Gorasul : l'Héritage du Dragon

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
14 février 2002 à 18h29
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Après avoir traîné ses guêtres aux confins du pays de Amn dans Baldur's Gate, l'amateur de jeu de rôles PC n'avait pas eu grand chose à se mettre sous la dent. Aussi et en attendant Neverwinter Nights ou Icewind Dale 2, c'est avec un réel plaisir et une curiosité non-dissimulée que nous abordions ce clone tout droit venu de "Teutonie"...

Silver Style n'est pas le développeur le plus célèbre du moment, et l'on comprend fort bien qu'ils aient préféré le "plagiat" aux risques d'innovations parfois synonymes d'échec commerciaux retentissants. Leur Héritage du Dragon est donc très fortement inspiré du jeu des studios Black Isle, tant du point de vue de l'aventure, que de l'interface ou du graphisme.


Die Gate von Baldurstadt ?

Ja vohl, mein Herr. Il ne peut y afoir de doutes, il s'agit claireument d'une expérionce de clonache à laquelle nous assistons avec ce Gorasul. Mais le clonache d'un jeu aussi réputé que Baldur's Gate ne posera finalement aucune problème aux choueurs que nous sommes... Surtout en ces temps de faches maigres pour les "rôlistes".

Il y a bien sûr eu Arcanum au mois de septembre pour satisfaire les amateurs, mais reconnaissons tout de même que ce titre ne se classe pas tout à fait dans la même catégorie que notre vénérable Baldur. Non qu'il soit moins bon, bien au contraire, mais plutôt qu'il s'éloigne nettement du concept des Baldur pour atteindre un jeu de rôle beaucoup plus proche des jeux de plateau et de ce fait beaucoup plus délicat pour le non-initié.


Dans le rôle du père adoptif : un dragon !

Trêve de digressions et revenons-en à l'essentiel : Gorasul. Si le jeu se rapproche de Baldur, il n'en reste pas moins qu'il propose un scénario "original" qu'il convient donc de présenter et où vous endosserez le costume de Roszondas. Atteint d'une maladie incurable, il fut abandonné tout bébé à un dragon qui le soigna et se chargea de son éducation. Les pouvoirs de ce dragon ont ceci de particulier qu'ils sont contagieux et notre gentil adolescent se met à développer de surprenants pouvoirs qu'aucun humain n'a jamais expérimenté, se transformant alors en un puissant magicien.

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Trois des nombreuses contrées à visiter

Mettant à profit ses aptitudes particulières pour défendre son peuple des hordes d'envahisseurs, Roszondas repousse brillamment zombies et autres morts-vivants. Cette victoire n'est cependant que de courte durée et profitant d'une faille dans les défenses de notre héros, une créature parvient à le terrasser. De retour d'entre les morts (ben oui, le mal ne peut quand même pas gagner, non ?), Roszondas est bien décidé à savoir ce qui s'est passé pendant les dix années qui se sont écoulées. Notre héros se matérialise au dernier étage de sa tour et pour nous l'aventure peut enfin commencer !


En route pour de nouvelles aventures

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Elle démarre bien sûr par la sempiternelle phase de création du personnage. Les habitués des jeux de plateaux ou de Baldur en seront d'ailleurs pour leur première déception tant les possibilités sont faibles : un personnage fixe, quatre malheureuses classes et seulement cinq caractéristiques ! Autant dire que la personnalisation de votre héros ne sera pas à l'ordre du jour. Petite innovation en revanche, vous aurez aussi à définir les traits caractéristiques d'une arme tout à fait particulière qui aura aussi le rôle de compagnon de votre héros. Cette arme dispose donc de caractéristiques propres et pourra gagner de l'expérience à la manière de votre propre avatar.

La phase de création achevée vous pourrez vous lancer dans l'aventure qui débute donc au sommet de la tour de Roszondas dix après la mort de celui-ci. Si le graphisme fait immanquablement penser à Baldur's Gate (les développeurs sont allés jusqu'à copier le curseur), l'interface s'en éloigne passablement. Malgré quelques imperfections, on s'y fait assez rapidement et la tour devient le prétexte à une espèce de didacticiel puisqu'il faudra combattre quelques créatures, lancer vos premiers sorts et résoudre une poignée d'énigmes. A ce propos faites bien attention lorsque vous choisirez le niveau de difficulté (facile, moyen, difficile) et l'orientation du jeu (quête, mixte, combat) : les énigmes me semblent bien complexes en mode "quête".

Une fois sorti de sa tour, Roszondas devra explorer le monde qui l'entoure et progresser à la manière de ce qu'offrait les Baldur's Gate : rencontre de personnages, découvertes de nouveaux et propositions de quêtes, résolution des missions et acquisitions de trésors. C'est le classique mélange qui fait le succès des jeux de rôle sur micros depuis déjà de nombreuses années mais qui désespère aussi l'amateur de jeux de rôle plateaux qui préférait déjà Fallout 2 à Baldur's Gate.

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Vos premiers pas dans le monde de Gorasul

Malgré cette rengaine déjà bien connue de la plupart des rôlistes, l'aventure proposé par Gorasul a de quoi séduire. Les énigmes sont nombreuses et donneront du fil à retorde aux plus endurcis. Les créatures sont variés et les quêtes proposées également. Enfin l'histoire principal est dans l'ensemble plutôt captivante et donne vraiment envie d'en voir la fin. Mais, et oui, il y a un mais, nous allons maintenant voir combien cette aventure est gâchée par de nombreux défauts qui ne permettent pas de conseiller ce jeu aux nouveaux venus.
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Clone ou photocopie ?

Un clone est censé être la reproduction parfaite de l'original, or de ce point de vue là, il n'y a pas de doute possible : le clonage est raté. Nous avons plutôt affaire à ce que l'on pourrait qualifier de photocopie, et encore il ne s'agit vraisemblablement pas du copieur dernier cri tant la déperdition est importante et les défauts nombreux.

Commençons par ce qui saute aux yeux : la réalisation graphique. Sans vraiment être moche, le pauvre Gorasul souffre très clairement de la comparaison avec son modèle. La résolution est limitée au 800x600 mais ce défaut était également présent sur le soft d'Interplay. Non, c'est plutôt le manque de détails des différentes scènes qui déçoit le plus souvent. Si certains décors (les forêts) sont très réussis, l'ensemble paraît toutefois assez terne et manque de relief.

Plus gênants encore, les différents protagonistes sont assez quelconques et surtout très mal animés. Les mouvements des héros sont corrects (sans plus), quand à ceux des créatures, ils sont parfois très approximatifs et auraient gagné à être davantage décomposés. Le rendu des combats est de ce fait tout à fait sommaire et ce ne sont pas les effets des sortilèges qui corrigera le tir : ils sont sommaires et bien peu spectaculaires.

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Une réalisation, hélas, très moyenne

L'ambiance sonore n'est pour sa part pas franchement mauvaise mais elle brille surtout par son absence ! Les bruitages sont pratiquement inexistants et c'est tout juste si de temps à autres, on peut entendre les bruits de pas. Ces derniers changent selon la surface que l'on foule mais en dehors de ça il n'y a bien que quelques grognements et la musique à entendre.

Cette dernière est dans l'ensemble assez jolie mais hélas un peu répétitive et les moins patients auront donc tôt fait de la couper pour se concentrer sur le jeu. Notons enfin que le jeu dispose de quelques voix (en français) pendant les menus mais que l'essentiel du jeu se suivra de manière textuelle.

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Aïe des bugs...

La réalisation n'est clairement pas le point fort de Gorasul mais il ne faut pourtant pas croire qu'elle à ce point catastrophique car le style même du jeu ne se prête pas aux épanchements techniques ! Le principal reproche que l'on peut lui faire est finalement de ne pas présenter l'éclat et la précision de celles des différents Baldur's Gate.

Cette faiblesse certes regrettable ne permet toutefois pas de déconsidérer Gorasul qui propose tout de même un scénario sympathique et une aventure plutôt plaisante. Non ce qui est finalement fatal au titre Silver Style ce sont les nombreux défauts qui émaillent les parties.

Les bugs de conceptions sont légion et prouvent s'il en était besoin qu'on ne s'improvise pas développeur de jeu de rôle. Que le jeu soit dramatiquement linéaire passe encore (après tout Baldur n'est pas vraiment mieux) mais le problème viendra de l'aspect illogique de certains éléments clefs. Par exemple je me suis bêtement retrouvé coincé car les développeurs ont considéré qu'après avoir aidé un village kobold je devais avoir envie de parler avec tous ses habitants !

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On a déjà vu mieux traduit et moins buggé !

Les scripts ne se déclenchent pas toujours comme on le souhaiterait et il ne faudra pas hésiter à visiter tous les lieux lorsque vous serez bloqué. De la même manière, on pestera souvent contre l'absence de réels scripts de combat pour prendre en charge vos compagnons qui auront la fâcheuse tendance à faire n'importe quoi... Au plus mauvais moment !

Dans le désordre on pourra aussi critiquer tout un tas de petits défauts gênants qui, mis bout à bout, deviennent vraiment pénibles : le manque de lisibilité des barres de vie/mana et le fait qu'elles disparaissent quand le combat est en haut de l'écran, le pathfinding parfois très particulier, de gros soucis de traduction (stratagème devient stratège ou alors des mots restent en allemand) et pour finir des plantages purs et simples heureusement assez rares !


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A réserver aux fanatiques !

Les programmeurs de Black Isle peuvent dormir tranquille ce n'est pas aujourd'hui que leur progéniture sera inquiétée. Baldur's Gate reste nettement au-dessus de cet ersatz qui n'intéressera que les plus fanatiques des joueurs, ceux qui ont déjà terminé Throne Of Bhaal deux fois et qui ne savent plus comment occuper leur souris en attendant le second volet d'Icewind Dale.

Ceux pour qui la dépendance n'est pas si forte pourront facilement oublier ce jeu qui ne les passionnera pas. Pas spécialement beau, Gorasul est truffé d'imperfections qui rendent les parties lourdes et poussives. Ajoutez à cela des erreurs de traductions, de nombreux bugs ainsi que des énigmes parfois tirées par les cheveux et vous obtenez un titre qui ne me donne pas envie de connaître le service "Assurance Qualité" de Silver Style.

Tempérons toutefois nos acerbes propos par des encouragements pour l'équipe de développement car malgré le manque de finition manifeste, l'aventure sait être sympathique. C'est certain, Silver Style a du potentiel, alors... Vivement la suite !

Graphismes : 13/20
Bande son : 11/20
Intérêt : 12/20
Durée de vie : 15/20

Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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