Company Of Heroes : just for one D-Day...

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
10 octobre 2006 à 13h30
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Devenu en quelques années, l'une des figures emblématiques du jeu de stratégie temps réel sur PC, Relic s'est notamment distingué avec des titres tels que HomeWorld, Impossible Creatures et plus récemment Warhammer 40.000 : Dawn Of War. Pas forcément appréciés de tout un chacun, ces titres avaient tous en commun un souci du détail et un univers finalement relativement original. Avec Company Of Heroes, le développeur canadien semble faire davantage dans le classique en se basant sur la sempiternelle Seconde Guerre Mondiale qu'il nous propose de revivre à partir de l'Opération Overlord... Vous allez voir que même ainsi, les bougres arrivent encore à nous surprendre !

Les sanglots longs des violons de l'automne

Si le contexte historique adopté par Relic fait partie des grands classiques du jeu vidéo, le développeur canadien donne le ton dès les toutes premières secondes de la campagne solo. À la manière de Call Of Duty, celle-ci débute effectivement par l'Opération Overlord et ce fameux débarquement sur les plages normandes. Peut-être pas aussi immersif que celui du FPS d'Activison, ce débarquement est déjà très impressionnant et on se rend immédiatement compte que Company Of Heroes ne ressemblera à aucun autre jeu de stratégie temps réel. La réalisation graphique est stupéfiante, le réalisme des situations saisissant et l'ambiance sonore absolument remarquable. L'artillerie allemande pilonne litéralement les barges alliées alors que notre première tâche est de conduire une petite escouade de la plage au talus en contrebas des bunkers allemands.

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De petites séquences cinématiques permettent de planter le décor de fort belle manière

Évidemment cet objectif est plus ou moins difficile à accomplir selon le niveau de difficulté que vous avez choisi en début de campagne. Ce niveau se sélectionne parmi quatre et il est intéressant de noter qu'on peut le changer à chaque mission afin de ne pas bêtement bloquer sur un défi trop complexe. Notons qu'un didacticiel fort classique, mais très complet, est également proposé par les développeurs qui n'obligent cependant pas les joueurs expérimentés à s'y coller : encore un bon point pour Relic. Tempérons toutefois notre enthousiasme par quelques remarques d'ordre général et commençons par la relative légèreté de la campagne solo. Comme nous le verrons, celle-ci est de très bonne facture, mais ne propose que 15 missions et ne nous donne, une fois encore, que le contrôle des troupes alliées.

Blessent mon coeur, d'une langueur monotone

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D'entrée on peut donc émettre quelques réserves quant à la durée de vie du jeu, au moins en ce qui concerne les adeptes du mode solo qui, une fois la campagne terminée, ne pourront compter que sur une dizaine de cartes dont l'intérêt est finalement assez limité seul contre l'intelligence artificielle. Si cette dernière fait bien plus qu'illusion durant la campagne solo, elle est nettement moins convaincante lors des escarmouches où elle tombe dans tous les pièges, peine à organiser ses forces et gère sans talent son approvisionnement. Avant d'entrer dans ce genre de détails, il est important de présenter le concept à l'origine de Company Of Heroes. Bien sûr, Relic a réalisé un jeu de stratégie temps réel, mais afin de se distinguer de ses nombreux concurrents, le développeur canadien a tenté d'innover sur plusieurs points.

Tout d'abord et nous l'avons déjà dit, Relic mise sur une réalisation technique tout simplement stupéfiante pour coller les joueurs à leur siège. Jamais un jeu de stratégie temps réel n'avait proposé un tel luxe de détails et une telle ambiance sonore. Pourvu que vous disposiez de l'installation audio adéquate, vous aurez l'impression d'être au coeur de la bataille avec des explosions assourdissantes et des balles qui fusent à quelques centimètres de vos oreilles. Cela dit, Relic ne s'est pas contenté d'un titre techniquement réussi et le développeur a tout fait pour qu'on se sente appartenir aux batailles avec notamment un moteur physique diablement efficace. Celui-ci ne fait pas du tout gadget et voir les barricades voler en éclats ou les bâtiments s'effrondrer sous les coups de mortier participe vraiment à l'expérience du joueur.

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Tirs d'artillerie, destructions de bâtiments et explosions de camions sont l'occasion d'effets sonores saisissants


Tout suffocant et blême, quand sonne l'heure,

Niveau gameplay, les choses ne sont pas mal non plus et Relic ne s'est donc pas contenté de faire un beau jeu. Les Canadiens ont ainsi imaginé un système finalement assez original pour gérer les ressources. Seconde Guerre Mondiale oblige, il n'était pas possible de faire intervenir les sempiternels « paysans » pour aller récolter les matières premières et Relic a intelligement remplacé tout ça par un double système de dépôts / routes de ravitaillement. Ainsi, les cartes sont subdivisées en zones avec pour chacune d'elles un drapeau faisant office de point de contrôle. Les soldats doivent alors rester un certain temps pour prendre possession de la zone et ainsi donner à leur camp un bonus en ressources (effectif, munitions ou carburant). Ensuite, il est important de bien contrôler toutes les zones situées entre les différents dépôts et la base de campagne.

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Selon les cartes, il est parfois possible d'avoir plusieurs routes de ravitaillement, mais il faut toujours assurer d'une manière ou d'une autre la continuité de son réseau pour approvisionner son quartier général en ressources. Bien sûr, l'ennemi fera son maximum pour briser cette « chaîne ». Ce principe tout simple permet à Relic de nous proposer des batailles remarquablement vivantes aussi bien en solo qu'en multijoueurs. Durant la campagne solo, les développeurs ont bien sûr utilisé de nombreux scripts pour créer la surprise et mettre sous pression le joueur, mais le principe même de conquête des zones donne du peps aux affrontements. Sur les plus grandes cartes, le joueur est constamment en alerte car l'adversaire n'hésite pas à attaquer sur un maximum de fronts à la fois.

Je me souviens des jours anciens et je pleure

Afin d'enrayer la progression ennemie, le joueur peut compter sur de nombreuses unités qui apparaissent au fur et à mesure des missions de manière à ce que le débutant ne soit pas submergé. En début de partie, on contrôle donc principalement des hommes d'infanterie. Parachutistes, mitrailleurs, servants de mortier, tireur d'élite, membres du génie... chacun a sa spécialité et il faut exploiter les compétences au mieux. Ensuite, on pourra compter sur quelques pièces d'artillerie afin de détruire les premiers tanks adverses avant de pouvoir contrôler ses propres Sherman. Une fois que l'on a goûté au char, il est difficile de s'en passer, mais il ne faut pas négliger les troupes à pied qui sont les seules (avec les jeeps) à pouvoir prendre les points de contrôle et qui peuvent récupérer divers équipements (mitrailleuses, panzerfaust...) afin de gagner en puissance.

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Selon les cartes, selon le matériel à disposition, les stratégies changent du tout au tout

Le gameplay change du tout au tout selon que l'on soit en possession d'une colonne de char ou d'une escouade de parachutistes et les missions proposées par Relic, quoique très classiques, rendent à merveille ces nuances. Parmi les différents objectifs que l'État-Major nous impose, citons la prise de villes (Carentan, Cherbourg), la sécurisation de routes ou la défense de zones stratégiques avec mise en place de fortifications. Il y a même quelques missions orientées « infiltration » où l'essentiel des troupes est constitué de fantassins. En solo, il n'y a donc pratiquement rien à reprocher à Relic : la campagne est un véritable petit bijou avec des unités qui répondent au doigt et à l'oeil, une ergonomie exemplaire et des missions qui se renouvellent constamment évitant ainsi toute routine.

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Seule crainte : une fois la campagne terminée, il n'est pas sûr que le joueur s'amuse très longtemps avec la dizaine de cartes escarmouche disponibles et nous espérons donc que du contenu supplémentaire arrive rapidement. Même chose au niveau multijoueur où on regrette tout d'abord l'impossibilité de varier un peu les affrontements (forcément Alliés contre Allemands), mais où on regrette surtout les problèmes de lags assez crispant et le faible nombre de cartes. Celles-ci sont intéressantes, mais compte tenu du potentiel addictif du jeu, on risque d'en faire vite le tour. Enfin et c'est assez normal vu la qualité de la réalisation technique, Company Of Heroes est un titre exigeant. Inutile d'espérer le faire tourner efficacement sans un processeur à au moins 2,6 GHz, 1024 Mo de mémoire vive et une carte graphique performante (GeForce 6800, Radeon X800).

Conclusion

Contexte de Seconde Guerre Mondiale oblige, Company Of Heroes n'est pas, de prime abord, le jeu de stratégie le plus original du moment. Il serait pourtant dommage de s'arrêter à ce bête constat : Relic a effectivement mis tout son savoir faire dans la balance et le résultat est très impressionnant. Techniquement tout d'abord, Company Of Heroes est ahurissant. Les textures sont fines, détaillées et les modèles de personnages ou de véhicules sont très riches. L'ambiance sonore est sans doute la plus incroyable qu'il m'ait été donné de découvrir dans un jeu de stratégie temps réel et la localisation française ne gâche rien. Du côté du gameplay, le bilan est on ne peut plus positif avec une ergonomie remarquable, une prise en main aisée et une action trépidante qui ne laisse pas une seconde de répit.

Évidemment, les amateurs de wargames plus posés en seront pour leur frais, mais l'expérience Company Of Heroes est certainement l'une des plus intéressantes que le jeu de stratégie ait eu à nous offrir ces dernières années. Les missions sont longues, variées et il est vraiment difficile de lacher le jeu. Du coup, les 15 missions peuvent paraître un petit peu courtes et les cartes escarmouches pas assez nombreuses, mais le plaisir est assurément au rendez-vous. En réalité, seul le mode multijoueur est un rien décevant puisqu'on sent que Relic s'est « retenu ». Connaissant le développeur, on peut être sûr qu'une extension est d'ores et déjà prévue, mais les parties réseau auraient mérité plus que deux factions et une dizaine de cartes alors que les problèmes de lags sont assez gênants en dépit des mises à jour. Malgré cela, Relic signe avec Company Of Heroes un titre de stratégie remarquable à côté duquel il ne faut pas passer !

Company Of Heroes

8

Les plus

  • Ambiance remarquablement rendue
  • Moteurs physique et graphique réussis
  • Campagne aussi intense que prenante
  • Multijoueur très efficace

Les moins

  • Seulement 15 missions solo et 2 factions
  • Configuration musclée nécessaire
  • Problèmes de lags en multi

0

Réalisation10

Prise en main10

Durée de vie7


Deux styles de combat vous sont présentées au travers des quatre minutes de notre vidéo exclusive : l'attaque en règle de la ville de Cherbourg par une colonne de chars et l'assaut nocturne sur une base allemande de missiles.
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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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