Left 4 Dead 2 : les zombies sonnent toujours deux fois ?

Publié en fin d'année dernière, Left 4 Dead a convaincu de très nombreux joueurs du fait de son incroyable cocktail d'action et de zombies. Valve avait alors promis, à l'image de ce qu'il avait fait sur Team Fortress 2, de proposer un suivi exemplaire. Pourtant, en juin dernier, le développeur annonçait la venue d'une suite que de nombreux joueurs prirent comme une trahison. Alors Left 4 Dead 2, véritable nouveauté ? Fausse suite ? Vraie arnaque ?

Massacre à la tronçonneuse ?

Dans le fond, Left 4 Dead 2 reprend à l'identique le concept aussi excellent qu'efficace de son prédécesseur. L'équipe de quatre survivants a changé, mais les petits nouveaux (Coach, Ellis, Nick et Rochelle) ont exactement le même objectif : se frayer un chemin à travers des hordes de zombies pour sauver leur peau et atteindre une zone d'extraction. De manière plus précise, il s'agit pour notre petite équipe de quitter Savannah en Géorgie pour atteindre une zone sécurisée par l'Armée des États-Unis, non loin de la Nouvelle-Orléans, et ainsi échapper à l'horrible virus qui a contaminé une très large partie de la population.


Dans la forme également, Left 4 Dead 2 ne change pas fondamentalement la recette du premier opus et c'est sans doute pour cela que nombre de joueurs se sont sentis trahis par Valve. Left 4 Dead 2 est donc, comme le premier volet, un jeu d'action en vue subjective dans lequel les joueurs disposent de nombreuses options de jeu. Histoire de se faire la main, il est ainsi possible de jouer en solitaire avec assistance de l'intelligence artificielle. Si Left 4 Dead 2 est parfaitement jouable en solo, il faut se rendre à l'évidence, ce n'est pas ainsi qu'il a été pensé : le gros du jeu est donc constitué par les différents modes de jeu à plusieurs - en local ou via Internet.

De manière classique, on peut traverser les cinq campagnes imaginées par les développeurs, et ce, au travers des quatre niveaux de difficulté (facile, normal, avancé, expert). Ces campagnes nous emmènent de Savannah à la Nouvelle-Orléans et nous permettent de découvrir des lieux très originaux comme un parc d'attractions ou un marais. Les progrès réalisés sur l'intelligence artificielle sont ici nettement perceptibles et le défi s'adapte plutôt bien à l'efficacité des joueurs : les hordes de zombies arrivent rarement de la même manière. Les niveaux sont généralement mieux construits que sur les campagnes de Left 4 Dead, avec notamment une plus grande variété dans les situations.

Mieux, les moments d'angoisse sont plus également répartis et on sent une réelle progression dans l'intensité du jeu au fur et à mesure des chapitres de chaque campagne. Sans trop en dévoiler, citons par exemple la séquence des montagnes russes, celle de la traversée du cimetière ou bien encore la tempête de la campagne Pluies diluviennes. En outre, il est important de signaler que les développeurs ont intelligemment évité l'écueil du final répétitif de Left 4 Dead. Il n'est pas question de tout vous dire, mais prenons l'exemple de la première campagne où, pour s'échapper, les joueurs doivent trouver des bidons d'essence et les ramener à une voiture dont ils rempliront le réservoir avant de pouvoir enfin démarrer.

Cette remarquable construction des niveaux et le bon fonctionnement de l'IA sont pour beaucoup dans le plaisir que l'on prend à jouer à Left 4 Dead 2 et, comparativement, les campagnes du premier opus semblent d'un coup bien fades. Valve a également enrichi le contenu de son jeu avec de nouvelles armes. Pour beaucoup, il s'agit hélas de simples skins et on reste sur le quatuor de base : fusil à pompe, pistolet mitrailleur, fusil d'assaut et fusil de précision. Il faut en revanche parler de l'arrivée du lance-grenades, un petit bijou absolument jouissif face à la Horde, mais terriblement délicat / dangereux dans les espaces confinés !

Niveau armement, la vraie nouveauté de Left 4 Dead 2 est à chercher au corps à corps. Les développeurs ont effectivement ajouté des armes telles que la poêle, le tonfa, la machette, le katana, les battes de baseball et de cricket, ainsi qu'une guitare et, Valve oblige, un pied de biche. Amusantes, ces armes ne sont pas que des gadgets et lorsque l'on est submergé, elles s'avèrent très efficaces, mais le plus jubilatoire est sans doute la présence de la tronçonneuse. Non seulement l'aspect gore du jeu est alors démultiplié, mais en plus même les zombies les plus puissants ne font plus le poids. Revers de la médaille : le réservoir de la tronçonneuse se vide assez rapidement !

« Il faut maintenant faire plus attention, car la Witch se promène à travers les niveaux, ajoutant encore au stress des joueurs »

Si ces armes de mêlée remplacent le flingue que l'on porte en équipement secondaire (Desert Eagle, double pistolet), elles n'éliminent jamais le « petit flingue » de base. Leur impact sur le gameplay de Left 4 Dead 2 est d'autant plus important qu'elles s'accompagnent d'autres nouveautés, comme la présence de caisses de munitions qui permettent d'avoir différents types de balles (explosives ou incendiaires) durant un court laps de temps. Notons aussi la présence d'un défibrillateur (pour ramener à la vie un compagnon) et d'un jouet très utile : la bile de Boomer. Il s'agit d'un concentré de liquide « vomitif » que l'on balance et qui permet d'attirer à lui les zombies « communs ».


À côté de ces zombies « chair à canon », Left 4 Dead 2 dispose de deux « castes supérieures ». Il y a tout d'abord des zombies un peu plus costauds propres à la campagne en cours : des lanceurs de boue obstruent notre champ de vision dans les marais alors que les clowns rameutent les troupes dans le parc d'attraction, que les individus en combinaison Hazmat résistent parfaitement au feu ou que les zombies équipés de casques et gilets pare-balles doivent être éliminés par derrière. Enfin, les boss profitent également d'une certaine refonte, même si les petits copains du premier opus - Boomer, Hunter, Smoker, Tank et Witch - sont, bien sûr, toujours au rendez-vous.

Du côté de la Witch, il faut maintenant faire plus attention, car elle se promène à travers les niveaux, ajoutant encore au stress des joueurs. Plus intéressant, le Jockey est un nouvel arrivant qui saute sur les survivants, les contrôle, et les envoie où il le souhaite. Comme son nom l'indique, le Spitter crache une sorte d'acide qui recouvre une zone et inflige des dégâts à quiconque y passe. Enfin, le Charger est un adepte du « moi, je fonce » et percute violemment les survivants avant de se « fixer » sur l'un d'eux pour le tabasser. Ce dernier est d'ailleurs très délicat, mais aussi très drôle à jouer durant les parties multijoueur.

Habile transition s'il en est pour parler du mode Versus qui reste évidemment au programme. Ce mode permet de faire s'affronter deux équipes sur les cinq campagnes que compte le jeu. À tour de rôle, les équipes incarneront les zombies et les survivants avec comme objectif d'aller plus loin que l'autre dans la campagne. Le mode Versus profite évidemment de la meilleure conception des niveaux et des nouveautés au niveau de l'arsenal, mais le plus drôle reste la variété apportée par les nouveaux infectés qui permettent des stratégies inédites et redoutables... même si à ce niveau, votre serviteur a encore d'évidents progrès à faire !

En termes de contenu, la dernière chose à signaler est l'introduction du mode Collecte. Très proche du final de la première campagne que nous avons déjà décrit, il s'agit d'un affrontement entre deux équipes qui échangent les rôles de zombies et de survivants sur trois tours. Leur but en tant qu'humains ? Récolter, dans le temps imparti, un maximum de bidons d'essence et les verser dans un générateur : celui qui en a récupéré le plus l'emporte... Un concept à peu près aussi simple que le mode Versus, mais qui change brillamment la teneur des affrontements et permet des parties très rythmées, beaucoup plus courtes que ce dont nous avons l'habitude.

Enfin, durant nos essais, nous n'avons rencontré aucun problème de connexion et il a toujours été facile de trouver des joueurs. Des joueurs qui n'ont une fois encore pas à se soucier des exigences matérielles puisque Left 4 Dead 2 est à peine plus gourmand que son prédécesseur. Il n'est bien sûr pas question de supplanter Crysis et consorts, mais le résultat graphique est tout de même en progrès avec des effets de lumières plus réussis, des textures plus détaillées (notamment sur les personnages) et des environnements d'assez bon goût... hémoglobine mise à part. En définitive, Left 4 Dead 2 n'a qu'un seul défaut, double : son prix et le fait que Valve n'ait pas proposé de ristourne aux possesseurs du premier volet !

Conclusion

En juin dernier, Valve nous avait déçu en annonçant une suite aussi rapidement. Aujourd'hui encore, impossible de ne pas se dire que tout ce qui est proposé avec Left 4 Dead 2 aurait pu, d'une manière ou d'une autre, être intégré au premier opus. Valve avait plusieurs options, il a choisi celle du jeu complet au risque de scinder les communautés et de perdre une partie de ses fidèles... Reconnaissons maintenant que Left 4 Dead 2 n'est pas qu'une extension. Les cinq campagnes apportent leur lot de surprises et ont été réalisées avec le plus grand soin. Les nouvelles armes, les nouveaux infectés et les différents gadgets sont autant d'éléments qui renouvellent complètement les parties et qui contribuent à rendre Left 4 Dead premier du nom bien fade. Difficile de revenir sur ce précédent opus après avoir goûté à cette suite qui, si elle fera grincer quelques dents, reste un très bon titre.


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