Cycling Manager 3

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
26 juin 2003 à 16h30
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Les petits français de Cyanide semblent décidément bien partis pour nous proposer une nouvelle déclinaison de leur Cycling Manager chaque année. Ils suivent en effet le célèbre adage et nous propose maintenant le troisième opus de la série, simplement quelques jours avant le début d'une des épreuves majeures de la saison cycliste : le fameux Tour de France... Vraiment, on pouvait difficilement rêver meilleur timing pour une sortie !

En 2001, Cycling Manager faisait figure d'OVNI dans le paysage vidéo-ludique. Le vélo était complètement délaissé par les éditeur et cette année là sortaient coup sur coup deux simulations. Le titre de Cyanide était toutefois nettement meilleur que celui de Ubi Soft et les joueurs ne s'y sont d'ailleurs pas trompés ! En juin 2002, nous testions le deuxième volet de la série avec des améliorations non-négligeables et quelques choix un peu plus surprenants. Aujourd'hui, Cyanide revient donc une troisième fois et promettait évidemment encore plus que les deux opus précédents réunit !


Que vive la Grande Boucle !

Cycling Manager 3 n'est pas là pour révolutionner le jeu que connaissent certainement déjà tous les amateurs de cyclisme en France. Le concept reste strictement identique à ce que proposait les deux versions précédentes et il est donc toujours question de la gestion d'une équipe cycliste. Le choix de cette équipe se fera parmi les quarante disponibles dans le jeu et on regrettera d'entrée que Cyanide et Focus n'aient pu bénéficier de toutes les "signatures". Certains grands noms du deux roues sont de ce fait absents : l'équipe Deutsche Telekom par exemple ainsi que de célèbres coureurs comme Lance Armstrong ou Eric Zabel. Ils sont remplacés par des sportifs fictifs comme Lance Neilstrung ou Erik Zubel, mais ne perdent heureusement rien de leur talent.

Avant d'entrer dans le détail de ce que propose Cycling Manager 3, précisons également que Cyanide a eu la très bonne idée d'intégrer un petit éditeur au jeu. Cela permet de personnaliser les équipes et joueurs en présence, mais également de rétablir les véritables noms sans trop se prendre la tête. Sur différents sites consacrés au jeu, il est d'ailleurs déjà possible de télécharger des bases de données modifiées afin, par exemple, de rétablir la véritable identité du quadruple vainqueur du Tour. L'accès à l'éditeur se fait via le menu principal qui permet également de configurer le jeu, de lancer une partie multijoueurs ou encore de démarrer en solo.

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L'éditeur (au milieu) est bien pratique pour rétablir certains noms.


Un aspect gestion toujours plus développé

A la manière de Cycling Manager 2, la version "2003" permet de choisir parmi plusieurs modes de jeu solo. Le joueur peut ainsi décider de se lancer dans une des nombreuses classiques disponibles comme les mythiques Paris - Roubaix ou Milan - San Remo. Il peut également s'inscrire à une course par étape comme Paris - Nice ou bien encore entamer l'un des grands tours disponibles (Tour de France bien sûr mais aussi Giro ou Vuelta). Enfin, Cycling Manager 3 propose un mode plus riche et plus complet : le mode carrière. Si les autres offrent déjà quelques nouveautés par rapport aux versions précédentes, c'est tout de même ce mode carrière qui est le plus novateur. Les amateurs de gestion de club de football (le genre le plus répandu) trouveront ici un style de jeu finalement assez proche. Le manager que vous êtes doit en effet gérer tout son petit monde du mieux possible.

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L'équipe est bien sûr au coeur de cette partie gestion avec la recherche de meilleurs cyclistes (les transferts, hélas un peu "mous"), la définition des entraînements ou bien encore la gestion des blessures et des contrats. Ce n'est toutefois pas tout ce qu'il y a à faire avec Cycling Manager 3 et le joueur devra aussi garder un oeil sur les finances afin de ne pas tomber dans le rouge et vérifier, par exemple, que les dépenses d'équipements (on peut acheter différents cadres, roues et casques pour que les joueurs aient tous les atouts de leur côté) ne s'élèvent pas trop. Le joueur devra encore s'occuper de tout le staff technique indispensable pour mener à bien une saison complète. Les médecins auront par exemple la charge de tout ce qui concerne les blessures et, croyez-moi, après quelques courses, elles ont tendance à s'accumuler : simples rhumes ou grosses fractures, votre effectif pourrait rapidement être décimé si vous n'y prenez pas garde.

Il faudra donc établir des priorités d'après les objectifs de début de saison (qui servent en fait à définir le niveau de difficulté) : repérer les courses que vos protégés ont le plus de chances de remporter, celles qui feront rentrer le plus d'argent dans les caisses et bien sûr faire tourner l'effectif afin de ne pas épuiser les sportifs avant un grand rendez-vous comme Le Tour de France par exemple ! Indispensable à tout jeu de management qui se respecte, cet aspect gestion est, malgré sa grande richesse, handicapée par une interface largement perfectible. Après quelques heures de jeu, on s'y retrouve mais l'ensemble n'est tout de même pas des plus clair. En plus d'être relativement ternes et répétitifs, les menus sont souvent assez brouillons et cela ne répond pas parfaitement aux sollicitations du joueur. Enfin, la signification des différentes icônes n'est pas non plus évidente.


Des courses de mieux en mieux rendues

L'aspect gestion est évidemment d'une importance capitale pour avoir une quelconque chance de remporter des courses. Vos petits gars doivent être en forme, correctement entraînés, bien équipés et surtout le choix des partenaires doit être judicieux afin que les relais soient efficaces et que leur potentiel corresponde à la course à suivre : évitez par exemple les grimpeurs sur les Champs-Elysées et utilisez les plutôt pour l'Alpes d'Huez ! Cycling Manager 3 propose d'ailleurs une très grande variété dans les courses puisque ce ne sont pas moins de 180 étapes célèbres qui sont reproduites dans le jeu (plus 180 autres pour enrichir encore le contenu). Toutes les grandes courses sont évidemment au rendez-vous et les amateurs des deux précédentes versions seront heureux d'apprendre que la modélisation des tracés est encore plus réussie. Les graphismes ne sont certes pas au niveau des grands jeux d'action PC, mais l'ensemble reste très correct et tout à fait suffisant pour mener à bien les étapes. Un système relativement bien conçu de caméras permet d'avoir une bonne perspective des différentes situations et il est même possible de faire de l'incrustation d'image afin de suivre deux zones simultanément. On aurait d'ailleurs bien aimé que Cyanide aille encore plus loin dans ce sens : une troisième caméra n'aurait pas été de trop lors de ces échappées en deux ou trois temps.

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Caméras multiples, gestion de l'entraînement et moteur graphique amélioré sont trois des nombreuses nouveautés.

Les courses se déroulent toujours en temps réel (même si les gestionnaires exclusifs pourront les "simuler" afin de ne pas s'embêter avec). Plusieurs fenêtres peuvent apparaître pour donner des informations au joueur : progression de la course, aptitudes d'un coureur, gestion de la caméra... Selon les situations il faut réagir à ce que font les coureurs des autres équipes ou au contraire tenter une petite échappée par exemple. Il est possible de donner des "ordres" à un seul de vos équipiers, à certains d'entre eux ou bien à tout l'équipe. La sélection se fait de la même manière que dans un jeu de stratégie temps réel et il est d'ailleurs possible de créer un ou plusieurs groupes afin d'avoir cinq cyclistes pour le relai et trois autres chargés de mener les contre-attaques. La difficulté n'est pas très élevée (encore que) pour les habitués des deux précédents opus, mais les nouveaux venus auront, eux, plus de problèmes pour l'emporter. Il faut dire que les termes cyclistes, bien que peu nombreux, ont une signification très précise. Il sera également nécessaire de bien comprendre le fonctionnement des relais ou encore le moment opportun pour lancer une attaque. Tout ceci n'étant pas très bien expliqué dans le jeu, il faut apprendre "sur le tas".

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Si nous avons déjà parlé de la réalisation graphique dans l'ensemble convenable, il nous faut encore mentionner l'ambiance sonore, elle nettement moins réussie. Les bruitages sont plus que succincts (tout juste quelques encouragements de spectateurs dans les villes) et les musiques ne sont pas du tout adaptées à la situation ! L'aspect technique reste toutefois très correct et ne gâche pas le plaisir du jeu : c'est bien le plus important. D'autant que le jeu reste relativement peu gourmand et tourne plutôt bien (malgré des temps de calcul un peu longs entre les étapes) sur un Pentium III 650 MHz épaulé par 256 Mo de mémoire et une carte 3D 32 Mo. Terminons enfin sur le mode multijoueurs qui permet à un maximum de 20 joueurs de s'affronter en LAN ou bien via les serveurs de Gamespy. Dans ce mode, l'aspect gestion est complètement laissé de côté pour que les joueurs se concentrent sur les courses. Ce choix permet également d'avoir des parties beaucoup plus jouables lorsque des dizaines de kilomètres séparent les joueurs. Si je n'ai que partiellement été convaincu par ce mode de jeu, il semble déjà remporter un certain succès auprès des joueurs... Question de goûts sans doute !


Conclusion

Cyanide Studios aime le vélo et cela se ressent nettement dans le titre visiblement oeuvre de passionnés. Cycling Manager 2 nous avait un tout petit peu déçu du fait d'un relatif manque d'originalité par rapport au premier jeu. Cette troisième version est nettement plus novatrice et apporte de réelles fonctionnalités supplémentaires pour une gestion toujours plus riche et toujours plus précise. Auparavant délaissée par les développeurs, la partie financière est aujourd'hui représentée à sa juste valeur. Associée à un véritable contrôle des entraînements, de l'équipe dans son ensemble et du calendrier de la saison, elle permet au jeu de prendre une dimension qu'il ne faisait jusque là qu'effleurer.

Cycling Manager n'est toutefois pas le titre ultime en particulier pour les joueurs que le monde du vélo ne passionne pas plus que ça. Si le fond du jeu est intéressant pour tous, l'interface pourrait perturber de nombreux joueurs. Les explications ne sont pas très nombreuses (le manuel est à ce titre assez succincts) et les mécanismes s'apprennent en définitive en essayant diverses techniques. De la même manière, on regrettera une certaine austérité qu'il serait bon d'améliorer. La réalisation technique des courses est elle-aussi un peu terne et nous restons relativement loin de ce que nous avons l'habitude de voir sur PC... Ce n'est heureusement pas cela qui empêche de se prendre au rythme des échappés et des contre-attaques !

Plus gênant, Cycling Manager comporte plusieurs petits défauts comme le fameux bug du sprint (NDA : mais je l'ai gagnée cette course !). Le suivi de Cyanide pour les deux précédents opus était tel qu'on peut espérer de rapides corrections, mais c'est toujours regrettable. Cycling Manager reste toutefois un très bon jeu ! Il enchantera ceux qui aiment le vélo tout en faisant plaisir aux amateurs de gestion sportive. Les améliorations sont bien réelles et Cyanide fait vraiment de l'excellent travail. Sachez enfin que Focus a le bon goût de proposer Cycling Manager 3 a un tarif "étudié" : environ 43 - 45 €, voilà qui fait bien plaisir !


Cycling Manager 3

6

Les plus

  • Profondeur de la simulation
  • Richesse des options (courses, équipes...)
  • Réalisation en nets progrès

Les moins

  • Apprentissage un peu délicat
  • Manuel trop succinct

Note globale8

Réalisation6

Prise en main6

Durée de vie8

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