Hard To Be A God : un test, mais pas de miracle

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
25 janvier 2008 à 10h00
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Malgré des publications chez Présence du Futur et Fleuve Noir notamment, Arcadi et Boris Strougatsky ne sont pas très connus en France. Ils ont pourtant inspiré plusieurs studios avec leurs ouvrages de science-fiction : l'Île Habitée nous a donné Galactic Assault - Prisoner Of Power alors que GSC Game World s'est basé sur le roman éponyme pour développer son STALKER. Du coup, rien de vraiment étonnant à voir les Russes de Burut plancher sur un jeu situé quelques années après Hard To Be A God, un roman publié en 1964 et qui laissait supposer un scénario intéressant loin des clichés auquel le jeu de rôle / action nous a habitué. On pouvait difficilement se tromper davantage.

Hard To Be A Developer ?

En fait d'histoire passionnante, il faut avouer que celle d'Hard To Be A God commence plutôt mal. Pas la moindre séquence d'introduction et pas même une petite page de texte pour situer un peu le contexte : le scénario débute sans prendre le temps de présenter les différents personnages et pour en savoir un peu plus, c'est vers le manuel qu'il faut se tourner. Si vous n'avez pas l'habitude de lire ces quelques pages fort peu utiles pour un hack & slash, vous ne saurez pas que notre nouveau meilleur ami sort tout juste de l'Académie des Renseignements Généraux, son diplôme en poche. Vous ne saurez pas non plus qu'il doit arpenter les baronnies du royaume d'Arkanar et vous n'aurez aucune idée de son nom... Remarquez, même en retournant le manuel dans tous les sens, le patronyme de notre petit gars est resté un mystère.

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La réalisation graphique très moyenne n'est pas aidée par une ergonomie catastrophique

Cela dit, l'information n'a pas beaucoup d'importance, car il faut bien reconnaître qu'à aucun moment du jeu, nous ne rentrerons vraiment dans la peau de ce personnage, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il s'agit d'un héros imposé pour lequel nous ne choisissons ni race, ni classes, ni aptitudes. D'autres titres ont cependant prouvé que cela n'empêchait pas de faire un bon jeu, mais la narration complètement hors du coup empêche toute identification. Ainsi, durant les nombreux dialogues de l'aventure, nous n'entendons que la voix (en anglais) des personnages non joueurs : le héros est comme muet. Pour ne rien arranger, la palette de choix est on ne peut plus restreinte avec des options pour le moins tranchées. Enfin, la progression de l'aventure se fait de manière linéaire avec des objectifs « bateaux » et des « cinématiques » qui ne méritent pas d'être appelées ainsi.

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Pris individuellement, ces défauts ne sont pas rédhibitoires, mais Hard To Be A God s'amuse à les collectionner et ce ne sont pas les contrôles très approximatifs du héros qui nous feront changer d'avis. Jeu de rôle / action oblige, Hard To Be A God enchaîne les combats à pied ou à cheval. Hélas, dans un cas comme dans l'autre, nous ne ressentons aucun plaisir à ces joutes qui se résument à cliquer sur le bouton gauche de la souris en surveillant les jauges de vie et d'endurance. Dans un titre comme The Witcher, le principe des combos cassait un peu la monotonie des affrontements alors que les clones de Diablo jouent la carte de l'équipement avec des objets par dizaines. Hélas, Hard To Be A God ne propose rien de tout cela et le fait est que l'ensemble n'est guère entraînant : on ne s'intéresse pas plus à l'intrigue qu'on ne se prend au jeu des combats.

Les concepteurs ont tenté d'innover avec des attaques spéciales, mais le rendu graphique et la gestion du héros sont tellement en deçà des standards actuels que la sauce ne prend pas. Comble de malheur, il n'existe aucun réglage de difficulté et l'ensemble est loin d'être évident. Pire, les missions exaspèrent rapidement à nous faire balader sur les différentes cartes ici pour obtenir un sauf-conduit et là pour recouvrer des dettes. Techniquement parlant, le jeu se contente d'une machine peu puissante, mais compte tenu de ce qu'il propose, ce n'est pas étonnant : les textures sont mal choisies alors que l'ensemble n'est pas exempt de bugs (des problèmes de collisions notamment). Ce triste tableau est encore aggravé par une ergonomie discutable : nous avons parlé des contrôles du héros, mais avant de conclure, il nous faut encore mentionner les lacunes d'une interface qui pousse par exemple le joueur à vendre ses objets un par un via un glisser / déposer archaïque.



Conclusion

Vous l'aurez compris, malgré le calme persistant de ce mois de janvier, Hard To Be A God est un titre qui ne mérite pas votre attention et encore moins vos euros. Techniquement très en retrait, le titre des Russes de Burut aurait pu compenser au travers de son scénario inspiré des œuvres des frères Strougatsky. Il n'en est hélas rien : l'histoire n'est guère passionnante, la faute à une introduction inexistante et une narration d'une platitude sans nom. Pour ne rien arranger, l'ensemble, déjà en perdition, est torpillé par une maniabilité loupée et une progression par trop cloisonnée. Du fait des nombreux allers / retours qu'elles imposent, les missions ne sont guère plus réussies et associées à des combats répétitifs comme rarement, elles mettent en pièces la volonté du plus courageux des joueurs. Non, en dehors d'une configuration nécessaire plutôt modeste, rien ne rattrape le ratage qu'est ce Hard To Be A God... pas même un prix de vente tournant autour des 45 euros !

Hard To Be A God

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Les plus

  • Un univers original...

Les moins

  • ... qui AURAIT pu donner un bon jeu
  • Progression du scénario sans souffle
  • Combats loupés, réalisation très moyenne
  • Des missions sans intérêt

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Réalisation5

Prise en main4

Durée de vie7



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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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