Test Kindle 2G : la deuxième génération de liseuse par Amazon

Amazon Kindle 2G

Numéro un des ventes d'ebooks au pays de l'Oncle Sam, le Kindle (exalter, attiser en anglais) a débarqué récemment en France, dans sa version plus compacte (la deuxième génération aux USA, la première à être commercialisée en France). Au pays où tout est plus grand, on peut aussi acheter le Kindle DX avec écran de 9,7 pouces... Modèle qui, on vient de l'apprendre, devrait être disponible dans l'hexagone vers le 19 janvier 2010. Mais pour l'heure, 6 pouces suffiront à nos standards de frenchies !

Présentation

Le Kindle a comme un air d'iPod : un beau plastique blanc devant et une coque en aluminium brossé derrière. Sauf que le bébé d'Amazon est déjà bien grand : plus de 20 cm de haut et 13,5 cm de large, c'est le plus imposant et lourd (291 g) du comparatif. Heureusement, c'est aussi le plus fin (9,1 mm). Au final, ce gabarit procure une bonne prise en main. Amazon a veillé à ce que la qualité du produit soit irréprochable, un soin qui a porté ses fruits puisque le Kindle est magnifiquement assemblé : rien ne dépasse ni ne grince, tout est rigide à souhait ! Et pour assurer une protection optimale, Amazon livre une jolie couverture en cuir dans laquelle le Kindle vient se clipser.

Prise en main

Affichage

Comme ses confrères, le Kindle emploie la technologie d'affichage E-Ink. Le Kindle propose une diagonale confortable de 15,1 cm (bien que petite proportionnellement à l'appareil), avec une résolution de 600 x 800 pixels. Sa reproduction tonale atteint 16 niveaux de gris, le record de se comparatif. Un fait qui se vérifie dans la réalité puisque le Kindle est bel et bien celui qui offre l'affichage le plus nuancé et proche du papier.

Ergonomie

Avant d'aller plus loin, une précision de taille s'impose : le Kindle est certes vendu en France mais n'a pas du tout été adapté au marché français. Donc si vous n'entravez rien à la langue de Shakespeare, passez votre chemin... Le Kindle est full English : de l'achat (sur Amazon.com), aux menus, en passant par le clavier (QWERTY) et même l'adaptateur secteur (fiches plates américaines) !




La barrière linguistique franchie, le Kindle se montre très docile. Le gros des manipulations se fait avec les boutons de navigation next page, prev page, home et back, ainsi qu'avec le joystick à cinq directions (haut, bas, gauche, droite et clic). C'est intuitif, même pour un pur francophone. Et bonne initiative d'Amazon : il y a deux boutons next page de part et d'autre de l'appareil, permettant une ergonomie optimale en mode paysage. La saisie de texte se fait par le biais du clavier physique 45 touches, peu esthétique mais franchement efficace. La navigation est fluide, le Kindle affiche une réactivité globale impressionnante. Même totalement éteint (appui long sur le loquet supérieur), il se réanime en moins de 2 secondes ! On apprécie également le choix judicieux du constructeur d'avoir placé la prise audio jack 3,5 mm en haut de l'appareil : le branchement d'un casque n'apporte ainsi aucune gêne.




L'interface est agréable. Le Kindle présente son contenu sous forme de liste, qu'il est possible de trier très simplement en déplaçant le curseur en haut de l'écran, dans la barre de navigation. Une fois que vous y êtes, si vous partez à gauche avec le joystick vous choisissez le type de documents (documents personnels, abonnements, livres, tous mes éléments), si vous partez à droite vous classez les éléments par date, titre ou auteur.




Le seul véritable regret, abstraction faite de la langue, c'est l'absence d'accéléromètre pour basculer automatiquement l'affichage en paysage ou portrait. Mais le Kindle se rattrape en proposant une touche Aa (située à côté de la barre d'espace) fort utile. Elle permet d'accéder rapidement à touts les réglages de mise en forme : taille du texte, nombre de mots par ligne et rotation de l'écran.

Le Kindle en action

Fonctionnalités

Le Kindle se distingue clairement de la concurrence grâce à sa connectivité sans fil 3G, qui permet de faire ses emplettes sur le site Amazon.com sans passer par un ordinateur. Le géant américain de la distribution a passé des accords avec l'opérateur téléphonique AT&T pour la prestation, lequel rapatrie les connexions mondiales (roaming) en provenance des opérateurs nationaux locaux. L'utilisation est donc totalement transparente (vous ne savez pas sur quel réseau vous êtes connecté) et gratuite. Activez le sans fil ("turn wireless on"), sélectionnez "shop in Kindle store" et vous voilà quasi instantanément plongé dans une des plus vaste bibliothèque du monde ! Vous sélectionnez un livre, il apparaît quelques secondes plus tard dans la bibliothèque de votre Kindle.




Comment se passent les transactions ? Etant donné que le Kindle s'achète uniquement sur le site d'Amazon, cela signifie qu'il faut posséder un compte Amazon, avec identifiants et carte de crédit enregistrés. La société débite ainsi votre compte à chaque achat. Vous trouverez un résumé des transactions sur le site www.amazon.com/manageyourkindle.




Autre conception intéressante : Amazon vous crée automatiquement une adresse email en @kindle.com, sur laquelle vous pouvez envoyer des documents qui seront ensuite reformatés (si nécessaire) et transférés sur votre Kindle dès que la connexion 3G sera activée. La démarche est en particulier utilisée pour convertir certains fichiers que le Kindle ne sait pas lire nativement (HTML, DOC, JPEG, GIF, PNG et BMP). Efficace, mais il aurait été plus simple que ces fichiers soient lus nativement par le Kindle...




Résolument complet, le Kindle sait aussi lire de la musique, avec moins de réussite toutefois que le Reader PRS-600 de Sony, la faute à un son de moindre qualité et surtout à l'absence d'interface de lecteur audio. Impossible de savoir le morceau joué ou de sélectionner sa musique, votre seul pouvoir, c'est de mettre lecture / pause (Alt + espace) et de passer à la chanson suivante (Alt + F). On comprend pourquoi Amazon a placé l'entrée "Play MP3" dans le menu "Experimental"... Dans ce même menu, cohabitent également les entrées Basic Web et Text-to-Speech. La première ouvre un navigateur Web ultra simplifié mais qui malheureusement ne fonctionne pas, "en raison de restrictions locales". Le seconde vous explique que la combinaison de touches Shift + SYM lance la lecture du texte par une voix (homme ou femme) sortant des haut-parleurs intégrés au dos du Kindle. Ca fonctionne très bien pour de l'anglais, mais en français c'est tout bonnement inutile... à moins de vouloir se payer une bonne tranche de rigolade !





Côté livre maintenant, le Kindle propose toutes les fonctionnalités attendues : choix rapide de la page, visualisation de la couverture, recherche dans le texte, ajout de marque-pages, d'annotations et de surlignages, récapitulatif des annotations... Pour saisir une note, il suffit de déplacer le curseur devant le mot désiré à l'aide du joystick et de taper son texte au clavier. Afin de surligner une phrase, il faut effectuer une pression sur le joystick, déplacer le curseur et réappuyer sur le joystick une fois la sélection terminée. Une astérisque apparaît alors à côté du mot. Bref, c'est simplissime ! Le seul couac, c'est l'impossibilité de zoomer dans les PDF, un défaut plutôt gênant si le formatage du texte est dense.

Formats pris en charge et contenu

Le format maison des titres disponibles sur Amazon, c'est le .AZW : inutile de préciser que seul le Kindle peut les lire. La librairie Amazon contient plus de 320 000 titres et propose des abonnements à des journaux (NDLR : au 6 janvier 2010, soit deux semaines après notre première prise en main, Amazon annonce désormais plus de 400 000 titres...). Sorti de quelques grands classiques (qu'on trouve par ailleurs gratuitement sur d'autres sites) et des quotidiens Le Monde et Les Echos, tout est en anglais. Vous accèderez sinon à toute la bibliothèque Mobipocket, le Kindle étant compatible avec les .mobi et surtout les .PRC. Malheureusement, les DRM Mobipocket chassant ceux d'Adobe, le format ePub n'est donc pas pris en charge. Amazon a effectivement tranché en faveur de Mobipocket, soit des dizaines de milliers de livres. Mais exit la Fnac ou Numilog ! Pour palier ce handicap, le format ePub étant aussi beaucoup utilisé par les librairies gratuites, le Kindle gère donc le PDF et le TXT.

Conclusion

Il y a clairement deux façons de juger le Kindle, selon qu'on parle anglais ou pas. Et même, si le parler est une chose, encore faut-il vouloir se gaver de littérature anglo-saxonne ! Il y a un peu de négligence et beaucoup de gourmandise de la part d'Amazon, à vouloir inonder les marchés avec un produit qui ne leur est pas adapté. Le seul effort concédé, c'est le roaming de la connexion 3G, une très bonne chose au demeurant. Passées ces observations, il n'y a pas à tortiller : le Kindle est un excellent produit, vendu comparativement à un bon prix. Il possède un affichage de bonne qualité, se montre réactif et agréable à utiliser. Craquer pour le Kindle est donc tout à fait envisageable. Il faut juste penser avant à parcourir les sites de contenu pour voir si la prétendue bibliothèque est satisfaisante. Notez qu'une application Kindle pour iPhone vient d'être développée par Amazon : vous pouvez donc obtenir les mêmes services sur votre iPhone.