Darkstar One : l'espace pour faire son trou ?

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
21 juillet 2006 à 10h20
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Très populaires durant les années 90, les space opera ont même monopolisé les premières places des charts avec des séries comme les Wing Commander ou les X-Wing. Plus ouverts, d'autres titres tels que les Privateer ou I-War ont également su tirer leur épingle du jeu, mais au grand dam des amateurs, cette époque bénie est complètement révolue. En réalité, depuis mai 2003 et la sortie de Freelancer, nous n'avons rien eu de vraiment consistant à nous mettre sous la dent. Les Allemands d'EgoSoft nous ont bien proposé X3 : Reunion en février, mais la prépondérance de l'aspect gestion a rebuté nombre de joueurs... Flairant l'opportunité, d'autres Allemands, ceux d'Ascaron, ont décidé de tenter l'aventure spatiale avec Darkstar One.

Dans l'espace, personne ne vous entend jouer

Space opera oblige, Darkstar One s'ouvre sur une séquence d'introduction destinée à nous mettre dans le bain. Après un combat se déroulant il y a quelques années, on y découvre notre nouveau meilleur ami frais émoulu de l'académie militaire, Kayron Jarvis. Certes, il a un nom à coucher dehors, mais le bougre est promis à un brillant avenir. Il vient de terminer avec brio son entraînement de pilote et, un bonheur n'arrivant jamais seul, il se voit confier le vaisseau de feu son père, le Darkstar One. Autant le dire tout de suite au risque de décevoir plus d'un joueur, ce vaisseau est en fait le seul que l'on pourra contrôler durant le jeu. Il faut dire que sa nature modulaire lui permet d'évoluer tout au long de la partie et ainsi de gagner en puissance / efficacité avec les progrès du joueur. Ces progrès se font d'abord tout doucement au travers de l'inévitable didacticiel. Juste après la séquence d'introduction, le joueur se retrouve effectivement dans la station du système Pencah et avant même de faire un premier tour dans l'espace, trois missions de prise en main lui sont proposées afin d'apprendre les commandes de base, de maîtriser l'interface et de se débrouiller face à quelques « pas beaux ».

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En quelques minutes, l'introduction plante le décor et nous permet surtout de découvrir la modularité de notre vaisseau, le Darkstar One

Comme les commandes sont aussi simples qu'intuitives, notre instructeur n'a finalement pas beaucoup de travail. À l'intérieur des stations, quelques boutons permettent d'accéder aux principales fonctions comme l'achat / vente de marchandises, l'acquisition d'équipements ou la consultation des terminaux (pour avoir des nouvelles du monde, obtenir quelques missions). Dans l'espace, on pilote également à l'aide de la souris alors qu'une pression sur la touche espace permet de passer en mode « console ». Un pointeur apparaît alors à l'écran et, contrôlé par la souris, il nous permet de sélectionner différentes fonctions : choix de la cible, appel de la carte galactique, affichage du journal de bord... Des touches de raccourci clavier sont évidemment présentes pour les plus impatients, mais revenons plutôt sur le pilotage. Comme je le disais, tout se fait à la souris. Le contrôle est simple et très précis, mais les amateurs seront tout de même heureux d'apprendre que l'on peut configurer un joystick pour profiter du jeu. Les développeurs ne se sont pas concentrés sur cette option et la gestion du « bâton de joie » manque un peu de précision, mais c'est déjà ça.

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En fait, puisque nous en sommes à parler pilotage, le gros problème (ou la grande force selon le point de vue) est la gestion physique : les vaisseaux n'ont pas la moindre inertie ! Du coup, on se retrouve à pouvoir faire des demi-tours sans aucun problème et lors des combats les plus importants, on peut voir des vaisseaux virevolter dans tous les sens. Disons que les habitués d'Elite ou plus récemment d'Edge Of Chaos en seront pour leurs frais, mais cette approche « arcade » permettra sans doute à Ascaron de toucher un large public en quête de sensations durant les combats. De ce point de vue là, on ne peut pas dire que Darkstar One déçoit. Même si le niveau de difficulté (trois niveaux sont disponibles) aurait sans doute pu être un peu plus élevée, les combats sont plutôt convaincants. Ils sont nerveux, mettent parfois en scène des vaisseaux de grande envergure et peuvent impliquer de nombreux appareils à la fois. Ceux qui ont testé X3 : Reunion l'auront compris, nous sommes ici très loin du titre d'EgoSoft et les assauts spatiaux occupent une très large part dans la vie du joueur de Darkstar One.

Ces combats peuvent intervenir à plusieurs occasions. Tout d'abord, il peut s'agir de contrats acceptés à l'intérieur des stations de commerce. Un terminal y rassemble effectivement quelques missions que l'on peut accepter (seulement une à la fois). À la manière de ce que proposait Freelancer, ces dernières sont hélas extrêmement répétitives et grosso modo, quatre catégories se distinguent : escorte, destruction de convois, attaque de mercenaire ou élimination d'un pirate. Une fois la mission acceptée, il suffit de se rendre dans le système cible et de combattre le ou les méchants incriminés, on ne peut plus simples à dénicher. Les missions ne sont toutefois pas les seules occasions de jouer du canon à ion et même une carrière de marchand ne vous met pas à l'abri des rixes intersidérales. S'il veut faire du commerce, le joueur doit effectivement trouver deux systèmes dans lesquels le différentiel prix d'une marchandise est important. Bien souvent, cela l'amène à visiter des coins très mal fréquentés et le met aux prises avec des pirates. Enfin, les moins scrupuleux des joueurs tentent une carrière de contrebandier, mais aux pirates s'ajoute alors la police qui n'aime pas beaucoup les hors-la-loi.

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Approche de stations commerciales, sélection de missions et choix de carrières sont autant d'étapes dans la vie de notre pilote galactique


Quelques grammes de commerce dans un univers de brutes

Cette double carrière de marchand / contrebandier fait partie des six entreprises que peut tenter le joueur. À leurs côtés, on retrouve celles de pirates et de chasseur de primes, mais aussi celles de mercenaire et de tueur. Ces quatre « professions » se focalisent toutes sur les combats et diffèrent simplement dans la nature des cibles à abattre. Grosso modo, le scénario principal du jeu nous permet de goûter à trois de ces « carrières » (marchand, mercenaire, chasseur de primes), avec quelques incursions vers les trois autres. Pour tester davantage ces dernières, il faut se détacher de l'histoire. Hélas et même si le jeu nous laisse complètement libres de nos actions, l'ensemble manque un peu de profondeur pour être vraiment convaincant. Disons qu'on reste très loin d'un Elite en termes de surprises : les systèmes sont très proches les uns des autres, les équipements disponibles sont trop peu variés (en particulier les armes) et l'ensemble s'avère assez rapidement répétitif. Attention, quand je dis assez rapidement, c'est bien en comparant aux meilleurs titres du genre : il faudra tout de même plusieurs dizaines d'heures pour « retourner » l'univers de Darkstar One.

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Passée la quinzaine d'heures, ce manque de surprise commence à se faire sentir et l'aspect un peu trop dirigiste des choses n'arrange rien. L'univers est donc découpé en système, mais en début de partie le joueur n'en connaît qu'un seul et pour avoir le droit d'accéder aux autres, il n'a d'autre choix que de suivre le scénario principal : on a déjà vu mieux pour renforcer le sentiment de liberté. À l'intérieur même d'un nouveau système, on ne connaît souvent que deux ou trois planètes et la seule manière de découvrir les autres est de se promener ou de suivre le scénario principal. Enfin, pour densifier l'ensemble, les développeurs ont imaginé des systèmes dits cachés. Seulement, là encore, l'obtention de la clef pour y accéder est trop simple : il suffit bien souvent d'accomplir des missions dites d'exploration (au passage un peu plus originales que les autres) qui sont proposées dans les stations commerciales. Ce n'est donc pas la taille de l'univers de Darkstar One qui est en cause, mais plutôt son manque de profondeur. Trop de similitudes entre les systèmes et une progression trop dirigiste gâchent un peu le plaisir de la découverte.

Sans doute pour apporter un surcroît d'originalité à leur titre, les développeurs ont, nous l'avons dit, imaginé un vaisseau modulaire. À mesure que le joueur découvre de nouveaux systèmes (et donc qu'il suit le scénario principal), il obtient la localisation d'artefacts d'origine extra-terrestres. En les récupérant (à l'intérieur d'astéroïdes ou en combattant), il obtient le droit d'améliorer son vaisseau. Trois types d'évolutions sont possibles : la coque, les ailes et les réacteurs. Chacune influence les caractéristiques du Darkstar One et permet d'apporter une petite touche personnelle à son engin. Si le système est sympa et bien fichu, on regrette tout de même le fait de ne pouvoir changer de vaisseau. On aimerait par exemple bien s'approprier un chasseur thul pour voir ce qu'il a dans le ventre et tester l'invisibilité. Les Thuls constituent l'une des quatre races en présence dans le jeu, mais cela fait partie du scénario que je préfère ne pas déflorer. Disons simplement qu'à la recherche de l'assassin de son père, Kayron va arpenter tout l'univers connu, rencontrer différentes races pas toujours très amicales et faire ami ami avec Eona, une copilote qui tombe à pic.

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Les effets graphiques sont dans l'ensemble saisissants et participent bien au rythme soutenu des séquences de combat

S'il reste on ne peut plus classique dans sa forme et dans sa progression, ce scénario permet malgré tout de passer un bon moment. Bien que la difficulté est souvent un peu faible, cela va crescendo et le joueur, même débutant, n'est jamais perdu du fait d'une interface remarquablement bien conçue. Cette interface est d'ailleurs à l'image de l'ensemble de la réalisation. Un petit peu lourd pour un processeur à 2,4 GHz épaulé par une GeForce 6600 GT, Darkstar One est globalement très joli même si pas du tout réaliste. Les couleurs, chatoyantes, sont splendides et seuls quelques vaisseaux ou certaines stations accusent un design moins réussi. Si le titre est comme nous l'avons dit orienté arcade, son ergonomie est tout bonnement excellente et la bande-son s'avère plutôt convaincante : les voix (exclusivement en anglais) sont bien choisies et la musique accompagne avec bonheur l'action. On regrettera quelques erreurs de traduction dans les sous-titres, mais rien de vraiment méchant... En tout cas rien en mesure de gâcher le plaisir du joueur amateur de combats spatiaux faisant fi des considérations physiques élémentaires.

Conclusion

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Pas tout à fait dans la lignée de l'irremplaçable Elite et pas du tout sur la même longueur d'onde qu'un I-War 2, Darkstar One lorgne finalement bien davantage du côté du plus récent des space opera vidéoludiques, Freelancer. Le jeu repose essentiellement sur son scénario pour captiver le joueur et s'il y parvient aisément, il manque de profondeur pour vraiment aller au-delà. Sympathiques et plutôt nerveuses, les missions proposées sont finalement trop répétitives pour se passer de la trame scénaristique imaginée par les développeurs et l'amateur de liberté risque d'être un peu sur sa faim. Les énormes possibilités d'un X3 : Reunion n'ont absolument aucun équivalent dans Darkstar One (tant mieux diront certains), mais du coup, on fait un peu rapidement le tour des évolutions du vaisseau ou des équipements disponibles.

Les joueurs en quête d'un véritable simulateur de combats spatiaux en seront également pour leur frais : il n'était clairement pas dans les intentions d'Acaron de développer une sorte d'IL-2 Sturmovik galactique, et l'absence d'inertie fera bondir n'importe quel puriste. Darkstar One n'est cependant pas un mauvais jeu, bien au contraire. Il propose un scénario de bonne longueur et une durée de vie largement supérieure aux standards actuels. Son univers est riche de très nombreux systèmes et sa réalisation est tout à fait convaincante. Les séquences de combat ont la pêche et le couple ergonomie / interface est absolument remarquable. Depuis le temps que nous attendions un jeu spatial un minimum épique, on ne va pas faire la fine bouche. En attendant Elite IV, disons que Darkstar One est une bonne surprise qui en plus est bon marché !

Darkstar One

6

Les plus

  • Très nombreux systèmes à explorer
  • Scénario agréable à suivre
  • Ergonomie remarquable

Les moins

  • Univers qui manque un peu de profondeur
  • Progression trop dirigiste / linéaire
  • Aucun mode multijoueur

0

Réalisation7

Prise en main10

Durée de vie7


Une partie du didacticiel, quelques combats contre de vilains pirates et un aperçu de l'interface de contrôle sont au programme de notre vidéo exclusive qui illustre la vie du petit Kayron Jarvis.
  • Visionnez notre vidéo exclusive de Darkstar One


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Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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