Virtual Skipper 3

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
04 décembre 2003 à 18h00
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Avant de véritablement exploser avec Trackmania, Nadéo avait déjà réalisé des jeux vidéos. Il n'était alors pas question de faire de nombreux titres et sous la tutelle du spécialiste en effets spéciaux Duboï Duran, la société se contentait d'un unique logiciel : Virtual Skipper. En véritables passionnés de voile, les développeurs s'étaient attachés à rendre le jeu le plus réaliste possible. Ils n'avaient toutefois pas négligé la prise en main du logiciel et nous avions pu vérifier lors du test de Virtual Skipper 2 que même les moins experts en la matière pouvaient s'intéresser à ce sport.

Quelques jours après la parution de Trackmania, c'est donc le nouvel opus, le troisième, de Virtual Skipper que nous essayons. Une version que nous avons tous eu l'occasion d'observer au travers des nombreuses captures d'écrans publiées tout au long du développement. Une chose semblait alors certaine : Virtual Skipper 3 parvenait à être encore plus beau que son prédécesseur. Restait donc à savoir si ces améliorations visuelles sont bien réelles, si elles ont leur importance pendant les parties et, surtout, si la jouabilité n'a pas été comme c'est trop souvent le cas, sacrifiée sur l'autel de la technique !


Maman, les petits bateaux qui vont sur l'eau...*

En bonne suite qui se respecte, Virtual Skipper 3 reste fidèle au concept initié par ses prédécesseurs. Le principe du jeu est donc strictement identique et propose, cas presque unique dans le monde du jeu vidéo, de prendre part à différentes compétitions de voile. Que les néophytes ne désertent pas de suite cet article, en effet et comme c'était déjà le cas avec Virtual Skipper 2, Nadéo a pensé aux débutants. Le développeur a cette fois intégré un système d'apprentissage tout en douceur afin de bien cerner le jeu avant de se jeter dans le bain. Cet "entraînement" passe par le mode solo et la sous-rubrique défis. Il s'agit ici de proposer aux joueurs les moins expérimentés des tracés souvent courts et relativement simples pour répondre à une question très précise. Les quatre premiers sont par exemple l'occasion de découvrir la même situation face à quatre types de vents différents.

Il n'est heureusement pas nécessaire de réussir tous les challenges pour avoir le droit de passer aux autres modes de jeu. Les différents parcours proposés ont beau se débloquer un à un après chaque succès, il est possible de tenter les différents modes de jeu dans l'ordre que l'on veut. A côté des challenges, les joueurs ont donc accès à un mode que l'on rapprochera du classique contre la montre même s'il porte ici le nom plus anglais de TimeAttack. Dernière rubrique des défis, le mode race est un moyen de jouer contre des adversaires un peu plus intéressants que le simple chronomètre. Enfin, il est également possible de jouer à ce que les développeurs ont appelé des courses simples avant de se lancer dans le mode multijoueurs sur lequel nous reviendront un peu plus tard. Toute cette étape de sélection se fait au moyen d'une interface qui fait furieusement penser à celle de Trackmania en plus laid toutefois !

Il est tout de même regrettable que les développeurs ne se soient pas cassé un peu plus la tête pour offrir des menus plus agréables mais reconnaissons qu'en l'état, les différentes rubriques sont on ne peut plus claires. C'est ici que l'on choisira le mode de jeu mais aussi ici que l'on pourra régler les rares options de configuration disponibles. Comme dans Trackmania, l'essentiel des options techniques est à configurer avant d'entrer dans le jeu. Ce système n'est pas vraiment pratique et oblige à quitter / redémarrer le jeu plusieurs fois pour ajuster au mieux la configuration graphique du jeu. Les réglages internes sont de fait réduits à leur plus simple expression puisqu'il ne reste plus qu'à choisir le nom du joueur, le niveau de difficulté et la texture de son embarcation... Là encore, on se croirait vraiment dans Trackmania !

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Pas d'introduction, des menus assez laids mais un éditeur puissant !


... Ont-ils des jambes ? Mais oui mon gros...*

Oublions rapidement ce petit défaut d'interface pour découvrir véritablement le jeu. Après un chargement rapide, les plus expérimentés des joueurs émettront déjà une critique : impossible, quelque soit le mode sélectionné, de profiter d'une carte pour définir avant la course sa stratégie. C'est évidemment inutile pour les premiers défis mais dès que la course est plus délicate, cela peut s'avérer très pratique. Cela évite en tout cas la classique première course de "reconnaissance" pour évaluer le parcours. Reproche toutefois bien vite oublié, tant la qualité graphique de Virtual Skipper 3 est étonnante. Jamais dans un jeu vidéo le rendu de l'eau n'avait été aussi convaincant. Le mouvement des vagues est stupéfiant de réalisme et les reflets sont impressionnants : ça brille de partout ! Les autres éléments graphiques du jeu ne sont toutefois pas vraiment en reste et qu'il s'agisse du ciel ou des côtes c'est superbe. Selon le type de course sélectionné nous avons la possibilité de découvrir l'un des quatre bateaux que Nadéo nous a préparé : le Melge 24, embarcation de "petite" taille exploitant un équipage réduit à cinq personnes, l'imposante classe AAC de la Coupe de l'America, le plus modeste Offshore Racer de treize mètres de long et enfin, celui que l'on appelle la formule 1 des mers, le trimaran Open 60 capable de pointes au-delà des 35 nœuds.

Quelque soit le modèle choisi, pas de jaloux puisque la modélisation est toujours de toute beauté. Les bateaux sont très détaillés et même si l'on regrettera un peu que les textures ne soient pas plus riches, le résultat reste tout à fait probant. Tout n'est cependant pas parfait et les vagues par exemple manquent d'un peu de pêche pour être entièrement convaincantes : même par Force 7, la mer reste bien calme. Les équipages sont eux-aussi un peu décevants puisque déjà seul celui du joueur est visible sur le bateau mais surtout les animations des différents membres sont un peu trop simples pour que les gros plans soient vraiment efficaces. Techniquement, Virtual Skipper 3 n'en demeure pas moins une incontestable réussite. Le graphisme est splendide et la simulation semble très réaliste (c'est que je ne suis pas un spécialiste de la voile). Tout au long de la course, le jeu prend en compte un très grand nombre de paramètres et si le vent sait se faire remarquer, le joueur ne doit pas oublier de prendre les courants marins en considération. Il faut tenir compte de beaucoup de choses au cours d'une régate et ce n'est pas toujours évident pour le débutant. Heureusement, selon le mode de difficulté choisi (parmi trois), le jeu est plus ou moins difficile. Après cette splendide lapalissade, je vais tenter de donner des informations un peu plus précises. Sachez donc qu'en mode débutant, le bateau du joueur est accompagné d'une petite flèche qui permet de voir en un seul coup d'œil si le vent nous est favorable ou non.

En régate, la ligne droite n'est en effet pas forcément le plus court chemin d'un point à un autre. Il faut tenir compte de l'orientation du bateau par rapport au vent et c'est justement le rôle de cette flèche qui indique le sens dans lequel le vent souffle et surtout change de couleur en fonction de la position du bateau : en rouge, l'orientation est catastrophique et le bateau ne risque pas d'avancer, en bleu c'est un peu mieux mais encore largement perfectible alors qu'en vert, enfin, le bateau est le plus rapide possible avec une position optimale par rapport au vent. Cette indication permet de résoudre un des nombreux problèmes du joueur pendant une course mais ne vous inquiétez pas, il reste encore beaucoup de choses à faire. De multiples indicateurs sont d'ailleurs là pour donner la vitesse du bateau ainsi que celle du vent et ainsi permettre de choisir la voilure à adopter. Selon l'embarcation choisie, c'est un maximum de quatre voiles qu'il est possible de hisser du génois au spinnaker en passant par la trinquette ou le gennaker.

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Les nombreuses caméras permettent toutes les fantaisies : du plus utile au plus ridicule


... Euh, tout bien réfléchis, non, ils n'en ont pas alors du vent !*

On peut aussi manipuler la caméra afin d'avoir la meilleure vue possible de son bateau bien sûr, mais aussi des concurrents. Toutes ces fonctions, ainsi que quelques autres (choquer / border les voiles, maintenir son cap), ne demandent finalement pas autant de touches que l'on aurait pu le craindre et une vingtaine de commandes suffisent pour maîtriser l'ensemble des fonctions du jeu. Commandes que l'on retrouve d'ailleurs sur une simple double-page à la fin du manuel. Cette relative simplicité permet de conseiller Virtual Skipper 3 à tous les types de joueurs du plus débutant au plus expérimenté. Malgré cette orientation peut-être plus grand public, je dois bien avouer avoir eu un peu plus de difficulté à maîtriser Virtual Skipper 3 que je n'en avais eu avec le second volet. La machine devra par contre être un peu plus puissante que précédemment (améliorations graphique obligent) et c'est vers un Athlon XP1600+ équipé de 256 Mo et d'une bonne GeForce 3 qu'il faudra se tourner pour en profiter convenablement.

Afin de prolonger une durée de vie déjà plus que conséquente en simple joueur, les concepteurs de Nadéo ont pensé à intégrer un module de création de parcours aussi simple que puissant. S'il ne semble pas possible d'importer son propre cadre géographique, on peut toutefois régler à peu près tous les éléments possibles et imaginables de la gestion des falaises et rochers, à la gestion des courants en passant bien sûr par la définition du parcours. Les nombreuses courses du mode solo seront d'ailleurs bien pratiques pour s'inspirer un peu et en particulier pour profiter de la possibilité de réaliser des parcours côtiers un peu plus originaux que les sempiternels "triangles". La puissance de l'éditeur est bien réelle mais pour autant, il reste relativement simple à prendre en main. N'importe quel joueur devrait donc être rapidement en mesure de proposer de nouveaux parcours à ses amis qu'il sera évidemment possible d'affronter pour d'épiques parties multijoueurs.

Autorisant un maximum de huit participants pour des parties en réseau local ou via Internet, Virtual Skipper 3 déçoit quelque peu puisqu'il fait l'impasse sur un mode pourtant présent dans le deux : la course sur la même machine au travers d'un écran partagé en deux. C'est un peu dommage mais ne doit pas faire oublier l'excellence des compétitions entre humains qui permettent alors au jeu d'exprimer tout son potentiel. Là encore on regrettera de ne pas avoir de tracés de la course avant le départ histoire de mettre au point la meilleure stratégie de route (NDLR : enfin route maritime quoi !). L'intelligence artificielle mise en oeuvre dans le jeu n'est pas vraiment mauvaise mais n'importe quel joueur le sait bien : rien ne peut remplacer la lutte contre d'autres joueurs fait de chair et de sang (NDLR : un peu violente la régate, non ?). Dans Virtual Skipper 3, le mode multijoueurs est d'autant plus important que le jeu en solitaire a tendance à devenir un peu monotone et l'ambiance ne peut en aucun cas se comparer avec celle d'une partie réseau.

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Une réalisation tout simplement splendide pour appuyer une très bonne jouabilité


Conclusion

Avec une interface calquée sur celle de Trackmania, en moins jolie, Virtual Skipper 3 semblait rompre avec le sérieux et la rigueur de son prédécesseur. Il n'en est heureusement rien et il suffit de quelques minutes de jeu pour voir que Nadéo a su conserver ce qui faisait la force de Virtual Skipper 2 tout en améliorant certains aspects du jeu. Graphiquement, Virtual Skipper 3 est une incontestable réussite. A condition de disposer d'une carte graphique relativement récente, il est alors possible de profiter de la plus belle modélisation d'eau jamais vue dans un jeu vidéo. Les embarcations ne sont cependant pas en reste, de même que les décors, ou les ciels. En outre, l'éditeur de niveau est un plus qui permet de rallonger considérablement une durée de vie déjà plus que conséquente.

Je ne peux en revanche pas m'empêcher de trouver Virtual Skipper 3 moins accessible que son ancêtre. Certes le mode défis est un bon moyen d'apprendre une à une les différentes situations qu'il est possible de rencontrer sur l'océan, mais l'ensemble manque quand même un peu d'explications au cours du jeu. Heureusement le manuel pourtant succinct comble avec brio cette petite lacune. Autre souci, en mode solo, le jeu pourrait paraître un peu monotone en particulier du fait d'une ambiance en retrait. Cela ne gênera nullement les passionnés mais risque de décevoir certains néophytes.

Reste que malgré ses petits défauts, Virtual Skipper 3 s'impose comme un excellent cadeau pour les fêtes de fin d'année. Les possesseurs de l'opus précédent auront peut-être quelques difficultés à justifier leur achat, mais pour tous les autres, il s'agit à coup sûr d'un bon investissement.


Virtual Skipper 3

6

Les plus

  • Editeur de cartes réussi
  • Courses bien rendus
  • Excellente réalisation
  • Mode multijoueurs très agréable

Les moins

  • Mode solo un peu monotone
  • Peu de vagues ? Pas d'écran splitté ?
  • Prise en main pas toujours évidente

Note globale7

Réalisation8

Prise en main6

Durée de vie7


  • Attention, face à la médiocrité plus qu'avérée de ces inter-titres, la rédaction de Clubic dans son ensemble décline toute responsabilité et jure de trouver un traitement aussi rapide qu'efficace pour son rédacteur.

Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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