Borderlands : et Diablo rencontre Call Of Duty ?

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
29 octobre 2009 à 13h00
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Après des années à ne réaliser que des titres « de commande », le studio Gearbox Software décide de voler de ses propres ailes avec la série Brothers In Arms. Si le succès n'est pas complètement au rendez-vous, il permet à l'équipe de se faire la main avant d'aborder un titre plus ambitieux. Un titre qui tente une improbable synthèse entre le FPS et le hack & slash alors que la direction artistique prend une forme pour le moins singulière. Borderlands est-il le vent de fraîcheur que nous attendions ou un bête pétard mouillé ?

Quand Gearbox ouvre la boîte de Pandore

Au travers d'une introduction sans fioriture, Gearbox plante le décor. Nous incarnons une sorte de mercenaire tout juste débarqué sur la planète Pandore. Si le minable caillou n'est pas le meilleur endroit pour faire fortune, notre héros a un petite idée derrière la tête : mettre la main sur l'Arche, un artefact extra-terrestre après lequel des générations de chercheurs de trésors ont déjà couru. Voilà pour le scénario et si on ne peut pas dire que Gearbox se soit creusé la tête à ce niveau, qu'importe, l'intérêt - tout comme la vérité - est ailleurs.


Une petite balade en bus plus tard, nous arrivons au cœur de la colonie humaine, mais pas âme qui vive à l'horizon et, pour nous accueillir, un simple petit robot que l'on croirait échappé de Wall-E. Répondant au doux nom de Claptrap, ce robot sert en fait de guide durant toute la partie didacticiel du jeu. Il nous explique les commandes de base et nous dirige ensuite vers l'outil de création du personnage. Ici, quatre classes sont disponibles : l'éclaireur, le costaud de service, le soldat et la sirène.

Ces classes tout droit sorties d'un jeu de rôle rapprochent en fait Borderlands d'un bon vieux hack & slash à la Diablo. Elles permettent d'aborder le jeu de différentes manières : le costaud fonce dans le tas, l'éclaireur joue du fusil de précision et la sirène exploite sa maîtrise de l'hyperphase pour se rendre invisible. Entre ces trois orientations, le soldat tente la polyvalence pour s'adapter à toutes les situations. Le plus important réside cependant dans la présence d'arbres de compétences que l'on fait évoluer à chaque changement de niveau.

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Au travers de combats et de quêtes sur lesquels nous reviendrons, Borderlands nous permet de glaner de l'expérience et à chaque niveau, notre héros gagne en puissance. Les arbres de compétence permettent alors d'orienter la progression en suivant telle ou telle voie. Mordecai l'éclaireur peut transformer son compagnon ailé en véritable vampire alors que le soldat, Roland, dispose d'une tourelle que l'on peut axer sur la défense, le soutien ou la puissance. Ici, les options sont nombreuses et compensent partiellement le manque de personnalisation.

Contrairement à de nombreux jeux de rôle, Borderlands se limite effectivement à quatre personnages et il est impossible de changer leur apparence en dehors de quelques options de couleur. Plus regrettable encore, l'aventure en elle-même n'a aucun impact sur leur dégaine alors que nous aurions aimé voir l'effet des équipements récupérés en cours de partie ! En effet, la quête d'objet est l'un des principaux centre d'intérêt d'un jeu qui compte, aux dires de ses créateurs, plusieurs millions d'armes générées « à la volée ».

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Clavier / souris ou manette : la question des contrôles ne pose aucun problème sur PC comme sur PS3 / Xbox 360


« Pourvu que l'on ait un tant soit peu l'âme d'un collectionneur, la recherche et la sélection des armes prennent une saveur toute particulière »

Gearbox ne cache pas ici son inspiration et c'est évidemment le Diablo de Blizzard qui sert de référence alors que les jeux massivement multijoueur, les fameux MMO, ont été mis à contribution pour tout ce qui a trait aux quêtes. Il faut en effet savoir que si la progression du joueur suit une sorte de fil conducteur, de nombreuses missions secondaires nous sont proposées. Celles-ci adoptent une forme on ne peut plus classique (collecte de cristaux, dézingage de bestioles, récupération de magnétos, libération d'individus...).

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Des quêtes standards donc qui ont surtout pour but de nous permettre de vérifier l'exceptionnelle richesse de l'arsenal du jeu. Revolver, pistolet-mitrailleur, mitrailleuse lourde, lance-roquettes, fusil à pompe, fusil de précision, les catégories sont nombreuses, mais surtout incroyablement riches. En plus de la nature de l'arme, il faut effectivement se pencher sur son constructeur et ses caractéristiques. De ces informations découlent un temps de recharge, un recul, une puissance de feu, une stabilité et une précision très variables.

De fait, pourvu que l'on ait un tant soit peu l'âme d'un collectionneur, la recherche et la sélection des armes prennent une saveur toute particulière. L'amateur de quincaillerie se surprend à fouiner chaque recoin, à débusquer la moindre caisse d'équipement à la recherche de la perle rare et pestera contre cette arme destinée à une autre classe de personnage... Une raison comme une autre de tenter l'aventure à plusieurs, car si Borderlands est parfaitement jouable en solo, il faut reconnaître qu'il prend tout son sens à plusieurs.

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À ce niveau, plusieurs possibilités : quelle que soit votre machine (PC, PS3, Xbox 360), il est toujours possible de jouer en ligne afin d'obtenir le renfort de trois partenaires. Notons en revanche que sur consoles, un mode écran partagé (à deux maximum) est de la partie alors que sur PC, il est possible de jouer en local jusqu'à quatre. Ici, le but est de nous offrir un véritable mode coopératif au travers duquel les spécificités de chaque héros sont essentielles. Gearbox a effectivement prévu un système augmentant la difficulté en fonction du nombre de joueurs.

Du coup, la tourelle du soldat et ses facultés de soutien prennent tout leur sens alors que la complémentarité entre le gros costaud et l'éclaireur est évidente. Gearbox aurait bien sûr pu imaginer des quêtes spécifiques à ce mode coopératif et intégrer un système d'inventaire partagé plus efficace pour échanger les trouvailles. Ne boudons toutefois pas notre plaisir : Borderlands à deux ou quatre joueurs est un excellent défouloir qui fonctionne déjà très bien en solo grâce surtout à un gameplay aux petits oignons mêlant habilement FPS et hack & slash.

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Le cel-shading permet à Borderlands de conserver une excellente fluidité sans être trop exigeant sur PC


« La direction artistique a pris une orientation singulière pour adopter un style proche du cel-shading »

Côté FPS, on retrouve bien sûr une représentation à la première personne, mais aussi une gestion intéressante du recul ou de la balistique plus particulièrement visible avec les fusils à pompe ou les fusils de précision. L'inspiration hack & slash se retrouve quant à elle... sur tout le reste ! Les ennemis nous foncent dessus sans réfléchir une seule seconde, ils sont capables d'encaisser quantité de balles avant de rendre l'âme et la gestion de la vie n'a rien de réaliste... Mais attention, loin de nous l'idée de critiquer ces différents éléments.

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Ils participent effectivement à l'atmosphère si particulière de Borderlands et ne nuisent pas du tout à l'aspect FPS. En effet, les combats profitent malgré tout d'une nervosité remarquable et le joueur doit faire preuve d'habileté pour s'en sortir. À côté de cela, les éléments hack & slash apportent une touche d'inédit, de fraîcheur bien agréable. La présence d'un bouclier (rechargement automatique) et d'une barre de vie (rechargement par potions) ajoutent encore à l'originalité d'ensemble alors que la réalisation enfonce le clou en sortant... des clous justement !

Complètement bouleversée en plein milieu de développement, la direction artistique a pris une orientation singulière pour adopter un style proche du cel-shading. Il va sans dire que cette astuce permet à Gearbox de masquer la relative pauvreté des textures et de conserver une fluidité maximale en toutes circonstances, mais le fait est que cela donne surtout à Borderlands un cachet sans équivalent dans le monde du FPS. Tout est bien sûr affaire de goûts, mais nous avons plutôt bien apprécié ce côté un peu cartoon des décors, des personnages et des créatures.

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Alors que l'univers dépeint par les développeurs est sombre, le style graphique tranche radicalement et permet d'adoucir le propos. L'inspiration « mad maxienne » de Gearbox est évidente et on ne regrette finalement qu'une chose : que l'univers ne soit pas davantage utilisé. Le monde est certes ouvert, mais en dehors de quelques zones notables, se balader n'a pas beaucoup d'intérêt et les personnages non-joueurs semblent ne vivre que pour notre héros : on aurait aimé un monde plus vivant, plus riche, mais la dimension hack & slash en aurait sans doute pris un coup.

Regrettons aussi que les armures ou les véhicules ne profitent pas de la même richesse que les armes. Nul doute que des armures aussi variées que l'arsenal auraient permis une plus grande personnalisation de nos héros. Côté véhicules, cela touche à un problème plus large : Gearbox n'a pas suffisamment développé cet aspect du jeu et les engins ne servent qu'à varier un peu les choses. Les combats mécanisés sont clairement au second plan alors que le côté transport sert beaucoup moins dès lors que le système de téléporteurs a été activé.

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Les classes de personnages, les compétences et les missions permettent d'aborder le jeu de différentes manières


Conclusion

Gestation difficile, direction artistique largement revue à mi-chemin et mélange improbable de genres très différents : inutile de dire que le projet Borderlands nous laissait dubitatifs. Pourtant, force est de reconnaître que le titre de Gearbox est LA bonne surprise de cette fin d'année. Les différents styles abordés se combinent avec bonheur, le côté FPS est l'occasion de combats extrêmement nerveux et la quête d'objets façon hack & slash fonctionne à merveille. Doté d'une durée de vie très acceptable (une bonne vingtaine d'heures), Borderlands profite d'un mode coopératif sensationnel, mais sait rester agréable même en solo. On lui reprochera un intérêt limité des véhicules et un monde ouvert un rien apathique, mais on retiendra surtout un gameplay absolument remarquable qui donne sans cesse envie de poursuivre... jusqu'aux premières heures du matin !

Borderlands

8

Les plus

  • Mélange des genres parfaitement maîtrisé
  • Action efficace, arsenal incroyable
  • Mode coopératif passionnant
  • Direction artistique intéressante...

Les moins

  • ... mais qui ne plaira pas à tous
  • Monde apathique, scénario en retrait
  • Personnalisation des héros limitée

0

Réalisation7

Prise en main9

Durée de vie solo8

Durée de vie multi9



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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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