Test Astro C40TR : la modularité au prix fort

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
03 décembre 2019 à 16h55
7
Bien connu pour ses (très) bons casques-micro gaming, la marque Astro dispose également d'une manette particulièrement ambitieuse... qui a pris tout son temps pour débarquer dans l'Hexagone. Elle est là, nous la testons pour vous.

Inutile de vous faire un dessin, un simple coup d'œil chez n'importe quel revendeur vous confirmera l'orientation résolument haut de gamme de cette C40TR : à pratiquement 200 euros, elle ne se destine pas à M. Tout-le-monde. La Xbox Series v2 est déjà largement critiquée pour son coût prohibitif et pour justifier un tarif encore 30 euros supérieurs, Astro n'a qu'un mot : mo-du-la-ri-té. Sa C40TR n'est effectivement pas une manette « figée », elle peut être largement modifiée en fonction de l'usage que vous en faites, de vos habitudes de joueur.

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Un splendide écrin pour une manette non moins élégante © Nerces pour Clubic

Fiche technique de l'Astro C40TR

La C40TR est l'unique manette au catalogue d'Astro et vous aurez sans doute déjà noté qu'elle ne s'adresse pas à tous les joueurs : le fabricant ne propose effectivement qu'une compatibilité limitée. S'il est toujours compliqué d'être officiellement approuvé par Microsoft et par Sony, nous ne pouvons que regretter l'absence de compatibilité avec des consoles un peu plus anciennes : la C40TR n'est donc comme souvent que compatible PC et PlayStation 4. Heureusement, la reconnaissance sur l'une ou l'autre des plateformes est immédiate, sans même qu'il soit nécessaire d'installer le logiciel sur lequel nous aurons l'occasion de revenir.

L'Astro C40TR, c'est :
  • Connexion : sans-fil (2,4 GHz) ou filaire (2 m)
  • Orientation ludique : polyvalente
  • Nombre de boutons : 14
  • Nombre de gâchettes : 2
  • Prise casque : oui, jack 3,5 mm
  • Vibrations / Retour de force : oui
  • Poids : 310 g
  • Compatibilité : PC, PlayStation 4
  • Prix et disponibilité : disponible, à 199,99 €

Afin de se démarquer de la concurrence et justifier un positionnement tarifaire aussi élevé, la C40TR se devait d'offrir de nombreuses options. Cela commence par la possibilité de jouer en filaire - connecté via le câble micro-USB tressé de 2 mètres - ou en mode sans-fil au moyen du petit dongle USB fourni avec la manette. Notons à ce niveau que la présence d'une batterie - inamovible hélas - n'entraîne pas un surpoids trop important : à 310 grammes, la C40TR est encore nettement moins lourde que la Xbox Series v2. Le dongle monopolisera en revanche un des rares ports USB de la console et on regrette un peu que le Bluetooth ne soit pas de mise.

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Précise, la croix directionnelle est aussi un peu dure © Nerces pour Clubic


Modularité et polyvalence

Livrée dans un magnifique étui rigide, l'Astro C40TR dégage une impression de grande classe. Aux côtés de la manette elle-même, ladite boîte renferme tous les accessoires depuis le petit tournevis indispensable à la modularité du bébé jusqu'aux différents dômes pour modifier les mini-sticks en passant, bien sûr, par le dongle USB et le câble tressé. Une fois entre les mains, l'excellente première impression laissée par le gamepad se confirme immédiatement. La manette est agréable au toucher, relativement lourde (310 grammes tout de même), elle est surtout parfaitement équilibrée et n'a jamais tendance à s'échapper vers l'avant ou l'arrière. Enfin, le revêtement soft touch dont elle est recouverte autorise une certaine adhérence sans jamais avoir l'impression d'avoir quelque chose de collant entre les mains. La qualité de fabrication est remarquable, les finitions parfaites et même si ce n'est bien sûr qu'une impression, la solidité semble à toute épreuve. Un bien beau produit qui n'a rien à envier au luxe de la fameuse Xbox Series v2.

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Des boutons d'action au comportement irréprochable © Nerces pour Clubic

De base, la C40TR est configurée comme un pad PlayStation 4. Ses poignées relativement courtes ne trompent d'ailleurs pas : Astro s'est plutôt inspirée de la Dual Shock 4 que des manettes Xbox pour concevoir son produit. Cependant, le fabricant racheté depuis peu par Logitech avait dans l'idée de proposer un produit adaptable, modulaire. En s'armant du petit tournevis fourni, il est très simple de retirer la plaque supérieure qui vient bloquer les différents éléments de la manette. Les quatre vis de blocage sont encastrées dans ladite plaque de sorte qu'elles ne peuvent pas tomber et, donc, ne peuvent être égarées. Astucieux. Une fois la plaque ôtée, il est très simple de retirer les trois modules : un bloc pour la croix directionnelle et un bloc pour chacun des mini-sticks. L'idée est ensuite de pouvoir les replacer à son bon vouloir afin de disposer d'une ergonomie nouvelle.

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Tous les acteurs de la modularité selon Astro © Nerces pour Clubic

Dans les faits, cette modularité est assez limitée en ce sens qu'on ne peut finalement pas changer énormément de choses : par exemple, on voit assez mal quelqu'un placer les deux mini-sticks sur la gauche de la manette et la croix directionnelle à côté des boutons d'action.... Une disposition fonctionnelle, mais qui n'est de toute façon même pas reconnue par le logiciel maison. En définitive, la modularité de l'Astro C40TR consiste principalement à choisir entre une disposition PlayStation ou Xbox, c'est-à-dire une organisation symétrique ou asymétrique des mini-sticks. Nous forçons tout de même un peu le trait, car en plus des innombrables options de personnalisation sur lesquelles nous reviendrons au moment d'aborder la partie logicielle, la C40TR autorise également la réduction de la course des gâchettes directement depuis la manette, via deux curseurs présents dessous.

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La plaque de maintien se retire sans risque d'égarer les vis © Nerces pour Clubic

Sous la manette, à côté de ces curseurs, on trouve aussi deux boutons supplémentaires qui sont, par défaut, associés aux fonctions des boutons rond et croix de la manette. Pour le reste, il s'agit d'un pad PS4 on ne peut plus classique. La C40TR dispose donc de l'inévitable pavé tactile sur le dessus. Notons que si l'arrière est occupé par un connecteur jack 3,5 mm, Astro n'a pas jugé bon d'intégrer de bouton sourdine pour le micro par exemple. En revanche, il est très appréciable de disposer d'un curseur pour choisir entre les deux profils utilisateur que l'on aura pris soin de créer. Un curseur juste à côté du bouton de sélection filaire / sans-fil.

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Les trois modules avec des marqueurs rouges pour signaler leur orientation © Nerces pour Clubic

D'excellentes sensations ingame

Au sortir de sa boîte, la C40TR avait laissé une excellente impression. Impression qui ne se dément pas une fois les jeux lancés. En premier lieu, le remarquable équilibre de la manette et la bonne disposition des différents éléments sont le gage d'une ergonomie proche de la perfection... à condition bien sûr que vous aimiez les poignées relativement courtes. La partie inférieure de ces poignées est recouverte d'un grip très léger. Il permet de mieux « accrocher » la manette, sans toutefois se révéler inconfortable. La notion de confort semble d'ailleurs avoir été l'un des maîtres-mots lors la conception du gamepad tant elle se retrouve à tous les niveaux : que ce soit dans le grip des poignées, dans le poids / l'équilibre de la manette, le contact des boutons d'action, la position des boutons supplémentaires ou bien encore le retour au centre des mini-sticks.

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La C40TR « nue » © Nerces pour Clubic

Un confort de tous les instants qui se retrouve évidemment au moment d'aborder un jeu. À aucun moment on ne se sent en difficulté à cause de la manette. Les mini-sticks sont parfaitement réactifs et les boutons d'action répondent immédiatement à nos sollicitations. La course des gâchettes - modifiable donc - peut convenir à tous les styles de jeu et, en définitive nous n'avons qu'un seul véritable reproche à faire aux ingénieurs d'Astro : ils ont effectivement conçu une croix directionnelle peut-être un peu dure, qui manque d'un chouia de souplesse pour être au même niveau de confort que le reste de la manette. Nous ne l'avons pas évoqué plus tôt, mais nous sommes d'ailleurs surpris de ne pas voir Astro proposer une certaine modularité au niveau de cette croix. Alors que de nombreux concurrents autorisent la bascule entre une croix façon Nintendo et un disque directionnel, la C40TR n'offre rien de tel.

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Sur l'avant, les curseurs de sélection de profil et de fonctionnement filaire / sans-fil © Nerces pour Clubic

Dans les faits, cela ne pose pas véritablement de problème, mais alors qu'il est question de modularité et d'un coût de 200 euros, nous l'avons un peu mauvaise... d'autant qu'Astro a très bien fait les choses au niveau des mini-sticks. Dans la boîte de la C40TR, on retrouve deux dômes bombés de hauteur standard pour remplacer les dômes concaves installés par défaut. On dispose également d'un dôme bombé et d'un dôme concave plus haut pour les amateurs. L'idée est bien sûr d'offrir un contrôle encore un peu plus précis sur les mini-sticks ce qui sera évidemment au goût des joueurs les plus exigeants. Ces derniers seront d'ailleurs ravis de voir qu'à peu près toutes les fantaisies de réglages sont possibles depuis le logiciel Astro. Ils seront aussi heureux de constater que le revêtement soft touch dont nous parlions précédemment semble résistant : les Américains qui utilisent la manette depuis plus de huit mois ne semblent pas rencontrer de souci de durabilité, la transpiration est toujours aussi contenue, le confort toujours de mise.

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Au dos de la manette : deux boutons supplémentaires ainsi que des curseurs pour réduire la course de gâchettes © Nerces pour Clubic

Astro Configuration Software : un logiciel complet

Au-delà de la modularité physique du gamepad, Astro a imaginé une manette très largement personnalisable au travers de son logiciel. L'idée n'est pas neuve et qu'il s'agisse de Microsoft ou plus encore de Nacon, certains constructeurs se sont fait une spécialité des modifications logicielles pour coller au plus près des besoins de chacun. Premier regret, Astro ne propose pas une interface logicielle unifiée entre tous ses périphériques et il convient de bien faire attention au programme que vous téléchargez / installez pour la C40TR : il faut récupérer l'Astro Configuration Software. Second regret, le logiciel semble particulièrement capricieux et il n'est par exemple pas possible de le lancer pour configurer sa manette si une autre manette est actuellement connectée à la machine. Voilà bien quelque chose que nous espérons voir corriger très rapidement et qui a le don de nous énerver alors que nous avons toujours un pad Xbox One connecté à notre PC.

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Choix des profils (en haut) et mappage des touches (en bas) © Nerces pour Clubic

Pour le reste, pas grand-chose à signaler en dehors du fait que le programme conçu par les développeurs d'Astro est remarquable. Remarquable d'organisation et d'ergonomie puisque depuis la gestion des profils jusqu'aux réglages des vibrations en passant par le mappage des commandes ou la sensibilité des sticks et des gâchettes, tout est parfaitement ordonné. On sait rien qu'en regardant l'icône et le nom d'un onglet ce que l'on va pouvoir retrouver à l'intérieur. Ensuite, le logiciel est remarquable de puissance tant les options sont nombreuses et les contrôles d'une grande finesse. On pense ici plus particulièrement aux réglages des mini-sticks et des gâchettes que les plus experts d'entre nous pourront ajuster très précisément. Rare, une option permet de modifier l'intensité du témoin lumineux de la manette : pratique pour les allergiques de la LED ! Enfin, un dernier onglet est dédié à l'égalisation audio de la prise casque. Merci Astro.

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On peut ajuster très finement la sensibilité des mini-sticks et des gâchettes © Nerces pour Clubic

La perfection n'étant pas de ce monde, nous soulignerons tout de même un petit manque dans la mesure où il n'est par exemple pas possible de créer des macros ou d'ajuster les fonctions des deux boutons supplémentaires sous la manette de manière plus exotique : on se contente de dupliquer la fonction d'un des boutons d'action. Dommage. Un autre regret dans la mesure où les profils directement utilisables ne sont qu'au nombre de deux. Il reste évidemment possible d'en créer beaucoup d'autres et de les conserver via le logiciel Astro, mais la manette elle-même ne peut en stocker que deux entre lesquels ont basculera via le curseur deux positions évoquées précédemment. Reconnaissons toutefois que deux profils doivent déjà permettre de couvrir pas mal de situations. Enfin, il nous faut signaler un petit manque côté logiciel. Il ne semble effectivement pas en mesure de reconnaître en temps réel les modifications physiques apportées à la manette : il faut le redémarrer pour que le déplacement d'un stick soit pris en compte. Rien de trop méchant.

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L'égalisation audio est un petit plus signé Astro alors que la gestion des vibrations est plus classique © Nerces pour Clubic

Astro C40TR : l'avis de Clubic

À pratiquement 200 euros, l'Astro C40TR est un modèle élitiste que la majorité des joueurs ne pourra / ne voudra s'offrir et on peut les comprendre. En effet, difficile de justifier un tarif plus de trois fois supérieur à celui d'une Dual Shock 4 quand on est joueur PlayStation : la manette officielle de Sony fait très bien son travail après tout. Cela dit, une fois que l'on a goûté à l'ergonomie et au confort d'une manette comme cette C40TR, on sent bien plus qu'une petite différence, un palier a véritablement été franchi. La modularité physique du pad est un autre atout à faire valoir et ses innombrables réglages sont à même de satisfaire les plus exigeants des joueurs. Certains souligneront que la manette est plus chère que le pack PS4 Slim et ils auront raison. Disons simplement que la C40TR se destine à un public fortuné prêt à investir dans des périphériques « à très haute valeur ajoutée ».

Astro C40TR

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Les plus

  • Prise en marque remarquable
  • Conception modulaire bien pensée
  • Lourde, mais parfaitement équilibrée
  • Innombrables réglages (sticks, boutons, gâchettes)
  • Connexion filaire ou sans-fil (2,4 GHz)
  • Autonomie correcte (12 heures)

Les moins

  • Croix un peu dure, peu personnalisable
  • Batterie inamovible
  • Pas de Bluetooth, dongle sans-fil nécessaire
  • Logiciel un peu capricieux
  • Un prix stratosphérique

Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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Commentaires (7)

fawaz
Le soft touch c’est sympa les 2-3 premières années mais passé ce laps de temps, ça se dégrade, se décolle voir même ça devient carrément collant. ça c’est toujours produit ainsi sur mes stylos, souris, joystick, etc …<br /> ça et la batterie non amovible = un produit qui vieillira mal.
Urleur
arf la manette one pour pc à encore de beaux jour surtout au prix en cette période de crise !
arghoops
Tout dépend de la qualité du soft touch, j’ai une souris Logitech qui tient depuis plus de 4 ans sans problème avec le soft touch.<br /> Je pense qu’à ce prix il doit être meilleur que sur d’autres produits.
fawaz
J’ai une Roccat et le revêtement part en lambeau
Nerces
Mais dites-moi, c’est moi ou renard38 est diablement courtois dans sa façon de m’écrire ?<br /> Cela dit, ce qu’il y a de bien avec ton message c’est qu’on peut justement expliquer ce qu’est un test : mettre en avant les points positifs et négatifs d’un produit de sorte que le lecteur puisse faire un choix éclairé en considérant ce qui le gêne / ne le gêne pas.
Cassin
Il ne peut pas répondre il est parti en vacances une semaine
Cassin
Non, il est modo en l’occurence, et il en a marre des gens agressifs qui viennent répondre 3 mois après pour dire de la merde <br /> Et encore plus avec ceux qui se créent un second compte et qui pensent qu’on ne va pas s’en rendre compte
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