Astronoid, l'art de prendre le vaisseau en marche

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
22 décembre 2005 à 17h30
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Prenant le contre-pied des stratégies mises en oeuvre par la majorité des gros éditeurs, quelques petits développeurs ont décidé de ne plus mettre l'accent sur les aspects techniques de leurs projets, pour davantage se concentrer sur ce que les anglophones appellent le « gameplay ». Difficilement traduisible, ce « gameplay » est en fait l'expression d'un concept où le plaisir de jeu prend le pas sur la réalisation graphique. L'un des meilleurs exemples de cette tendance est sans aucun doute le Trackmania de Nadéo / Focus et à quelques jours de Noël, les Montpelliérains d'Aleph 0 nous proposent un titre plus ou moins dans la même mouvance : Astronoid.

Se tirer la bourre à coups de lasers !

Astronoid reprend donc certains éléments à l'origine du succès de Trackmania et, comme le jeu de Nadéo, il repose sur un concept particulièrement simple pour accrocher un maximum de joueurs : des courses nerveuses où l'adresse des participants est mise à rude épreuve. Les petites voitures cèdent toutefois la place de très jolis vaisseaux spatiaux et tout l'aspect « édition de circuits » est complètement passé à la trappe. En revanche, Aleph 0 a introduit un système d'armes et de collisions qui pimente quelque peu les compétitions, mais avant d'entrer dans le détail, commençons plutôt par le commencement (NDLR : une bien bonne idée ça !) et mettons-nous à la place du joueur lambda qui découvre pour la première fois cet Astronoid. Tout d'abord, il est important de préciser qu'Astronoid s'essaye gratuitement. Il suffit pour cela de télécharger le client (environ 100 Mo) - à partir de nos serveurs par exemple - et d'installer le bébé.

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L'excellente maniabilité des vaisseaux permet de vivre de grands moments au ras du sol ou... dans l'espace !

Ceci fait, nous débarquons sur un panneau d'accueil qui comporte de nombreux onglets dédiés aux nouveautés relatives au monde d'Astronoid, aux différentes options, à notre compte personnel et aux licences disponibles. Ces deux derniers onglets permettent d'ailleurs d'apercevoir tout de suite le modèle économique d'Aleph 0 qui diffère radicalement de ce que l'on a l'habitude de voir. Astronoid est, comme nous le disions, gratuit dans un premier temps. Cette licence « débutant », une sorte de grosse démo destinée à nous donner un vrai aperçu du jeu, n'offre cependant qu'un contenu limité. Pour profiter de circuits plus abondants, il faut ensuite se payer une licence « amateur » (8 euros pour 7 vaisseaux, 8 circuits, 3 modes de jeu), « professionnel » (15 euros pour 11 vaisseaux, 17 circuits, 4 modes de jeu) ou « champion » (10 euros pour 15 vaisseaux, 20 circuits, 4 modes de jeu). Ce système permet une évolution progressive du pilote qui ne paye finalement que ce pour quoi il joue.

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Alors que la licence est valable durant six mois sans aucune limite d'utilisation, un joueur peut très bien rester au stade d'amateur si cela lui suffit. Rien ne viendra jamais l'obliger à passer professionnel en-dehors de la curiosité de découvrir les nouveaux vaisseaux / circuits. Le mode champion, moins cher que le professionnel, vient en quelque sorte « récompenser » les plus assidus des joueurs. D'après les développeurs, il ne devrait pas concerner beaucoup d'abonnés, mais il offre tout de même quelques petites options supplémentaires pour les fondus du jeu. Quelques options qui ne nous concernent pas pour le moment, en « débutant », il faut effectivement commencer par se familiariser avec ceux que l'on appelle les « SchoolShips ». Ces vaisseaux-école disposent de commandes simplifiées et d'une puissance limitée afin de permettre un apprentissage en douceur : les courses d'Astronoid vont très vite et la moindre erreur de pilotage peut avoir de lourdes conséquences sur le classement final.

Ces courses ont lieu sur diverses planètes qui correspondent à autant d'environnements graphiques différents. Elles se présentent sous la forme de tracés constitués de portes au milieu desquelles les joueurs doivent faire passer leur vaisseau. La porte franchie devient rouge et la suivante s'illumine de vert afin que le pilote sache bien où il en est. Un système de « route idéale » est également présent afin d'aider les pilotes débutants à mieux appréhender les virages parfois très serrés de certains circuits. Les premiers vaisseaux du jeu se contrôlent assez facilement en déplaçant la souris pour manoeuvrer et en utilisant la roulette afin de freiner / accélérer. Un système de « permis » est là pour vérifier les compétences de chacun avant d'entrer dans le grand bain. Ce permis est une sorte de didacticiel et il faisait d'ailleurs défaut au moment du bêta-test. Grâce à lui, même les moins habitués des joueurs sont guidés dans leur apprentissage.

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Astero-Jam, Geronimo, Gorge Profonde et Surfin' Birds sont quelques-uns des circuits disponibles... et pas forcément les plus fous !


Un concept simple, efficace... et bon marché

Au bout de quelques dizaines de minutes maximum, on commence à se sentir plus à l'aise et les premiers tracés deviennent familiers. On prend de l'assurance et on freine de plus en plus tard à l'approche des portes. De la même manière, on finit par bien maîtriser les mouvements de la souris qui, trop forts, bloquent le vaisseau. On procède alors par « petites touches » pour l'essentiel des déplacements avec juste quelques coups plus secs dans les passages les plus serrés. Cet apprentissage se fait au fil des circuits, mais aussi au fil des vaisseaux, car le « SchoolShip », trop lent, est vite remplacé par les Class A-I, Class A-II et Class A-III. Ce trio de vaisseaux à l'accélération redoutable donne de bonnes sensations et permet déjà de bien s'amuser sur des circuits tantôt proches des boucles de la formule Indy, tantôt beaucoup plus techniques avec des épingles, des chicanes et d'impressionnantes montées en altitude qui débouchent invariablement sur autant de descentes délicates à négocier !

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Dernier appareil de la série des Class, le « X » est l'engin le plus rapide pour ceux qui souhaitent s'en tenir à une conduite « simple ». Pour les autres, Aleph 0 a mis au point les « foils » qui ajoutent une seconde dimension aux contrôles pour un pilotage plus délicat certes, mais aussi plus précis et plus efficace. En plus de jouer avec la souris, il faut effectivement manipuler, au clavier, une commande de roulis qui doit servir à anticiper les virages en tournant légèrement le vaisseau vers la gauche ou la droite. Ces appareils entre autres représentés par les Nuke Corsaire ou les Squale Roussette sont un peu plus durs à maîtriser, mais sont nettement plus rapides et offrent en définitive davantage de sensations. Il ne faut à ce sujet pas oublier les bonus que les développeurs ont intégrés au jeu et que l'on récupère au passage de certaines portes. Le plus classique, le « boost », offre encore un petit coup d'accélérateur !

Les autres permettent pour leur part de pimenter un peu les courses en ajoutant mines, lasers et boucliers. Inutile de détailler leur utilisation puisque leurs noms parlent d'eux-mêmes, mais sachez que ces bonus changent radicalement la façon d'aborder les courses et Aleph 0 a d'ailleurs prévu différents modes de jeu afin de profiter de ces changements. Le mode « Course » fait abstraction de ces armes. Le mode « KillKill » est une course dans laquelle on peut faire sauter ses adversaires et, enfin, le mode « Frag'n'Pass » nécessite de détruire un adversaire pour franchir une porte. Notez à ce sujet qu'il est aussi possible de jouer en solo afin de s'entraîner ou de simplement faire tomber les records, il est par contre impossible de jouer sans connexion puisque cette connexion permet de vérifier l'abonnement du joueur, ses différentes statistiques de course, mais aussi d'enregistrer les temps sur chaque engin / circuit.

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Boost et boucliers ne suffisent pas toujours pour éviter les brutes qui ne manquent pas une occasion de nous envoyer « ad patres »

Sur le plan de la jouabilité, Astronoid est vraiment une belle réussite. Les débuts ne sont pas forcément évidents, surtout pour ceux qui ne sont pas habitués à jouer à la souris, mais rapidement les choses s'améliorent et dès lors que l'on commence à maîtriser les vaisseaux, le plaisir de jeu est vraiment au rendez-vous. Du côté de la technique, il faut pourtant bien avouer qu'Astronoid ne paye pas vraiment de mine. Les décors sont jolis, mais franchement dépouillés (pour ne pas dire vides) et alors que les vaisseaux sont bien dessinés, nous n'avons en fait pas souvent l'occasion de les voir. Si elle laisse aux vestiaires nos GeForce X800 512 Mo Turbo GT à injection avec arbre à cames en tête, cette simplicité graphique a l'avantage de faire tourner Astronoid sur de petites configurations et, pourvu qu'il soit doté de 768 Mo de mémoire, un Athlon 900 MHz et sa GeForce 4 MX440 suffisent pour jouer de manière très convenable.

Conclusion

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S'il n'est sans doute pas le jeu le plus ambitieux ou le plus impressionnant du moment, Astronoid s'inscrit en définitive très bien dans ce mouvement dont nous vous parlions en introduction. Il est dans la droite ligne de titres comme Trackmania et procure de vrais moments de bonheur aux commandes de ces petits bolides de l'espace. Sur certains points, la réalisation graphique est peut-être un peu sommaire, mais cela permet une vitesse et une fluidité dans l'animation absolument parfaites. Jamais un seul ralentissement à reprocher au moteur qui pourtant nous propulse parfois à plus de 1 200 kilomètres par heure... Lorsque cette vitesse est d'ailleurs atteinte dans des boucles en altitude, les sensations sont clairement au rendez-vous !

Malgré une interface en jeu un peu spartiate (notamment au niveau de la sélection des courses) et un choix de circuits peut-être un peu faible, cela suffit largement pour accrocher le joueur en manque de poussées d'adrénaline. Après, le véritable problème d'Astronoid se situe au niveau de la durée de vie puisqu'il faut davantage le voir comme un jeu sur lequel on revient régulièrement plutôt qu'un titre qui nous accroche non-stop trois nuit de rang. Compte tenu de son prix particulièrement étudié (une licence gold, complète, est d'ailleurs disponible pour 25 euros) et de l'excellent suivi des développeurs (de nouveaux éléments de jeu sont déjà prévus pour janvier), Astronoid reste un bon choix et une bonne façon de se détendre durant les fêtes.

Astronoid

6

Les plus

  • Très bon rapport qualité / prix
  • Vitesse, nervosité des courses
  • Poussées d'adrénaline sur certains tracés

Les moins

  • Réalisation graphique en demi-teinte
  • Durée de vie à long terme

0

Réalisation6

Prise en main8

Durée de vie6


N'oubliez pas de jeter un oeil à nos vidéos exclusives qui vous permettent de découvrir quelques-uns des circuits / environnements du jeu.


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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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