Aion : quand le MMO ne manque pas d'ailes !

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
05 octobre 2009 à 17h30
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En Occident, NCsoft est principalement connu pour son ambiguë Guild Wars, mais cela fait pourtant plus de dix ans que la société se consacre aux jeux massivement multijoueur. En Asie, des titres comme Lineage ont d'ailleurs remporté un succès qui dépasse celui de World Of WarCraft. Une performance qui ne passe évidemment pas inaperçue, mais que NCsoft aimerait pouvoir reproduire en Occident. Pour y parvenir, l'éditeur compte sur le soutien d'Ubisoft et sur un titre déjà disponible en Corée du Sud. Un titre que certains estiment à mi-chemin entre le typique MMO asiatique et les canons du jeu à l'occidentale. Un titre que nous testons maintenant.

« Aion enfants de la Patrie... »

Disponible depuis près d'un an en Corée du Sud, son pays natal, Aion nous propose de découvrir le monde Atréia. Celui-ci est divisé en trois parties depuis que de puissants dragons, les Balaurs, ont rompu son équilibre en détruisant la Tour d'Éternité qui donne sous-titre au jeu. Aujourd'hui, le monde est donc divisé entre les Abysses où vivent, bannis, les Balaurs, et les patries des deux factions humaines : Asmodae et Élysea. Les premiers sont présentés comme les « vilains garçons » de l'histoire, mais dans les faits cela ne change pas grand-chose. À son arrivée sur un serveur, le joueur peut donc choisir à laquelle des deux factions il souhaite appartenir et, gentils ou méchants, les choix sont finalement très similaires, nous conduisant à la même phase de création du héros.


Sans entrer dans des détails sans intérêt, précisons que cette phase de création permet une personnalisation étendue du personnage. De nombreux caractères physiques peuvent être modifiés et pourvu que l'on se donne un tout petit peu de mal, il y a peu de chances de rencontrer un autre « soi-même ». Stature, corpulence, forme du visage, longueur des bras, taille de la bouche : les options disponibles sont extrêmement nombreuses, ce qui n'est pas le cas du choix des classes. En début de partie, et quelle que soit la faction retenue, nous n'avons que quatre possibilités : Éclaireur, Guerrier, Mage ou Prêtre. Des classes qui n'ont guère besoin d'explications et qui permettent en fait surtout de démarrer en douceur, sans avoir à expliquer des milliers de choses dès le début de la partie.

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En réalité, c'est au passage du dixième niveau que les choses se complètent avec l'apparition d'une spécialisation à choisir parmi deux disponibles pour chaque classe. Les Éclaireurs pourront opter pour une carrière d'Assassin ou de Rôdeur quand les Guerriers deviendront Templier ou Gladiateur. Du côté des Mages, il s'agit de choisir entre Sorcier et Spiritualiste quand les Prêtres doivent se décider pour un Aede ou un Clerc. Si ces noms ne vous disent rien, il n'y a pas d'inquiétude à avoir et leur fonctionnement reprend à la lettre les canons du MMO avec la présence de costauds pour encaisser les coups, de soigneurs, de soutiens, d'archers, de maître es furtivité. Pour être tout à fait honnêtes, nous sommes un peu déçus de voir à quel point les développeurs d'Aion sont restés sages.

Ainsi, même les fameuses ailes de Daeva que l'on acquiert à ce fameux passage du 10e niveau semblent davantage tenir du gadget que de la nouveauté à même de révolutionner le genre. En début de partie, leur utilisation est limitée à de très rares zones et du 1er au 25e niveau, le personnage passe le plus clair de son temps à arpenter les chemins et routes d'Atréia plutôt que les voies aériennes qui ne servent finalement qu'à « planer » de manière assez peu pratique. Pour ne rien arranger, ce défaut est accentué par le fonctionnement des quêtes et de la progression du joueur. Durant toute la première partie du jeu, NCsoft multiplie effectivement les quêtes du type « va me chercher ci, va rapporter ça » et nous oblige donc à d'innombrables allers-retours entre les différentes zones.

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Une première partie du jeu qui ressemble un peu trop à un test de patience donc, et ce, d'autant plus que les montures « classiques » n'existent pas et que les personnages sont un rien lents. Autre élément assez pénible : le fait que, souvent, le joueur n'est pas assez fort, une fois toutes les quêtes d'une zone achevées, pour s'attaquer dans de bonnes conditions à la suivante. Du coup, il faut grinder, c'est-à-dire massacrer de nombreuses créatures pour atteindre le niveau nécessaire. Il en va d'ailleurs de même de l'artisanat qui nécessite des heures de récoltes pour parvenir à progresser, et ce, alors que certains composants ne se trouvent que dans les airs. On en revient alors à la gestion des ailes et ses contraintes (temps d'usage limité, temps de recharge assez important).

Quand l'Aion donne des ailes...

Malgré ces critiques que certains trouveront sûrement très dures, Aion est loin d'être un mauvais titre et de prime abord, il propose même un niveau de finition tout simplement exemplaire. Bien sûr, le fait qu'il soit disponible depuis bientôt un an en Corée du Sud y est sans doute pour quelque chose, mais cela fait plaisir de pouvoir jouer à un titre qui tourne bien, sans bug particulier et correctement optimisé. En ce sens, il rappelle d'ailleurs World Of WarCraft et vous allez voir que ce n'est pas le seul point positif qu'il partage avec le jeu de Blizzard. En fait, les défauts d'Aion sont en quelque sorte ses qualités et s'il ne propose pas un système de jeu aussi novateur qu'Age Of Conan ou Tabula Rasa, il est aussi beaucoup plus directement « exploitable ».

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Pas forcément du goût de tous, l'aspect graphique d'Aion est l'une des ses principales qualités pour nombre de joueurs

Du coup, le joueur progresse assez vite au travers de ces 25 premiers niveaux d'expérience qui fonctionnent finalement comme une sorte d'introduction extrêmement longue. Une introduction qui nous ouvre ensuite la voie vers le fameux mode PvPvE tant vanté par NCsoft. Une fois les Abysses atteints par le joueur, il faut effectivement se mesurer à l'autre faction tout en continuant à affronter l'environnement, ici représenté par la faction des Balaurs, intégralement contrôlée par l'intelligence artificielle. Cette phase du jeu, la plus prometteuse, est aussi la plus délicate à appréhender pour le joueur bien sûr, mais aussi pour le testeur. Actuellement, les choses ne sont pas encore très organisées et il est donc délicat de mesurer l'intérêt de la chose sur le long terme.

Il n'en demeure pas moins que tout ceci est prometteur et que l'expérience coréenne va dans le bon sens. On regrettera le manque d'instances, réservées aux plus hauts niveaux, mais le fait de pouvoir alterner les petites escarmouches et les affrontements de grande envergure est agréable. On apprécie également le principe des ailes qui permet ici de varier considérablement les combats avec l'intégration de cette « troisième dimension ». Enfin, le mélange pour ainsi dire systématique entre PvP et PvE est intéressant, même s'il ne nous semble pas assez exploité par NCsoft. Autre regret, le fait que les deux zones de départ ne peuvent pas être attaquées par l'autre faction. Du coup, le monde perd en tension et en atmosphère, même si le scénario explique bien les choses.

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Un scénario qui en revanche ne parvient pas expliquer pourquoi les débuts de partie sont à ce point identiques. Que vous choisissiez un Asmodéen ou un Élyséen, un Guerrier ou un Mage, il faut faire à peu de choses près les mêmes quêtes et se « farcir » pratiquement la même évolution, ce qui risque fort de limiter les rerolls (second, troisième héros d'un même joueur). Ce défaut, s'il n'est pas catastrophique, est symptomatique d'un problème plus général : sans doute échaudé par quelques tentatives malheureuses (Tabula Rasa ?), NCsoft s'est effectivement montré très (trop ?) sage. En reprenant un système de jeu éprouvé, l'éditeur risque d'être vivement critiqué par tous ceux qui ont déjà lâché d'autres MMO.

Le double exemple le plus évident de cette parenté avec d'autres MMO est sans conteste le système de progression (dont nous avons déjà parlé) et celui de combat. Ce dernier reprend à l'identique les principes les plus usés du genre et pour seule « innovation » introduit l'idée de combos : des compétences à utiliser dans un ordre bien précis afin d'obtenir plus d'efficacité. Nous aurions sans doute préféré voir NCsoft approfondir des idées développées pour Tabula Rasa, mais le résultat n'est pas mauvais pour autant et, à l'image de World Of WarCraft, il compile en quelque sorte tout ce qui marche le mieux chez la concurrence : arbres de compétence étendus, prise en main immédiate, journal de quêtes précis, système de cartes en surimpression, magasins personnels, hôtel des ventes...

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Ces différents éléments associés aux petites nouveautés du PvPvE et à l'excellente finition permettent à Aion de laisser une vraie bonne impression d'ensemble. Une vraie bonne impression certes, mais rien de franchement novateur et c'est donc là que le bât blesse. Autant Aion est sans doute l'un des meilleurs jeux disponibles pour une première approche du MMO, autant il risque de décevoir les habitués. Si vous êtes un vétéran de World Of WarCraft vous aurez ainsi sans doute l'impression de jouer à un clone « orientalisé » du jeu de Blizzard alors que les amateurs de Lineage II verront Aion comme une sorte de version édulcorée et plus rapide de leur jeu favori. Un bon jeu donc, une excellente finition même, mais un titre qui donne l'impression d'arriver « après la bataille ».

Conclusion

En reprenant à son compte nombre de mécanismes bien rodés des autres jeux massivement multijoueur, Aion se distingue de la masse par son caractère « abouti ». Un aboutissement que confirme d'ailleurs une finition exemplaire, bien rare dans le genre. C'est cette finition et le côté prise en main immédiate que nous retiendrons pour cette sortie européenne d'un jeu disponible depuis près d'un an en Corée du Sud. Une finition qui cache sans doute un manque d'audace de la part de NCsoft lequel se traduit par une progression des héros sans doute trop « pépère » pour les habitués. Linéarité et répétitivité sont les deux autres défauts que mettront en avant ces habitués tout en comparant Aion à leurs aventures passées. De fait, le jeu de NCsoft semble plus indiqué aux nouveaux venus, à ceux qui souhaitent partir « du bon pied » avec un jeu massivement multijoueur à la finition irréprochable et à la plastique de qualité. Reste pour ces joueurs un souci de taille, d'ordre logistique cette fois : malgré le bêta test et les précommandes, NCsoft a complètement sous-évalué les besoins en terme de serveurs et les files d'attente empêchent aujourd'hui de profiter du jeu dans de bonnes conditions. Ce n'est sans doute l'affaire que d'un mois, mais cela gâche assurément les 30 jours offerts pour de nombreux joueurs.

Aion

6

Les plus

  • Tous les ingrédients du bon MMO
  • Finition exemplaire et plaisir immédiat
  • Prise en main remarquable
  • Optimisation de qualité

Les moins

  • Des files d'attente insupportables !
  • Concept trop classique, jeu trop sage
  • Linéaire et répétitif (comme tout MMO ?)

0

Réalisation8

Prise en main8

Durée de vie10



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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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