Wolfenstein : quand le FPS fait « plouf »

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
02 septembre 2009 à 11h00
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Symbole du jeu d'action en vue subjective (le fameux FPS), Wolfenstein est pour ainsi dire le premier jeu du genre et la franchise remonte au tout début des années 90. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et ce n'est même plus le studio originel qui se charge du dernier opus. Trop occupé sur son Rage, id Software a effectivement confié le bébé à l'un de ses plus proches partenaires, Raven Software, qui a eu la lourde tâche de remettre la série au goût du jour.

Faut-il vraiment sauver le soldat Blazkowicz ?

Simplement intitulé Wolfenstein, ce nouvel opus reprend les fondamentaux de la série à commencer par les Nazis bien sûr, en vilains méchants qu'il faut zigouiller sans le moindre scrupule, et le héros, un certain B.J. Blazkowicz. Agent américain reconnu pour son efficacité, le bougre est envoyé dans la ville d'Isenstadt alors que l'activité des sbires d'Hitler inquiète l'état-major américain. Sur place, Blazkowicz fait la rencontre du Cercle Kreisau, un ensemble de résistants bien décidés à libérer la ville, et de l'Aube d'Or, des spécialistes du paranormal.



Il ne faut effectivement pas plus de quelques minutes de jeu pour comprendre que ce qui se trame à Isenstadt n'a rien de bien naturel. Avec Wolfenstein, les scénaristes de Raven Software ont laissé libre cours à leur imagination et si le résultat pourrait satisfaire certains joueurs, il risque surtout de décevoir en mêlant allègrement Seconde Guerre Mondiale, sciences occultes et diverses organisations secrètes sans une once d'humour... Alors qu'il aurait sans doute été possible d'obtenir quelque chose d'amusant, le sérieux constamment de mise est bien dommage.

Puisque nous en sommes aux regrets, il nous faut parler de la structure de l'aventure. Originale, celle-ci utilise la ville d'Isenstadt comme point central à partir duquel partent les missions du jeu. Hélas, la ville en question n'est constituée que de couloirs à peine émaillés de zones un peu plus grandes propices aux embuscades nazies. Plus ridicule encore, les maisons « secrètes » de nos contacts sont marquées d'énormes symboles sur les portes et les développeurs n'ont même pas été capables de nous éviter d'innombrables chargements, heureusement assez courts.

Compte tenu du ratage de cette phase « originale » du jeu, nous avons presque été rassurés de voir que Raven s'est contenté de missions classiques. Si les objectifs diffèrent sensiblement, le déroulement reste le même : équipé de sa précieuse boussole, Blazkowicz doit simplement avancer dans la bonne direction en éliminant tous les ennemis au passage. Hélas, les level designers ne se sont guère cassé la tête et les niveaux sont étonnants de linéarité, ce qui, associé à la fameuse boussole, donne un peu trop l'impression d'être tenu par la main vers l'objectif.

Pour ne rien arranger, certains choix techniques ont un résultat pour le moins regrettable. Malgré la taille pourtant respectable des cartes comme la ferme, l'ensemble manque cruellement de profondeur, les bâtiments paraissent étriqués et le joueur a toujours l'impression d'avoir « le nez dans les ennemis ». Heureusement, quelques éléments relèvent joliment le niveau et évitent le carton rouge à Raven. Nous avons par exemple bien apprécié le principe du marché noir qui permet de varier l'arsenal à disposition du joueur.


Les cinématiques peuvent être mises sur 'pause' : le scénario de la campagne est hélas beaucoup moins original


« Le marché noir permet de plier le gameplay aux désirs de chacun »

À la fin d'une mission, Blazkowicz reçoit une somme d'argent qu'il peut compléter dans les niveaux grâce à différents objets disséminés. Cet argent peut-être dépensé auprès de certains personnages qui disposent d'améliorations pour les armes dénichées en jeu. Cela ne paraît rien, mais cette astuce permet de plier le gameplay aux désirs de chacun d'entre nous et alors que le « grosbill » choisira plutôt les améliorations de chargeur, le tireur d'élite se paiera le plus rapidement possible les différentes lunettes.

Autre atout de Wolfenstein, le fameux médaillon Thule - découvert en tout début de partie - prend de la puissance tout au long de l'aventure. Parmi les différents pouvoirs que l'on peut débloquer il y a bien sûr le passage dans le Voile : il s'agit d'atteindre une sorte de dimension parallèle permettant d'accélérer les réactions de Blazkowicz, mais aussi et surtout de repérer les points faibles de certains ennemis. De plus, l'accès au Voile est parfois le seul moyen de progresser, d'atteindre certaines zones ou de découvrir des « passages secrets ».

En ajoutant différents cristaux que l'on trouve au fur et à mesure de la campagne, le médaillon Thule gagne d'autres pouvoirs comme une sorte de bullet time, un bouclier d'énergie et une augmentation de la puissance de Blazkowicz. Comme l'arsenal, ces pouvoirs peuvent être améliorés au marché noir et s'ils n'ont pas de « munitions », leur utilisation consomme de l'énergie. Ils ne peuvent donc pas être utilisés n'importe comment, même si les « puits de lumière » destinés à la recharge sont assez fréquents.

Armes et pouvoirs sont indispensables pour se sortir des différentes missions du jeu et pour massacrer les ennemis présents tout au long de l'aventure. De ce côté là, aucune critiques à faire à Raven qui nous a concocté un bestiaire aussi réussi que varié avec son lot de boss plutôt bien trouvés. Cela ne suffit cependant pas à compenser la légèreté de l'ensemble avec des niveaux trop simplistes pour être intéressants, une trop grande hétérogénéité dans les combats et une fausse bonne idée avec la ville d'Isenstadt en point central ce qui a surtout pour effet de générer d'incessants allers / retours.

Raven n'a d'ailleurs guère été plus inspiré en ce qui concerne la réalisation générale et si ce Wolfenstein dispose de quelques jolis décors, il est très loin derrière les productions les plus récentes : la profondeur de champ est faible, la modélisation des personnages en retrait et le niveau de détails pour le moins réduit. Au moins le tout s'avère fluide qu'elle que soit la plateforme (sur PC, visez le double-cœur 2 GHz avec 2 Go et une GeForce 7800GTX), mais que les amateurs seront déçus de voir la licence comme figée des années dans le passé alors que Raven avait sans doute les moyens de faire mieux.

De fait, si le néophyte peut tout à fait y trouver son compte, l'habitué risque de vite s'ennuyer. Cela dit, il aura aussi vite bouclé cette campagne solo qui, même au niveau le plus élevé, ne dépasse pas la quinzaine d'heures de jeu. Enfin, il ne faut pas compter sur le multi pour relever la sauce. Non content d'être à l'image du solo en ce qui concerne le manque d'originalité (trois modes vus et revus), celui-ci est très léger niveau contenu. Trois classes (ingénieur, médic, soldat) et seulement huit cartes sont de la partie alors que le lag est un peu trop sensible à notre goût... On voit mal comment Raven compte soutenir la comparaison avec les ténors du genre.



Conclusion

Pétard mouillé, voilà en deux mots résumé tout ce que nous pensons de ce Wolfenstein. Pas vraiment mauvais, le jeu de Raven Software est un pétard mouillé qui ne risque d'exploser qu'au visage des joueurs les plus imprudents qui l'auraient acheté dès sa sortie en magasins. Le jeu d'action dispose de quelques bonnes idées comme le marché noir ou le médaillon Thule, mais cela ne suffit pas à en faire un bon jeu ou même un titre que nous recommanderions aux débutants. Malgré des combats souvent assez énergiques, le gameplay et du même coup l'aventure ne décollent jamais vraiment la faute à une organisation beaucoup trop contraignante de la campagne, un manque d'inspiration dans la conception des niveaux et un manque général de sensations. Gardez vos sous, il y a beaucoup mieux dans le genre !

Wolfenstein

4

Les plus

  • Armes et pouvoirs intéressants
  • Une bestiaire efficace et varié

Les moins

  • Scénario bien peu inspiré
  • Campagne répétitive et mal conçue
  • Niveaux beaucoup trop sages
  • Multijoueur totalement hors du coup

0

Réalisation6

Prise en main9

Durée de vie solo6

Durée de vie multi2



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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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