L'opérateur Orange a testé en conditions réelles, jeudi, le 50G-PON à Marseille et à Lyon. Cette nouvelle génération de fibre optique promet des débits quatre à cinq fois supérieurs au maximum proposé aujourd'hui en France.

Si les performances de la 5G sont remarquables, la fibre optique n'a pas dit son dernier mot, bien au contraire ! Ce jeudi 23 octobre 2025, Orange est sorti de son laboratoire pour démontrer en conditions réelles les capacités du 50G-PON, une technologie capable d'atteindre les 40 Gbit/s. Pour attester de ses performances, l'opérateur historique a mis en scène un affrontement gaming entre Lyon et Marseille. Une première en France, qui préfigure l'Internet fixe de demain.
Orange teste le 50G-PON en France et atteint 40 Gigabits par seconde
Pour cette démonstration, Orange a organisé un affrontement gaming. Crimson, installé à Lyon, a défié Kayane, depuis Marseille, sur 2XKO, un jeu de combat développé par Riot Games. Les deux joueurs professionnels ont pu s'affronter grâce à une connexion en 50G-PON, une technologie de pointe qui n'avait jusqu'alors été testée qu'en laboratoire.
Pour se rendre compte de l'exploit, un peu de contexte technique s'impose. Le PON (Passive Optical Network) désigne le système de transmission qui permet à la fibre d'acheminer les données depuis les centraux d'Orange jusqu'à nos domiciles. L'infrastructure a connu plusieurs évolutions au cours des dernières années. On a tous en mémoire le G-PON, qui offrait 2 Gbit/s par seconde, et le XGS-PON actuel, qui monte à 8 Gbit/s. Avec le 50G-PON, on passerait au maximum à 40 Gigabits.
L'atout majeur de la technologie, c'est sa compatibilité totale avec les réseaux déjà déployés. Pas besoin de creuser dans les rues ni de remplacer des kilomètres de câbles installés. Orange pourra activer cette technologie en changeant simplement une carte réseau dans ses équipements centraux. Un gain de temps et d'argent considérable pour l'opérateur, qui n'a pas lésiné sur les investissements ces dernières années.

À quoi serviront ces débits pharaoniques ?
Beaucoup considèrent que des débits jusqu'à 8 ou 10 Gbit/s, aujourd'hui possibles techniquement, n'ont au final que peu d'utilité pour l'utilisateur lambda. Alors à quoi bon des débits aussi astronomiques ? La question mérite d'être posée. Pour Christian Gacon, directeur Réseaux et Services Broadband chez Orange, « il est encore tôt pour prévoir les possibles applications de la technologie 50G-PON ». L'opérateur préfère anticiper l'aspect technique, plutôt que de courir derrière les besoins de ses clients.
Les premiers bénéficiaires seront forcément les entreprises, particulièrement celles qui ont des sites de grande taille. Ces structures pourront exploiter la montée en puissance avant que la technologie ne touche le grand public. Orange mise à ce stade sur une approche progressive, en phase avec l'évolution réelle des usages.
Le déploiement vers les particuliers interviendra une fois les besoins avérés, sans donner de date précise. Pour l'opérateur, il n'est pas question de déployer massivement une technologie avant que sa nécessité soit démontrée. Grâce aux investissements déjà réalisés pour fibrer le territoire, la transition vers le 50G-PON pourra se faire en douceur, une fois le moment venu.