Crew Dragon amerrit, Thomas Pesquet est bien revenu sur Terre

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
09 novembre 2021 à 10h28
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La capsule rentre dans l'atmosphère, tandis que le navire de récupération de SpaceX se prépare à chercher l'équipage. Crédits : NASA/Aubrey Geminiani
La capsule rentre dans l'atmosphère, tandis que le navire de récupération de SpaceX se prépare à chercher l'équipage. Crédits : NASA/Aubrey Geminiani

Les quatre membres de la mission Crew-2 vont bien, après leur amerrissage cette nuit à 4 h 33 (heure de Paris) dans le golfe du Mexique. Leur départ de l'ISS, plusieurs fois repoussé, leur a tout de même permis d'inspecter la station durant plus d'une heure. La conclusion de six mois chargés !

L'équipage Crew-3 est sur le départ !

Le choix dans la date

La semaine qui vient de s'écouler fut riche en rebondissements pour le retour de la mission Crew-2. À l'origine, les astronautes devaient attendre le décollage de leurs collègues de Crew-3 et leur amarrage à la Station spatiale internationale, afin de leur faciliter l'arrivée. Une période de quelques jours de transition, de petits conseils, de franche camaraderie avant le retour. Mais à cause d'un petit souci d'ordre médical, puis d'une météo compliquée dans l'Atlantique, le décollage de Crew-3 a été retardé.

Cependant, la capsule qui transporte Shane Kimbrough, Megan McArthur, Akihiko Hoshide et Thomas Pesquet n'est certifiée que pour 210 jours dans l'espace. Une limite certes administrative, mais que la NASA tient à respecter avec des marges : il fallait donc faire rentrer Crew-2 en priorité… Et là encore, trouver une bonne « fenêtre » météorologique pour éviter des vents trop puissants ou de trop grosses vagues capables de submerger ou de faire chavirer Crew Dragon. Finalement, l'équipage s'est détaché de l'ISS ce 8 novembre à 20 h 05 heure de Paris.

Un petit tour avant le retour

Avant d'allumer ses moteurs pour freiner et quitter l'orbite, la capsule Crew Dragon « Endeavour » a réalisé un grand tour d'inspection autour de la Station. Un survol complet, avec un Thomas Pesquet rivé au hublot avant, le doigt vissé sur le déclencheur de son boîtier réflex : il a été assigné pour photographier l'ensemble de l'ISS en vue générale comme en détails. Car ces clichés ne sont pas utiles que pour illustrer nos articles à venir, ils servent également à identifier de potentiels problèmes non repérés par les capteurs de bord (panneau solaire abîmé, pièce libre ou partiellement détachée, fuite). Après environ 90 minutes de ce grand tour, Thomas a remis sa combinaison, et s'est rassis pour les manœuvres de freinage, puis la rentrée dans l'atmosphère.

L'amerrissage lui-même s'est bien passé, malgré un parachute sur les quatre principaux qui a mis un peu de temps à se déployer correctement (trois suffisent), et Endeavour s'est rapidement retrouvée à la poupe du navire de récupération de SpaceX. Les quatre occupants, fatigués par 199 jours de mission, ont rapidement été rapatriés à terre par hélicoptère avant de rentrer dans leurs centres astronautiques respectifs. Houston pour les Américains, Tokyo et Cologne (Allemagne) pour les deux autres.

Il reste du monde là-haut !

La Station spatiale internationale n'est pas vide en attendant le décollage de Crew-3 et de leur nouvelle capsule actuellement prévu dans la nuit du 10 au 11 novembre : il reste Anton Shkaplerov (qui commande l'ISS), Piotr Dubrov et Mark Vande Hei, qui eux sont venus en Soyouz. Ces deux derniers sont par ailleurs engagés dans une mission de très longue durée, qui durera environ 350 jours. Arrivés en avril dernier, ils ne repartiront pas avant la fin du mois de mars 2022.

Un T. Pesquet fatigué mais heureux devant sa capsule. Crédits : NASA/Aubrey Gemignani
Un T. Pesquet fatigué mais heureux devant sa capsule. Crédits : NASA/Aubrey Gemignani

Quant à Thomas Pesquet, dont la couverture médiatique nationale fut intense (la présence d'un astronaute français de l'ESA en orbite n'est pas si courante), il va bénéficier de trois semaines de rééducation mêlées à des expériences biomédicales, avant de savourer des vacances bien méritées. Et peut-être de reprendre l'entraînement

Source : NASA, ESA

Eric Bottlaender

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (20)

Felaz
Il est un peu blanchounet, ca doit être le mal de mer à tous les coups
clintl
C’est très bien … Pesquet est parfait. Tout bon pour la communication.<br /> Mais j’aurais une petite préférence pour une expédition sur du matériel fait chez nous au lieu de payer une place dans le bus des autres.
ebottlaender
chhhht
ZiiD
Le choix dans la date ?<br /> Hum…
Bretwa
Ahaha ils se font plaisir chez Clubic
juju251
Vu le retour en live cette nuit (oui, à 4h et quelques du matin ). <br /> C’est toujours aussi dingue ces retours. <br /> Vu également, le désarrimage de l’ISS, hier soir, sacrés belles images.
Fodger
Quelques grammes de finesse dans ce monde de butes :D.
jvachez
Faut arrêter de présenter cela comme un exploit. Ce n’est pas un exploit mais une honte nationale ! La station date de 1998 on a donc plus de 20 ans de retard sur les Américains et les Russes. 20 ans c’est loin d’être anecdotique. Il n’y a donc vraiment pas de quoi être fiers ni enthousiastes ! Ils doivent bien se marrer à l’étranger !
nico54m
Ou le manque de soleil dans la station ?
ebottlaender
Personne ne présente cela comme un exploit<br /> L’âge de la station ne dénote pas un retard technologique avec les missions qui y sont menées<br /> Ce n’est pas à vous de choisir ce qui rend les gens fiers ou enthousiastes<br /> Personne ne rit de ce programme à l’étranger<br />
Voigt-Kampf
A quand le tweet du premier petit déjeuner de Pesquet du retour sur Terre ?
avandoorine
Pourquoi une honte ? La station internationale à bien reçu différentes contribution de l’Europe et donc de la France. On a quand même prouvé que l’on pourrait aussi envoyer des hommes dans l’espace avec l’ATV.<br /> Le problème c’est surtout un problème de moyens financier de mémoire c’est en 2009 qu’un rapport du CNES à proposé justement de laisser tomber la partie humaine faute de moyen.<br /> D’ailleurs on peut voir que le nouveau télescope spatial sera lancé par Ariane.
Francis7
Un séjour dans l’espace puis amerrissage en pleine mer en pleine nuit avec les vagues et tout. Que des conditions hostiles : je n’aurais pas pu !<br /> Félicitations ! Il faut se ressourcer, maintenant.
clintl
avandoorine:<br /> ATV.<br /> L’ATV n’envoie pas d’Hommes.
JohnLemon
Je trouve personnellement assez déplacé de se plaindre de ce genre de nouvelle quand, en parallèle, le site adopte depuis quelques mois un virage clickbait auquel personne (ou si peu) ne semble réagir. Faut savoir ce que vous voulez hein…<br /> Bon retour à lui donc.
Pck
Le choigt dans la date ? 199 jours vs 210 jours d’autorisation.<br /> Quel était le risque en cas de dépassement ?<br /> Une amende de la FAA ? de la NASA elle même?<br /> Risque de défaut d’étanchéité aux rayons cosmiques? au vide ?<br /> Qui certifie ces 210 jours ? Et d’ailleurs, il y avait il une certification dans la durée pour l’ISS en 1998 ?
jeroboam64
Oui d’ailleurs on voit bien du feuillage poussé sur l’extérieur de la station, ceci dit 20 ans d’existance ç’est normal…
ebottlaender
choix* <br /> 210 jours de certification. C’est à dire que la capsule a été construite en suivant un cahier des charges bien précis de la part de la NASA, et que SpaceX (contrôlé ensuite) a produit cette capsule avec ce chiffre, certifiant qu’elle fonctionnerait bien, conformément au cahier des charges, durant 210 jours. Ca ne veut pas dire qu’elle va s’autodétruire le jour d’après ni qu’il y aura des fuites partout, attention… Mais ça veut dire, du point de vue ingénierie, qu’on est hors spécifications. Les matériaux, les joints, les réservoirs, la pressurisation, les panneaux solaires sont certifiés pour 210 jours.<br /> En cas de dépassement, pas d’amende, la NASA est le client et le certificateur, mais elle n’ira pas au-delà car ses propres règlements lui interdisent.<br /> Il y a bien sûr possibilité d’étendre une durée de vie à condition d’inspections régulières. Pour les modules de l’ISS il y avait bien une durée de vie initiale (mais pas de certification à part entière) qui varie selon les composants. A l’époque les USA visaient 15 ans… Mais entre temps, à part les coques de nombreux éléments ont été changés.
nelectron
Oui, c’est un peu comme les cuves de nos centrales nucléaires qui étaient prévues pour encaisser des neutrons et des radiations pendant 30 ans maxi. Les calculs d’époque montraient que l’inox des cuves se dégraderait, mais depuis on s’est rassuré : ça tiendra encore un certain temps…
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