La source du mal pour le test de Dracula : Origin

05 juin 2008 à 14h00
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Après l'ouverture du bal des vampires par Dracula 3 - La Voie Du Dragon, et en attendant A Vampyre Story, c'est au tour du Dracula : Origin de Frogwares d'entrer dans la danse. Abandonnant temporairement le célèbre détective privé Sherlock Holmes, les développeurs se sont attaqués au mythe du comte aux dents longues. Afin de nous faire partager leur vision vampirique, ils se sont librement inspirés de l'œuvre de Bram Stocker pour nous proposer une aventure point & click à la troisième personne. Dans la peau du non moins célèbre Professeur Van Helsing, affûtons nos pieux, préparons nos gousses d'ail, remplissons nos fioles d'eau bénite et brandissons notre crucifix, la chasse au Prince de la nuit est ouverte.

Un pieux que l'on a cru si fixe

Notre aventure commence alors que nous surprenons le professeur Van Helsing énumérant les différentes façons de se prémunir et de lutter contre les vampires. Cet homme a voué sa vie à l'élimination de cette engeance maudite. Dérangé par sa servante qui lui apporte le journal, il découvre une lettre de son disciple, Jonathan Harker. Ce dernier était à la poursuite du plus dangereux de tous les vampires : le Comte Dracula. Ayant réussi à infiltrer le château du seigneur noir, il n'a pût mener à terme sa mission. Ce courrier lui apprend également que le Comte serait à la recherche d'un manuscrit interdit, le Demonomicon, et, tout aussi inquiétant est la référence à Mina, la fiancée de Harker, qui semble désormais intéresser au plus haut point Dracula. Ce dernier désire retrouver son amour perdu et le corps de la jeune femme ferait un réceptacle idéal pour accueillir l'âme de sa défunte bien-aimée. D'étranges événements survenus récemment à Londres laissent Van Helsing penser que le Voivoid pourrait bien se trouver déjà là.

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Comme annoncé dans le paragraphe introductif, nous nous retrouvons dans un jeu d'aventure point & click à la troisième personne. Le genre est maîtrisé par les développeurs qui n'en sont pas à leur coup d'essai, mais qui adoptent un style différent, abandonnant la vue à la première personne des Sherlock Holmes pour celle plus traditionnelle de la troisième personne. L'interface qui nous est proposée est on ne peut plus classique avec son pointeur qui change de forme en fonction des actions réalisables à tel ou tel endroit des décors, son inventaire qui permet de combiner divers objets entre eux, un récapitulatif des différents dialogues et une trace des documents examinés afin de ne pas avoir à noter ou à se remémorer les nombreux indices, et les raisonnements de Van Helsing au fur et à mesure de notre avancée et de la compréhension des éléments scénaristiques. Comme dans quelques-unes des dernières productions récentes, l'appui sur la barre d'espace permet d'afficher les éléments dignes de notre attention présents dans les lieux visités. Terminons par cette idée ingénieuse qui propose de faire cycler les objets de notre inventaire avec la molette de la souris, sans avoir à passer par l'écran dédié. Une petite innovation très agréable.

Si vous avez joué à l'excellent Dracula 3 - La Voie Du Dragon, vous constaterez immédiatement que la vision du mythe qui nous est proposée est radicalement différente, avec un Comte vampire romantique bien éloigné du monstre dépeint dans le titre de Khéops. Le personnage se veut tout de même effrayant, mais plus par la menace qu'il représente que pour ses actes innommables. Le problème est que les rencontres avec le Comte n'ont pas l'intensité dramatique qu'elles auraient dû avoir et nous nous retrouvons face à un adversaire manquant cruellement de crédibilité. Si le character design est réussi, le personnage est sans profondeur et ne fait pas frémir. Il en va de même pour Van Helsing avec lequel nous avons un peu de mal à nous identifier en raison d'un manque flagrant de charisme et de personnalité.



Alucard : Nigiro

Le scénario, s'il reste classique et conventionnel, a le mérite de nous faire voyager. Ainsi, de Londres jusqu'en Transylvanie, en passant par l'Égypte et l'Autriche, le titre nous propose d'explorer des lieux représentant à peu de chose près tous les classiques que l'on s'attend à rencontrer dans cette thématique, tels que le manoir gothique et délabré, le cimetière brumeux, les salles feutrées, la crypte sombre... Et là, rien à redire la qualité visuelle est remarquable avec de nombreux détails très précis et quelques animations ajoutant à la crédibilité des lieux. Là où le bât blesse, c'est dans l'ambiance dégagée par ces environnements. Cette dernière est trop fluctuante d'un passage à un autre, certains endroits visités nous proposent un rendu très immersif, plongeant le joueur dans cet univers sombre et lourd de menaces, allant presque jusqu'à une vision gore à quelques moments. À l'opposé, une grande partie de l'aventure se déroule au Caire en Égypte, et l'on se demande vraiment ce que l'on vient faire en ces lieux pleins de soleil qui n'ont absolument rien de mystérieux, d'horrifique et de gothique. Ce passage gâche fortement l'ambiance ce qui est très dommage. Ainsi, cette dernière ainsi que l'atmosphère sont en demi-teinte, alternant en permanence entre l'immersion complète et l'éloignement total.

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La plongée du joueur dans cet univers est également fortement pénalisée par la multitude des puzzles rencontrés. Autant ces derniers sont très bien intégrés à l'intrigue et aux lieux, et sont visuellement très agréables, autant ils arrivent à une fréquence assez soutenue, hachant le rythme de l'histoire et gênant quelque peu l'immersion du joueur. Les énigmes sont donc essentiellement à base de ces puzzles qui ne sont pas trop compliqués, demandant juste un peu de temps pour assimiler leur logique. Certains d'entre eux demanderont surtout beaucoup de patience. Par contre, et c'est un bon point, toutes ces énigmes sont variées, originales et toujours agréables à décrypter. La combinaison des différents objets ramassés est également une bonne partie du jeu avec cependant quelques associations assez improbables à la logique douteuse. Mais cet aspect étant récurant dans ce genre de jeu, les joueurs habitués n'y feront presque pas cas. Le joueur est aussi fortement guidé par des développeurs qui ont voulu rendre le titre tout de même accessible au plus grand nombre. Après l'ultra difficulté d'un Dracula 3, ici le joueur est très encadré et ne peut rien rater. En effet, tant que toutes les actions réalisables dans une scène n'ont pas été faites, Van Helsing refusera de passer à autre chose. Ceci a un avantage indéniable, celui d'éviter les allers-retours inutiles, mais le joueur ne se sent pas très libre. Cela donne aussi lieu à quelques situations risibles où la dramatisation tombe à l'eau comme cette scène dans le monastère avec le moine fou ou bien la rencontre finale avec Dracula qui manque cruellement de panache et d'intensité. Comme il est impossible de mourir et qu'il n'y a pas de situation d'échec, le joueur doit juste trouver que faire. Un bon point par contre en ce qui concerne l'intégration des objets dans les lieux qui est parfaite, demandant au joueur, s'il ne désire pas s'aider de la barre d'espace pour afficher tout ce qui est intéressant, de bien scruter les lieux à la recherche du détail qui lui aurait échappé. Au final, le titre se termine assez rapidement tout de même, et comptez au minimum sur six heures de jeu pour en voir la fin.

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Dracula : Origin bénéficie de thèmes musicaux très agréables que l'on aime vraiment écouter et toujours en accord avec les lieux et leur ambiance. Les divers bruitages qui parsèment les environnements sont corrects et convaincants, même si ce n'est pas la profusion à laquelle ont pu nous habituer Dracula 3 et Le Pic Rouge. Par contre, si le doublage reste correct, mais sans plus d'investissement que ça des doubleurs dans leur personnage, la synchronisation labiale est assez mauvaise. Du coup, les dialogues en deviennent peu convaincants, d'autant plus qu'ils sont très linéaires, consistant simplement à épuiser toutes les possibilités apparaissant au fur et à mesure. Van Helsing bénéficie de diverses animations en rapport avec ses actions, mais ces dernières restent tout de même très limitées. Les cinématiques survenant à certains moments sont correctes sans plus.



Conclusion

Dracula : Origin remplit sa mission sans grand panache, mais comme il faut et dans les règles de l'art. Le joueur se retrouve plongé dans une histoire qui ne parvient jamais à l'immerger complètement, mais qui reste suffisamment intéressante. Sa facilité d'accès pourra séduire ceux désirant découvrir le genre. La richesse et la variété de ses énigmes et puzzles satisferont par contre les joueurs aguerris qui ne resteront pas longtemps bloqués devant les combinaisons d'objets. Un titre qui n'est pas mauvais, loin de là, mais qui laisse au final un sentiment d'inachevé, notamment en raison du rythme haché de l'histoire, d'une ambiance trop fluctuante, et d'un manque flagrant de charisme et de personnalité des deux protagonistes principaux. Le joueur traverse ce titre plaisant à jouer et à voir, mais ne se sent pas suffisamment impliqué dans l'histoire.

Dracula : Origin

4

Les plus

  • Visuellement très attrayant
  • Variété des puzzles
  • De bonnes musiques
  • Défilement des objets à la souris
  • Accessible à tous

Les moins

  • Un peu court
  • Manque général d'immersion
  • Ambiance et atmosphère en demi-teinte
  • Personnages peu charismatiques
  • Joueur un peu trop tenu par la main

0

Réalisation8

Prise en main9

Durée de vie5




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Jean-Marc Oliveres

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