Doom 3 : Resurrection Of Evil

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
14 avril 2005 à 17h00
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Doom 3 fait partie de ces jeux très attendus, sans doute trop. Du coup lors de sa sortie en août 2004, deux camps se sont vite formés et bien peu de joueurs ont un sentiment mitigé à son égard : il y a ceux qui approuvent et ceux qui dénigrent. De ce que l'on peut en juger, ces derniers semblent cependant moins nombreux que les autres et c'est en toute logique qu'id Software s'est mis en tête de publier une extension (nécessitant le jeu originel). Comme souvent, la société ne voulait toutefois pas s'occuper directement du développement et elle a donc fait appel à Nerve Software.

En Mars et ça repart ?

S'il est une chose qui ne progresse pas en matière de FPS, c'est bien l'épaisseur des scénarios et celui de Resurrection Of Evil détient pour ainsi dire une sorte de palme. Quelques années après le funeste épisode conté dans Doom 3, une équipe composée de scientifiques et de militaires est envoyée dans la base de l'UCA sur Mars. Sa mission est en apparence relativement simple puisqu'elle doit en fait déterminer ce qui est arrivé autrefois. Nous n'incarnons bien sûr qu'un seul membre de cette expédition : un marine tout beau, tout neuf qui de toute façon ne tardera pas à se retrouver complètement seul. Les choses ne se passent effectivement pas tout à fait comme prévu et la première sortie de la fine équipe ne tarde pas à se terminer en cauchemar. Il faut dire que notre beau héros a décidé de mettre ses grosses mains pleines de doigts sur un artefact peu ragoûtant ouvrant alors une sorte de portail vers l'Enfer !

Tout ceci nous est expliqué au travers des quelques minutes d'introduction. Immédiatement après, le contrôle du personnage principal est confié au joueur qui démarre l'aventure avec une lampe torche, un pistolet et un artefact à moitié « pourri » qui doit empester à des kilomètres. Vous avez bien lu, notre « marine de l'effroi » ne dispose même pas dans son paquetage standard d'un quelconque fusil automatique, de grenades ou d'un rouleau de scotch. Nous ne reviendrons pas sur ce dernier point qui implique l'utilisation alternée de la lampe torche et des armes proprement dites : tout ayant déjà été dit (et même bien plus) à la sortie de Doom 3. Sur le principe, Resurrection Of Evil fonctionne strictement de la même manière que son ancêtre. La progression y est donc très linéaire avec des objectifs simples à exécuter un par un. C'est ainsi que la mignonne petite scientifique de service vous demandera ici d'activer un ascenseur, ici de remettre le courant ou bien encore là de récupérer un objet important.

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Quelques scientifiques un peu naïfs, un militaire aux mains baladeuses et c'est une nouvelle fois la pagaille sur la Planète Rouge !


Doom 3 en plus « Nerve-ux »

Cette linéarité absolue dans le déroulement de l'aventure est là pour que l'attention du joueur reste concentrée sur un seul et unique élément : la « baston ». Un petit peu moins sombres que ceux de Doom 3, les niveaux de Resurrection Of Evil restent tout de même particulièrement obscurs et les monstres ont conservé cette fâcheuse tendance à vous tomber dessus au plus mauvais moment. Petit bémol toutefois, après avoir joué à Doom 3, le joueur est tout de même nettement moins surpris par les différentes créatures : tout est une nouvelle fois très scripté et il est finalement assez simple de prévoir que l'activation de tel bouton va faire apparaître des monstres à tel endroit. Évidemment, l'effet de surprise n'est plus aussi efficace que dans Doom 3, mais les petits gars de Nerve ont trouvé de quoi compenser. Plutôt que de miser exclusivement sur les palpitations de notre coeur, ils ont effectivement préféré mettre à contribution les cartouches de notre fusil !

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Qu'on se le dise, le rythme de l'action est nettement plus élevé dans Resurrection Of Evil que dans Doom 3 et, en réalité, il s'agit là du principal changement. Plus fréquentes sur toute l'étendue des niveaux, les rencontres sont aussi plus musclées et il n'est pas rare de devoir affronter quatre ou cinq adversaires à la fois ! Heureusement, quelques petits accessoires « pas piqué des vers » sont là pour assister le joueur. C'est ainsi que l'artefact un peu « dégueu » récupéré au début du jeu prend petit à petit de l'importance. En début de partie, il permet de ralentir le temps façon « bullet-time » pour se sortir de situations mal engagées ou déjouer quelques pièges plutôt vicieux. Rapidement, il se voit doté de fonctions supplémentaires permettant d'accroître la puissance de notre marine voire même de le rendre invincible durant quelques secondes. Attention toutefois, l'artefact a besoin d'âmes humaines pour se recharger et les cadavres sont de moins en moins nombreux à mesure que le jeu avance.

« Il faudrait des canons sciés pour ces affaires là »

À Nerve Software, on doit être d'accord avec l'argumentaire de Jules Winfield (NDLR : cf. Pulp Fiction pour les non-initiés) et c'est avec un bonheur non dissimulé que le joueur peut ainsi découvrir la présence de l'emblématique fusil de Doom 2 : le double canon scié ! Il s'agissait évidemment d'une des nouveautés les plus attendues de l'extension et on ne peut pas dire qu'elle déçoit. En réalité, ce fusil devrait devenir le joujou préféré de la très grande majorité des joueurs. Puissant, pas compliqué et suffisamment précis, il utilise des munitions que l'on trouve assez facilement alors pourquoi se priver ? Enfin, la dernière « nouveauté » de Resurrection Of Evil emprunte beaucoup à Half-Life 2 puisqu'il s'agit tout simplement d'un « gravity-gun ». Fonctionnant de la même manière que celui de Valve, le canon antigravité de Nerve n'est cependant pas tout à fait aussi amusant. La faute à un moteur physique moins riche que le Havok et plus généralement à des situations moins variées, moins ouvertes.

Ces nouveautés ne changent évidemment pas notre façon d'aborder le jeu, mais proposent quelques petits changements rafraîchissants et compensent la disparition de notre très chère tronçonneuse. Au niveau technique et en dehors d'une luminosité un tout petit peu plus élevée, Resurrection Of Evil ressemble comme deux gouttes d'eau à son prédécesseur. Les animations sont au moins aussi remarquables, mais les textures des personnages ont toujours cet aspect plastique pas crédible pour un sou. La conception des différents niveaux est plus intéressante que celle de Doom 3 même si, au final, le jeu se termine encore un peu plus rapidement. En à peine huit heures, un joueur habitué devrait ainsi en avoir terminé ce qui est un petit peu léger pour une extension de 45 euros et constitue donc la principale critique que l'on peut formuler. Notons enfin, que le jeu très proche techniquement de son prédécesseur, demande une configuration à peu près identique pour fonctionner... ou ne pas fonctionner selon le cas !

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Sur le fond, le jeu n'a pas vraiment changé, mais l'intégration de quelques nouveautés et des niveaux moins « fermés » renouvellent le principe


Conclusion

Une extension n'a pas pour habitude de révolutionner le jeu originel et Resurrection Of Evil ne déroge pas à cette règle : Nerve Software ne voulait évidemment pas se mettre à dos les amateurs de Doom 3. Cependant, en améliorant quelques-uns des éléments importants du jeu, cette première extension propose une aventure finalement au moins aussi intéressante / motivante que celle du jeu de base. Le scénario est à peu de choses près aussi indigent et l'ensemble mise encore beaucoup sur l'atmosphère même si les ennemis sont plus présents. Globalement, les niveaux sont d'ailleurs moins sombres et les passages complètement noirs pour ainsi dire absents. La conception de ces différents niveaux est également un peu plus intéressante et grâce à des parties plus ouvertes, plus aérées, on sort du schéma « couloirs super étroits » de Doom 3.

Si elles font bien sûr penser à de gros plagiats, les nouveautés comme le gravity-gun ou le bullet-time permettent cependant de renouveler le gameplay sans être trop « prises de tête » : une utilisation aussi libre que dans Half-Life 2 aurait sans doute cassé un peu le rythme de Resurrection Of Evil. À propos de rythme d'ailleurs, cette extension parvient à éviter de belle manière les quelques temps morts qui pouvaient exaspérer dans Doom 3. Le jeu est plus fluide, plus rapide et l'intégration du double canon scié est un bonus indiscutable que tous les joueurs de Doom 2 attendaient avec une impatience non dissimulée. Si vous n'avez pas aimé le jeu de base, ce n'est évidemment pas Resurrection Of Evil qui parviendra à vous convertir, mais Nerve Software a malgré tout fait du bon travail avec cette extension de qualité.

Doom 3 : Resurrection Of Evil

6

Les plus

  • Retour du double canon scié
  • Rythme plus élevé
  • Niveaux plus intéressants
  • Très bonne réalisation technique

Les moins

  • Aventure bien courte
  • Prix trop élevé pour une simple extension
  • Textures un peu répétitives

0

Réalisation9

Prise en main10

Durée de vie6


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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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