Battlefield 2 : à la guerre comme à la guerre

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
30 juin 2005 à 17h30
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Alors principalement connu pour ses flippers et ses simulations de conduite, Digital Illusions CE a surpris tout le monde lorsqu'il s'est lancé sur le marché ultra-saturé des FPS. En septembre 2002, le Suédois a cependant fait taire toutes les mauvaises langues : salué par une critique unanime, Battlefield 1942 remporta un énorme succès. Sur terre, sur mer et dans les airs, il était possible de mener le combat sur tous les fronts et à l'aide d'un matériel tout simplement ahurissant. Quelques mois plus tard, la même recette fût appliquée au conflit vietnamien, mais le manque d'originalité et de peps de cette pseudo-suite a déçu les amateurs qui attendaient beaucoup de ce Battlefield 2 en développement depuis près de trois ans !

Du risque de programmer avec des moufles

Après avoir installé les 1,8 Go de données, nous sommes accueillis par une succession de logos qu'Electronic Arts croit bon nous imposer à chaque lancement : on le sait qu'avec EA Games on peut « challenger everything » bon sang. Pas la peine de nous casser les c..... à chaque démarrage ! Gardons cependant notre sang froid, vous allez voir qu'il va encore être mis à rude épreuve dans peu de temps. La séquence d'introduction (sympathique, mais sans grand intérêt) passée, une page toute simple nous propose de choisir entre les deux modes de jeu. Si vous n'êtes pas un habitué de la série, il est intéressant de savoir que le jeu solo n'a pas grand intérêt. Il revient à jouer une partie multijoueurs où tous les autres participants sont contrôlés par l'ordinateur. De ce fait et même s'il est possible de se faire la main sur toutes les cartes du jeu, le plaisir n'est pas vraiment au rendez-vous.

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Malgré leurs années d'expérience, les developpeurs de DICE sont parvenus à nous proposer une interface tout simplement exécrable !

On embraye donc très rapidement sur le mode multijoueurs qui débute par la création d'un nouveau compte ou l'utilisation d'un déjà existant : dans un cas comme dans l'autre, c'est surtout le temps de validation qui déçoit. Après cinq bonnes minutes, l'écran de sélection Internet apparaît enfin (on peut aussi jouer en réseau local). Le but est ici de choisir un serveur susceptible de vous convenir. Pour se dépêtrer de la vaste liste, un système de filtres a été mis en place, mais hélas rien ne permet de choisir en fonction du pays ou de la langue et on peut se retrouver à jouer avec des Allemands ou des Finlandais : pas simple pour communiquer. Il me faut en plus ajouter que cette liste se rafraîchit régulièrement et que l'opération n'est pas un modèle de célérité. Enfin, alors que le ping est une information capitale pour jouer dans de bonnes conditions, un méchant bug renvoie « 0 » pour de nombreux serveurs, ce qui ne signifie évidemment rien !

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Si un correctif doit voir le jour pour corriger ces petits soucis, en l'état, la connexion à un serveur n'est pas de tout repos pour le joueur débutant. Mettons cependant ces problèmes de côté, pour nous occuper du jeu à proprement dit. Tout d'abord, il faut bien avouer que l'habitué de Battlefield 1942 ne sera pas dépaysé, tant Battlefield 2 ressemble à son ancêtre. Tout le jeu s'articule donc autour d'une opposition entre deux camps pour le contrôle d'une zone définie. Ici, la Seconde Guerre Mondiale est remplacée par une guerre fictive opposant dans un futur très proche les États-Unis, la Chine et une coalition du Moyen-Orient. De ce fait, le cadre géographique est assez large et les développeurs ont pu varier les douze cartes disponibles : régions industrielles, zones côtières, villes et cités balnéaires ou bien encore rizières sont à l'ordre du jour.

Le choix des armes

Sur chacune de ces cartes, seuls deux camps s'opposent au travers d'un unique mode de jeu (conquête) dont le principe est assez simple : les deux camps disposent d'un total de « tickets », celui qui en possède le plus à la fin de la partie est déclaré vainqueur. Pour faire baisser les tickets de l'ennemi, il faut tenir différents points de contrôle répartis sur la carte. Le point de contrôle se matérialise par un drapeau autour duquel il faut rester un certain temps pour qu'il change de couleur. Durant ce laps de temps, le soldat est une cible facile qui doit être protégée... Les tickets baissent également à chaque fois qu'un homme meurt. Bien sûr, tout cela c'est la théorie, car ensuite quelques finesses et quelques options permettent de compliquer un peu les choses. Ainsi, il est possible de l'emporter en réduisant à zéro les tickets adverses et il existe des variantes comme le mode « tête de pont » qui demande la possession de la moitié des points de contrôle de la carte.

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Les cartes sont peu nombreuses (12), mais existent en trois tailles chacunes et s'avèrent particulièrement variées

Ce concept simple est le garant du succès de Battlefield 1942 et DICE compte une nouvelle fois dessus pour imposer sa suite. Il faut dire que sans scénario, sans aspect aventure, sans la moindre cinématique et sans mode solo digne de ce nom, la qualité du concept a son importance... Mais n'ayez aucune crainte de ce côté là et dès les premières minutes de jeu, l'amateur de FPS est irrésistiblement happé par l'action. Au début de la partie, il faut choisir parmi sept classes identiques quel que soit le camp. Certaines d'entre elles sont de grands classiques comme le sniper, le médecin, le soldat d'assaut ou le sapeur, mais d'autres sont un peu plus originales. Ainsi, le soldat de base est équipé de nombreux fumigènes pour masquer sa progression. Le soldat antichar est doté d'un bazooka terriblement dévastateur, alors que le soldat des forces spéciales possède du C4 capable d'emporter un blindé !

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Grâce à ces sept classes, le joueur peut varier les plaisirs et de véritables forces d'intervention complètes peuvent être constituées. Il est à ce sujet important de préciser que le système de classement des joueurs au cours de la partie a été revu. Maintenant, un médecin peut lui aussi figurer parmi les meilleurs puisqu'il n'est plus nécessaire d'éliminer des ennemis pour progresser : les prises de contrôle et les actions ont également leur importance. De ce fait, un médecin sera récompensé par un bon classement s'il soigne avec efficacité ses frères d'armes. Noter en outre que sur certains serveurs de jeu spécifiques, le personnage est mémorisé. Il évolue ainsi au fur et à mesure des parties ce qui lui permet de gravir tous les échelons jusqu'au grade de général. Des médailles et des récompenses (nouvelles armes) sont également disponibles.

Un parfum de tactique...

Du côté des équipements, la même variété est de mise et on ne compte plus les véhicules qu'il est possible de piloter. Les engins terrestres sont les plus maniables et aussi évidemment les plus nombreux avec différents chars d'assaut, des buggys, des transporteurs blindés. En effet, malgré de sensibles progrès, les engins aériens restent difficiles à maîtriser et je ne compte plus les hélicoptères que j'ai déjà lamentablement plantés dans le décor ! Puisque nous parlons d'engins aériens et si les hélicoptères font une entrée en force, on remarquera aussi la disparition des bombardiers alors que les chasseurs sont, eux, toujours de la partie. Enfin, parent pauvre de Battlefield 2, les embarcations se limitent en fait à de petites navettes dédiées au transport des troupes... Pas question donc de rejouer Trafalgar !

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Quelques-uns des très nombreux véhicules disponibles dans le jeu !

DICE ne s'est pas arrêté à ces quelques changements et a tenté de renforcer l'aspect stratégique de son titre en introduisant une huitième classe de personnages un peu particulière. Élu par tous les joueurs du camp, le commandant prend en charge la tactique. Il dispose pour ce faire d'une carte stratégique qui lui permet d'activer l'artillerie, d'envoyer des drones de reconnaissance et, bien sûr, de donner des ordres à ses troupes. Ces ordres apparaissent sur le radar des autres joueurs qui peuvent de leur côté s'organiser en escouade de six maximum. Le chef d'escouade est en communication directe avec le commandant et tant qu'il est vivant, il sert également de point de « respawn » (réapparition après avoir été tué) ! Couplé à l'utilisation de micro-casques et du logiciel de voix sur IP de DICE, cela donne une dimension tout simplement incroyable au jeu !

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Pour le moment, ces principes stratégiques ne sont pas encore très appliqués et peu de gens votent pour élire un commandant. Du coup, les équipes organisées laminent les autres, mais les choses évoluent et cela ne devrait bientôt plus être un problème. Plus gênant par contre - et ici la balle est dans le camp de DICE-, Battlefield 2 est entaché de bugs gênants sans que la cause ait officiellement été déterminée ; c'est ainsi que de nombreux joueurs se plaignent de retours Windows assez fréquents ou d'éjection des serveurs à la fin d'une carte. C'est d'autant plus dommage qu'en dehors de ça, Battlefield 2 est un petit bijou technique. Les cartes sont remarquablement conçues avec de nombreuses possibilités tactiques, le graphisme est impressionnant et la bande-son à couper le souffle : rafales de mitraillette, tir d'artillerie, survol d'un hélicoptère... C'est vraiment très impressionnant, même s'il faut un PC puissant pour en profiter (comptez sur 2,5 GHz, 1 Go de mémoire et une 9800 Pro pour en profiter).

Conclusion

Pas de problème sur le fond, Battlefield 2 est la digne suite de Battlefield 1942. Fans du premier volet, oubliez l'accident de parcours vietnamien et lancez-vous dans cette suite millimétrée. Les combats sont plus acharnés que jamais, la conception des cartes ne souffre aucune critique et les différents outils donnés au commandant permettent de donner une dimension stratégique que je qualifierais de « pas dégueulasse » si je me laissais aller. Pour ne rien gâcher, Battlefield 2 dispose d'une réalisation graphique très efficace et d'une bande-son absolument remarquable qui rend le jeu incroyablement immersif. Pour autant, DICE ne signe pas le jeu parfait. Tout d'abord la faute à un mode solo toujours aussi indigent, mais surtout à d'étonnants défauts de conception.

Malgré les années d'expérience, le système de navigation au travers des serveurs de jeu est toujours aussi lamentable. Très joli graphiquement, le jeu est hélas devenu très lourd et pour profiter d'un haut niveau de détail, une machine de guerre (en même temps, ça tombe plutôt bien !) est nécessaire. Enfin, de nombreux plantages et autres retours Windows sont à signaler. En attendant des mises à jour que l'on espère décisives, ces défauts pourraient bien limiter la portée d'un jeu pourtant passionnant. L'originalité n'est certes pas de mise, DICE se contentant de reprendre les recettes de Battlefield 1942 et de Desert Combat, mais le résultat est là. Battlefield 2 dispose d'une véritable dimension stratégique et d'un gameplay particulièrement accrocheur.


Battlefield 2

6

Les plus

  • Concept général très accrocheur
  • Qualité des cartes
  • Aspects stratégiques intéressants
  • Ambiance sonore remarquable

Les moins

  • Gourmand et instable
  • Outil de connexion aux serveurs minable
  • Partie solo indigente

0

Réalisation8

Prise en main8

Durée de vie9


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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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