Alerte Rouge 3 : Alliés, Soviets et Japonais pour le ménage à trois ?

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
05 novembre 2008 à 10h10
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Prolongement direct du travail réalisé d'abord sur Dune 2 puis sur Command & Conquer, la saga Alerte Rouge a enchaîné les succès avec pas moins de cinq titres en cinq ans. Toutefois, la guerre opposant Alliés et Soviétiques a brutalement pris fin avec la sortie de La Revanche De Yuri en 2001. Après avoir remis au goût du jour la lutte GDI / NOD en intégrant une troisième faction, Electronic Arts a décidé de faire de même avec Alerte Rouge 3 et l'arrivée de l'Empire du Soleil Levant. Alors que l'année 2008 aura décidément été très calme niveau jeux de stratégie temps réel, cette nouveauté sera-t-elle suffisante pour nous convaincre ?

Command & Conquer reste très Alerte

En 1945 et alors qu'un voyage dans le temps des Alliés a déjà chamboulé l'histoire (pour éliminer Hitler avant qu'il ne prenne le pouvoir), les Soviétiques s'apprêtent à faire de même : complètement acculés, ces derniers n'ont d'autre choix que de tenter une expérience pour éliminer Albert Einstein, le responsable de l'avance technologique des Alliés. Dans un premier temps, le Général Krukov et le Premier Ministre Cherdenko sont ravis par les résultats de l'expérience : en URSS, la situation politique est apaisée et l'avantage militaire des Alliés n'existe plus permettant, en théorie, aux forces soviétiques de reprendre l'offensive. En théorie car il ne faut guère de temps pour comprendre qu'en secret une nouvelle puissance est apparue sur la scène internationale : l'Empire du Soleil Levant.


De nombreuses cinématiques sont là pour faire avancer le scénario

Voilà en substance le scénario prétexte aux trois campagnes présentes dans Alerte Rouge 3. Les voyages dans le temps sont une nouvelle fois à l'honneur et on ne peut d'ailleurs pas dire que les scénaristes aient fait preuve d'une très grande imagination. Ces trois campagnes, une pour chaque faction en présence (Alliés, Soviétiques et Japonais), se découpent en neuf missions chacune, soit un total de 27 missions pour la seule partie scénarisée du jeu. Au contraire d'autres titres, il n'est pas ici nécessaire de procéder « dans l'ordre ». Le joueur peut commencer par la campagne de son choix, faire une pause après trois missions pour s'attaquer à une autre campagne et y revenir ensuite : la progression est donc à la discrétion du joueur, de même que le choix du niveau de difficulté.

Hélas, les hostilités débutent de manière un petit peu trop tranquille avec la campagne soviétique qui ne brille pas par son originalité. Le scénario est ici très classique et les rebondissements pour le moins téléphonés, heureusement sauvés par des missions, certes sans génie, mais efficaces. Les développeurs ont mis à contribution le principe d'ouverture du champ de bataille qui permet, au cours d'une même mission, de faire grandir la carte au fur et à mesure de la réussite des objectifs. Ces derniers sont très simples, mais permettent justement à tout un chacun de rapidement entrer dans le bain. Alerte Rouge 3 reste ici fidèle à ce qui a fait le succès de la série Command & Conquer : des objectifs clairs, une interface réussie et une prise en main immédiate.

Tout en conservant ces éléments, les développeurs ont bien sûr intégré des nouveautés au rang desquelles le mode « coop » est le plus important. Si le multijoueur est courant dans le monde de la stratégie temps réel, le coopératif est pour l'heure encore confidentiel. Electronic Arts a donc décidé de mettre les bouchées doubles en permettant de jouer les 27 missions des trois campagnes avec un ami. Le fonctionnement de la chose est on ne peut plus simple : au début de chaque mission, nous avons la possibilité de jouer en solo ou en coop. Pour ce faire, il suffit de se connecter à Internet et d'autoriser un joueur à nous rejoindre. Ensuite, le déroulement de la mission n'est guère plus compliqué puisque les deux amis prennent part, ensemble, à la mission et doivent accomplir les mêmes objectifs qu'en solitaire.


Les armes spéciales peuvent considérablement influencer les combats

Il est alors possible de se soutenir, de lancer des attaques de concert et de se partager les tâches à accomplir pour des parties qui prennent une saveur toute particulière. On regrettera en revanche que les objectifs restent un tout petit peu trop sages et nous sommes persuadés qu'il aurait été possible d'aller beaucoup plus loin. Hélas, les développeurs étaient sans doute limités par l'obligation de rendre les campagnes jouables en véritable « solo ». Le rôle du second joueur est alors dévolu à l'intelligence artificielle qui se débrouille plutôt bien en étant par exemple capable de construire des unités complémentaires à celles du joueur ou d'appuyer ses assauts. Il est même possible de lui donner quelques cibles précises, mais il ne faut cependant pas s'attendre à des miracles.

Les attaques de cette intelligence artificielle restent relativement stéréotypées et il en va de même pour nos ennemis. Ces derniers sont incapables de nous surprendre et au niveau de difficulté maximum, c'est seulement par sa capacité à gérer plusieurs fronts à la fois que l'IA est en mesure de contrer les habitués. Pour les débutants ou les joueurs occasionnels, le bilan est déjà plus positif et ils devraient être en mesure de s'amuser une bonne quinzaine d'heures au minimum avec ces 27 missions qui leur permettront en outre de découvrir toutes les nouveautés imaginées par les développeurs : de la faction de l'Empire du Soleil Levant jusqu'aux unités inédites conçues pour les Alliés et les Soviétiques. Ces dernières ne sont pas révolutionnaires, mais renforcent notamment l'aspect naval des choses.

« We Want War, Wake Up ! »

Dans Alerte Rogue 3, il s'agit effectivement de porter le combat jusqu'au milieu des océans au travers de cartes plutôt grandes et systématiquement dotées d'étendues maritimes. Rarement, un jeu de stratégie temps réel n'avait donné autant d'importance à l'environnement naval et dans Alerte Rouge 3, c'est bien simple, la plupart des unités peuvent se battre sur l'eau. Plus intéressant encore, la possibilité de bâtir de véritables bases sur l'eau puisque l'essentiel des structures n'ont pas besoin d'être construites sur la terre ferme. Bien sûr, il ne faut pas forcément très longtemps pour prendre en compte cette « maritimisation » du jeu, mais voilà un changement qui apporte du sang neuf, ce qui n'est évidemment pas pour nous déplaire.


Des unités / pouvoirs inédits pour corser les choses, alors que la collecte de ressources passe au second plan

Alliés et Soviétiques peuvent donc compter sur quelques nouvelles unités afin de se mette à jour, mais également sur des changements que les développeurs ont été obligés de faire du fait du scénario du jeu : Einstein absent, de nombreuses unités, notamment alliées, ne pouvaient exister. Le char Gardien ou l'hélicoptère Twinblades font ainsi leur entrée de même que l'Hydroptère et le Stingray. Ces différentes unités se maîtrisent assez vite, mais pour enrichir encore le tout, des compétences secondaires ont été ajoutées ainsi que des « armes spéciales » (attaque orbitale, rayon de gel...). Là encore, la maîtrise de ces subtilités n'est guère complexe, ce n'est qu'une question de temps, mais cela permet de rendre les affrontements un peu plus surprenants et de multiplier les revirements possibles.

Enfin, le gros de la nouveauté est évidemment constitué par l'introduction d'une nouvelle faction : l'Empire du Soleil Levant. Largement inspirée par certains aspects traditionnels et culturels japonais, cette faction est très amusante à jouer grâce à ses unités « transformers ». Plusieurs unités ont, comme compétence secondaire, la faculté de se changer en une autre unité ce qui permet, selon le cas, de passer du sous-marin au chasseur ou du jet à l'engin tout terrain. Ces transformations permettent à ces unités d'être plus polyvalentes, mais demandent un certain temps d'adaptation. L'arrivée du Japon a également permis d'enrichir les cinématiques, véritable marque de fabrique de la série. Pour l'occasion, EA a d'ailleurs mis les moyens.

Alors que les décors sont plus élaborés que sur les précédents opus, les acteurs sont nombreux et bien connus (Tim Curry, Jenny McCarthy, Peter Stormare, J.K. Simmons, Kelly Hu, George Takei, Jonathan Pryce...). Il n'est toutefois pas question de se déparer du style délicieusement kitsch qui fonctionne plutôt bien, et ce, malgré un doublage français perfectible. Ces cinématiques sont là pour illustrer la progression du scénario et mettent dans l'ambiance, même si certains joueurs les trouveront sans doute dispensables. Ces derniers seront sans doute bien plus intéressés par le mode multijoueur qui ne déçoit pas une seule seconde si ce n'est peut-être par la limite de six joueurs. De nombreuses cartes très variées sont présentes et l'ensemble conserve le style nerveux et dynamique de la série.


L'offensive japonaise est l'élément moteur des trois campagnes

Passée la phase de découverte des nouvelles unités / possibilités, les affrontements multijoueur semblent donc bien partis pour scotcher les joueurs de longues heures durant. Il est encore un peu tôt pour être complètement fixés, mais il semble toutefois que les forces soient un rien déséquilibrées et la polyvalence des armées japonaises ne nous a pas plus convaincu que cela. Enfin, terminons sur un point plus « technique » afin de confirmer tout le bien que nous pensons de la réalisation du jeu : les plantages et bugs sont pour ainsi dire inexistants, mais il faut tout de même compter sur une machine correcte pour en profiter (Pentium IV 3 GHz, 2 Go de mémoire vive, GeForce 7800GT). Si tous les goûts sont dans la nature, on ne peut nier la qualité graphique d'Alerte Rouge 3 avec une représentation vraiment superbe de l'eau et des effets de toute beauté malgré des couleurs peut-être un rien trop saturées.

Conclusion

Que retenir de notre test et accessoirement de cet Alerte Rouge 3 ? Electronic Arts en faisant revivre la fameuse licence a décidé d'apporter quelques nouveautés bien agréables comme la troisième faction ou l'accroissement de l'aspect naval des affrontements. En définitive, ces améliorations ne changent pas grand-chose aux combats et il s'agit simplement de modifier légèrement nos stratégies pour intégrer ces nouveautés. Non, le véritable changement vient de la possibilité de jouer l'intégralité des campagnes en mode coopératif, une option que d'autres titres avaient proposée par le passé, mais qui marche rudement bien ici. Appuyée par les sympathiques cinématiques et des missions aussi variées que bien conçues, ces trois campagnes passionneront les nouveaux venus et les joueurs occasionnels. Les spécialistes s'en serviront une fois encore comme d'un tremplin vers un mode multijoueur toujours aussi nerveux où les combats reposent davantage sur la vitesse d'exécution que sur la tactique militaire au sens propre du terme. Qu'à cela ne tienne, c'est pour cela que l'on apprécie la saga et ce n'est pas Alerte Rouge 3 qui risque de nous décevoir, à condition bien sûr de ne pas s'attendre à une révolution.

C&C Alerte Rouge 3

6

Les plus

  • Trois campagnes bien distinctes
  • Excellent mode coopératif
  • Réalisation de qualité
  • Multijoueur très efficace

Les moins

  • Pas assez ambitieux en coopératif
  • Peu de nouveautés côté Alliés / Soviets

0

Réalisation7

Prise en main9

Durée de vie solo6

Durée de vie multi8


Notez qu'Alerte Rouge 3 nécessite une connexion Internet pour son activation. Il n'est d'ailleurs possible de procéder qu'à cinq activations sans avoir réalisé de désinstallation correcte du jeu.

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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