Pegasus

Confronté à des dettes importantes, le dirigeant de NSO Group aurait souhaité vendre Pegasus à des sociétés classées « à risque ».

Le logiciel Pegasus a fait la une de l'actualité ces derniers mois, suite à l'espionnage des communications de nombreuses personnalités politiques.

Le programme espion Pegasus proposé à des États et des entreprises aux intentions douteuses

Ce programme, développé par la société israélienne NSO Group, est utilisé par quarante États dans le monde. L'entreprise indique que Pegasus ne sert qu'à la surveillance d'individus suspectés d'activité terroriste mais de nombreux scandales ont éclaté ces derniers mois et ont montré que le logiciel avait servi à espionner des femmes et hommes politiques mais aussi des journalistes. Près de 50 000 numéros de téléphone et autant d'individus seraient concernés.

Pas plus tard qu'en mai 2022, on apprenait d'ailleurs que Pegasus avait été utilisé pour infiltrer le smartphone du premier ministre espagnol Pedro Sanchez au printemps 2021. Les services secrets espagnols se sont également servis du logiciel pour surveiller des indépendantistes catalans.

Un nouveau rapport indique aujourd'hui que Shalev Hulio, le P.-D.G. de NSO Group, a lui aussi flirté avec la ligne jaune en proposant de vendre Pegasus à n'importe quelle entreprise, même considérée à risque par ses services, peu importe les conséquences.

NSO Group traverse d'importantes difficultés financières et cherche à poursuivre ses activités

En 2021, NSO Group s'est retrouvée en difficulté financière et a été confrontée au remboursement d'une importante dette mais aussi au paiement des salaires de ses employés. C'est dans ce contexte que Shalev Hulio a émis l'hypothèse de passer outre sa liste de clients à risque pour faire entrer rapidement des liquidités dans les comptes de ses sociétés.

La société indépendante Berkeley Research Group, qui représentait une partie des investisseurs de NSO Group, a finalement mis son veto devant une telle idée et a débloqué un nouveau prêt de 10 millions de dollars pour la poursuite de l'activité de l'entreprise.

Les difficultés sont pourtant réelles pour la société, notamment avec le procès intenté par Apple en novembre 2021. NSO Group a failli mettre fin au logiciel Pegasus mais réfléchit aujourd'hui à un nouveau plan d'action, qui consisterait à séparer l'entreprise en deux entités distinctes, une pour le développement de Pegasus qui regrouperait les ingénieurs de la société, et l'autre destinée à sa commercialisation.

NSO Groupe tente également de sortir de la liste noire américaine, qui lui interdit de vendre Pegasus à des entreprises établies sur le sol américain.

Source : Apple Insider