Pourquoi l'ISS teste-t-elle l'impression d'organes en apesanteur ?

07 novembre 2022 à 12h05
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© ESA
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Ce lundi 7 novembre, un cargo Cygnus de la société Northrop Grumman doit acheminer plusieurs instruments à visée scientifique à bord de la Station Spatiale internationale (ISS). Parmi ces derniers, se trouve une imprimante 3D dont l’objectif est de bio-imprimer un genou humain dans l’espace. 

Propulsé par un lanceur Antares depuis le Mid-Atlantic Regional Spaceport dans l’État de la Virginie, le cargo devait décoller ce dimanche 6 novembre. Le lancement a toutefois été reporté de 24 heures lorsqu’une alarme incendie s’est déclenchée au centre de contrôle de Northrop Grumman. 

Les bénéfices de la microgravité pour la bio-impression 3D

Cette expérience est le fruit d’une collaboration entre la NASA, l’entreprise Redwire et le Centre de biotechnologie de l'Université des services uniformes des sciences de la santé (4DBio3). Baptisée Redwire's BioFabrication Facility, l’imprimante 3D va utiliser une combinaison de cellules humaines adultes et de protéines pour créer des tissus humains ; dans ce cas précis, elle va recréer un ménisque, qui est un cartilage qui sert d'amortisseur pour l’articulation du genou. 

Le résultat de l’expérience sera ensuite étudié sur Terre. Les scientifiques ont l’espoir de développer de nouveaux traitements pour soigner les lésions méniscales auxquelles les soldats américains, notamment, sont souvent confrontés. 

L’expérience sera menée dans l’espace pour une raison bien précise. En effet, les matériaux utilisés pour la bio-impression en 3D ne se solidifient pas rapidement après avoir été extrudés de l’imprimante. Lorsque cette technique est réalisée sur Terre, la gravité fait que ces derniers s’affaissent quasiment instantanément. En revanche, aucune force ne pousse le matériau vers le bas en microgravité et, avec le temps, les cellules peuvent donc se reproduire et construire les structures qui les maintiennent ensemble.

L’importance de l’espace dans le domaine scientifique

À long terme, Redwire espère pouvoir imprimer des organes entiers en 3D dans l'espace. « Grâce à la BFF (BioFabrication Facility), nous pouvons créer de véritables structures semblables à des tissus de manière plus efficace et plus grande que ce qui est possible par voie terrestre. Nous pouvons également utiliser la BFF pour imprimer des organoïdes, qui pourraient être utilisés pour tester l'efficacité des médicaments et réduire le besoin d'animaux de laboratoire », explique Rich Boling, Vice-président de l’entreprise. 

La BFF ne sera pas la première imprimante 3D de la NASA à voyager dans l’espace. L’année dernière, une autre imprimante Redwire a permis à l’agence spatiale américaine de faire la démonstration de l'impression du sol lunaire, ce qui permettrait à l’avenir de construire des habitats sur notre satellite sans pour autant devoir transporter de nombreux matériaux depuis la Terre. 

Sources : Engadget, India Times

Mathilde Rochefort

Après mes études de journalisme, j’ai décidé de m’orienter vers les domaines qui me passionnent : nouvelles technologies, jeu vidéo, ou encore astronomie. J’adore partager autour de ces sujets mais ma...

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Après mes études de journalisme, j’ai décidé de m’orienter vers les domaines qui me passionnent : nouvelles technologies, jeu vidéo, ou encore astronomie. J’adore partager autour de ces sujets mais ma curiosité m’entraîne à évoquer de nombreux autres sujets au travers de mes articles.

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Commentaires (2)

xryl
Ça va être rentable de se faire refaire le genou dans quelques années. À 10 000$ le kg de matière à monter dans l’espace, le ménisque bio imprimé, il va douiller.
commander_z
avec 1 kg on peut en faire des ménisques.<br /> j’imagine que les seins et penis artificiels suivront aussi et seront vendus plus cher pour une raison obscure
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