Sid Meier's Pirates!

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
08 décembre 2004 à 17h40
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Réglons si vous le voulez bien nos convecteurs temporels sur 1987 et redécouvrons ensemble le charme des années Reagan... Alors que Gaston Lagaffe fêtait gaillardement ses trente ans, Rudolph Hess écourtait son existence dans la prison de Spandau et Michael Jackson revenait sur le devant de la scène internationale avec la sortie de Bad. Évidemment, certains se demandent sans doute pourquoi je vous ennuie avec 1987. Les rustres, ils n'ont sans doute découvert les Jeux Vidéo qu'avec la Playstation pour ne pas connaître cette date majeure, l'année de sortie d'un des plus grands jeux de tous les temps : Sid Meier's Pirates!

Mélange d'action, d'aventure et de gestion avec même une petite touche de jeu de rôle, Pirates! mélangeait remarquablement les genres et fût porté avec succès sur la plupart des plateformes de l'époque (Commodore 64 ou Amstrad CPC bien sûr, mais aussi Amiga 500, Amiga CD32 et même Nintendo NES). Toutefois, depuis dix ans et la sortie de Pirates! Gold, la série n'avait plus donné signe de vie... Alors est-ce le succès remporté par Akella avec Sea Dogs ou bien la mode actuelle du « Revival » qui a poussé Sid Meier à reprendre le sabre ? À vrai dire, je m'en contrefous, mais espérons simplement que le bougre ne nous ait pas massacré ce chef-d'œuvre comme cela a été fait avec Leisure Suit Larry !


Histoire d'eau pour pirate des mers du sud

Après l'installation des deux CD que contient la triste boîte format DVD du jeu (1,2 Go sur le disque dur) et le passage des différents logos (Firaxis, Atari), il est enfin possible de découvrir les premières images du jeu tant attendu. Hélas, le constat n'est pas à la hauteur de l'événement et la séquence d'introduction, censée... euh... introduire le jeu n'est ni particulièrement bien réalisée, ni particulièrement intéressante. Elle nous dépeint en fait très brièvement le prétexte de l'aventure : plus ou moins trahit par le Marquis de Montalban, la famille de notre héros, ici encore en culotte courte, se retrouve séparée, emprisonnée et, bien sûr, spoliée du moindre de ses biens. Seul notre bambin trouve un moyen de s'échapper et jure déjà ses grands dieux de trouver un moyen de se venger. Quelque dix années se passent en un clin d'oeil et nous retrouvons le garnement, évidemment plus costaud, alors en quête d'un bateau sur lequel embarquer pour le Nouveau Monde. Le Capitaine de ladite embarcation n'étant pas particulièrement diplomate, il parvient à faire éclater une mutinerie dont vous imaginez tout à fait le meneur : votre futur meilleur ami évidemment !

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Après quelques réglages, nous assistons à ce que le jeu comporte de plus mauvais : la séquence d'introduction

Passé cette séquence, il est enfin possible de découvrir le menu principal du jeu. Menu qui ressemble d'ailleurs beaucoup à ce que proposait le jeu original. C'est ainsi qu'il est inutile de chercher la moindre trace de multijoueur : en 1987, les parties réseau, ça n'existait pas et Firaxis ne destine ce remake qu'aux joueurs solitaires, un point c'est tout ! L'option principale reste évidemment la création d'une nouvelle partie. À votre premier lancement du jeu, vous n'aurez que très peu de liberté en dehors du nom et de la nationalité (espagnole, anglaise, française, hollandaise), mais dès le second démarrage, vous pourrez choisir parmi cinq niveaux de difficulté, cinq aptitudes de base et cinq périodes historiques pour commencer vos exploits. Il est important de préciser aux débutants que le choix de la période historique revêt une certaine importance dans la mesure où les Caraïbes ont énormément changé au cours du XVIIe siècle. En 1600, l'Espagne exerçait une domination absolue et il était difficile de trouver le « repos » lorsqu'on l'était ennemi de la Couronne. À la fin du siècle, la situation n'était pas plus confortable dans la mesure où les nations européennes ont commencé à entretenir de puissantes flottes pour défendre leurs colonies et escorter leurs transports... L'Âge d'Or de la piraterie touchait à sa fin !

Avant de raccrocher les sabres, votre pirate aura toutefois de longues années de flibuste devant lui. Après la mutinerie dépeinte en introduction, vous vous retrouvez à la tête d'un petit équipage et d'un navire en bon état. Selon le choix de votre nationalité et l'époque de vos exploits, vous débuterez la partie à différents endroits de la Mer des Caraïbes. La majeure partie de l'écran est occupée par une carte en semi-3D sur laquelle vous pouvez repérer les autres bateaux, les différents ports, les nuages et bien sûr les îles de ce que l'on appelait à l'époque l'Océan espagnol. Il est important de s'habituer à cette carte, car c'est à la regarder que l'on passe le plus clair d'une partie de Pirates!. Deux modes de représentation sont possibles (vue de dessus et vue à la « troisième personne »), mais la grande majorité des joueurs restera sans doute fidèle à la vue du jeu originel, beaucoup plus claire et agréable. Au centre de cette carte, se trouve votre bateau et, en principe, un port ami ne devrait pas être très loin. Le plus simple, histoire de bien commencer la partie, est encore de s'y rendre afin de « tâter un peu le terrain » : qu'il s'agisse d'une véritable capitale, ou bien d'un simple mouillage de pirates, chaque « ville » se présente strictement de la même manière.

Pirate des villes et pirate méchant

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Un écran résume en quelques lignes les différentes possibilités offertes au joueur qui choisit alors de se rendre chez le maire / gouverneur, d'entrer dans la taverne, de commercer avec le marchant local, de discuter avec l'armateur du coin ou bien encore de réunir son équipage afin de partager le butin. Ces quelques options sont absolument vitales dans la mesure où, en dehors des phases de navigation, c'est à peu près ce que vous aurez le plus fréquemment à faire dans le jeu. Une visite chez le maire / gouverneur est l'occasion de se tenir informé des nouvelles politiques du monde. Le XVIIe siècle était marqué par de nombreuses guerres européennes et d'encore plus nombreuses guerres coloniales : cette instabilité était une aubaine pour le pirate qui pouvait alors, à condition d'avoir une lettre de marque de la part d'un gouverneur, opérer en faveur de telle ou telle nation et, ce faisant, obtenir différents titres, récompenses ou amnisties. Lorsque vous serez devenu un peu plus connu, le gouverneur pourrait même fort bien vous présenter sa fille qui, une fois séduite, constitue pour sa part une bonne source d'informations... Qui sait, peut-être votre héros finira-t-il même par trouver l'âme sœur ? Voilà qui serait en tout cas un excellent moyen d'asseoir sa respectabilité.

Nous aurons bien le temps de revenir sur cette notion de respectabilité plus tard et continuons plutôt la visite de la ville. Comme vous pouvez le voir sur les captures d'écran, « visite » est un bien grand mot. En réalité, nous restons ici très loin de ce que proposait Sea Dogs et la promenade dans une bourgade se bornera à la sélection d'une « bête » ligne sur un petit menu. Après le gouverneur, il est toujours intéressant de découvrir la taverne locale. C'est ici que l'on recrute la majorité de nos hommes d'équipage et que l'on peut dégoter des informations sur les nombreuses villes inconnues qui peuplent la région. Dans certains cas, quelques individus pourront même vous vendre des objets particulièrement utiles (longue-vue pour accélérer les déplacements en mer, épée de qualité pour avoir plus de chances lors des combats...) ou des portions de cartes au trésor. Enfin, la taverne est l'occasion d'obtenir les derniers ragots, les dernières rumeurs sur le mouillage d'un des neuf pirates les plus redoutés (porteurs d'énormes richesses !), sur la position de la flotte au trésor espagnole, sur la beauté de telle ou telle fille de gouverneur, ou bien encore sur les meilleures places commerciales pour écouler vos marchandises.

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Certains marchands particulièrement à cheval sur les principes pourront refuser de commercer avec vous

En effet, si chaque ville compte parmi ses administrés un marchand, les prix qu'il pratique dépendent de la puissance de la cité. C'est ainsi que les plus grandes capitales (Panama, La Havane ou Carthagène) sont les seules à disposer d'importants stocks de produits de luxe, ce sont également celles qui affichent les prix les plus élevés. Quelle importance pour votre voyou des mers me direz-vous ? Il faut savoir que dans Pirates!, le joueur peut très bien décider de faire du commerce « tranquille » : cela rapporte moins que la flibuste, mais cela reste possible. Soyons cependant honnêtes, revendre au meilleur prix les marchandises volées sur les bateaux arraisonnés n'est pas inutile ! Ces derniers ne seront d'ailleurs pas toujours en très bon état après votre intervention et si vous souhaitez malgré tout les conserver, un petit tour du côté du dernier établissement utile en ville peut s'avérer indispensable. L'armateur est en effet capable de réparer coques et voilures moyennant quelques pièces d'or. Il est aussi en mesure d'équiper vos navires d'un type de bonus. Selon la ville dans laquelle vous vous trouvez, il s'agira par exemple de poudre fine (plus de précision), de plaquage de cuivre sur la coque (plus de résistance) ou bien encore de hamacs triples afin d'augmenter le nombre maximum d'hommes d'équipage.


L'art de se mettre dans de drôles de galères

Dernière option disponible sur l'écran de la ville, le partage du butin n'intervient que relativement tard dans le jeu. Le but de cette option est triple. Les pirates étant par nature assez impatients, il s'agit bien souvent de partager les richesses accumulées avant qu'ils ne se mutinent. Le partage permet également d'augmenter le niveau de difficulté en cours de partie : plus le niveau est élevé et plus vous serez récompensé de vos actions. Enfin, le partage est la seule méthode capable de mettre un terme à la partie. Au lieu de reprendre la mer, le joueur décide alors qu'il est temps pour son héros de prendre sa retraite et, en fonction de vos réussites, le jeu détermine un score final. En dehors de toute considération vengeresse, pourtant clairement mise en avant au cours de l'introduction, le but même de Pirates! est en effet lié à ces performances. Au début de l'aventure, votre personnage a 20 ans et fait encore figure de bleu sur les mers de la même couleur. Il doit prouver sa valeur et s'assurer qu'il ne manquera de rien lorsque son temps sera révolu.

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Parmi les exploits qui déterminent votre réussite finale, on retiendra évidemment les titres de noblesse acquis auprès des gouverneurs : de petit capitaine jusqu'au remarqué duc, il est possible de collectionner ainsi 32 titres. Au fur et à mesure de vos prouesses, les gouverneurs pourront également vous allouer des terres qui sont à peu près importantes que la fortune mise de côté à chaque partage du butin. Enfin, différentes quêtes permettent d'asseoir votre réputation et ainsi faciliter votre retraite : la recherche des membres de votre famille, l'élimination de pirates célèbres, la victoire sur Montalban ou la recherche des différentes cités perdues (Inca, Aztèque, Maya et Olmèque) et des différents trésors. Enfin, pour vivre heureux ses vieux jours, votre héros doit également trouver l'amour ! Ces signes extérieurs de réussite sont récapitulés sur la fiche personnelle de votre héros. Cette fiche est accompagnée de quelques autres pages nous permettant d'avoir une idée de notre flotte (jusqu'à huit navires), de connaître notre équipage, de consulter la « piratopédia » et, enfin, de consulter les différentes cartes en votre possession afin de déterrer un trésor ou de planifier votre prochaine campagne.

Le commerce n'étant pas le moyen le plus efficace de s'enrichir, ces campagnes prendront le plus souvent une forme guerrière, reste ensuite, à choisir la cible. En début de partie, vous n'être pas assez puissant pour attaquer une cité et il est donc préférable de commencer par quelques bateaux. Attention toutefois au pavillon de votre future victime : il ne faudrait pas se trouver en mauvais terme avec les quatre nations du jeu à la fois ! Dès lors que vous avez choisi une proie, Pirates! passe en mode combat naval et un petit jeu très arcade vous attends. Il s'agit de contrôler son navire et de tirer des bordées sans que l'adversaire ne parvienne à répliquer. Trois types de projectiles peuvent être utilisés suivant que vous souhaitez réduire l'équipage adverse, massacrer sa voilure ou pulvériser sa coque. Un combat naval a trois issues possibles : l'un des deux bateaux parvient à fuir, l'un des deux coule ou bien, fin la plus probable, un abordage a lieu. Cette troisième possibilité conduit le joueur à un duel contre le capitaine adverse : sabre en main vous devez parer et porter des attaques qui déstabiliseront votre opposant. Vos succès dans ce duel influeront sur le moral de vos propres hommes en lutte avec l'équipage adverse.

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Duels au sabre, batailles navales et soirées dansantes sont autant de plaisirs simples qui meublent la vie d'un pirate !


Pirate, corsaire ou marchand : un marin doit savoir changer de cap

En cas de victoire, vous avez le choix de conserver le navire adverse afin d'augmenter votre capacité de transport par exemple, mais vous pouvez aussi fort bien décider de simplement piller sa cargaison. Pirates! retourne alors à l'écran de jeu principal sur lequel vous pourrez ainsi continuer votre aventure et, qui sait, peut-être attaquer une cité cette fois. Ce deuxième type d'attaque est bien différent puisque les développeurs nous ont préparé un petit jeu de stratégie tour par tour dans lequel le joueur contrôle ses hommes disposés autour de la ville. Plus la cité est importante, mieux elle sera défendue et dans certains cas vous devrez même lutter contre des unités d'artillerie ou de cavalerie alors que n'avez pour votre part que des armes blanches et des mousquets. Le but de cette phase est simplement d'entrer dans la ville afin de la piller, il n'est donc pas forcément utile de chercher l'affrontement et contourner simplement les ennemis peut s'avérer particulièrement payant. Hélas, le relief n'est pas toujours de votre côté et si vous êtes défaits, l'issue sera la même que pour un échec en mer : vous serez fait prisonnier et emprisonné dans un triste cachot.

Des mois peuvent alors s'écouler accélérant l'usure de votre personnage, n'hésitez donc pas à vous échapper si l'occasion se présente. L'évasion est prétexte à une troisième phase « arcade » que l'on retrouve à l'identique lorsque l'on veut entrer secrètement dans une cité qui nous refuse l'accès. Le joueur ne dirige ici que son héros alors que la ville est plongée dans l'obscurité. En prenant soin de ne pas être vu par les gardes en patrouille, il faut se déplacer de manière à rejoindre la sortie de la ville dans le cas d'une évasion ou bien le bâtiment de votre choix (taverne, villa du gouverneur) pour une mission spéciale. La vie de votre pirate s'écoule ainsi entre prises de bateaux, attaques de cités, reventes / réparations de la flotte et recherche d'informations sur le destin de sa famille. De temps à autre, vous serez amené à goûter aux joies de la haute société dès lors qu'une fille de gouverneur voudra aller au bal à votre bras. Le bal est l'occasion d'un quatrième petit jeu dans le jeu puisque vous devrez suivre les pas de la belle et les répéter à la perfection pour conquérir son cœur : dans les faits, cela se traduit simplement par appuyer sur la bonne touche au bon moment, mais, bien réalisée, cette séquence reste plaisante.

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Entre abordages, attaques de cités, évasion et commerce, le moins que l'on puisse dire est que le gameplay de Pirates! est varié. En outre, la liberté d'action du joueur est presque totale puisque c'est lui qui décide où, quand et comment il va lancer l'offensive. Le seul élément véritablement hors de contrôle du joueur est le vieillissement de son personnage : lorsque son âge est bien avancé, celui-ci devient plus lent et les combats sont, de fait, plus délicats. En dehors de cela, rien n'a de prise sur notre pirate et même si quelques notables lui confieront de temps à autre différentes missions, le joueur reste libre d'accepter ou de refuser, préférant par exemple lancer cette attaque sur Maracaïbo plutôt que de délivrer l'élue de son cœur enlevée par le vil Colonel Mendoza. Cette formidable liberté d'action donne au jeu une dimension assez particulière qui allonge considérablement sa durée de vie. Ainsi, lorsque l'on commence la partie, on se dit toujours « bon encore un petit galion de guerre et j'arrête » pour finalement éteindre l'ordinateur trois ou quatre heures plus tard.


Diablement efficace, mais pas novateur pour un sou

Pour autant, cette liberté n'est pas nouvelle et tous les fans du jeu originel le savent bien puisque le Pirates! de 1987 proposait déjà tout cela. En réalité, cette nouvelle version est, pour ainsi dire, la copie conforme de la première édition. Les développeurs ont opéré un formidable travail graphique et technique afin de porter le jeu au niveau des standards actuels, mais en dehors de cela, ils ne se sont pas trop cassé la tête et ont par exemple singulièrement manqué d'ambition. Les combats à l'épée se sont bien enrichis de quelques éléments cinématiques pour embellir l'ensemble, mais le fond reste le même. Les combats terrestres profitent d'un côté plus stratégique avec leur déroulement tour par tour, mais rien de vraiment révolutionnaire et les batailles navales sont absolument identiques à ce que je découvris il y a plus de quinze ans de cela. Pire encore, les développeurs se sont même permis quelques écarts que les amateurs du premier volet trouveront fort étonnants. Le jeu a en effet pris une coloration très grand public qui se ressent au niveau de sa présentation générale, au niveau de son déroulement, mais aussi et surtout au niveau de sa difficulté.

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Tour à tour séducteur, explorateur et habile gestionnaire, le pirate Nerces s'est rapidement fait un nom sur le Nouveau Monde

L'aspect cartoon ainsi choisi par les développeurs me fait parfois regretter les peintures à l'huile de Pirates! Gold, mais, plus gênant, le jeu est dans l'ensemble devenu beaucoup trop facile et de nombreux éléments « réalistes » ont disparu. Cette nouvelle version intègre par exemple une carte sur laquelle le joueur peut, à chaque instant, découvrir sa position alors qu'auparavant, il fallait utiliser une sorte de sextant pour calculer sa position et ensuite la reporter sur la carte papier fournie avec le jeu. De la même manière, on peut juger à tout moment de la taille des navires autour du nôtre et fuir même lorsque nous sommes acculés. Dans la première version du jeu au contraire, il fallait s'approcher pour avoir une première information sur la taille du bateau et s'approcher encore pour en découvrir le pavillon : il n'était alors plus possible de fuir le combat si l'adversaire s'avérait trop puissant. On ne pourra également s'empêcher de regretter le manque de précision historique de ce nouvel épisode, là où le précédent était remarquable. Il est ainsi possible de poursuivre Barbe Noire au beau milieu du XVIIe siècle ou encore de dénicher une cité inca perdue en plein Yucatan !

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Dans le même ordre d'idée, les vieux loups de mer déploreront la disparition de tout un pan plutôt sympathique du jeu qui donnait là encore une certaine profondeur historique. La version de 1987 permettait en effet de reprendre le cours d'une expédition célèbre comme celle du Baron de Pointis sur Carthagène ou d'Henry Morgan à la recherche du Train d'Argent. Enfin, je me demande encore pourquoi, les développeurs ont décidé de supprimer l'attaque des cités à partir des bateaux : le joueur est aujourd'hui obligé de mettre pied à terre pour tenter d'envahir une ville. Aussi regrettables soient-ils, ces reproches ne doivent cependant pas masquer l'essentiel : Pirates! version 2004 est une grande réussite. Sid Meier et son équipe ne se sont pas vraiment épuisés à renouveler le concept du jeu originel, mais signent malgré tout un titre remarquable auquel on joue sans vraiment y penser et sur lequel on reviendra souvent.


Conclusion

Plus de quinze ans après la sortie du jeu originel, Pirates! fait aujourd'hui un retour aussi remarqué qu'attendu. Pour ainsi dire intemporel, le titre de Sid Meier reste une référence dans le cœur de nombreux joueurs et Firaxis n'a visiblement pas eu envie de tenter le Diable en se démarquant de l'illustre ancêtre. Les développeurs de cet opus 2004 sont donc restés particulièrement sages, peut-être un peu trop reprocheront certains joueurs, et le concept du jeu originel n'a de fait pas bougé d'un iota. Plus généralement, c'est même l'ensemble du jeu qui est calqué sur le titre de 1987 exception faite, bien sûr, de la réalisation technique largement remaniée. Sid Meier's Pirates! bénéficie maintenant d'un graphisme haut en couleur et la carte générale de nos exploits est simplement superbe.

Hélas, en plus de manquer d'ambition les développeurs se sont permis de rendre le jeu plus grand public, presque enfantin. Le graphisme cartoon n'est pas désagréable, mais la difficulté est vraiment faible et le joueur un tant soit peu expérimenté aura tôt fait de passer au niveau le plus dur. Sid Meier et Firaxis signent malgré tout une bien belle remise à niveau d'un titre qui n'a pas pris beaucoup de rides depuis sa première version. À des années lumières du ratage épouvantable de Leisure Suit Larry : Magna Cum Laude, Sid Meier's Pirates! fait honneur à son illustre ancêtre même s'il ne risque pas de laisser une trace aussi indélébile dans nos esprits... Un joli cadeau de Noël pour (re)découvrir ce chef-d'œuvre du jeu vidéo !

Sid Meier's Pirates!

6

Les plus

  • Toujours aussi efficace...
  • Toujours aussi prenant...
  • Toujours aussi accessible !

Les moins

  • Trop facile même à haut niveau
  • Un peu répétitif
  • Pratiquement aucune nouveauté

0

Réalisation8

Prise en main10

Durée de vie8


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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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