Des scientifiques veulent en finir avec le temps libre des aspirateurs robots. Ils estiment que ces appareils peuvent faire bien plus que nettoyer le sol. Une équipe anglo-canadienne a même listé une centaine d’usages alternatifs, démonstration à l’appui.

- Des chercheurs exploitent le potentiel des aspirateurs robots, souvent inutilisés, pour accomplir diverses tâches au-delà du nettoyage.
- Grâce à des modifications simples, ces robots peuvent projeter des vidéos, suivre l'utilisateur ou surveiller la maison.
- Les experts ont imaginé plus de 100 usages alternatifs, soulignant un marché en expansion rapide des robots domestiques.
À l’université de Bath, au Royaume-Uni, des chercheurs ont pris un Roomba pour cobaye. Pas pour mesurer son efficacité sur les moquettes épaisses, mais pour lui apprendre à faire autre chose que le ménage. Selon eux, les robots aspirateurs restent inutilisés une bonne partie de la journée. Un potentiel inexploité qu’ils ont décidé d’explorer sérieusement.
Leur étude montre que ces robots, souvent équipés de capteurs et de roues motorisées, pourraient rendre service dans bien d’autres situations. Ils se déplacent, savent éviter les obstacles, reconnaissent des objets. Pourtant, ils passent plus de 20 heures par jour à ne rien faire, un peu comme les chats, qui aiment bien, par-dessus le marché, se faire balader sans abîmer leurs coussinets. Cette inertie donne envie de les secouer un peu.

Recharger un téléphone, projeter une recette ou surveiller un four, tout ça avec un aspirateur robot
Pour leurs tests, les chercheurs ont utilisé une plateforme iRobot modifiée, sur laquelle ils ont fixé un projecteur, une caméra, un écran et quelques accessoires conçus sur mesure. L’appareil devient ainsi capable d’afficher une vidéo de fitness pendant une séance de sport ou de projeter un message discret lorsqu’un appel visio commence dans la pièce.
Ils ont aussi imaginé un robot qui suit l’utilisateur avec un support de recharge pour téléphone. Plus besoin de chercher un câble ou une prise. Une autre démonstration montre un robot qui permet de surveiller la maison à distance, en envoyant des images en direct depuis sa caméra embarquée.
La configuration n’a rien d’extravagant. Un Raspberry Pi, quelques moteurs, un serveur local. L’objectif est resté simple, prouver que des robots déjà présents dans les foyers peuvent faire bien plus, avec peu de moyens.

Un répertoire d’idées pour occuper les robots pendant leur temps libre
L’équipe s’est aussi penchée sur les habitudes d’utilisation. En interrogeant 50 utilisateurs, elle a constaté que les robots nettoient en moyenne moins de deux heures par jour. Le reste du temps, ils restent en veille. Pour occuper ces plages d’inactivité, les chercheurs ont réuni plus d’une centaine d’idées. Transporter les courses, arroser les plantes, jouer avec un chat, rappeler l’heure d’un médicament ou diffuser une recette sur un mur pendant qu’on cuisine.
Des spécialistes de l’interaction homme-robot ont aussi participé à la réflexion. Douze d’entre eux ont aidé à structurer un cadre pour penser ces nouveaux usages. Ils ont identifié douze critères importants, comme la distance entre le robot et l’utilisateur, le type d’action à effectuer ou le niveau d’autonomie nécessaire. Ces dimensions permettent d’imaginer des tâches adaptées à différents types de foyers. Dans un petit appartement, le robot peut optimiser l’espace. Dans une maison, il peut circuler librement et gérer plusieurs pièces.
Le marché des robots domestiques continue de grandir. En 2023, il dépassait les 10 milliards de dollars. Il pourrait franchir les 24 milliards d’ici 2028. Pourtant, la plupart des appareils restent encore limités à une seule fonction.
Source : BBC, ACM Digital Library