La banque ligne Revolut, qui a de folles ambitions pour les prochaines années, vient de s'offrir Frédéric Oudéa, l'ex-patron de la Société Générale et de Sanofi, à la tête de l'entreprise.

Revolut débauche Frédéric Oudéa pour conquérir le marché bancaire européen © Sanofi / Yann Audic
Revolut débauche Frédéric Oudéa pour conquérir le marché bancaire européen © Sanofi / Yann Audic

Revolut a réussi son « mercato ». La néobanque a officialisé, ce vendredi 5 septembre, la nomination de Frédéric Oudéa à la présidence de sa division Europe de l'Ouest. L'ancien patron de la Société Générale, qui a dirigé l'établissement pendant quinze ans et qui était jusqu'à maintenant à la tête du géant français Sanofi, pilotera l'expansion de la fintech britannique depuis Paris. L'annonce intervient quatre mois après l'installation du siège européen dans la capitale française. Elle fait suite à l'annonce, plus tôt dans la semaine, d'un partenariat technologique renforcé avec Google Cloud qui vise à lui faire atteindre les 100 millions de clients.

Revolut recrute un poids lourd du secteur bancaire français

L'homme qui a piloté l'une des plus grandes institutions bancaires françaises pendant plus de quinze ans débarque chez le trublion de la fintech. En nommant comme président de l'Europe de l'Ouest Frédéric Oudéa, Revolut engage un dirigeant rompu à l'exercice, qui apporte dans ses valises une connaissance intime des arcanes réglementaires européens et un réseau en or massif. Exactement ce dont Revolut a besoin pour décrocher le Graal : une licence bancaire française.

« Je suis convaincu que Revolut est à la pointe de la banque de détail en Europe », affirme Frédéric Oudéa ce vendredi. Ce n'est a priori pas vraiment le discours qu'on attendrait de quelqu'un qui a fait toute sa carrière dans la banque dite traditionnelle. Mais l'ancien patron de la Société Générale connaît la musique du numérique, puisqu'il a notamment supervisé le développement de Boursobank (ex-Boursorama), pionnier français de la banque en ligne.

Pour mener cette conquête de l'Ouest européen, Revolut ne fait pas les choses à moitié. Un Conseil d'administration tout neuf accueille des pointures comme Brigitte Cantaloube (qui fut la directrice de Yahoo France), tandis qu'un Comité exécutif réunit des transfuges de BNP Paribas, de l'ACPR (le gendarme bancaire français) et même de la BCE. Nous sommes une institution sérieuse est peut-être le message subliminal que Revolut essaie de faire passer aux régulateurs.

© Bohdan Aleksandrovych / Shutterstock.com
© Bohdan Aleksandrovych / Shutterstock.com

Revolut s'entoure de Google Cloud pour viser les 100 millions de clients

Il y a quelques jours, Revolut a fait état de son ambition de passer de 60 à 100 millions de clients. Mais comment gérer ce tsunami d'utilisateurs sans que l'application ne plante ? C'est là qu'intervient Google Cloud, le bras armé technologique du géant californien. Les deux entités ont conclu un partenariat pluriannuel qui va bien au-delà du simple hébergement de données.

Revolut va pouvoir exploiter les modèles d'intelligence artificielle Gemini de Google pour détecter les fraudes en temps réel et personnaliser ses offres. Un atout crucial quand on sait que la fintech ne se contente plus des virements instantanés : elle propose désormais ses propres distributeurs de billets, des forfaits téléphoniques et même des outils d'investissement sophistiqués. Une diversification qui nécessite une infrastructure béton.

L'investissement d'un milliard d'euros annoncé lors du sommet Choose France cette année prend ainsi tout son sens. Cet argent servira à muscler les équipes locales, mais aussi à financer cette montée en puissance technologique. Avec Google comme allié et Oudéa comme ambassadeur, Revolut dispose désormais des armes pour bousculer sérieusement l'ordre établi du secteur bancaire européen.

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