Hellgate London : le test à bâtons Roper ?

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
14 novembre 2007 à 17h15
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Si le nom de Flagship Studios vous est inconnu, il n'y a rien de surprenant dans la mesure où Hellgate : London est le premier titre de la bande. Gageons, en revanche, que celui de Diablo vous est plus familier et cela tombe d'ailleurs plutôt bien puisque les Brevik, Shaefer et autres Roper à la tête de Flasghip Studios sont justement des anciens de chez Blizzard et pas n'importe quels anciens : c'est à cette fine équipe que nous devons l'initiateur du hack & slash. Pas complètement satisfaits de la direction prise par leur ancienne maison, les bougres ont donc fondé une nouvelle société dans le seul et unique but d'accoucher tranquillement de leur bébé... Un bébé qui, une bonne cinquantaine de mois plus tard, nous arrive enfin. Êtes-vous prêts pour le rototo ?

London Calling ?

Londres 2038. La capitale britannique ne ressemble plus guère à la ville que nous connaissons aujourd'hui. Les forces des ténèbres ont littéralement pris possession des lieux et en dévastant la cité, elles ont surtout repoussé l'espèce humaine aux galeries souterraines dont une bonne part servait notamment au métro. L'Humanité est aux abois et même si la résistance existe, tente de s'organiser, elle semble bien incapable d'endiguer le Mal qui déferle encore. C'est dans ce contexte post-apocalyptique pas franchement original que le joueur débarque, mais avant d'entrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de se faire un petit avatar. Là non plus, rien de bien original : Hellgate London assume clairement ses origines.

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Du choix de la classe dépend les équipements accessibles et les compétences spéciales

Du maître d'armes à l'invocateur en passant par l'ingénieur, le tireur d'élite, le gardien et le mage, six classes de personnages sont disponibles afin de voir le jeu de différentes manières : certaines sont plus à leur aise au corps à corps alors que d'autres préféreront le combat à distance ou l'utilisation de sortilèges / invocations. Ces différences se ressentent évidemment en cours de partie et l'invocateur sera sans doute plus délicat à jouer : comme dans Diablo 2, il s'avère bien fragile dès lors que ses familiers se sont fait trucider. Plus anecdotique, il est possible de choisir un personnage masculin ou féminin et de définir ses attributs principaux : forme du visage, couleur des cheveux / de la peau, taille, corpulence...

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Cette étape terminée, il est possible de se lancer dans l'aventure. Comme souvent, cela débute par la campagne solo, histoire de mieux appréhender le gameplay et les mécanismes du jeu. En réalité, cela ne devrait pas poser de réels problèmes, tant le concept est proche de ce bon vieux Diablo. Les développeurs ne s'en sont jamais cachés : ils ont réalisé un « bon vieux hack & slash des familles ». Le système de jeu est donc d'une grande simplicité afin que tout un chacun puisse rapidement y trouver son compte. Pour les besoins du jeu, Londres est donc découpée en cartes représentant certains des plus hauts lieux de la ville, quelques zones intermédiaires, des bases situées dans les stations de métro et de nombreux, très nombreux couloirs !

De manière schématique, nous devons tout au long de l'aventure accomplir des quêtes qui se résument souvent au nettoyage systématique de ces zones. Par nettoyage, nous entendons évidemment élimination de monstres et, en retour récupération de trésors / récompenses / expérience. Ce triptyque est en quelque sorte la Sainte Trinité du diablolike et Flagship Studios ne s'en écarte pas une seule seconde. Tout l'intérêt du jeu repose effectivement sur la progression de son personnage. Une progression qui se fait sur deux tableaux : la montée en niveau et l'acquisition de nouveaux objets. Ces deux éléments constituent le nerf de la guerre dans les diablolike et de ce point de vue là, Hellgate : London ne trompe pas son monde.

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Si les décors ne sont guère variés, le bestiaire est, lui, particulièrement riche !

En mourant, les monstres libèrent quantité d'objets destinés aux différentes classes de personnages. Certains sont dits communs, mais avec de la chance, il est possible de dénicher des objets plus spécifiques (améliorés, rares, légendaires...) et, bien sûr, beaucoup plus puissants. L'équipement étant spécifique à chaque classe de personnage, il est tout à fait possible que le splendide casque libéré par un boss ne soit pas « compatible » avec notre héros. Dans ce cas, plusieurs possibilités s'ouvrent à nous. Il est tout d'abord envisageable de le revendre tout simplement au marchand du coin contre quelques palladiums (la monnaie en vigueur en 2038), mais Flagship ne nous offre pas que cette solution.

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Il est effectivement possible de démonter n'importe quel objet pour en récupérer les pièces. Celles-ci peuvent être revendues bien sûr, mais également utilisées pour fabriquer des objets très puissants ou, via les Nano-Forges, pour ajouter des niveaux de qualité à l'épée de notre choix par exemple. L'Augmentrex 3000 est une autre machine capable d'améliorer nos équipements (ajouter des caractéristiques spéciales) en échange de palladiums. Enfin, des armes peuvent disposer d'emplacements pour des mods. Ces accessoires se récupèrent en cours de partie, sur les cadavres de monstres ou en découvrant quelques caches. Ils permettent de considérablement augmenter la puissance d'une épée ou d'un lance-grenade en lui ajoutant des compétences particulières.

Ces différentes techniques d'amélioration / acquisition d'objets sont très agréables et si certains joueurs le regretteront sans doute, nous avons généralement bien apprécié le caractère non définitif des modifications. Il est ainsi possible, moyennant finance bien sûr, de retirer des mods d'une arme pour en mettre de plus efficaces ou, au contraire, pour les réutiliser sur un autre objet. Mais cet aspect ne constitue que la moitié de la « carotte » dans Hellgate : London. Le reste est lié à l'amélioration de son personnage qui reste toutefois beaucoup plus classique. Flagship Studios propose d'acquérir de l'expérience en accomplissant des quêtes et en massacrant des monstres par dizaines.



L'Enfer... Pavé de bonnes intentions

Une fois accumulée, cette expérience permet de changer de niveau et, à chaque passage, d'obtenir plusieurs points à partager entre les quatre caractéristiques de base (précision, force, endurance, volonté). Celles-ci servent bien sûr à déterminer la puissance de notre héros, mais conditionnent aussi l'utilisation des objets, et ce, de manière relativement originale. Ainsi, les objets nécessitent de la volonté pour être utilisés, mais ici, l'ensemble de l'équipement porté s'additionne ! Il faut ainsi jongler entre les objets en notre possession pour être certain de ne pas dépasser la limite. Une gestion rigoureuse de son inventaire est donc plus que jamais nécessaire et le classique coffre est encore plus indispensable.

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Les objets sont nombreux et la place manquent souvent pour bien les ranger

Hélas, on ne peut pas dire que Flasghip nous facilite vraiment les choses avec une fiche inventaire plutôt étriquée et surtout aucune option de tri automatique. Pire, certains objets de même type ne s'empilent pas tout seuls et nous passons pas mal de temps à réorganiser les choses pour faire un peu de place au lieu d'aller fracasser du monstre ! Ce n'est d'ailleurs pas l'unique défaut d'un projet qui partait sur de bonnes bases, mais que les développeurs semblent avoir eu du mal à maîtriser. Ainsi, on ne peut que regretter le manque de variété des environnements proposés. La récupération d'objets se fait en arpentant des zones qui au bout de seulement quelques heures de jeu finissent par avoir comme un air de famille.

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Si certaines cartes sont un peu plus originales, on regrette que la génération aléatoire des niveaux (une excellente idée bien sûr) n'ait pas été davantage travaillée. Du coup, on se retrouve avec des couloirs de métro qui sont construits sur le même modèle et, plus gênant encore, des extérieurs qui proposent le même enchaînement de « rues » et de « places ». La palme de la médiocrité revenant aux zones de l'Enfer qui nous sont resservies à chaque passage, et ce, sans le moindre changement ! Alors que l'action d'un diablolike n'est guère variée, il est impératif que les décors compensent cet aspect et Flagship avait les moyens de le faire. Du coup, nombre de joueurs risquent de se lasser bien vite et laisser les forces des ténèbres l'emporter.

Dans le même ordre d'idée, on regrette le manque d'imagination au niveau des monstres. Certes les créatures sont relativement variées et l'intervention des premiers « sauteurs » a de quoi surprendre, mais dans l'ensemble, il est vraiment dommage que les attaques de toutes ces créatures ne soient pas davantage coordonnées afin que le joueur n'ait pas l'impression de se retrouver dans un shoot them up des années 80. Des créatures dites « démonistes » augmentent un peu le défi en générant créatures et boucliers d'énergie pour les protéger. Cela reste cependant assez rare et trop souvent, nous avons l'impression d'avancer sans rencontrer de réelle résistance ne croisant la mort qu'en de très rares occasions.

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Si la mort est rare, elle n'est surtout pas très pénalisante en mode simple joueur

Puisque nous parlons de la Grande Faucheuse, précisons d'emblée qu'elle ne s'avère guère pénalisante durant la campagne solo. Lorsque notre héros se fait trouer la peau, une stèle et trois options apparaissent. Au pire, il faut quelques palladiums pour réapparaître sur place et les plus radins seront téléportés à la dernière station de métro, ce qui ne représente jamais une distance particulièrement gênante. Des défauts qui auraient sans doute plombé n'importe quel jeu, mais qui dans le cas d'Hellgate : London n'ont pas suffi à nous décourager. Cela tient peut-être à l'exceptionnelle variété des objets disponibles ou au système de compétences qui garantit des héros très différents les uns des autres, mais tout aussi capables de boucler l'aventure. Nous n'avons pas de réponse vraiment satisfaisante à donner, mais le fait est que nous nous sommes pris au jeu.

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Longue, la campagne est, comme de coutume, très linéaire. Les stations de métro se succèdent sans qu'aucun choix ne nous soit offert, mais après tout, il s'agit d'un diablolike. Nous sommes ici pour taillader du monstre et en récolter les fruits comme à la belle époque de Diablo 2. À côté du mode solo, ce dernier avait d'ailleurs fait sa renommée grâce au multijoueur. Un mode qui est au programme d'Hellgate, mais qui fera grincer des dents. Une option gratuite est disponible et permet de bien s'amuser, mais il faut débourser 10 euros par mois pour profiter de toutes les fonctions du mode hardcore (mort, le héros est perdu). Nous avons alors droit aux guildes, à des quêtes supplémentaires et à de nouveaux emplacements pour les héros (12 contre 3 par défaut).

Vous avouerez que, bien qu'alléchantes, ces options ne justifient pas l'abonnement demandé par Flasghip, surtout comparé aux vastes mondes proposés par les vrais MMO. Précisons à ce sujet que le mode en ligne se rapproche ici de Diablo 2 ou de Guild Wars (système d'instances). On regrettera, hélas, qu'il soit difficile de trouver des groupes, et ce, même si les choses se sont améliorées depuis la sortie. Les serveurs semblent mieux répondre et les lags sont moins problématiques. L'expérience multijoueur d'Hellgate reste encore un essai à transformer avec les patchs qui ne manqueront pas de voir le jour. Des patchs qui, nous l'espérons, pourraient aussi optimiser un peu tout ça. Si Hellgate est joli, il reste loin des ténors sur PC et la fluidité n'est pas toujours de mise : pour en profiter, comptez sur un processeur à 3 GHz, 2 Go de mémoire et une carte graphique 7800 GT.



Conclusion

Entaché de bugs divers et de multiples problèmes réseau à sa sortie, Hellgate : London va aujourd'hui beaucoup mieux. La publication d'une première mise à jour a considérablement amélioré les choses, même s'il faut bien le reconnaître, le premier titre de Flasghip Studios déçoit en multijoueur. Pour de nombreux joueurs, ce dernier élément est de loin le plus important et, dans ce cas de figure, il nous semble difficile de conseiller son achat. Si un mode gratuit très correct existe, Flasgship Studios a opté pour un modèle économique coûteux pour qui veut goûter à tous les plaisirs du jeu. À 10 euros par mois, nous ne sommes pas loin du prix des MMO traditionnels alors qu'Hellgate : London n'en a pas la carrure. Les amateurs de solo seront beaucoup plus à la fête avec un titre certes peu original, mais qui remplit très honorablement son cahier des charges. Les niveaux ne sont pas assez variés, le défi n'est pas toujours très relevé, mais la magie opère et les forcenés du couloirs / monstres / trésors ne devraient pas regretter leur achat. Hellgate : London ravira donc les amateurs, mais il ne s'agit pas de la révolution espérée.

Hellgate : London

6

Les plus

  • Un concept de jeu bien rodé
  • Variété hallucinante des objets
  • Des classes de héros très typées
  • Addictif en solo, amusant en multi

Les moins

  • Des niveaux pas très inspirés
  • Peu de variété dans les décors
  • Des bugs et un moteur assez lourd

0

Réalisation7

Prise en main8

Durée de vie8



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Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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