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L'installation des navigateurs par défaut fait de l'ombre aux outils alternatifs, comme le révèle Mozilla dans sa dernière étude.

La question des navigateurs web et de la place laissée par les gros (Google, Apple, Microsoft) aux petits revient fréquemment sur la table, tant de la part des développeurs de navigateurs alternatifs que des utilisateurs ou des autorités qui prônent une égalité d'accès en la matière. Le dernier rapport publié par Mozilla (Firefox) porte justement sur le comportement des internautes face aux navigateurs installés par défaut sur les appareils.

Le navigateur, un outil qui favorise la rétention sur ses propres services

Parmi les internautes français interrogés, ils ne sont que 29 %, soit un peu moins de 1 sur 3, à avouer avoir changé le navigateur par défaut de leur ordinateur, téléphone ou tablette. La moitié d'entre eux indique pourtant connaître l'opération à réaliser pour procéder à ce changement.

Cette proportion, plutôt faible, s'explique en partie par le manque de pédagogie et de transparence des puissants systèmes d'exploitation. Ces derniers n'indiquent généralement pas de manière claire la procédure à suivre pour utiliser un navigateur alternatif. « Au contraire, ils utilisent des pratiques déloyales afin de pousser à l'utilisation de leurs propres navigateurs et de rendre les internautes captifs », dénonce Mozilla.

L'étude rappelle que les moteurs de recherche restent un élément technologique complexe sur lequel sont construits les navigateurs. De façon mécanique, ils ont une incidence sur les performances et les fonctionnalités de tous les navigateurs, ce qui rend d'autant plus importants le choix et la diversité des moteurs pour l'écosystème. Si le moteur d'Apple est limité à ses propres produits, aujourd'hui, seuls Mozilla et Google sont de véritables fournisseurs de moteurs de recherche multiplateformes.

Alors que le DMA se profile, Mozilla appelle à un réel changement

Le sujet de la collecte des données et informations personnelles demeure critique chez les utilisateurs de tous les pays interrogés. En France, 59 % des internautes se disent préoccupés par la question. Cela montre, selon Mozilla, à quel point il est aujourd'hui nécessaire d'informer les consommateurs sur l'existence et les moyens d'accéder à des alternatives telles que Firefox, Vivaldi, Opera et autres.

Mozilla regrette un statut quo et une pratique qui « se fait au détriment des produits indépendants, et donc des consommateurs qui ne peuvent choisir leur navigateur en fonction de leurs besoins ou de leurs valeurs (la protection de la vie privée, par exemple) ».

Avec ce rapport qui loue des valeurs de concurrence, d'accès, d'interopérabilité, de sécurité et de vie privée, Mozilla espère sensibiliser et encourager au plus vite au changement, afin que les navigateurs indépendants puissent être libres d'offrir le choix aux utilisateurs. Le prochain texte européen de référence, le Digital Markets Act (DMA), est censé mettre fin à la pratique qui impose un navigateur et un moteur de recherche par défaut. Un écran multichoix devra être proposé pour informer le consommateur qu'il dispose d'un ou de plusieurs services concurrents. Une démarche louable et qui, pour certains navigateurs, devra faire l'objet d'une surveillance accrue, pour une bonne application.