetzchner, fondateur et ex-PDG d'Opera Software, a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions. Selon les derniers chiffres de la société, la version desktop du navigateur Opera aurait presque doublé sa part de marché ces derniers mois en passant de 30 millions d'utilisateurs actifs en début d'année à 55 millions aujourd'hui.

En plus d'un renforcement des fonctionnalités basiques du navigateur avec une meilleure prise en charge des standards, la société offre une vision plus globale pour ses prochains travaux. « Nous avons des solutions pour PC, téléphones mobiles, télévisions, boitiers TV et nous réfléchissons à un moyen de relier tout cela. Et pour ce faire il existe des solutions basiques sur Internet », déclare M. Tetzchner. Plus précisément, il s'agirait d'étendre les fonctionnalités d'un compte My Opera servant déjà à s'authentifier sur le portail Internet, le service de synchronisation de favoris, Opera Unite ou encore plus récemment le service de courriers électroniques dévoilé en bêta au mois d'avril.

Renforcer la stratégie web

My Opera Webmail fut développé en collaboration avec l'équipe de FastMail, une société rachetée par Opera en 2010. Jon von Tetzchner affirme clairement que l'une des stratégies vise à proposer une offre concurrentielle aux acteurs du marché tels que Gmail ou Yahoo! Mail. « Nous souhaitons mettre en place une solution très simple, très facile de prise en main et qui fonctionne sur l'ensemble des plateformes ». La société nous promet d'implémenter toutes les fonctionnalités attendues par les internautes tout en se concentrant sur une interface rapide. L'équipe n'aurait pas encore décidé si ce service sera financé par de la publicité ou par les partenariats sur le moteur de recherche (Google, Microsoft, Amazon, eBay, Yandex, Baidu...).

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L'application web, proposée aux utilisateurs du portail My Opera, sera également distribuée en marque blanche auprès des opérateurs clients d'Opera Software, notamment pour les clients mobiles. De son côté l'équipe de FastMail « bénéficiera des investissements technologiques » et ciblera davantage les internautes souhaitant disposer de fonctionnalités premium tel que leur propre nom de domaine.

Toujours dans le domaine des communications, et en complément à son logiciel de courrier, Opera Software n'exclut pas d'intégrer sur son navigateur un panneau présentant un module de messagerie instantanée. « Au sein d'Opera 5 il y avait un client ICQ, nous avions dû le retirer parce qu'AOL avait cassé la compatibilité ». En revanche « nous sommes tout naturellement intéressés par le protocole open source Jabber et il est sur notre feuille de discussion depuis quelques temps déjà. Il serait effectivement logique de l'intégrer mais pour l'instant nous nous concentrons sur le courrier électronique ».

Bientôt vers le paiement mobile ?

Les avancées dans le domaine du NFC et la croissance des usages du téléphone au sein des pays émergents devraient se traduire par une adoption massive du paiement mobile. De son côté Opera Software ne tient pas à rester sur la touche et estime que les technologies d'aujourd'hui ne sont pas encore au point.

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« J'aimerais pouvoir être assis ici et avoir un service de recherches géolocalisées me retournant les restaurants qui peuvent me livrer ici. », explique le visionnaire. « J'aimerais pouvoir établir une commande et me la faire livrer à ma table ici. Et je voudrais pouvoir payer depuis mon téléphone de manière aussi simple que possible. »

Plutôt que de construire une infrastructure dédiée, Opera envisage de signer une série de partenariats avec différentes sociétés spécialisées qui ne bénéficient pas d'une base d'utilisateurs suffisants. « De notre côté nous avons des utilisateurs et nous avons besoin d'une solution de paiement ».

Standards ouverts vs Open source

Si la société Opera Software reste très engagée sur l'adoption des standards du W3C, elle n'a cependant jamais souhaité ouvrir la technologie de son navigateur Internet. Si de prime abord cette position peut sembler paradoxale, M. Tetzchner affime qu'« avec les standards ouverts vous avez une multitude de gens qui ont implementé la même solution, laquelle est interopérable. Ceux qui l'implementent peuvent être open source ou non, ce n'est pas véritablement important ».

La décision de conserver la main mise sur le code du navigateur Opera reste principalement une motivation financière. « Comment survivrions-nous. Les gens ont tendance à oublier ce qui est arrivé aux navigateurs qui sont passés en open source. Le projet Firefox... et où est Netscape aujourd'hui ? Webkit... où sont les développeurs de KHTML, gagnent-ils de l'argent ? ». Au sujet du navigateur Chrome et du projet Chromium, M. Tetzchner explique que les travaux sont directement opérés au sein de la société californienne et ont la chance de bénéficier et des apports financiers nécessaires.

En conclusion M. Tetzchner déclare : « S'il y avait un moyen de faire de l'argent tout en étant open source, il est certain que cela nous intéresserait ».

Guillaume Belfiore

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Responsable du développement éditorial sur la partie Logiciel et Services Web sur Clubic. Précédemment journaliste, je traitais l'actualité web et mobile au sens large. Je m'intéressais aux entrailles...

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Responsable du développement éditorial sur la partie Logiciel et Services Web sur Clubic. Précédemment journaliste, je traitais l'actualité web et mobile au sens large. Je m'intéressais aux entrailles des navigateurs web, aux nouveaux smartphones mais aussi aux systèmes d'exploitation, aux questions de sécurité ou à l'actualité e-business en général. Sinon je dois avouer que j'ai un faible pour tout ce qui touche au web design et c'est généralement le code source d'une page web que je lis en premier.

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