Preview de Still Life 2

Cela va bientôt faire quatre longues années pour certains que le tueur de Still Life reste un mystère. La première enquête de Vic McPherson s'est terminée de façon tragique. Une balle tirée sur le tueur et ce dernier qui tombe dans l'eau. Mais surtout un corps qui n'a jamais été retrouvé. Les joueurs étaient donc restés sur leur faim, l'identité de l'assassin n'ayant jamais été révélée. GameCo et Microïds relancent l'enquête de Victoria avec Still Life 2, promettant aux joueurs d'avoir le fin mot de l'histoire.

« Un jeu du chat et de la souris bien cruel »

Nous retrouvons notre chère Vic, qui ressasse ses vieux souvenirs ainsi que ses démons du passé. Elle est contactée par Paloma Hernandez, une journaliste enquêtant sur un tueur en série qu'elle a surnommé le Bourreau de la Côte Est. Ce dernier vient de faire une nouvelle victime. Victoria, qui déteste les journalistes, après lui avoir dit tout le bien qu'elle pense de Paloma, raccroche le téléphone sans donner suite à la demande de collaboration. Dans les instants qui suivent, un mystérieux individu dont le visage est caché par un masque à gaz fait irruption dans l'appartement de la journaliste. Cette dernière, gazée, se retrouve prisonnière du Bourreau de la Côte Est.

Cette suite nous propose de vivre une aventure point & click en vue à la troisième personne dans laquelle, comme dans le premier épisode, nous vivons alternativement les événements du côté de Vic McPherson et de Paloma Hernandez. Cela permet d'appréhender deux approches radicalement différentes de l'aventure.


Vic mène l'enquête pour retrouver Paloma et mettre un terme aux agissements du Bourreau. Pour cela, elle dispose du parfait attirail de la police scientifique. Ce kit lui permet d'analyser tout ce qui lui semble suspect sur les lieux de son enquête. Ainsi, elle peut détecter des traces de sang, analyser des fibres de tissus, déterminer à qui appartient le son d'une voix, récupérer des données sur des disques durs, repérer l'invisible comme l'utilisation de gaz, etc.

Paloma, de son côté, est prisonnière du Bourreau qui s'amuse avec elle dans un jeu du chat et de la souris bien cruel. L'aventure prend un tout autre aspect, nous proposant une ambiance plus « survival horror » bien glauque et malsaine. Enfermée quelque part dans une étrange bâtisse, elle met tout en œuvre pour tenter d'échapper à son tortionnaire.

« Certains passages demandant à être résolus en temps limité »

Classiquement pour ce genre de titres, nous retrouvons notre lot d'énigmes à résoudre, aussi bien avec le kit scientifique de Vic qu'avec les objets que peuvent récupérer nos deux héroïnes. L'inventaire permet de désolidariser et de combiner des objets. Il est cependant limité à seize cases. Chaque objet ramassé prenant un certain nombre de cases, tous ne peuvent donc pas être transportés en même temps. L'idée est intéressante en elle-même, car elle propose une réflexion supplémentaire en une sorte de mini-jeu pour bien gérer son inventaire. Mais naturellement, elle apparaît aussi souvent fort illogique comme l'impossibilité de porter un matelas (seize cases) et un téléphone portable (une case). Heureusement, des emplacements de stockages sont présents à divers endroits pour se décharger. Il convient de gérer ce que l'on porte et ce que l'on stocke.


Mais n'oublions pas que nous sommes dans un jeu vidéo. La gestion de l'inventaire est donc une énigme supplémentaire, assez intéressante, avec laquelle il faut jongler, mais cela ne plaira pas à tout le monde. De même, les lieux de stockage ne sont pas multiples, et il arrive plus d'une fois qu'un seul soit présent pour plusieurs lieux traversés. Cela multiplie les allers-retours frustrants en cas de mauvais choix entre ce que l'on garde et ce dont on se sépare.

Au niveau des énigmes, nous avons à faire à du classique et du logique, même si pour certaines la logique présidant à leur résolution reste à deviner, aucune piste ne venant aiguiller notre réflexion. À noter encore une fois quelque chose qui ne plaira pas à beaucoup de joueurs, certains passages demandant à être résolus en temps limité sous peine de mourir empoisonné ou gazé par exemple. Si cela ajoute au stress et à l'angoisse, le manque d'indice dans certaines situations en fera rager plus d'un. Un bon point, certaines situations peuvent être résolues de plusieurs manières différentes.

« L'ambiance malsaine et oppressante est parfaitement retranscrite »

Visuellement, le titre ne propose rien d'exceptionnel. Globalement sombre, Still Life 2 ne permet hélas pas de régler la luminosité directement depuis la page des paramètres. Par contre, le peu d'options disponibles permettra de régler la qualité des textures, l'anticrénelage ainsi que la qualité des ombres. Si le côté sombre ajoute à l'atmosphère pesante des lieux, trop d'obscurité nuit à certains effets désirant surprendre le joueur qui, ne comprenant pas ce qu'il voit, n'est pas du tout étonné. La modélisation des personnages est taillée à la serpe, mais ces derniers bénéficient de nombreuses animations les rendant bien vivants, malgré une certaine rigidité. Cette version preview comportait encore quelques défauts visuels et d'animations.

Musicalement, le titre propose des thèmes bien stressants. Pas omniprésents, ces derniers arrivent à point nommé pour ajouter à la tension. Les bruitages ne sont pas en reste et prennent le relais, en l'absence de musique, de façon convaincante sans jouer la surenchère. Le doublage français est de bonne facture avec des comédiens qui croient en leur personnage.


La réalisation de ce Still Life 2 est entièrement en 3D. Cela autorise quelques mouvements de caméra intéressants, mais pas aussi dynamiques que ce que peut nous proposer, notamment, Memento Mori. Le pointeur de la souris change de forme et de couleur en fonction des actions réalisables. Cependant, certains changements de plans ne sont pas très évidents à déceler lors des déplacements de nos héroïnes. Un double clic permet de les faire courir, mais trop souvent il est mal détecté. Si visuellement le titre peut-être amélioré, l'ambiance malsaine et oppressante est parfaitement retranscrite. Certaines situations proposées sont réservées à un public averti, comme cette séquence d'électrochocs à s'infliger en s'asseyant sur une chaise électrique.