Call Of Duty : La Grande Offensive

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
18 octobre 2004 à 18h00
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En réponse au Medal Of Honor de 2015 / Electronic Arts, Activision s'est associé à Infinity Ward pour nous proposer à l'automne dernier un parfait clone du célèbre jeu d'action. Ce clone était en fait l'œuvre de transfuges de 2015 et il avait brillamment prouvé que, parfois, l'élève peut dépasser le maître. D'abord encensé par la critique, puis récompensé ensuite par un éclatant succès commercial, Call Of Duty ne pouvait manquer le rendez-vous du traditionnel disque additionnel auquel Medal Of Honor nous a déjà bien habitué.

A cette occasion, Activison a toutefois décidé de changer de partenaire, confiant cette extension à Gray Matter, histoire de laisser les petits gars d'Infinity Ward vaquer à leurs occupations. Bien sûr, un tel changement de développeur a le don d'intriguer, sinon d'inquiéter, l'amateur de Call Of Duty. Malgré son expérience acquise sur des titres comme Kingpin ou Return to castle wolfenstein, Gray Matter saura-t-il retrouver ce qui avait fait le charme de Call Of Duty ? Parviendra-t-il à renouveler le plaisir du joueur sans tomber dans la caricature ?


En route pour La Grande Offensive !

Le test de cette extension ne part décidément pas sous les meilleurs auspices. Alors que nous venons de parler de cet inquiétant changement de développeur, que vous avez tous en tête le sous-titre plutôt ridicule et que le genre du FPS ultra-scripté commence à devenir encombrant, la partie s'ouvre sur une vidéo d'introduction tout simplement hideuse ! On se demande à quoi sert la bagatelle de 1.2 Go d'espace disque monopolisée par les deux CD... Franchement, sortir une telle vidéo en 2004 alors que Blizzard faisait beaucoup mieux sur Diablo 2 en 1998, c'est une honte. Une violente pression sur la touche « échap » permet heureusement de mettre un terme à nos souffrances en faisant apparaître un menu particulièrement sobre. Nous avons alors le choix entre quelques options des plus classiques : nouvelle partie, charger partie, multijoueurs, options, crédits, quitter... Evitons tout de même de sélectionner dès maintenant ce dernier choix et laissons donc sa chance à cette Grande Offensive (NDA : décidément, je ne m'y fais pas à ce titre) !

Avant de revenir bientôt sur le multijoueurs, nous allons maintenant détailler le mode solo qui fonctionne en fait exactement de la même manière que celui de Call Of Duty : nous avons donc droit à une campagne unique d'une douzaine de missions. L'aventure débute par ce que l'on pourrait appeler « le quart d'heure américain »... En fait de quart d'heure et selon le niveau de difficulté, c'est davantage deux à trois bonnes heures qui vous seront nécessaires pour défaire l'ennemi teuton au cours de ces quelques missions centrées sur la Bataille Des Ardennes. On y interprète le Caporal Riley alors que son unité, la 101ème aéroportée, est chargée de quelques opérations de reconnaissance et de pacification avant le gros morceau dans la ville de Bastogne. Deuxième partie de cette campagne simple joueur, l'épisode anglais est comme nous le verrons bientôt, le plus calme. On y contrôle cette fois le Sergent Doyle de la Royal Air Force, un petit gars plein de ressources qui aura l'occasion de voir du pays entre les Pays-Bas et la Sicile ! Enfin, comme dans Call Of Duty, c'est la partie soviétique qui clôt la campagne avec cette fois un certain Yuri Petrenko en pleine Bataille de Koursk en lieu et place de celle de Stalingrad.

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Les séquences cinématiques sont tout simplement affreuses : la faute à une résolution ridicule !


... faire la guerre, sur mer, sur terre, dans les airs...

A la manière de ce que Churchill a pu évoquer dans son célèbre discours, Call Of Duty La Grande Offensive nous propose de mener la vie dure aux Allemands sur tous les terrains. Même si les affrontements terrestres seront évidemment les plus nombreux, on aura également, selon les missions, la possibilité de jouer avec la tourelle d'un bombardier, de foncer avec un side-car ou bien encore de mitrailler d'innombrables ennemis à bord d'un camion, d'une jeep voire même d'un bateau au large de la Sicile. Cette diversité des situations permet évidemment de varier les plaisirs et de se changer les idées, mais de temps à autre, par son côté systématique, elle manque un peu d'inspiration, de spontanéité. Il faut dire que l'objectif de l'extension est finalement assez simple : en offrir toujours plus que le jeu originel. On ne pouvait de ce fait pas espérer beaucoup d'originalité de la part de Gray Matter qui respecte à merveille les directives données par Activision. Cette Grande Offensive compense d'ailleurs très largement ce manque de personnalité avec des affrontements toujours très rythmés.

C'est ainsi que le pauvre Caporal Riley se voit tour à tour confier les missions les plus périlleuses pendant que ses comparses semblent se tourner les pouces. A peine a-t-il réglé leur compte à deux panzers un peu trop entreprenants, qu'il doit récupérer un fusil de précision, grimper au sommet d'une église et dégommer le plus rapidement possible quelques Allemands équipés de bazookas... bien sûr tout cela sous le feu nourri du reste de l'infanterie ennemie qui ne semble s'intéresser qu'à votre seule personne ! C'est un peu la même chose sur le front de l'est lors que le pauvre Petrenko doit d'abord couvrir le flanc droit de la tranché, pour ensuite épauler ses camarades débordés sur la gauche pour enfin se saisir de charges explosives et foncer, presque la fleur au fusil, sur trois gros chars éléphant ! Si son travail est globalement plus posé, le Sergent Doyle n'a pas non plus le temps de s'ennuyer et c'est pour ainsi dire à lui tout seul qu'il va permettre au bombardement d'avoir lieu en mettant au tapis la moitié de la Luftwaffe... Ouf !!

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Les briefings servent surtout d'écrans de chargement car les objectifs sont expliqués en cours de mission


Trois héros... pas si discrets !

Alors bien sûr, en tant que joueur, on aime bien changer à nous seul le cours du destin, mais il faut avouer que parfois c'est un peu beaucoup ! Notre exemple de la séquence bombardement est à ce titre assez symptomatique puisque Doyle est d'abord chargé de la seule tourelle dorsale, mais doit aller faire quelques tours du côté des extincteurs, du mitrailleur de queue ou bien carrément de la porte de la soute tout cela pendant que des dizaines d'avions allemands dansent autour de votre appareil ! On ne peut pas dire que le joueur soit pris de cours puisque les ordres sont chaque fois très clairement énoncés par les membres d'équipage ou le capitaine en charge de l'opération, mais il est parfois assez usant de devoir tout faire tout seul et assez frustrant de voir six crétins se tourner les pouces en attendant que vous preniez le « panzerschreck » destiné à pulvériser le dernier obstacle de la mission. C'est de la même manière, vous et vous seul qui placez les charges explosives sur le phare pour faire diversion ou sur les canons côtiers pour permettre le débarquement de l'Opération Husky en Sicile. Entre deux missions de ce genre (NDLR : des missions « appelez-moi Dieu »), les développeurs ont utilisé à de nombreuses reprises l'intermède du transport mouvementé. En simple spectateur à bord d'un camion en direction du front russe ou bien en artilleur de choc sur un petit bateau pour fuir les cotes siciliennes, le but est toujours le même : tuer avant d'être tué ! Au cours de ces missions particulièrement intenses, on ne dispose pas de la moindre trousse de secours et il n'est généralement pas possible de se cacher, il faut donc être rapide et précis pour ne pas finir en morceaux ! En réalité, on se rend bien compte qu'aucune mission de cette Grande Offensive n'est vraiment reposante et que le joueur est sans cesse sollicité par des scripts certes peu surprenants, mais particulièrement bien conçus.

Certains joueurs regretteront peut-être cette pression incessante, mais finalement, seule la campagne anglaise, comme par hasard exactement située entre les deux autres, est un peu plus tranquille... Histoire sans doute de reprendre quelques forces avant de bouter les Teutons hors de Koursk ! Nous allons terminer cet article sur un petit descriptif des améliorations observées en multijoueurs, mais, auparavant, attardons-nous sur l'aspect technique qui n'aura pour sa part pas été l'objet de beaucoup d'attentions. Bien qu'il ne puisse soutenir la comparaison avec les ténors actuels (Far Cry, Doom 3, Unreal Tournament 2004), Call Of Duty reste encore tout à fait acceptable graphiquement parlant et les développeurs ont sans doute considéré qu'ils pouvaient se contenter de quelques améliorations « accessoires » pour convaincre les joueurs. C'est ainsi que seuls les effets de fumés ont été retravaillés : très réussis, ils ressortent d'ailleurs un peu trop de décors finalement beaucoup moins réalistes ! On regrettera au passage que le moteur n'ait pas été optimisé, car ces effets supplémentaires et le nombre d'ennemis en augmentation, suffisent à rendre le jeu beaucoup plus lourd. Call Of Duty tournait très bien en 1024x768 sur un XP1800+ / 512 Mo, avec La Grande Offensive, le 2200+ ne sera pas de trop. Niveau multijoueurs enfin et même si nous ne pouvons pas encore conclure définitivement après une petite semaine de jeu, il semble que La Grande Offensive soit bien supérieur à Call Of Duty. Les cartes sont plus grandes, les véhicules apportent énormément et les modes de jeu sont plus variés (assaut, domination, capture the flag). Sans parvenir à l'égaler, on se rapproche ici beaucoup de l'excellent Battlefield 1942 et cela donne tout de suite une tout autre dimension à cette extension !

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La Grande Offensive offre des situations au moins aussi variées que celles de Call Of Duty !


Conclusion

Une extension n'est jamais synonyme d'originalité puisqu'après le succès d'un titre, son éditeur espère évidemment décrocher à nouveau la timbale en faisant plaisir aux joueurs. Inutile donc d'en modifier le principe au risque de décevoir les amateurs du jeu de base. La Grande Offensive s'inscrit à merveille dans ce schéma de pensée et la campagne simple joueur est à ce titre calquée sur ce que proposait déjà Call Of Duty. Le changement de développeur a toutefois conduit à un renforcement des combats et à un rythme nettement plus important de l'action, à moins que ce ne soit la façon qu'Activision a d'augmenter la durée de vie d'un titre ? Un joueur expérimenté terminait Call Of Duty en à peine sept heures au niveau le plus dur alors qu'il faut plutôt en compter dix pour cette extension. Hélas, ce n'est pas que les ennemis soient plus malins, mais simplement plus nombreux et meilleurs tireurs. Malgré tout, les missions fonctionnent une nouvelle fois très bien. On se surprend à les enchaîner sans peine et même à recommencer cinq, six fois de suite certains passages particulièrement délicats.

Enfin, l'aspect multijoueurs, largement enrichi par Gray Matter, est beaucoup plus intéressant que celui de Call Of Duty et vient doucement empiéter sur les plates-bandes d'un Battlefield 1942 ou d'un Joint Ops (même s'il reste un cran en dessous). La Grande Offensive n'est pas là pour bouleverser les choses ou pour révolutionner le genre : il s'agit simplement de distraire un joueur convaincu par les qualités de Call Of Duty ! Elle remplit donc parfaitement cet objectif avec des scripts aussi nombreux qu'efficaces, une action soutenue et des missions suffisamment variées pour que la lassitude ne s'installe pas.

Call Of Duty : La Grande Offensive

6

Les plus

  • Concept diablement efficace
  • Variété des missions
  • Mode multijoueurs bien amélioré

Les moins

  • Mode solo sans originalité
  • Un peu « chair à canon »

0

Réalisation7

Prise en main9

Durée de vie6


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