Vroom, vroom. Voilà Delphine Software revenu dans la course avec le troisième opus de son simulateur de deux roues motorisées, dénommé avec un à propos fort impressionnant : Moto Racer 3 ! Alors que le premier volet avait égayé notre année 1997, la deuxième partie était, quant à elle, passée un peu plus inaperçue. Delphine remet donc le couvert, on l'espère cette fois pour nous redonner les sensations du jeu original !
« Je t'assure que je n'ai pas peur
Je n'ai pas non plus mal au coeur
Je n'suis même pas de méchante humeur
Mais je préfère les vélomoteurs
Qui font : pa pa pa pa pa...
Pa pa pa pa pa pa pa pa...
Pa pa pa pa pa pa pa pa... »
Moto Racer pas vélomoteur !
Les vélomoteurs comme le disent les Calamités (wouah, la référence !) sont peut-être sympas, mais franchement une simulation de 103, même « kités », ça ne risquerait pas vraiment de passionner les foules ! Alors, on ne saluera jamais assez la clairvoyance de Delphine Software qui pour ce troisième volet des Moto Racer a choisi de conserver le mélange grand prix / cross qui a déjà fait ses preuves. Delphine n'a cependant pas simplement voulu revenir aux sources de ce qui a fait le succès du premier épisode. Les développeurs ont aussi enrichi considérablement le concept de base et aux deux anciennes « catégories » (grand prix et cross) d'autres styles ont été intégrés.Nous avons de ce fait droit au freestyle (acrobaties), au trial (« figures imposées »), aux cross et supercross ainsi qu'aux modes grand prix et trafic. Ces nouveaux modes permettent d'enrichir considérablement le jeu et de varier bien agréablement les plaisirs puisque le contrôle de chacun des véhicules se fera de manière relativement différente. Le nombre total de circuits disponibles s'élève à 18, mais comme il se répartit entre les différents modes de jeu (trois circuits par mode), cela ne fait vraiment pas lourd ! On regrettera donc qu'il n'y en ait pas davantage et on espérera vivement pouvoir en trouver d'autres sur le site officiel très bientôt !
Trois des cinq modes de jeu possibles
EA semble viser le marché console
En effet très inspiré du monde console, Moto Racer 3 ne permet pas d'accéder à tous les circuits dès le début du jeu. Le déblocage de nouvelles courses et de nouveaux véhicules est conditionné par l'obtention de points lors des courses et par le passage au « magasin » pour dépenser ces fameux points. Les victoires n'étant pas trop difficiles à obtenir au début, ce système ne se révèle pas vraiment gênant, on se demande simplement son utilité. Pour poursuivre avec les reproches liés à une orientation vraiment trop console, mentionnons l'absence totale d'écran de configuration. Certains diront tant mieux, mais il faut avouer qu'il est tout de même pratique de pouvoir changer les options graphiques et surtout les contrôles directement dans les menus du jeu. Ici pour pouvoir modifier les contrôles à la manette il faudra éditer à la main un fichier de configuration : manoeuvre évidemment délicate et non documentée dans le manuel.
Enfin, ultime défaut, mais non des moindres : Moto Racer 3 ne comporte pas de réglage de la résolution ! On se retrouve donc quelle que soit la machine, limité au 800x600 ! Même si vous activez les options d'anticrénelage de votre carte graphique, vous pourrez donc remarquer les nombreux effets d'escalier inacceptables au vue de la puissance des machines haut de gamme. D'autant que le jeu n'est pour autant pas léger et les machines les plus modestes ne pourront profiter d'un mode 640x480 autrement moins gourmand (alors qu'une « simple » GeForce2 MX400 suffit, le processeur recommandé, un Pentium III 450, sera juste). Plus généralement on peut reprocher à Delphine (ou EA pour avoir poussé à la sortie pour Noël ?) un manque certain de finalisation du soft. La résolution et les réglages sont limités c'est un fait, mais cela ne permet même pas de profiter d'un jeu exempt d'autres défauts. La plupart des courses présentent par exemple un effet de clipping, heureusement peu gênant. On pourra aussi critiquer les textures, parfois un peu grossières, et les voix qui rappelleront certes de bons souvenirs aux joueurs de Moto Racer premier du nom, mais qui ne font pas preuve d'une grande originalité.
Une réalisation tout à fait perfectible
Pour tous les goûts... ou presque !
Malgré les défauts annoncés, il faut reconnaître que dès les premières parties, le charme agit ! Moto Racer 3 retrouve le « gameplay » qui avait fait le succès du premier volet et le nombre de commandes assez faibles permet de ne pas trop regretter l'absence de configuration. Il est en revanche possible de choisir parmi trois niveaux de difficulté afin que chacun de nous puisse trouver chaussure à son pied. De leur côté, les nombreux modes de jeu permettront bien sûr de varier les plaisirs, mais aussi de trouver le style de partie qui vous convient ! Malgré la qualité des autres, mon choix s'est assez rapidement porté sur les modes « grand prix » et « trafic »... À vous de voir !
Déjà présenté avant, le système de points mérite que l'on s'attarde quelques instants. De nombreux circuits et véhicules étant bloqués au début du jeu, il vous faudra remporter différents défis pour y avoir accès. En fait chacun des modes peut se jouer, en simplifiant, selon 3 niveaux : « entraînement », « libre » et « compétition ». Évidemment, seul le mode compétition rapporte des points et leur nombre varie en fonction de votre classement ainsi que de la difficulté de l'épreuve. Votre cagnotte bien garnie, il vous faudra alors vous rendre au magasin pour « acheter » et du coup débloquer les modes qui vous tentent. Ce système finalement ingénieux permet de faire jouer l'esprit de compétition pour avoir droit à de nouvelles courses, mais vous permet tout de même de vous concentrer sur vos épreuves favorites.
De bonnes prestations vous ouvriront l'accès au magasin
Et le multijoueur ?
Il n'est jamais évident de donner son avis sur le mode réseau d'un jeu simplement après l'avoir eu quelques jours entre les mains. Il est cependant certain que Moto Racer fait exception tant les parties avec d'autres joueurs sont extraordinaires ! Évidemment jouable par Internet aussi bien qu'en réseau local, il permet à plusieurs humains (ou même extra-terrestres, ne soyons pas sectaires) de s'affronter sur presque tous les modes à condition cependant de disposer d'un CD chacun (quelle manie vraiment pénible de la part des éditeurs !). Le mode « freestyle » ne permet en effet aucun affrontement pour la bonne et simple raison qu'il ne s'agit pas de faire des courses, mais de boucler en un minimum de temps un parcours semé d'embûches.
Les parties peuvent accueillir jusqu'à huit participants et contrairement à de nombreux autres jeux, il est ici possible de mélanger concurrents pilotés par l'ordinateur et joueurs de chair et de sang pour des parties plus disputées. Les options se choisissent rapidement et il faut savoir que c'est celui qui organise la partie qui détermine si telle ou telle course / moto est accessible. Une fois la partie commencée, c'est vraiment le bonheur. Le jeu est fluide et ne semble pas devoir se désynchroniser, mais surtout la nervosité et le dynamisme des courses donnent un charme jamais vu aux courses multijoueur... Dur de décrocher !
Le mode « trafic » est vraiment l'idéal pour jouer avec un humain !
Pas besoin de stabilisateurs ;-)
Electronic Arts ne voulait pas rater Noël et on peut le comprendre, mais il n'en demeure pas moins que Moto Racer 3 n'aurait pas dû être distribué en l'état. Pourtant et malgré les nombreux reproches qu'on peut lui faire (absence de configuration des contrôles, résolution imposée, peu de circuits...), il n'y à pas à dire : ce jeu, c'est l'éclate ! Les sensations éprouvées lors du premier épisode sont bien là et malgré des contrôles un petit peu différents, on reprend rapidement ses marques. Il ne faut pas se méprendre cependant : Moto Racer 3 n'est absolument pas une simulation ! La conduite est tout ce qu'il y a de plus arcade et le réalisme en prend évidemment un coup.En définitive, voilà un beau cadeau de Noël avec des circuits absolument jubilatoires (le trafic en mode duel avec un autre humain !), pour lequel la note « moyen » vient sanctionner le relatif manque d'égard dont a fait preuve Electronic Arts (si c'est bien la cause du manque de finalisation)... On attend les (hypothétiques ?) patchs !