Blood Bowl 2 : le foot US à la mode bourre-pifs revient en super-forme !

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
24 septembre 2015 à 12h30
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Six ans après la sortie de Blood Bowl premier du nom, les Français de Cyanide et Focus reviennent à la charge. Blood Bowl 2 promet d'être plus complet, plus abouti, en un mot, « plus mieux » !

Violent et stratégique, Blood Bowl est une référence du jeu de plateau depuis la sortie de la première version en 1987 sous la houlette de l'intraitable Games Workshop. Il aura fallu attendre de nombreuses années pour le voir adapté en jeu vidéo, mais depuis 2004, Cyanide redouble d'efforts. Il y a d'abord eu Chaos League, une adaptation non-officielle qui aura permis d'aboutir, en 2009, à la sortie du premier Blood Bowl. Succès sur la durée, il a donné à Cyanide les moyens de poursuivre, pour nous offrir l'épisode de la consécration, Blood Bowl 2.

À la base, le Blood Bowl est une variation sur les thèmes du football américain ou du rugby se déroulant dans l'univers si particulier de Warhammer. Ce contexte fantastique se ressent bien sûr au niveau des créatures engagées dans les rencontres, mais aussi au niveau des options disponibles. Les joueurs peuvent être des Humains ou des Orcs, des Elfes ou des Skavens, et si le ballon reste au cœur des affrontements, les parties tournent souvent à la foire d'empoigne car (presque) tous les coups sont permis pour l'emporter !

Même les vessies de porcs ont des sentiments...

Nous l'avons dit, sur le principe, le Blood Bowl est un dérivé du football américain et en ce sens, l'objectif des deux équipes opposées sur le terrain est bien de prendre possession du ballon - une infortunée vessie de porc - pour le conduire dans la zone d'en-but adverse et, ainsi, marquer un point. Au bout des deux manches de huit tours qui composent chaque match, l'équipe victorieuse est celle qui aura réussi à marquer le plus de points.

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Dans la pratique, les choses ne sont pas aussi simples, et Blood Bowl 2 n'est pas un jeu de sport comme les autres. En effet, plutôt que de jouer sur l'adresse des participants, leur skill, il met à l'épreuve nos talents de stratège, de tacticien. Il peut être considéré plus proche d'une partie d'échec que d'un match de foot... avec toutefois une dimension « tabassage en règle » qui n'inspirerait sans doute pas le moins du monde Gary Kasparov.

Quelques grammes de finesse ? Euh... en fait, non !

Pour parvenir à ce savant mélange de tactique et de « bourrage de pifs », chaque équipe peut compter sur une sélection de onze joueurs experts dans leur domaine respectif. Nous avons déjà évoqué leur appartenance à des races diverses, précisons aussi que des postes leur sont attribués. Des postes qui se rapprochent de ce que l'on peut trouver au football américain, en plus simple : seulement quatre sont disponibles (trois-quart, receveur, lanceur et blitzer) complétées par des « héros ».

Ensuite, dès lors que le coup de sifflet est donné, les choses évoluent en fonction du style voulu par le joueur, mais aussi en fonction de la nature de son équipe. Certaines ne jurent que par le bourre-pif, mais d'autres versent davantage dans la maîtrise du ballon ou dans l'esquive. Enfin, Blood Bowl repose énormément sur la notion de statistiques et de pourcentage de chance : chaque action est résolue par un lancer de dés virtuel dont le résultat est bien sûr lié à la compétence du joueur à l'origine de la tentative.

Un petit parfum de chance

Ces multiples lancers de dés se font de manière récurrente au cours d'une partie. Faire une passe à un coéquipier ? Lancez les dés. Tenter une réception ou une interception ? Lancez les dés. Plaquer un adversaire ou lui infliger un vilain coup de poing ? Lancez les dés. Certains joueurs estimeront que cela réduit considérablement la part stratégique du jeu et ils n'auront pas complètement tort, mais il faut voir le problème autrement : le Blood Bowl c'est de la gestion de prise de risque.

Une action tentée qui rate, et c'est l'horrible turnover qui met un terme à notre tour de jeu pour donner la main à l'adversaire. Du coup, il devient important - que dis-je « important », primordial - d'organiser ses actions du tour par ordre d'importance, en tenant compte de la prise de risque. En ce sens, Blood Bowl 2 n'innove pas beaucoup et marche dans les pas de ses prédécesseurs Chaos League et Blood Bowl premier du nom.

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« Tataner » en solitaire ou multijoueur ?

Heureusement, Blood Bowl 2 ne se contente pas de reprendre ce qui a fait le succès des précédents titres de Cyanide, il revient aussi sur les errements de ces anciens. En premier lieu, nous pouvons compter sur la présence d'une véritable campagne solo et scénarisée. Son intérêt est double : d'abord, elle permet aux joueurs pas spécialement fans de multi de beaucoup s'amuser. Mais surtout, elle est là pour introduire le concept du Blood Bowl. Elle opère donc comme une sorte de didacticiel très bien conçu et joliment mis en scène.

On se familiarise avec les mécanismes du jeu et on apprend à accepter le hasard ou la défaite en douceur alors que notre objectif est de faire remonter les Reikland Reavers des profondeurs de la ligue dans lesquelles ils pataugent depuis trop longtemps. Bien sûr, cet aspect solo du jeu ne reste qu'une mise en bouche : pour la majorité des fans, le gros morceau est le mode multijoueur. Ici, place à l'imprévu car malgré sa précision chirurgicale et son impeccable gestion des probabilités, l'intelligence artificielle se retrouve toujours un peu démunie dès lors que la situation sort des canevas prédéfinis.

En multijoueur, les surprises sont nombreuses, les joueurs, capables des plus incroyables coups de poker, et tous les outils sont ici mis à leur disposition pour aboutir à des compétitions passionnantes, aussi bien en local qu'en ligne. Un reproche tout de même que Cyanide devrait combler au travers de multiples DLC (que l'on espère pas trop chers) : au lancement du jeu, seules huit factions sont présentes quand la version complète du précédent Blood Bowl culminait à 23.

Pas aimé Blood Bowl 1 ? Tentez tout de même le coup !

Sans surprise, Blood Bowl 2 reprendles mécaniques du premier opus et les allergiques auront du mal à se laisser convaincre. Pourtant, Cyanide a complètement retravaillé la mise en confiance des joueurs. Les débutants seront, pour ainsi dire, pris par la main et tous les joueurs pourront compter sur une entrée en matière beaucoup moins froide, bien moins austère. On maîtrise petit à petit les différents éléments de jeu, on apprend à accepter le côté impitoyable des dés et surtout, « à faire avec ». Le joueur de Blood Bowl sait que tout ne dépend pas de lui et qu'une partie de son « travail » est justement de gérer les coups du sort. Blood Bowl 2 nous apprend à le faire de la plus belle des manières... et avec humour grâce aux interventions débiles des commentateurs, Bob et Jim.



En résumé...

Si le concept mis en place sur Chaos League (2004) puis Blood Bowl (2009) ne change pas véritablement avec Blood Bowl 2, l'adaptation du célèbre jeu de plateau de Games Workshop est à la fois plus aboutie et plus accessible. Les néophytes comme les vieux briscards auront plus de chance de goûter ce mélange de football américain et d'échec à la sauce Warhammer. L'intégration d'une véritable campagne solo digne de ce nom est un vrai atout pour un jeu qui prend ensuite tout son sens en multijoueur. Quoiqu'un peu redondants, les commentaires qui accompagnent les matchs apportent une certaine touche de légèreté alors que la réalisation technique d'ensemble est impeccable. Tout au plus, nous regretterons une interface peut-être pas toujours parfaite et la présence de seulement huit races que des DLCs viendront bientôt compléter.

Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les év...

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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