Rétractation, informations précontractuelles des banques en ligne : l'UE renforce les protections

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
11 mai 2022 à 17h50
2
© Shutterstock
© Shutterstock

La Commission européenne a adopté un nouvel ensemble de règles qui viennent renforcer la protection des consommateurs dans le domaine des services financiers en ligne, notamment sur le délicat sujet de la rétractation. Reste à convaincre le Conseil et le Parlement de l'UE.

Avec la commercialisation à distance des services financiers ces deux dernières décennies, la réglementation en matière de protection des consommateurs a eu du mal à suivre le mouvement. Les autorités européennes ont pu d'autant plus s'en apercevoir avec la pandémie de COVID-19 et l'accélération des achats en ligne. Ainsi, la Commission européenne vient d'adopter, ce mercredi 11 mai, la proposition d'une réforme des règles aujourd'hui en vigueur dans l'UE. Elle a de bonnes chances d'aboutir pour renforcer les droits des consommateurs et des clients des banques en ligne et autres services financiers.

Bruxelles veut un « bouton de rétractation » sur les sites des services financiers

La Commission européenne fait du droit de rétractation de 14 jours une priorité. Elle estime qu'il n'est pas toujours évident pour les consommateurs de trouver les ressources nécessaires pour en bénéficier, notamment pour les contrats à distance de services financiers.

Alors, pour faciliter l'exercice de ce droit, Bruxelles veut imposer aux professionnels de disposer sur leur site d'un bouton de rétractation qui devra être clair et facilement identifiable. Le professionnel, la banque en ligne par exemple, devra aussi envoyer une notification du droit de rétractation dans le cas où les informations précontractuelles sont envoyées moins d'un jour avant la conclusion du contrat.

Et justement, parlons-en, de ces informations précontractuelles. La Commission propose de moderniser les règles en la matière, notamment la communication par e-mail. Elle veut imposer au vendeur l'obligation de fournir « d'emblée » des informations telles que l'adresse électronique du professionnel, les coûts cachés potentiels et le risque lié au service financier.

« Les informations doivent également être affichées de manière bien visible à l'écran, et des règles sont introduites en ce qui concerne l'utilisation de fenêtres contextuelles ou de liens par niveaux pour fournir des informations », précise la Commission. Elle insiste pour que le consommateur puisse disposer d'un délai suffisant pour assimiler et comprendre les informations reçues par le professionnel. Dans l'idéal, ce délai doit être d'au moins un jour avant la signature.

Toutes les banques en ligne devront proposer aux consommateurs un interlocuteur humain à distance

Au moment de la conclusion d'un contrat de service financier en ligne (un prêt, un investissement en Bourse, un placement, un virement bancaire etc.), il est possible que le consommateur ait du mal à comprendre, d'autant plus lorsqu'il est à distance. C'est pourquoi l'UE souhaite contraindre les professionnels à mettre en place des systèmes en ligne à la fois « équitables et transparents ». Ils devront ainsi fournir des explications lorsque les Européens utilisent des outils en ligne, comme des boîtes de discussion ou des conseils automatisés. Et, dans le cas où le consommateur trouve que l'outil en ligne ne suffit pas à répondre à ses interrogations, tous les sites devront obligatoirement proposer l'alternative humaine.

Si elle aboutit, et il y de fortes chances que ce soit le cas, la proposition de la Commission permettra d'appliquer des sanctions plus sévères concernant les contrats de services financiers conclus à distance en cas d'infraction transfrontalière d'ampleur. Bruxelles évoque la possibilité d'une amende d'au moins 4 % du chiffre d'affaires annuel.

Une harmonisation juridique complète devra être trouvée entre tous les États membres. Les prochaines étapes doivent être l'examen de la proposition devant le Conseil, puis le Parlement.

Alexandre Boero

Chargé de l'actualité de Clubic

Chargé de l'actualité de Clubic

Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

Lire d'autres articles

Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM), pour écrire, interroger, filmer, monter et produire au quotidien. Des atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la prod' vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et Koh-Lanta :)

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

  • Indépendance
  • Transparence
  • Expertise

L'équipe Clubic sélectionne et teste des centaines de produits qui répondent aux usages les plus courants, avec le meilleur rapport qualité / prix possible.

Haut de page

Sur le même sujet

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (2)

norwy
Enfin, on se rend compte qu’une partie des neobanques et neo-fintech ne sont que des aspirateurs à cash sans garanti de service de qualité : une page web attrape nigot, une création de compte en quelques clics sans vérifications, un virement bancaire et le tour est joué !<br /> En même temps, le mauvais ressenti sur les banques de détail a permis de s’engouffrer dans la brèche…
The_Bhaal
@norwy:<br /> Ah, parce que les banques en agence sont mieux ? Franchement, c’est une catastrophe bien pire. Aucune qualité de service et tentent de retenir en otages leurs clients, tout particulièrement lorsqu’ils demandent à quitter la banque. Ils essayent de ponctionner à tous niveaux et d’enfler leurs clients, on leur apprend à mentir à tour de bras.<br /> Personnellement, j’ai fait le pas de la néobanque et c’est du bonheur en comparaison des banques classiques, avec zéro frais.
norwy
Je crois que tu n’as pas compris ma dernière phrase, je parle biende banque de détail…
Voir tous les messages sur le forum