Comment se positionne réellement Mozilla face à l'intelligence artificielle ? C'est ce que souhaite clarifier la fondation en présentant sa stratégie. À l'instar de l'arrivée de Firefox sur le marché des navigateurs, celle-ci fait le pari de défier les géants du secteur.

La fondation Mozilla dévoile la manière dont elle entend "faire pour l'IA ce qu'elle a fait pour le web". L'organisation veut encourager les développements dans une direction radicalement différente de celle empruntée actuellement par les géants de la tech.
Mozilla veut répéter son histoire
Difficile de croire qu'en 2000, Internet Explorer détenait 95% du marché des navigateurs. C'est donc Microsoft qui dictait les règles du web. En s'invitant sur le marché, Firefox a cassé cette domination en quelques années, faisant chuter la part de marché d'IE à 55%. En plus de redistribuer les cartes entre différents acteurs cette bataille a également permis de décentraliser le contrôle des technologies web, avec la mise en place de standards ouverts et de l'open source.
C'est précisément ce schéma que Mozilla entend reproduire avec l'intelligence artificielle. La fondation identifie trois axes de développement : l'IA open source pour les développeurs (avec des outils comme le Choice First Stack ou llamafile), l'IA d'intérêt public via le Mozilla Data Collective qui permet l'entraînement de modèles dans plus de 300 langues, et enfin des expériences IA de confiance, dont l'"AI Window" prévue début 2026 dans Firefox.
Deux objectifs concrets
Mozilla explique s'être fixé un double objectif, à la fois environnemental et financier. D'un côté, elle engage toutes ses équipes travaillant sur l'IA à respecter ses principes fondamentaux (le Manifeste Mozilla). De l'autre, elle vise des chiffres concrets : augmenter de 20% par an les revenus ne provenant pas des moteurs de recherche, et créer au moins trois entreprises rentables générant chacune plus de 25 millions de dollars.
La fondation entend donc afficher davantage de transparence. Il faut dire que le contexte est un peu tendu. Les récentes expérimentations IA de Firefox n'ont pas été perçues d'un très bon œil par les utilisateurs, lassés par des fonctionnalités qu'ils jugent superflues et trop gourmandes. Le navigateur Tor, lui-même basé sur Firefox, a d'ailleurs choisi de supprimer toute trace d'IA.
Si Mozilla affirme que ni Firefox, ni Thunderbird ne forceront l'usage de l'intelligence artificielle, la méfiance persiste. Pour convaincre les internautes, la fondation va donc reprendre la recette qui a permis à Firefox de briller : la constitution d'une "alliance rebelle" regroupant communautés, développeurs et entreprises partageant sa vision d'une IA décentralisée et respectueuse des utilisateurs.

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