Dungeon Siege 2 : un petit air de déjà vu ?

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
16 septembre 2005 à 13h54
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Longtemps, Diablo et sa suite Diablo 2 furent les seuls « hack'n Slay » dignes de ce nom. Suite au succès des jeux de Blizzard, plusieurs développeurs se sont lancés dans l'aventure, mais qu'il s'agisse de Darkstone ou de Nox, on ne peut pas dire que les essais aient été très concluants. Contre toute attente et pour son premier projet, Gas Powered Games parvint cependant à offrir une alternative convaincante avec Dungeon Siege. Sorti en 2002, le jeu édité par Microsoft fût rapidement suivi d'une extension déjà beaucoup moins intéressante. Cela n'a pas découragé Chris Taylor et son équipe bien décidés à nous faire frémir avec Dungeon Siege 2, la suite disponible depuis quelques jours.

Originalité zéro ?

Lorsque l'on rédige un test de jeu, il est possible d'adopter différentes approches, la plus classique consistant à jouer la carte du mystère. Dans ce cas de figure, le testeur (NDA : moi, en l'occurrence) doit présenter les différents aspects du jeu en insistant sur les points les plus novateurs et en indiquant les diverses lacunes. Au fil du test, le lecteur (NDA : ça, c'est vous) se fait une idée de plus en plus précise du titre et le temps d'arriver à la conclusion, il sait déjà plus ou moins si le jeu va lui plaire. Cette ultime partie ne sert alors plus qu'à donner son verdict... Seulement voilà, cette façon de rédiger n'est absolument pas valable dans le cas d'un jeu comme Dungeon Siege 2, et ce, pour une raison bien simple que j'ai déjà résumée en deux mots avec mon intertitre : originalité zéro. Bien sûr, Dungeon Siege 2 est la suite du premier volet et il se doit de reprendre les éléments les plus marquants de son ancêtre pour ne pas décevoir les fans de la série. Hélas, Chris Taylor et son équipe ont appliqué cette recette avec un peu trop de zèle et dès les premières secondes de jeu, voire même dès le lancement de la seule démo jouable, on a l'impression d'être sur Dungeon Siege : Return Of The Legend Of Aranna Because The Enemy Is Not Dead ! D'accord, je suis nul pour donner des titres aux jeux, mais je pense que vous avez tous saisi l'idée, ce Dungeon Siege 2 reste dramatiquement proche de ses prédécesseurs. Le jeu débute ainsi par la création de son héros et on a presque l'impression d'être revenu quelques années en arrière tant le personnage est moche : les modèles sont peu détaillés et les textures bigrement affreuses...

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En sus de l'introduction, le scénario est régulièrement précisé par de jolies cinématiques

Bercé par les chouettes compositions de Jeremy Soule, je ne m'en laisse pas compter et lance derechef la partie. Une jolie séquence d'introduction débute alors, hélas, desservie par un scénario nettement moins réjouissant. Il est question d'un vilain méchant pas beau bien décidé à devenir le maître du monde (NDA : cette forme exacerbée de mégalomanie est assez fréquente chez les vilains méchants pas beaux). Pour parvenir à ses fins, le bougre a déniché un artefact d'une puissance inouïe : une ancienne épée oubliée, mais qui en son temps avait mis fin au premier âge du monde... Rien que ça ! Enfin, le fait est que maintenant l'épée n'est plus oubliée du tout, que le vilain pas beau l'a en sa possession et que, vous devinez la suite, il va falloir se sortir les doigts du c.. et aller lui botter le sien. Cela commence par une petite promenade qui tient en fait lieu de didacticiel. On y apprend les principales commandes et on a à peine le temps de dire ouf que notre personnage est capturé... Je vous le dis, le monde est dans de beaux draps si c'est sur notre minable héros qu'il compte pour le sauver ! En réalité, cette capture n'est qu'un prétexte pour dissocier le didacticiel de l'aventure réelle qui ne tarde d'ailleurs pas à démarrer. Le joueur se voit confier quelques missions, certaines pour la quête principale et d'autres, secondaires, qui permettent de découvrir des lieux supplémentaires, d'acquérir de nouveaux objets ou tout simplement d'améliorer les caractéristiques de ses personnages. J'emploie le pluriel, car bien vite notre héros est accompagné d'un ou deux compagnons pour former un groupe qui, au maximum, comptera cinq personnes.

Une très grosse déception en multijoueurs

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Chacun de ces personnages suit, au cours de l'aventure, le même système de progression déjà employé sur Dungeon Siege : selon l'arme / magie utilisée, le personnage améliore certaines de ses caractéristiques. Ces dernières sont divisées en deux catégories : les valeurs de base (force, intelligence, dextérité...) et les techniques de combat (mêlée, distance, magie de feu, magie naturelle). Ce système de progression a fait ses preuves et, s'il est pratique pour le néophyte qui n'a rien à gérer, il décevra le joueur expérimenté. Les développeurs ont tout de même décidé d'enrichir le concept en intégrant un arbre de compétences à la Diablo. Celui-ci permet de débloquer des pouvoirs supplémentaires particulièrement puissants qui se déclenchent à l'aide d'une touche de raccourci : ils peuvent retourner un combat qui semblait perdu, mais, longs à recharger, ils doivent être utilisés avec parcimonie. Cette amélioration n'est pas la seule que l'on découvre au cours de la partie et on notera aussi le basculement rapide entre mode « miroir » et mode « carnage » afin de dire aux différents membres du groupe de se concentrer sur une cible unique ou alors de foncer dans le tas. Puisque nous parlons de foncer dans le tas, il faut bien reconnaître que cette expression résume à merveille le second gros problème du jeu : après la sensation de déjà vu, il s'agit de l'aspect « bourrin ». Bien sûr, un « hack'n slay » n'a jamais fait dans la finesse, mais là nous atteignons des sommets. L'intelligence artificielle est inexistante, les personnages sont rapidement très puissants, les objets magiques tombent par dizaines et un double système d'évanouissement / morts permet de foncer sans se préoccuper des conséquences : peu importe les pertes, on ressuscite en un claquement de doigts !

L'aventure suit alors son cours entre quêtes d'une très grande simplicité, massacre de monstres à la chaîne avec option « destruction du bouton de souris » pour les plus nerveux et retour en ville à l'aide du nouveau sort de téléportation (façon « town Portal » de Diablo) pour acheter des potions ou revendre la multitude d'objets laissés par des monstres décidément très bien équipés ! Pour être tout à fait honnête, Dungeon Siege 2 fonctionne, pour peu que l'on soit accroc au concept inauguré par Diablo, on ne peut pas dire que l'on regarde sa montre, mais franchement on attendait quand même mieux de ces années de développement. Ce n'est d'ailleurs pas la réalisation qui risque de nous faire changer d'avis puisque le moteur utilisé est très proche de celui du premier volet. Les textures sont plus riches, les modèles de monstres / personnages un peu plus détaillés, mais dans l'ensemble on reste quand même assez loin des standards actuels. Mention spéciale tout de même pour les effets de lumières et les sorts assez réussis. Toutefois, cela ne compense que très partiellement une interface, certes claire, mais horriblement grosse : en 1024x768 (regardez les captures), il ne reste quand même pas des masses de place pour admirer le paysage. Enfin, je critique, je critique et j'en viendrais presque à oublier de parler du système de niveaux de difficulté bloqué et du mode multijoueurs. En même temps entre le premier qui oblige à jouer au niveau facile pour débloquer le moyen, et le second qui n'apporte absolument rien de neuf, on en a vite fait le tour : contrairement à Dungeon Siege, il n'est ici possible de jouer avec des amis que la campagne déjà faite en solo... Non vraiment, on ne s'est pas cassé la tête chez Gas Powered Games.

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Pas vraiment moche, ni franchement mal fichu, Dungeon Siege 2 n'aurait dû être qu'une extension


Conclusion

Inutile je pense de m'attarder sur la conclusion d'un test qui ne fait pas dans l'ambiguïté. À la rigueur, j'admets être un peu dur tout au long de mon article, mais c'est à la mesure de la déception. En réalité, Dungeon Siege 2 n'est pas un mauvais jeu. Chris Taylor et son équipe ont assuré le minimum syndical pour offrir une nouvelle aventure à tous les amateurs de « hack'n slay ». Une aventure d'ailleurs particulièrement longue puisqu'il faudra un peu plus de trente heures de jeu à un habitué pour terminer la partie. Le scénario est basique, mais l'action est au rendez-vous et les mécanismes bien rodés.

Non, le problème, c'est qu'on a vraiment l'impression de jouer à une nouvelle extension de Dungeon Siege. Une extension dans laquelle on ne pourrait pas reprendre ses personnages et qui ne comporterait finalement pas des masses de nouveautés. Pire, il s'agirait alors d'une extension qui n'améliorerait même pas le mode multijoueurs en se contentant de reprendre la campagne solo ! En définitive, une extension facturée pratiquement 50 euros et qui ne devrait plaire qu'aux fanatiques du premier opus... Vous voilà prévenus.

Dungeon Siege 2

4

Les plus

  • Longue campagne solo
  • Bande son de grande qualité

Les moins

  • Mode multijoueurs indigent
  • Peu de nouveautés
  • Vraiment trop « bourrin »

0

Réalisation6

Prise en main8

Durée de vie9


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Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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