Stronghold Legends, l'ennui aussi est légendaire ?

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
19 octobre 2006 à 10h00
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Mélange de jeu de construction et de jeu de stratégie temps réel, Stronghold avait réussi, en son temps, à convaincre de nombreux joueurs du fait d'un gameplay finalement assez original. Ce succès, FireFly a tenté de le reproduire avec Stronghold 2, sans toutefois connaître la même réussite. Aujourd'hui, le développeur nous propose un troisième volet à sa série, mais semble pour le coup manquer singulièrement d'imagination. Sur le principe, Stronghold Legends ressemble comme deux gouttes d'eau à son prédécesseur et la principale innovation du jeu pourrait bien n'être que le changement de thématique, Firefly ayant décidé de passer à quelques chose de plus proche de l'heroic fantasy.

Un Legends d'automne sans brave type...

En introduction, nous disions que la principale innovation de Stronghold Legends était le passage à un monde inspiré par l'heroic fantasy. S'il est vrai que Le Roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde font leur entrée dans cet opus, il faut d'entrée signaler l'autre grand changement introduit par Firefly : la réduction drastique de l'activité de gestion avancée du château. Bien sûr, il est encore question de la récupération de matières premières afin de produire armes et unités, mais l'ensemble est largement simplifié et s'avère particulièrement fade par rapport à Stronghold premier du nom : on se rapproche encore un peu plus d'un classique jeu de stratégie temps réel. Cette nouvelle orientation ne se discuterait pas le moins du monde si le développeur avait quelques notions en matière de stratégie temps réel... Ce n'est hélas pas vraiment le cas.

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Premier élément de contact avec un jeu, la réalisation est ici proche de la catastrophe... surtout au niveau de l'eau !

Premier défaut du jeu qui saute littéralement aux yeux du joueur : c'est moche. Certes, une bonne réalisation graphique ne fait pas un bon jeu, mais l'inverse peut très facilement torpiller le meilleur des concepts et quand celui-ci n'est déjà pas brillant, il ne reste vraiment plus grand-chose. Mais commençons par le commencement et par les trois campagnes solos que comporte Stronghold Legends. Dans la première, le scénario nous invite en Albion alors que les Saxons ont écrasé presque toute résistance. Presque car un certain Arthur est bien décidé à retourner la situation. La seconde se déroule en Allemagne et met en scène Siegfried et les Niebelungen alors que la troisième et dernière campagne nous fait découvrir les terres d'un certain Vlad... Dracula de son petit nom.

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Si le fond change, ces trois campagnes fonctionnent de la même manière et nous invitent donc à prendre en main une faction pour la conduire vers la victoire finale. Cela passe par un total de 26 missions dont les objectifs varient hélas assez peu : le plus souvent il s'agira d'aller délivrer quelqu'un, de défendre une forteresse ou d'attaquer l'ennemi chez lui. On notera tout de même que le cadre scénaristique des campagnes a permis aux développeurs d'intégrer des unités pour le moins inhabituelles telles que Merlin le magicien. Il sera également possible de croiser la route de multiples dragons et d'autres créatures légendaires. Cette pointe d'originalité n'est toutefois pas suffisante pour entraîner le joueur qui devrait vite se lasser des multiples bugs et défauts dont souffre le jeu.

Ne comptez par exemple pas organiser vos troupes avec précision : les formations intégrées par Firefly sont davantage là pour la forme que pour servir le joueur. On se rend d'ailleurs vite compte que les combats sont simplistes et qu'il suffit de placer une ligne d'archer derrière quelques gros costauds pour prendre l'ascendant sur les troupes gérées par l'ordinateur. Il faut dire que l'intelligence artificielle n'est pas fûtée. Elle a tendance à s'obstiner sur un point de la carte, même si celui-ci est impossible à prendre. De la même manière, elle se laisse très rapidement débordée et ne semble pas capable d'apprécier le relief. Pour ne rien arranger et cette fois c'est le joueur qui s'arrache les cheveux, le pathfinding (gestion des déplacements) est on ne peut plus laborieux : les unités ont un peu tendance à se perdre en route.

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Effets de lumière, créatures mystérieuses et promenades champêtres : on s'ennuie ferme...

Une grande partie de ces bugs avaient déjà été signalés du temps de Stronghold 2 et on peut donc légitimement se demander ce que Firefly a fabriqué durant tout ce temps : ce n'est certainement pas l'aspect graphique de l'ensemble qui a monopolisé des ressources (jetez un oeil à nos captures pour vous en convaincre). Pour enfoncer le clou, précisons que la localisation française n'est pas beaucoup plus enthousiasmante : on remarque quelques fautes de temps en temps et le doublage est très moyen... Reste les modes escarmouches et multijoueurs pour redorer un peu le blason de Firefly. Hélas, si le contenu n'est pas inintéressant (une vingtaine de carte, des modes de jeu sympathiques), les combats souffrent là encore de leur manque de rigueur et, là aussi, la lassitude pointe vite le bout de son nez.

Conclusion

L'intégration d'éléments stratégiques toujours plus nombreux à la série Stronghold est clairement ce qu'il pouvait lui arriver de pire. Alors que le premier opus, essentiellement gestion, était intéressant à plus d'un titre, la suite a amorcé le déclin de la série que ce troisième opus vient sans doute conclure. Malgré un prix de vente relativement modeste (une quarantaine d'euros), on imagine effectivement très mal, Firefly poursuivre et nous proposer un quatrième volet. Il faudrait pour cela que le studio regarde ce que la concurrence peut produire en matière de stratégie assistée par ordinateur et que les développeurs améliorent la réalisation graphique, rendent l'intelligence artificielle un peu plus compétente et corrigent les impardonnables problèmes de sélection des unités ou de pathfinding (gestion des déplacements). Firefly a bien tenté d'insufler quelques idées nouvelles et le changement de thématique est rafraîchissant pour ceux qui aiment l'heroic fantasy, mais ce n'est qu'une goutte d'eau et les défauts, autrement plus gênants, torpillent complètement le jeu.

Stronghold Legends

2

Les plus

  • Thématique sympa
  • Trois factions plutôt variées

Les moins

  • Missions répétitives et lassantes
  • Aspect gestion devenu trop réduit
  • Combats inintéressants et mal rendus
  • IA stupide et bugs de déplacement

0

Réalisation4

Prise en main8

Durée de vie6



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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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